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Journal de liberté

Par rewinder

392 réponses


maxlamenace289 - 30/11/2023 à 13h10

Merci merci merci !

Je crois que mes messages ne passent pas toujours car ils doivent être trop longs ou trop "précis" dans le détail.
Je vais essayer de faire plus simple.

Je suis une jeune femme de 34 ans qui boit depuis 10 ans. J'ai 2 majeurs problèmes avec ça : je bois seule et en cachette (c'est ce qui a mené à l'énorme dispute de mardi soir avec mon copain ou ex je sais même plus) et lorsque je bois je le fais de manière absolument excessive.

Peu importe ce que je bois je finis toujours par me mettre dans des situations que mes proches qualifient d'inquiétante. Je suis très triste apparemment je dis des choses horribles et parfois ça peut même être très agressif et insultant. Le truc c'est que moi les lendemains je ne m'en souviens pas et je n'ai pas l'impression d'avoir de problème profond lorsque je suis sobre. Au contraire j'ai l'impression d'être très heureuse.

Comme tu le dis Rewinder je crois que je suis dans un moment de conscience car je n'ai jamais assumé ces conséquences sur le long terme. A chaque fois on m'a pardonnée et on m'a demandé d'aller me faire aider ce que je n'ai jamais fait jusqu'à présent. Ce que j'ai fait c'est que j'ai dit oui et que je continuais de boire en cachette.

J'ai demandé à un ami de venir cet après-midi chez moi pour m'empêcher de sortir acheter une bouteille de vodka et de la descendre en 2h... mais j'en ai vraiment envie.

rewinder - 30/11/2023 à 13h30

Salut Max,

Bon. Comme je te le disais, tu viens de prendre conscience que tu avais un souci avec l'alcool. Tu as déjà fait une partie importante du travail, crois-moi. Car la conscience est le levier qui va te permettre de soulever ton monde.

Ce qui t'attend maintenant, c'est un sevrage. Comme le disait très justement Sylvain, 72 heures vraiment pénibles. Là, je vais pas te mentir, ça va être horrible. Nausées, sueurs, pensées confuses, vraiment de mauvaises heures à passer. Aller voir ton médecin est une super bonne chose, j'ai vu que tu allais en plus voir un psy, c'est vraiment super, car un svrage est un mécanisme difficile, et le fait qu'il y ait des médecins au courant est hyper important
Boire énormément d'eau, et aussi si tu l'aimes du thé vert peut-t'aider : en gros ton corps va devoir éliminier les toxines de gnôle qui squattent ton organisme. Mais il faut que tu saches que les molécules en question vont aussi te jouer la sérénade pour que tu leur envoie des copines, bref tu vas avoir aussi des envies de re-boire. Il va falloir que tu luttes, peid à pied, heure par heure, jusqu'à 72h. Et tu peux y arriver : tu as le courage d'affronter la difficulté, tu as le courage de nommer ton problème, donc il y a en toi les ressources pour vaincre les petites voix débiles de la gnôle en toi.

Donc, phase suivante - car tu vas réussir ce sevrage, j'en suis sur- : la 73e heure (à peu pres !) Quand tu te réveilleras, sans aucune nausée, avec une sensation d'énergie qui revient, et même une sensation de bien être, car le poison sera parti. Alors, là, s'il te plait, Max : fermes les yeux, et mémorises ce moment. Ton corps retrouvé. Ton esrpit qui s'apaise et redevient clair. Et surtout, mémorises la fierté que tu ressentiras. La fierté d'avoir tenu bon. La fierté d'avoir vaincu les petites voix. La fierté d'avoir été toi, d'avoir été libre, de n'avoir laissé aucune molécule d'alcool décider de ta vie à ta place. Tu seras devenu une super-héroine, comme Sylvain, Liv, Sunshine, Olivier, tant d'autre sur ce fil et sur ce site. N'oublie pas ça, ce moment là. Car à partir de là, il faudra que tu brises la chaine de honte qui actuellement t'enserres. Oui, d'accord, comme nous tous, tu as pendant un certain temps laissé les rênes de ta vie à une bouteille. Mais tu auras lutté, et tu auras gagné. Tu sauras que tu peux le faire. Et, à ce moment là, on causera de la suite, car tu auras certes gagné un round important, mais le match continuera à se jouer, et tu devras apprendre à ne pas baisser ta garde. TU VAS Y ARRIVER, MAX. Get up, stand up, don't give up the fight.

