Par chat

Chattez avec
Drogues Info Service

Par téléphone

Drogues Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Journal de liberté

Par rewinder

392 réponses


rewinder - 04/12/2023 à 09h50

Salut Liv',

Bon, visiblement, c'est chaud patate pour toi en ce moment. Il y a des vagues comme ça. Tu m'as fait froid dans le dos à raconter que tu avais posé la main sur une bouteille. je pige très bien ce que tu veux dire, j'ai des trucs comme ça, mais au supermarché. Hier matin il m'est arrivé un truc pas sympa, qui m'a mis d'humeur un peu down. je suis allé faire des courses, et j'ai traversé le rayon gnôle. Tout à coup j'ai eu peur, peur de moi bien sur. j'ai accéléré le pas, je suis sorti du rayon.
C'est comme quand tu t'embourbes avec une voiture... Parfois juste un petit coup d'accélérateur, pas trop fort mais suffisament décidé, suffit à te sortir de l'ornière.
Ecris nous autant que tu en as besoin, partager avec nous ce que tu ressens ça peut aider, moi ça m'a beaucoup aidé il y a quelques semaines.
Hold tight, get up stand up, don't give up the fight ! Et comme dirais Olivier "Tommy Lee Jones" : "JE NE NEGOCIE JAMAIS (référence au film "Le Fugitif"blunk

Olivier 54150 - 04/12/2023 à 17h41


Bonjour Liv, bonjour à tous. Bienvenue Max.

140 jours, c'est pas rien Liv, c'est beaucoup de craving traversé, beaucoup de remises en question, beaucoup de détermination...

Tu l'a soulignés, je n'ai plus négocier avec l'alcool dès que j'ai arrêté et je pense que cela m'a fait évité de très douloureuses rechutes.
Mais purée ne pas pouvoir boire ma rendu tellement souvent triste et en colère, pendant longtemps, trop longtemps.
Alors, oui, il vaut mieux être triste sans alcool que triste et décomposé avec.

C'est triste d'être triste juste à cause d'un produit. Un produit qui empoisonne et qui tue.

J'ai remarqué qu'on l'humanise, comme pour mieux se défendre. Je l'ai fait beaucoup. Faut amis, compagnie pervers, traître, il vas jusque dans notre cerveau pour nous parler ?!
C'est une bonne façon, le diaboliser le plus possible nous aide à le tenir à l'écart.

Mais avec le temps, plusieurs années, je me dit que, désemparé, c'était aussi une certaine façon de me déresponsabilisé ou plutôt de m'empêcher de voir la vérité : l'alcool c'est juste un produit, une formule chimique que je voulais absolument ingurgiter.

Je me souviens de son effet, oui, mais aussi des milliers de témoignages que j'ai lu, entendu sur les ravages que cause ce truc, et vraiment j'en ai plus envie.
Le zéro alcool est une chance.

Il n'y a rien à regretter Liv. On n'a pas à regretter d'être sortie de prison. Les émotions son libre maintenant, et ça fait un peu peur...mais sans émotions on n'est que des pauvres zombis.

J'ai ressentis dans tes posts, qu'il manque, qu'il manque... Il faut que ça sorte...mettre tout noir sur blanc...
Réfléchir, c'est souvent tourné en boucle, ruminé...écrire, c'est différent, c'est posé les mots...peu importe l'ordre et le sens, c'est faire le ménage, ranger ses pensées...
Continue d'écrire Liv, pas forcément ici, dans des cahiers que tu brûlera. Écrire c'est s'exprimer, s'exprimer c'est mettre dehors, c'est pour moi la meilleur des thérapies.
Oliv

Liv - 04/12/2023 à 23h41

Mes compagnons,

Vous lire me donne un énorme appui. Je ne suis pas seule et je le sais grâce à vous et ces jours-ci c'est important de le savoir.

Je profite de vos exhortation à écrire parce que je pense aussi, comme vous le dites, que mettre noir sur blanc permet d'avancer dans la réflexion au lieu de faire du sur place. Et il faut que j'avance.

Je n'ai pas gagné du terrain aujourd'hui. Match nul. Et en soi c'est une victoire parce qu'il vaut mieux ça qu'attraper la bouteille et la vider.

