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Journal de liberté

Par rewinder

392 réponses


rewinder - 06/12/2023 à 10h51

Je compléte 2 trucs :
Cet épisode de 2004 explique pourquoi j'ai eu aussi tant de mal a fêter mon premier anniversaire de sobriété. Je sais par expérience que le vampire est toujours là. Par contre, je crois que le 24 mars 2025, qui sera mon 852e jours de sobriété, je vais FAIRE PETER HUIT CAISSES DE CHAMPOMY.

Autre chose : "se relever aussitôt" après avoir rechuter est dur, très dur. Vous l'avez lu dans ce fil, que je tiens depuis le début de mon "combat final", en aout 2020, j'ai rechuté 7 fois avant de réussir à tenir. Il m'est arrivé une fois de me réarrêter au bout d'une semaine, une ou deux autres fois au bout d'un mois. Mais il faut savoir que le craving, juste aprés avoir rechuter, est extrêmement fort. Pas tout de suite après la rechute, mais dans les jours qui suivent. Donc, éviter de rechuter reste et restera toujours la meilleure option.

Olivier 54150 - 07/12/2023 à 11h36

Bonjour Liv, bonjour Rewinder, bonjour tous.

Il y a des choses qui marque. Quelque fois c'est juste quelque mots qu'on n'oublies jamais.
Pendant mon sevrage à l'hôpital c'est tenu une réunion aa. La seule et unique à laquelle j'ai assisté. Mais quelque trucs que j'ai entendu durant cette réunion sont restés ancrée en moi.
D'abord l'histoire de ce type à l'anniversaire de ses 17 années d'abstinence qui a bu un verre, pour voir, pour fêter ça... Et qui à replonger de plus belle, comme si rien n'était.
J'ai lu des dizaines d'histoires similaires depuis, mais cette première m'avait marqué. Je découvrais, après quelque jours d'abstinence que ma vulnérabilité à l'alcool ne me quitterait jamais.

La deuxième chose, c'est quand le boss du groupe me dit: À ta naissance, une fée c'est penché sur ton berceau et t'as dit, toi tu serras alcoolique, c'est cadeau.
Là, j'avoue, j'ai mis beaucoup plus de temps à comprendre. happy

Voilà, pour dire que les anniversaires qui nous éloigne du dernier verre ne nous éloigne pas du danger et que chaque jour sans alcool est une chance.

Mais un ans Rewinder, c'est quand même pas rien, même si ce n'est pas la première fois. Un ans c'est tout les anniversaires passé sans alcool, toutes les fêtes, 52 week-ends, les vacances, les première terrasses de café au début de l'été... Les impôts happy...bref, c'est un tour complet.
Ce que j'aimerais lire Rewinder, c'est :si je peux 852 je peux 1704. Pas pour avoir raison, mais parce que ça me semble logique. happy... Mais un jour, on ose même plus...perso, ça me fait trop vieillir de compter comme ça.

Alors je m'amuse à reconsider le "comptage"
Au lieu de compter le temps passé à ne pas boire, pourquoi ne pas compter le temps à venir sans alcool. C'est le bon moment en plus.
Imaginer les fêtes de fin d'année, et 2024 sans alcool. Ce n'est pas la même chose qu'avec... Comparez... happy

On peut aussi s'amusé à compter ce qu'on n'a pas bu en fonction des dernières consommations...c'est vite impressionnant.
Mais mieux encore, compter toutes les galères évités grâce à l'abstinence... les maladies, les relations gâchées, les mauvaises rencontres...c'est gratifiant et ça donne pas envie de rechuter.

Liv, tu ne sera jamais trop prolixe ici, bien au contraire. C'est tellement aidant.
Je n'avais pas bien lu, l'option 2 dans ton post du 4 de ce mois . Peux-tu le relire avec moi ? Perso je les relu 3 fois... Quand tu parles "du coût de l'abstinence"...

Soi sûr d'une chose. Personne n'a jamais rien réussi grâce à l'alcool, et surtout pas d'être heureux.
Les grands de ce monde qui était dans les addictions non pas réussis grâce à celle-ci mais bien malgré elles...un peu comme l'herbe qui pousse entre les joints des trottoirs.