Carte - 30/11/2023 à 16h12

Max

tu as des personnes pour t'aider sur ce site car nous sommes tous des alcooliques et nous le saurons toute notre vie
C'est une maladie et pas une vue d'esprit

Une chose important, l'alcool amène la dépression
Souvent les personnes pensent être dépressives et boivent de l'alcool, hors c'est l'alcool qui souvent amène la dépression

Les 72h sont les pires que nous connaissons tous. Le combat psychotique arrive après. Et c'est à ce moment là que les spécialistes vont t'aider

Courage à toi. mais je peux t'assurer que la vie sans alcool est 100 fois plus agréable

Sylvain

maxlamenace289 - 30/11/2023 à 17h38

Merci pour vos mots.

Je n'ai pas craqué aujourd'hui et j'ai tout dit à mon ami. Ca m'a fait énormément de bien mais aussi un peu pleuré. Car maintenant que je l'ai dit à voix haute je ne peux l'assumer.

Je vois mon copain ce soir pour le lui dire également. Libre à lui de m'accompagner ou pas mais ce choix je le fais pour moi, je vais le tenir et je vais y arriver.
Je vous écrit demain après mon rendez-vous psy !

Merci encore et courage à vous.

rewinder - 30/11/2023 à 19h01

Max,
Bonne chose que tu en parles autour de toi. Bonne chose aussi que tu décides de lutter contre l'alcool pour toi, et non pour plaire à ton ex. La manière dont tu décris ta relation avec l'alcool au fil des années me rappelle beaucoup de choses.
Comme l'a dit Sylvain "on est tous alcooliques ici, et on le sera toujours". Ca c'est un truc que tu devrais effectivement te mettre dans un coin de la tête. Car sinon, tu risques, comme je l'ai fait en 7 occasions, de reprendre en te disant "bon, ça y est, je vais mieux, je vais recommencer à boire, mais de manière modérée". Vu ce que tu racontes, tu n'y arriveras pas : comme moi tu as commencer à l'adolescence et ça veut dire que la foutue molécule est ancrée dans ta chair. Maintenant, tu dois la considérer comme ton pire ennemi, et la virer de ta vie définitivement.
Sylvain a aussi raison quand il dit que la vie est 100 fois plus belle quand on est sobre. Non, en fait il se plante : elle est 1000 fois plus belle. Lis dans ce fil les témoignages de Liv, qui a décroché cet été, ou de Sunshine, ou de plein d'autres. C'est pas parce qu'on ne veut plus boire un verre que la vie est triste : elle est au contraire plus belle, on en vit chaque instant tellement plus fortement. Et surtout, surtout : on la vit LIBREMENT.
Racontes nous ce que tu voudras, donnes nous des nouvelles, poses toutes les questions que tu veux, même les plus saugrenues. Saches qu'ici personne ne te jugera, tout le monde voudra t'aider, t'apporter le petit coin de réponse qu'il a trouvé. Get up, stand up, et surtout don't give up the fight.

rewinder - 30/11/2023 à 19h07

Liv, j'ai oublié de te répondre : je vais bien, je suis à quelque jours de la création d'un spectacle un peu fou : un concert de 25 minutes pour...présenter une BD sur la paléontologie (Nan, promis, je suis sobre, j'ai même pas fumer la moquette) Gina n'est pas avec moi pour ce projet, je le fais plutôt avec mes machines chéries, synthés, séquenceurs, et autre Octapad (un truc qui fait des percussions)
je n'ai pas oublié tes demandes, je vais bientôt publier ici un nouvel extrait de "Sparadrap", j'attends juste quelque jour, tu comprendras pourquoi quand tu liras cet extrait. j'espére que la "sieste japonaise" et les micro-méditations réussissent à t'aider. je compte les jours pour toi jusqu'au vacances de Noël !