Je suis remplie d'une grande tristesse ce soir. Mais ce n'est pas la même que celle d'Olivier. Ce n'est pas la tristesse de ne pas pouvoir reboire. Je dirais que c'est la tristesse de la réalité. Il faudra batailler. Il y a des vagues comme ça, comme le dit Rewinder, mais je ne me sens pas surfeuse dans l'âme. Alors je suis triste parce que je dois patauger, tenir la tête hors de l'eau et gérer ça en plus du reste. Je ressens une injustice pour le fait de devoir vivre ça, de toujours devoir faire les comptes avec "un problème de plus par rapport aux autres". Ça ne veut absolument rien dire, je m'en rends compte. Si on joue au jeu des misères du monde, je suis certainement perdante. De quoi je me plains ? De gens qui ont "un problème en plus à gérer" il y en a plein, la vie est injuste avec tout le monde à un moment où à un autre et parfois elle n'y va pas de main morte. Non, en vrai je ne suis pas à plaindre, y compris avec "mon problème en plus".
Mais voilà, une partie de moi est juste lasse de devoir jouer sur tous ces tableaux. Temps à donner à la maison. Extra-temps à donner au travail. Et maintenant, temps et espace mental permanent pour que l'envie ne m'envahisse pas. Et moi dans tout ça ?
Je suis simplement très fatiguée et c'est très très dangereux parce que j'ai déjà rechuté avec le "je ne peux pas tout gérer".

Je crois que cette tristesse est amplifiée par un manque de confiance en moi et par des pensées anticipatoires négatives. Je continue de ne pas avoir l'impression de pouvoir regagner du terrain, ce qui me fait penser que je n'aurai d'autre choix que de rechuter. Que je pourrai tenir bon encore un temps mais que tôt ou tard ça me rattrapera. Ou alors que j'arriverai à continuer comme ça mais que je serai donc condamnée à cette bagarre à vie.

Là ça y est, je suis dans le flux de conscience. Je mets des mots dessus et c'est vraiment extra (eh, re-merci pour l'exhortation à écrire! Ça fonctionne !). Si je comprends quel est l'ennemi, alors je peux cibler mes attaques. Ce sont donc des des croyances négatives. Mais l'avantage des croyances est qu'on peut les changer. Je peux y travailler.
Ça fait écho à celle que j'ai eu lors de mon gros craving des 28 jours. J'avais peur que ça ne passe pas et que s'il avait duré trop longtemps ou si j'en avais eu trop souvent j'aurais fini par craquer. Finalement j'avais pu très vite constater que les craving ne viennent pas tous les jours, et que c'est même très rare. Cette pensée m'aide un petit peu, mais pas assez pour me convaincre. Je ne suis pas dans un craving mais dans une descente verglacée. Qu'on m'apporte des crampons, vite!
Et si les 3 semaines avant Noël étaient trop longues à traverser? Et si l'espoir de repos de Noël n'était qu'un mirage, puisque je sais que je vais devoir très vite m'y remettre ensuite?
Stooooop.
Je dois apprendre à faire autrement. Je dois de toute urgence arrêter de me vouloir jeter dans le travail. Au diable mes attentes professionnelles. De toute manière ça n'a pas payé jusque là et pourtant Dieu sait que j'ai charbonné. Le travail ne me prendra pas ça. Il n'aura pas mon abstinence. Je dois trouver comment lever le pied, ou du moins arrêter de me mettre autant la pression pour les prochaines échéances pro importantes.

Alors 2 options.

1) Celle qui me plairait bien, sauver la chèvre et le chou. Comment fait-on pour être efficace et investi dans son travail sans le charger émotionnellement, sans se stresser pour le résultat ? Si c'est possible de le faire, la clef est là.

2) Me résigner au fait que, vraiment, je ne peux pas tout gérer et alors, faire le bon choix. Si je ne peux pas tout gérer pour de vrai, je dois sacrifier quelque chose. Je sens déjà une voix en moi qui me dit: "Seigneur, je ne veux pas sacrifier ma carrière. J'ai trop travaillé pour ça. Je ne peux pas devoir payer si cher pour une addiction que je n'ai pas choisie. Ce n'est pas juste." Mais si c'est ça, si vraiment il n'y a pas d'autres options, pourrais-je accepter de vivre une vie entière à refréner ma consommation en constante augmentation ? Qu'en est-il de ce dégoût quand je constate les dégâts ? Qu'en est-il de la souffrance que ça entraîne au quotidien ? Mes rêves professionnels valent-ils la peine de vivre comme ça ? Parce que ça serait comme ça, comme avant, aucun doute là dessus. Mais si j'ai fini par hurler tellement fort pour enfin trouver la force surhumaine de me hisser hors de ce mer*ier, c'est parce que je n'en pouvais plus. Ce n'était pas vivable. J'étais à bout.