Je ne pense pas que tu ais un manque de confiance en toi, vraiment, pas avec ton parcours, tu n'es pas arrivé à un telle niveau par hazard.
Un manque de confiance en l'avenir peut-etre, en l'autre...mais ça c'est autre chose.
C'est un peu le drame de l'humanité, accepter qu'on ne sera jamais à 100% satisfait, ce sera quand j'aurai ce truc que je serais heureux...mais ça ne marche pas, on en veut toujours plus, c'est comme ça.

Être bien là où on est, sans rien vouloir de plus est un défis quasi impossible. Mais sans ce drame, pas de chercheuses blunk pas de découverte, pas d'invention et on serait encore dans des cavernes happy
En prendre conscience de temps en temps
Nous permet de souffler un peu, de se poser.

Je crois que penser qu'on se relèvera toujours nous donne du courage pour continuer. C'est ce que les gens font en général et moi aussi. À t'ont vraiment le choix ? Seulement nous ne sommes plus pareil à chaque fois. Il reste des cicatrices, et quelques fois des plaies ouvertes qui ne se refermerons jamais, on apprend à vivre avec, à voir ce que cela nous apprend, nous rend plus fort ou pas... c'est tout.

Si je rechutais dans l'alcool, je crois que je ne me relèverai pas...ça reste une croyance, mais elle m'arrange bien.
La pire des pensé serait de me dire, j'ai réussi à m'arrêter une fois, pourquoi pas une autre ? Ce genre de pensé, c'est la rechute garanti. Non ?

Je n'ai pas de conseil à donner Liv, je ne m'en sent pas légitime. Un c.a.p de 1987 et 25 ans d'abstinence sont mes seuls diplômes.
Mais j'aime vous lire.. Et j'aime écrire.. Alors... Merci pour ces échanges.
Oliv

rewinder - 22/12/2023 à 09h12

Salut à tous,

Je me pose ici, alors qu'arrive cette période des fêtes que je n'aime pas, parce qu'elle est associé à la famille et aux amis, et que je tiens à distance la première tandis que j'ai perdu un bon paquet des seconds à force d'être à la fois saoulé et saoulant.
Je sors d'une période vraiment pénible, qui aurait du être une période pourtant joyeuse : la création d'un spectacle, un "BD concert" pour être précis, c'est un dire un concert de 30 minutes joué pendant la projection d'un film fait avec les images d'une BD. Un projet de commande, pour lequel je m'étais investi, comme souvent, à fond. Et puis voilà, le lendemain de la générale, la président de l'association qui produisait le spectacle me demande des modifications qui foutent en l'air le film, son rythme et sa narration. Je suis engagé contractuellement, donc je ferme ma gueule et je m'exécute. Mais voir mon boulot foutu en l'air , après six mois d'élaboration, ça m'a replongé dans de mauvaises ondes. J'ai joué les six représentations de ce BD concert sans anicroche, mais à chaque fois, je quittais la salle au plus vite après avoir démonté le matos, sans passer par la case "pot avec les spectateurs". Je me suis dit que c'est parce que j'avais honte du film qui était projeté, qui n'était plus le mien : mais j'ai compris assez vite que j'avais des petits avertisseurs intérieurs qui me savaient en mode dérapage, et que je préférais me tenir à bonne distance physique de la molécule maudite.
J'ai compris avec cette expérience que l'alcool était aussi pour moi une manière d'effacer la souffrance difficilement explicable que je ressens quand on maltraite ce que j'ai de plus cher : mon travail d'artiste. Je suis là, dans ces mots que j'écris, dans ces images que je filme, dans ces musiques que je compose, arrange, orchestre, et joue. Et quand des gens traitent par dessus la jambe ces mots, ces images, ces notes, alors c'est moi qu'ils traitent par dessus la jambe. Je me sens quantité négligeable, objet, comme j'étais l'objet de mon oncle quand j'étais môme.
Mon fight contre l'alcool, c'est un fight pour être sujet et non plus objet. C'est un fight pour dresser la tête, exister contre vents et marées. C'est un fight pour être conscient, agir en conscience, à chaque instant. Car comme je l'ai écrit dans "l'âge des cavernes" en 2002 :"vivre en sa conscience/ est le seul idéal / viable"
Bon, en tout cas j'ai traversé la tempête sans craquer, je suis un peu sonné, mais toujours debout sur le ring, et c'est toujours moi qui mène aux points - et aux poings. La cloche sonne, j'y retourne. Je suis Mohammed Ali, la molécule c'est Georges Foreman, on est en 72, et c'est Rumble in the jungle.
Bonne journée, la Horde.