Liv - 02/12/2023 à 23h47

Bienvenue Max!
Alors, déjà, un énorme, gigantesque BRAVO pour être venue écrire. Tu mets en place des choses nouvelles pour faire face et c'est tout ce qu'il faut. Il y a cette phrase qui m'a souvent inspirée qui dit "Si tu fais toujours la même chose, tu obtiens toujours le même résultat". Alors, si les tentatives de modérer la consommation n'ont jamais fonctionné, il faut, effectivement, essayer l'autre voie. Et j'ai pensé exactement la même chose que Rewinder quand j'ai lu que tu avais commencé tout de suite assez fort à l'adolescence. Rewinder et moi-même on es dans la même situation. On es de ces addictes qui, visiblement, portaient ça déjà en eux, avant même de commencer à boire. Un vrai coup de foudre pour ce pervers narcissique qu'est l'alcool qui, depuis le début de cette relation, n'a fait que nous pourrir notre existence. Le tien a, en plus, été jaloux puisqu'il y t'a poussé à quitter ton vrai compain pour boire tranquillement . Alors, ce copain liquide, soyons bien clairs, c'est un con. Tu l'as largué il y a quelques jours ou tu es en train de le larguer et c'est tout ce qu'il faut faire. Il a su sembler charmant, il a su te donner l'impression de te donner un soutien, mais ça n'a jamais été que pour mieux t'enfoncer. Non, stop, basta, fini. Oui, d'accord, il était sexy mais il est un vrai sal type. Il faut faire du ménage.

Donc oui, comme dit Rewinder, c'est un bon moment. Il faut envoyer la sauce et mets-y le paquet. Toutes les stratégies auxquelles tu peux penser, mets-les toutes en place, toutes ensemble. Forum, psy, médicaments, compagnie pour travailler, thé vert, citron, bains, et tout ce qui te vient en tête. Si tu lis mes premier messages tu en trouvera un avec mes mots mantras. Le premier est PRIORITÉ.
Et j'en profite pour me le remettre moi-même en tête puisque mon bateau tangue aussi beaucoup ces temps-ci. Arrêter doit être ta priorité, tous les jours, jusqu'au bout. On ne sera jamais assez fatigués, frustrés, stressés pour que ça justifie de replonger. La priorité est l'abstinence. Alors, et je me retourne le message, si tu crains que la situation te fait glisser, change la situation.
J'ai été pendant des années la pro des excuses : j'ai craqué parce que j'avais trop de travail et j'étais trop fatiguée, un million de fois. Quand j'ai arrêté la dernière fois j'ai demandé à mon psy : comment faire si j'ai un craving la veille d'une dead-line? Je ne peux pas arrêter de travailler !
Il m'a répondu : Que fais-tu quand tu tombais tres malade ce jour-là ? Je réponds: Je reporte ma dead-line. Et il met dit : Donc, tu vois bien que tu peux reporter. Et en fait, si tu as l'un de ces craving lourds, tu es malade. Tu reportes.
Priorité donc, priorité absolue.
Personnellement, le suivi par mon addictologue a été la meilleure chose qui puisse m'arriver. Il m'a montré le plan di labyrinthe de l'addiction et donnée toutes les instructions pour sortir de là. Ça a pris longtemps, à coup d'une infinité de vraie et fausses tentatives, mais enfin, le 14 juillet, pour moi ça a été la bonne. Je suis secouée de toute part en ce moment et je sens bien que je suis sur le bord du précipice, mais je refuse que mon compteur arrête de tourner. Il indique 4 mois et 18 jours. Près de 140 jours.
Si je flanche, je devrai l'arrêter. Je pourrais me retrouver demain soir, en larmes, à l'arrêter. Puis effacer. Il recommencerait à zéro et ça serait dur, très très dur moralement. C'est beaucoup plus facile de le laisser tourner. Sauter le pas c'est le plus dur et je dois moi-même me le remettre en tête. Après, il faut juste garder le cap, mais ton bateau sera déjà en train de couler sur une, somme toute, douce mer, beaucoup plus douce par rapport à la mer d'alcool.
Donc, oui, j'approuve totalement l'idée du psy!
Je m'étais aussi acheté un bracelet auquel accrocher le nombre du jour d'abstinence. Je te le conseille aussi si l'idée te plaît et je vais d'ailleurs retrouver le mien. Je sens que j'ai besoin de remettre aussi le paquet pour continuer d'avancer. Je ne veux pas tomber. Je ne tomberai pas.
Tu dois parcourir tes premiers pas et moi rattraper quelques dizaines de centimètres de marge que j'ai perdus. On va y arriver chère compagne, tous ensemble !