Je crois que l'heure pour la résignation montre le bout de son nez. Si je ne trouve pas, et vite, comment faire fonctionner l'option 1, mon abstinence me coûtera mon investissement professionnel qui est (enfin, je le crois) la seule manière de faire tomber la porte qui me séparé de ce fichu CDI, qui d'ailleurs pourrait etre à l'autre bout de la France. Non, mon bonheur pourrait ne jamais arriver avec ce travail. C'est important de me le remettre en tête pour choisir en connaissance de cause. Si je ne peux pas tout gérer et que je décide d'arrêter de gérer mon addiction, il n'est pas dit que ça m'amène le bonheur espère. Voilà tout.

Ce voyage dans le subconscient de Liv vous a été offert par MentalTrip&Friends. Laissez-nous un commentaire !
:p

rewinder - 05/12/2023 à 12h13

Salut Liv'

Deux choses après t'avoir lu :
La première, et la plus importante : CA NE SERA PAS TOUJOURS COMME CA. Tu es "dans le bois dur", tu a plusieurs mois de sobriété derrière toi, et tu es en plein dans un moment de surcharge de travail. Tu ressens cette tristesse que tu exprimes si bien, je vois super bien ce que tu veux dire, j'ai traversé la même chose en 2021 et en 2022, a chaque fois au bout de quelques mois de sobriété. Ca passe, ce genre de truc, tu sais ? C'est comme une sorte de réminiscence sournoise, comme si la gnole que tu as mise à la porte, revenait à ta fenetre, genre comme un vampire qui te demande de le laisser entrer pour qu'il se nourrisse de toi. (Ouais, je suis un gros fan de film d'horreur, comment t'as deviné ? )
Mais en tenant bon, en gardant les poings serrés, et la fenêtre fermée, ce foutu vampire va se décourager. Oh, il reviendra, mais chaque fois il sera plus faible, car tu ne l'auras pas nourri. Il y aura surement des jours ou il sera plus fort, surement même tres fort, à des moments ou tu vivras un coup dur par exemple. Mais globalement, ces périodes de tristesse que tu traverses là vont disparaitre.

La seconde chose : se débarasser d'une addiction, c'est remettre en question de manière profonde sa vie. Que tu questionnes ta relation à ton travail ne me surprends pas, j'ai moi même questionné et fait lourdement évolué ma façon de vivre. Il ne faut pas prendre de décision à la légére, je ne crois d'ailleurs pas que ce soit ton genre. Mais n'ai pas forcément peur de ces remises en question, regardes les en face, et ne t'arrêtes pas à des a priori. L'addiction se nourri d'un sentiment de vide en nous, je crois. Et questionner ce vide, le reagarder en face, c'est carrément faire un bras d'honneur à ce foutu vampire. Continue à écrire, ici ou dans un cahier; comme le dit treès justement Olivier. C'est un "accocuhement", au sens socratique du terme. Hold tight, get up stand, don't give up the fight.

rewinder - 05/12/2023 à 12h30

Liv'

Je tiens ma promesse, car cette fois ça me semble le bon moment pour partager ce chapitre "maudit" de Sparadrap: la narration de ma rechute, en octobre 2004, après 851 jours de sobriété. Quand je te disais dans le post précédent qu'on était toujours menacé par ce foutu vampire, un jour où tu traverses un "coup de moins bien" , voilà ce à quoi tu peux t'attendre.
Pour la bonne compréhension : quand je parles de "ce que j'ai vécu avec Marguerite" je fais référence à ma première compagne, qui m'a quitté parce qu'elle était aperçu qu'elle préférais les filles.


