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Journal de liberté

Par rewinder

392 réponses


rewinder - 29/09/2023 à 17h11

Bien compris, camarade modérateur, tu as tout à fait raison. Liv, oublie ma curiosité et ne me réponds pas, merci ! Je vais continuer à imaginer que tu es chercheuse en motorisation de soucoupe volante, ou en exobiologie des iles Feroë naines, ou en arithmétique superfétatoire, ou en structuralisme appliqué, ou en... QUOI ? Tu es prof en structuralisme superfétatoire des soucoupes volantes ? Ah ! Je le savais !

Sinon, j'en profites pour te dire aussi que mon installation se passe super bien, j'ai même terminé l'aménagement. J'ai un vrai labo, avec tout mes instruments de musiques, mes bancs de montage vidéo, tous mes livres. Je suis cosy, chez moi, et c'est un sentiment nouveau. Voilà les dernières news !

Olivier 54150 - 02/10/2023 à 12h37

Bonjour Liv, Rewinder et tous.

Juste un p'tit coucou pour vous remercier de ces beaux partages.
J'aime beaucoup sparadrap, que je rejoins dans l'idée d'un manque lattent, d'une insatisfaction permanente qui nous habitent, c'est tout l'humain qui est comme ça mais peut-être un peu plus que les autres, chez nous les addictes. Je dirais depuis ma petite l'enfance pour ma part et sans raison particulière.

Je rejoins aussi Liv avec ce fil de bien être, subtil mais constant... je dirais le fil du non alcool...il me suffit de me rappeler mon état en mode éthylique pour percevoir ce fil. Le contraste et tellement marqué entre avec et sans alcool que le choix est facile, finalement...le truc c'est de ne pas oublier...
Belle semaine à tous.
Oliv.

rewinder - 17/10/2023 à 10h11

Salut à tous,

Oui Olivier, tu as 100% raison, l'important c'est de ne pas oublier. En 2004,quand j'ai repris après 851 jours de sobriété, j'avais oublié. J'avais aussi cru que "cette fois je resterais dans un consommation modérée". Tu parles : dès le premier soir, je vidais une bouteille... La substance est là, tapie, elle attend. C'est à nous de ne pas craquer.
Et puis, l'avantage aussi de garder en mémoire ce qu'était la vie d'addict, c'est que du coup, ta nouvelle vie normale te parait d'autant plus magnifique... Le moindre petit truc est un signal positif que tu t'adresses à toi même. Hier, j'ai eu ue très grosse journée de boulot, parti à 7h pour une série d'interview, revenu à 17h, en ayat à peine le temps de bouffer un sandwich sur la route. Mais tout était bon là dedans, même la fatigue... le bonheur d'avoir atteint un objectif u peu ambitieux... le plaisir d'avoir rencontré des gens passionnés, et d'avoir été suffisamment disponible pour avoir su les écouter vraiment, pour être en interaction avec eux. Et le soir en rentrant, s'écrouler sur le lit avec un bon bouquin, plutot que dans le canapé avec une vodka... se reposer un peu, puis être pret à repartir, alors qu'avant je me serais détruit toute la soirée avec une bouteille de vodka. S'endormir tranquillement, et dormir 8h... Putain, dormir 8h... ça, je vais vous dire, c'est de la bonne came....
La vie est tellement plus intense, quand on est sobre...

Liv - 26/10/2023 à 09h29

Mon cher Rewinder,
Chers compagnons,

Je m’en veux tellement pour mon silence. Il n’est pas passé un jour depuis des semaines sans que je ne pense à vous, mais le semestre, ça y est, il est reparti, et le temps me manque, comme toujours, même de m’occuper de certaines choses importantes qui passent à la trappe, et vous écrire en fait clairement partie.