Liv - 03/12/2023 à 13h33

Chers amis,
Je reprends encore la plume car je sens que j'ai besoin de vider un peu ce seau qui est trop rempli en ce moment. J'ai décidé de redonner du temps à ma réflexion sur mes envies croissantes, car je sais par expérience que garder mes inquiétudes et continuer à rayer une chose après l'autre sur ma longue liste de choses à faire ne fait que laisser grandir encore et encore mes envies.
Donc me revoilà à faire appel à votre oreille attentionnée.
Ce matin j'ai pris le temps de relire tous mes posts depuis mon inscription et ça m'a permis de me rappeler que j'avais travaillé sur l'anticipation de cette période surchargée qui n'a pas manqué d'arriver. Et ça m'a permis de me rappeler aussi que tomber c'est une question de choix. C'est moi qui suis en train de donner la priorité au travail sur mon bien-être, alors que je sais bien où cette manière de faire mène. Non, je choisis de rester dans l'abstinence. Je m'engage donc à arracher à l'addiction les centimètres de terrain perdu. Je vais arrêter aujourd'hui ce que j'ai recommencé à faire, c'est-à-dire lorgner les bouteilles quand j'en vois. J'en ai même reprise une en main. Je l'ai reposée et j'ai été fière, d'accord, mais je dois arrêter ces bêtises car je m'expose ouvertement au danger et je sens bien que ça me rapproche petit à petit du moment fatidique. Je me remets en tête les mots d'Olivier : aucune négociation possible. Inutile donc de regarder les maudites bouteilles, interdiction d'y toucher, de m'y approcher et même d'y penser. Ça ne se produira pas.
Quand je pense à mes moments de faiblesse dernièrement je me sens un peu impuissante. A la question : " Pourquoi ne le ferais-je pas, pourquoi ne pas recommencer ?" Je sens qu'une partie de moi se tait. Ce qui signifie que la fatigue de la lutte est en train de prendre le dessus sur ma volonté. Je dois me rappeler. Je dois y réfléchir.
Je ne pense pas que ce soit l'oubli de mes pleurs intérieurs. C'est plutôt que je me sens impuissante face à cette lente glissade vers les abîmes. Ce serait plus simple si je recommençait, je n'aurais pas à me battre. Mais que gagnerais-je? Déception, désespoir, tristesse. C'est un lot bien morne. Je dois retrouver la force.
Je pense que je vais prendre l'n-acetilcysteine aujourd'hui, pour me donner un peu de souffle, et méditer si j'arrive à dégager un peu de temps, pour me recentrer sur le bien-être de ne pas être dans la négociation constante qui m'a épuisée pendant des années ; sur ma fierté quand je me regarde dans le miroir ; sur le fait que je suis en train de traverser, pour la première fois, un semestre sans rechute.
Avancer une minute à la fois. Regagner un millimètre à la fois.

Liv - 03/12/2023 à 13h35

Rewinder,
C'est drôle ton projet big-smile amuse-toi bien, mais ne laisse pas ta belle Gina devenir jalouse, hein blunk
J'attends donc tes chère lignes du Sparadrap happy

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