"5e couplet : mon pire cadeau d’anniversaire

Cette année-là, mon anniversaire tombe un jeudi. Yasmina, depuis quelques semaines, me promet qu’elle rentrera de Cannes pour fêter cela avec moi, et tant pis pour ses cours du vendredi, qu’elle rattrapera. Ce n’est pas vraiment raisonnable, d’autant qu’elle est en début de formation. Mais je suis heureux de cela.
Le mercredi soir, vers 20h , alors que je suis tout juste rentré du boulot, Yasmina m’appelle. Elle est désolé, mais elle ne va pas rentrer le lendemain, et elle ne rentrera pas non plus le week-end : elle me parle depuis déjà quelques temps d’une collègue de formation avec laquelle elle s’entend bien. Et elle voudrait, ce week-end là, travailler avec elle sur les cours, leurs compétences étant complémentaires.
Tout cela est rationnel, et je lui dis que ça ne me pose aucun problème. Je mens. Le fait qu’elle ne rentre pas pour mon anniversaire m’importe peu : mais le fait qu’elle reste avec une collègue de promo me renvoie directement à ce que j’ai vécu avec Marguerite, que je croyais avoir soldé avec une thérapie. Je passe directement en mode « imagination en délire », et commence à prévoir le pire avec ardeur.
Une heure plus tard, je sors de l’appartement, et je me dirige vers la petite épicerie du village pour acheter une bouteille. Que je vais vider dans la soirée. Et que je remplacerais le lendemain soir, puis le week-end qui arrive.

Quand Yasmina reviendra à la maison, le week-end suivant, je lui expliquerais que j’ai fait le beau, et dit que ça ne me dérangeait pas, mais qu’en fait j’étais inquiet qu’elle ne tombe amoureuse de cette collègue. Elle me rassurera, et les faits ont ensuite prouvé que j’avais été victime de mon imagination et des mes angoisses. Mais j’ai parlé trop tard. J’avais retouché au poison, j’y avais immédiatement repris gout. Comme si de rien n’était, j’avais effacé deux ans, trois et 28 jours de sobriété. 851 jours de vie pleine et entière.

Qui plus est, j’avais dit à Yasmina mon combat contre l’alcool, lors de notre rencontre. Elle m’avait donc toujours connu sobre. Alors, pendant quelques mois, j’ai recommencé à boire en cachette. Seul, et en cachette.

Depuis ce jour-là, je déteste fêter mon anniversaire.


Avec le retour de l’alcool, ma vie professionnelle se détraque vitesse grand V. Alors que j’arrivais à rester à flot, je commence à nouveau par me laisser submerger par le stress. Car il faut savoir une chose : si l’alcool « apaise » le sentiment de stress, celui revient, multiplié par deux au minimum, pendant les périodes de sobriété, précisément dans le cas d’une consommation quotidienne en soirée. Et face au stress, ma réaction est juste catastrophique : je trouve d’autres choses à faire que celle que je dois faire. Des choses pas forcément pertinentes, pas nécessairement impertinentes non plus : elles ont pour seules fonctions de me donner l’illusion d’avoir travailler, alors qu’en fait je n’ai pas fait ce que j’aurais du faire.
Je voudrais expliquer concrètement cela, car il s’agit typiquement des petits arrangements que fait l’alcoolique avec le monde réel. Le job que j’ai a faire, c’est gérer du personnel, des finances, des relations institutionnelles, tout cela en rendant compte de mon action auprès du conseil d’administration de la structure, et de ses principaux finances. A partir de novembre 2004, je vais me passionner pour la mise en place d’un collectif d’acteurs, sur le territoire du quartier où je travaille. Ce collectif est né des rencontres créé par un chargé de mission, avec lequel je vais sympathiser, parce que nous partageons une même vision du monde, et le même gout immodéré pour l’alcool. Au fil des mois, je vais délaisser la gestion budgétaire, l’instruction des nombreux dossiers administratifs, et traiter par dessus la jambe la gestion du personnel, laissant s’envenimer une tension entre deux salariés, et promettant monts et merveilles à d’autres. Peut m’importe : pour moi, l’avenir c’est ce collectif d’acteurs de terrains, que je vois devenir structure collégiale et participative de pilotage de l’action sociale, culturelle et éducative sur le territoire. Il n’y a bien que moi, et ce chargé de mission, pour croire en tout cela.
Ce genre de fuite en avant, vers un projet idéaliste et difficilement réalisable, c’est le cache-misère idéal, pas tellement pour cacher la vérité aux autres, mais surtout pour se la cacher à soi-même. Car dans un coin de ma tête, cette fois, il y a un Jiminy Cricket qui couine tant qu’il peut. Depuis le 8 juin 2002, je sais que j’ai « un problème avec l’alcool » (il va falloir attendre 2020 avant que je dise « je suis alcoolique ») . Donc il faut que je négocie avec Jiminy. Ce projet de « collectif partenariat » est un écran de fumée pour lui."