Avant tout, un mot pour le Modérateur. Il y a quelques semaines j’avais écrit un message et quand j’ai cliqué sur « répondre au fil », tout a simplement disparu. Je me permets de le signaler au cas où il y aurait quelque chose à régler niveau informatique. Je dois avouer que ça m’a un peu démotivée. J’avais pris le temps de peser et poser mes mots alors que le temps libre me manquait déjà, et de voir disparaître mon message dans le néant m’a donné un petit coup. Ça explique un peu aussi que depuis je tarde à écrire. Donc voilà, aujourd’hui je garde une copie du message sur l’ordi, au cas où..

Mais en dépit de mon silence, je vous ai portés avec moi, en pensant à vous écrire à défaut de le faire pour de vrai, à chaque fois où ça a été un peu tendu. Je sens votre soutien, avec ou sans messages, et ça, c’est tellement puissant. Mais avec des mots c’est quand même mieux, donc me revoilà enfin.

Je suis encore, toujours, persistante, debout. 3 mois et 9 jours les amis. Chaque jour ajoute un peu plus de fierté, mais je ne suis pas sûre pour autant que ça renforce ma liberté. Chaque jour terminé je suis, certes, fière, mais aussi soulagée de me coucher sans être retombée dans le piège.

Je partage totalement le bonheur de terminer une journée en se reposant, plutôt qu’en se détruisant comme avant. Se coucher avec la satisfaction de soi-même, plutôt qu’avec le dégoût..

Pour le boulot, mince ce qu’il est fort ce Rewinder. Comment as-tu deviné ? J’ai cette profonde, viscérale, ardente passion pour les sous-coupes volantes. Comment résister à l’appel de ces douces sirènes ? Oui, c’est un vrai métier passion

Psychologiquement, j’ai aussi fait un petit bout de chemin au cours de mon mois de silence ici. Il a fallu aller comprendre ma baisse de moral puisqu’elle ne voulait pas dégager et que je ne l’aimais pas, mais aussi faire face à quelques difficultés financières, car, je ne sais pas pour vous, mais avec l’augmentation de tout, le budget courses et essence a explosé chez moi. Même mes séances psy passent à la trappe à cause de ça.
J’ai donc commencé à creuser en moi pour mettre des mots sur ce mal-être et fini par comprendre que la source du problème vient de mon insatisfaction en tant que précaire au boulot. J’ai découvert d’ailleurs que cet état était « normal ». J’ai trouvé une étude sur l’état psychologique des intérimaires face à leur précarité et leur détermination à décrocher un CDI. J'ai découvert qu’il y a, statistiquement, des phases dans leur attitude, du motivé vers le resigné. Ça m’a fait prendre conscience que je glissais dangereusement vers la résignation et ça m’a permis de comprendre que, si je veux avoir une vraie chance de décrocher mon CDI, je ne dois pas me laisser glisser. J’ai donc pris un dernier rendez-vous psy au cours duquel je l’ai pressé comme un citron, consciente que pendant un petit temps je ne pourrai pas me permettre de le revoir. Et il m’a aidé à trouver une optique constructive pour traverser cette énième année de CDD. On peut dire que j’ai un peu retrouvé la pêche. J’alterne encore entre détermination à atteindre mes objectifs et perte de confiance en moi et en mon avenir professionnel, mais je me concentre sur l’objectif qui est de faire en sorte que le curseur reste plus souvent déplacé vers le « motivé » que vers le « résigné ». Mon envie de ne pas retomber dans l’addiction m’aide à le faire, puisque je sens bien que, dans les moments de résignation, l’envie trouve de l’appui, trop d’appui. J’ai failli flancher, plus qu’une fois, et même dangereusement.

Je n’ai plus eu de craving en revanche. Moi qui m’attendais à un petit combat musclé régulier, je me rends compte que c’est plus dans l’attention quotidienne aux pensées dans ma tête que ça se joue. Je ne peux, et ne dois pas, nier que l’envie a regagné un peu de terrain ces temps-ci et je m’interroge sur le comment renverser la vapeur. Il faudrait sans doute moins de pression. À défaut de décharger l’emploi du temps, j’essaye de faire en sorte de me recouper des petits moments pour moi.

Rewinder, à quand un nouveau chapitre du Sparadrap ? J’en raffole !

Ça me tarde d’avoir de tes nouvelles, ainsi que des nouvelles des autres.