Profil supprimé - 29/12/2023 à 02h26

Bravo et merci pour ton témoignage très encourageant !
Il va m'aider à mieux vivre mon récent sevrage.
Domi21

lola89 - 03/01/2024 à 21h08

Bravo lpour ce magnifique temoinage rewinder et chapeau bas moi je passe le cap des 3 premiers jours ....

rewinder - 04/01/2024 à 13h43

Salut à vous, Domi21 et Lola89, bienvenue dans la Horde des amoureux de la liberté ! Bienvenue chez celles et ceux qui préférent vivre chaque instant de leur vie à fond, et de ne plus se laisser carjacker par la gnôle. Vous avez fait le premier pas, le plus important, maintenant comme vous avez pu le lire dans nos divers témoignages, tout le boutlo n'es pas fini, il faut maintenant ne pas rechuter, comme dirait Olivier si il s'appellait Tommy Lee Jones : "je ne négocie jamais avec la gnôle". Pas de "un ptit verre de temps en temps", pas de "oh ben j'ai réussi à m'arrêter une fois, j'arriverais bien à m'arrêter une autre fois" : lisez dans ce cas ce que j'ai écrit : chaque sevrage est plus dur. Tenez bon, reprenez la barre de votre navri intérieur, virez moi ce con de carjackeur et installez vous bien confortablement dans votre siège : votre nouvelle vie est droit devant vous.
Et n'hésitez pas à venir ici parler, la porte est toujours ouverte !

KBB - 04/01/2024 à 20h47

Bonjour Max et tout le monde

J'ai 37 ans et je bois depuis plus de dix ans. Je sais depuis quelques années que j'ai un problème et j'ai décidé de me faire aidé quand j'ai vu que j'arrivais pas seule. Je suis suivie par un psychiatre et depuis peu par le csapa (centre addictologie). Je suis aussi addict aux jeux d'argent j'essaie de diminuer cela et non arrêter comme l'alcool. Je ne suis pas encore sobre mais tellemtn mieux moralement depuis que j'ai décidé de prendre soin de moi. Demande de l'aide n'hésite pas. Tu comprendras qu'on devient alcool dépendant à cause d'un dérèglement chimique dans le cerveau. Le système de récompense est déréglé, on arrive pas à vivre sans sinon on déprime. C'est très complexe et c'est une maladie. Depuis que j'ai déculpabilisé d'être malade je vais mieux et je suis plus motivée. Bonne chance on va y arriver.

Ce fil est super, rewinder le membre qui l'a créé poste toujours et j'aime cette continuité. Je ne viens pas souvent mais je le suis et relis les postes de temps à autre.


@liv bon courage j'ai lu que tu en avais besoin.

Prenez soin de vous tout le monde

Bonne année


lola89 - 05/01/2024 à 20h41

Bonsoir

Merci Rewinder, je commence a me sentir mieux malgre insomnie je cours 4 km par jour jen suis au 5eme jour

Jaime bien ton témoignage ca m aide merci

rewinder - 08/01/2024 à 09h28

@KBB : je te rejoins, l'aide ça aide beaucoup.. Si la volonté d'arrêter est primordiale, l'aide est le "petit plus" qui fait la différence, bien souvent. J'ai modifié le diction : "aides toi, le CSAPA/AIS/Cure/Toubib/Addicto t'aidera". Et puis ce qui aide aussi, c'est de parler avec d'autres "libérés", comme on le fait ici, ou comme je l'ai fait en cure au sein des groupes de parole. Disons que ton énergie propre est la fondation du mur qui t'empechera de rechuter ; et que les aides extérireurs sont une partie des moellons qui vont faire de ce mur un vrai rempart (les autres moellons, ça sera aussi pour ta pomme, faut pas croire, un mur ne se monte pas tout seul)

@Lola : cool, les 4 km par jour, ça va surement aider ton coprs a évacuer plus vite le poison. Et n t'inquiètes pas pour les insomnies, elles passent. Et c'est même carrément génial, dans les mois qui suivent le sevrage, de voir ton corps et on esprit qui se remettent à vivre et à fonctionner à plein. Tu dors mieux, t'as plus de problème de mémoire, de tripes à l'envers, l'énergie revient, le stress et l'agressivité sont en chute libre. De la balle !

Tenez bon tout le monde, et puis, get up stand up, dont give up the fight !

@Liv, tu nous fais un coucou ?

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