Fin de l'extrait.


Olivier 54150 - 05/12/2023 à 18h34

Comment ménager la chèvre et le choux ?
D'abord prendre du recul.
Définir avec précision qu'es qui est la chèvre et qu'es qui est le choux.

Tu fais un métier passion, c'est pas donné à tout le monde hein. Alors il faut en prendre soin...un minimum.
C'est con a dire mais, plus tu travailles, plus tu t'épuises, plus tu t'épuises, moins t'es efficace, moins t'es efficace moins il y a de résultats.
Je pense à ma p'tite sœur que a fait un
burn out et qui a dû cesser toute activité pendant six mois.

Voyons sur quoi tu peux agir et sur quoi tu ne peux pas.
*Investissements : Check

*Efficacité : avec assez de repos et sans alcool. Check

*L'émotionnel : Dans un métier passion, l'émotion vas de paire, par définition. Mais quelle émotions ? S'il s'agit de peur de l'échec, rassures toi avec Charles Pépin peut-être. (les vertus de l'échec)
Qu'es qui peut t'arriver de pire dans le domaine...bien souvent, le pire dans nos pensées n'est pas si pire que ça dans le réel. Sauf pour l'alcool, lui il tien ses promesses de destruction.

*le stress : ben faut pas rigoler avec ça, autant c'est un moteur qui peut nous sauver la vie, autant il peut nous détruire. La sophrologie peut aider, entre autre mais on n'a des limites quand même.

*le résultat : ben là, faut oublier.
Le résultat est le résultat, tu ne peut pas agir dessus.
Passion, investissements, travail, temps...tu as déjà tout fait. Tu ne peux pas faire plus...ou peut-être prier happy
Difficile, mais je crois qu'il est là le truc, la clé. Imagine le stress en moins sans le résultats à penser.

C'est ce qui est bien avec l'alcool, on connais le résultat.
Dans la vie, non, c'est ce qui la rend si mystérieuse et palpitante.
Voilà, c'est juste des idées comme ça... Moi je m'ennuie au boulot, alors j'écris happy

Merci Rewinder pour sparadrap et tout.
J'attends la suite pour savoir qu'est devenue Yasmina...
Oliv

rewinder - 05/12/2023 à 19h30

Olivier, je peux te le dire de suite : elle m'a quitté 5 ans plus tard quand les huissiers sont venus toqués à la porte de chez nous, et qu'ils ont saisi l'argent du compte commun, parce que j'étais tellement stone que je ne déclarais ni URSSAF ni TVA. Aujourd'hui elle va super bien, elle a monté une jolie boite de consulting en RH bilingue, et elle vis une belle histoire avec un type solide et plein d'humour.

Liv - 05/12/2023 à 23h14

Je me sens secondée par une équipe commando ici les amis!

Vider mon sac, puis vous lire, m'a grandement soulagée. J'ai été trop prolixe et je m'excuse d'avoir ainsi monopolisé votre ouïe. Mais le fait de lire le retour de qui, comme vous, a connu ça et lire que ça passe, que ça passera, et lire les conseils avisés d'Olivier m'a vraiment confortée.

Je me suis sentie plus forte aujourd'hui. Pas sortie de tempête, mais j'ai eu enfin de la pluie par rapport à l'orage des jours d'avant. Ça me donne du souffle.
Je me suis décidée à me ménager autant que faire se peut, à ne plus tirer autant sur le moteur quand je peux le faire. Advienne que pourra.

Oui, Oliv, tu as raison. C'est un privilège d'avoir un métier passion et je te remercie de me le remettre en tête. J'ai été sanglante envers moi même dans le dernier message mais il n'est pas question d'arrêter de ramer. En revanche, je voudrais enfin réussir à faire ce que je dis que je dois faire depuis septembre : accepter que c'est un marathon et que si je continue à coup de sprint la course ne se finira pas comme je l'espère. Ce que décrit Olivier est le résumé exact de ce que je suis effectivement en train de faire: trop de travail, épuisement et moins de résultats. Et oui, tout juste aussi l'objectif d'arrêter de le focaliser sur un résultat sur lequel je n'ai pratiquement aucun contrôle. Quid d'une reconversion psy? Ou alors c'est déjà peut être le cas, qui sait!
En tout cas, c'est bien toujours le passage à l'acte la source des problèmes des gens. Dans mon cas, c'est le comment y parvenir durablement qui me pose quelques petite difficultés de mise en pratique. J'y bosserai encore.