Olivier, contente de te lire de nouveau aussi !

Oui, je vous rejoins dans ce sentiment d’avoir chez moi, depuis toujours, quelque chose qui cloche, comme un désalignement qu’on a besoin de redresser et pour lequel on s’y est mal pris pendant longtemps. Qui sait s’il y a un portait psy type des addictes ? Peu importe, en vrai. Nous avons notre jeu de cartes en main. À nous de décider comment les jouer, chaque jour.

Liv - 26/10/2023 à 09h38

J'oubliais.. Rewinder, j'ai inscrit dans mon agenda un petit jour 365 à venir pour toi happy ça s'approche!!
Vas-tu fêter ça? Selon moi, tu devrais. Une énorme vraie fête, avec tous tes amis qui sont dans la confidence, ou alors un seul super ami. Si j'y arrive, je pense que je ferai une fête sur le thème "prisonnier en fuite". Je prevois de me déguiser avec la combi à rayures noires et balnches, assortie d'un ballon en mousse peint en noir et accroché à ma cheville big-smile Je te prête l'idée si ça te branche ahah big-smile

rewinder - 26/10/2023 à 16h24

Salut à tous !

Liv, première chose, le même problème que toi m'est arrivé sur ce forum. J'avais demandé au modérateur, qui m'a expliqué que les posts ont une "durée de vie" : en gros quand tu appuies sur "répondre au fil", tu as une demi-heure pour finir ton message, sinon le système le zappe. Donc quand je sais que je vais être long, j'écris mon post dans une appli à part, et ensuite je le copie/colle. Et sinon, systématiquement avant d'appuyer sur "envoyer", je fais une copie de mon post, comme ça si ça foire je peux le coller dans un nouveau post ou dans une app en sécurité.

je prendrais le temps de te répondre plus longuement sur la question de la précarité. Pour ma part, j'en ai fait un choix : mais je suis seul, et j'ai pas de petits, donc c'est easy. Mais l'incertitude, la peur de ne pas être un capacité de payer le loyer, de payer les assurances, mutuelles et tout le toutim, la peur d'un pépin majeur est toujours là. Notre société nous demande d'être flexible, alors que les banques, les propriétaires, et tout un tas de gens ne supportent pas les gens flexibles. Dans les pays nordiques, le système s'est adapté à la flexibilité, ce que n'a pas encore fait la société française.

Dernière chose : la teuf du 23. Ouais, j'y ai pensé. Et puis j'ai pas envie. Je ferais la fête ici, je boirais ma "boisson de récompense" en vous écrivant un post. La seule fête que j'aurais envie de faire, en fait, c'est de passer ma journée à jouer du blues avec des copains. Mais ici, je n'ai pas encore réussi à trouver où se cachent les blues man !

rewinder - 27/10/2023 à 09h09

Salut à tous,

Je reviens sur la "teuf du 23". Bien sur que c'est une belle chose, 365 jours de liberté. Mais 366 aussi. Et 364 aussi. En fait j'ai longtemps eu envie de ça, je voulais même décaler mon anniversaire, qui se situe un gros mois avant, au 23 novembre, dans l'idée que cette date est désormais celle de ma "seconde vie". J'avais commencé à inviter tous ceux et celles qui m'ont aidé, d'une manière ou d'une autre : ceux qui m'ont herbergé, ceux qui m'ont aidé à déménager, par exemple. Je voulais aussi faire une sorte de crémaillère dans mon nouvel appart, le premier de ma vie que j'ai réellement investi, le premier de ma vie ou je n'ai jamais bu, aussi.
J'étais dans cet état d'esprit il y a encore un mois à peu près. Et puis, cette envie a disparu. Parce que, je le disais, le 365e jour n'est QUE le 365e jour. Il n'est pas un achèvement. Mon combat contre l'alcool, je l'aurais définitivement gagné le jour de ma mort. C'est pour ça que je sais déjà qu'on me trouvera le sourire aux lèvres ce jour là. En fait je crois que je n'ai pas envie de fêter ça avec des gens qui ne savent pas, dans leur chair, ce que veut dire une addiction. Je le sens quand j'en discute avec eux : ils nous regardent comme des extras-terrestres. Ils vivent dans un monde de bisounours dans lequel arrêter de boire c'est simple, il suffit de ne pas prendre un autre verre...
C'est pour ça que le 23 novembre, j'ai prévu de fêter ça...mais avec vous, mes copains super-héros et super héroïnes, vous qui connaissez, dans vos tréfonds intimes, le prix de l'addiction. Et qui connaissez donc, également, le prix incommensurable de la liberté reconquise. OK, vous ne serez pas là avec moi, c'est comme ça. Mais le 23 à 8h du matin, je me collerais devant mon écran, je vous écrirais un post tout en buvant un verre de ma "boisson de récompense" (la version sans alcool de l''Apérol", ce truc italien qu'on mélange avec le prosecco pour faire un Spritz. Et je trinquerai avec vous en cliquant sur "envoyer" !