Rewinder, j'ai deux curiosités si tu veux bien lever le voile.

La première, concernant ta réponse à mon message. Comment ta manière de vivre a-t-elle dû évoluer ? Ne répond pas si c'est personnel, bien entendu. Je ne dis pas ça dans l'idée de t'imiter, mais juste pour avoir ton témoignage, ton retour d'expérience.

La deuxième concernant Le Sparadrap. Elle est vraiment venue de nulle part cette rechute? Aucun signe avant coureur même après réflexion ? Ça doit te faire trembler ce souvenir. J'imagine comment tu dois avoir été secoué par les anticipations qui t'ont assailli ce jour-là. Mais quelle rechute vertigineuse! C'est le moins qu'on puisse dire.

Je comprends pourquoi tu le postes aujourd'hui. Oui, il tombe à propos.

Je me trompe si je pense que ton incroyable capacité à croire que peu importe si on tombe tant qu'on se relève aussitôt a été nourrie par cette expérience ? Je vois bien comment, bien exploité, le souvenir de cette rechute si soudaine peut alimenter l'idée que, parfois les rechutes peuvent être inévitables mais que si on peut tomber aussi vite, alors on peut aussi se relever d'un bond.

J'ai un profond respect pour cette conviction que je sens enracinée en toi à travers tes messages, ceux du début, quand tu tenais ton journal de bord, ainsi que dans ces magnifiques regards croisés que tu as eu avec Olivier au sujet des rechutes. Je continue de penser qu'il vaut mieux que je ne tombe pas, puisque je n'ai jamais vraiment réussi à me relever sans avoir de nouveau touché le fond, mais la conviction que, si même ça devrait arriver ça ne serait qu'une passade puisque j'ai décidé de ma trajectoire, me conforte énormément.

D'ailleurs, avez-vous déjà réussi à vous relever d'un bond d'une glissade, sans vous faire attraper par les pensées permissives?

rewinder - 06/12/2023 à 10h37

Salut Liv',

Première question : je me suis aperçu que l'une des choses qui me mettait, en permanence, en situation de fragilité, était d'être en couple. C'est lié au fait que j'ai été victime d'un tonton trop affectueux dans mon enfance : du coup la dimension sexuelle de la relation de couple est une chose qui me stresse terriblement, que je vis à chaque fois comme un "examen", avec un jugement à fort impact ; mais que je me sentais toujours obligé de faire, car c'est en quelque sorte le "contrat minimal" d'une relation de couple. Vivant seul, et en l'assumant complétement, l'une des sources de pression qui pesait sur moi a disparu. Aujourd'hui, donc, je suis l'ami tres fidéle de mon ancienne compagne : je veille sur elle, je l'accompagne dans ses projets, je suis disponible à n'importe quelle heure du jour et de la nuit pour parler avec elle, rire avec elle, m'indigner avec elle, m'enthousiasmer avec elle : mais je n'ai plus à m'imposer de contacts physiques qui me mettent dans un état de mal-être profond.

Deuxième question : Non, je n'ai vraiment rien vu venir, et c'est pourquoi j'incite toujours ici à la vigilance face à la "petite voix" : par moment, elle peut te hurler aux oreilles soudainement alors qu'elle se taisait depuis longtemps. Mais j'ai appris un truc, depuis : il m'est arrivé à nouveau des moments ou, après un long silence, la petite voix venait hurler à mes oreilles. Et be : elle ne hurle pas longtemps. Et si tu arrives à détourner ton attention, elle perd le match. Mais ce soir d'octobre 2004, je n'ai pas cherché à détourner mon attention. Doc c'est elle qui a gagné le match.

Concernant les rechutes : tu as bien résumé ma position. Bien sur qu'il faut ne jamais rechuter. Bien sur qu'il faut lutter. Mais c'est l'histoire du chene et du roseau : le chene résiste au vente, résiste et résiste, et un jour de trop grand vent, il casse et ne se releve pas. Le roseau plie, mais toujours se reléve. Rest une chose : chaque sevrage est plus terrible que le précédent. Et le sevrage est un mécanisme terriblement éprouvant pour le corps.

Donc je dirais qu'il faut absolument éviter de chuter : mais qu'en cas de chute, se relever IMMEDIATEMENT en évitant de se morigéner est une meilleure solution.

Voilà !

Répondre au fil Retour