La précarité. Le plus fabuleux outil de self management dont aurait pu rêver Henri Ford. Quand on est précaire, on se doit en permanence d'être au moins une fois et demi meilleur que les "non précaires", pour montrer qu'on mériterait de faire partie de leur caste enviée. J'emploie le mot "caste" à dessein. Le monde du travail est très hindou, je trouve. En haut les brahmines, c'est à dire les chefs, les cadres très supérieurs, et tout en bas les Harijans, les intouchables, les chomeurs. Juste au dessus des Harijan, sont les Shudras . C'est là que je mettrais les précaires.
Dans la presse, les précaires sont pléthores, et constituent l'écrasante majorité de ce que Debray appelle assez justement les "ouvriers des médias". Je ne sais pas ce que ça donne dans l'enseignement et la recherche, mais ce sont mes collègues non précaires qui me manifeste le plus de mépris : bien plus que les "brahmines". Car ce mépris est le reflet de leur peur - ou de leur souvenir de leurs dures années de précaires.
Pour ma part, je suis un Shudra par choix, comme je le disais dans mon post précédent. Ce choix ne mets en danger personne, puisque je n'ai pas d'enfants et que je vis seul. Mais c'est bien un choix. Car il y a un tout petit avantage à la précarité : tu es libre de t'en aller si ce que tu fais ne te conviens pas. Et la liberté...je crois bien que c'est la seule addiction contre laquelle je n'ai pas envie de lutter.

Sunshine - 31/10/2023 à 00h45

Salut à tous

Un petit coucou pour revenir donner quelques nouvelles de mon chemin de liberté. Je n’ai plus pris le temps d’échanger sur le forum depuis plusieurs semaines et pour la première fois depuis le début de mes sevrages l’adage « pas de nouvelles, bonnes nouvelles » s’applique !
Depuis ma sortie du tourbillon de ma dernière rechute avec l’ennemi (vers le 20 août… pas retenu la date exacte du dernier verre de poison cette fois ci) ça se passe plutôt bien, même très bien et je fais tout pour que ça dure.

Je ne me considère pas sortie d’affaire, loin de là, je me contente d’être chaque jour au mieux dans cette vie de liberté. J’arrive enfin à gérer les hauts et les bas. Bon, malgré tout j’ai réussi à me faire remarquer dans un supermarché, en rapport avec l’alcool mais pas dans un contexte d’achat cette fois ci. C’est une coïncidence, plutôt comique finalement… : pendant la période de la foire aux vins, ça installe une jolie place à l’entrée des hyper de grande distribution. Plusieurs fois je suis passée en levant les yeux au ciel, exaspérée par cette promotion commerciale qui est pour moi déplacée. Un jour il s’avère que le petit commercial avec son stand de vin m’a interpellée pour me faire sa pub, brochures en main. D’autres clients s’attardaient par là dans ses jolis rayons de vins, son antre du diable comme je l’appelle. J’ai regardé ce monsieur droit dans les yeux, et je lui ai farouchement répondu « vous devriez avoir honte de promouvoir de tels produits, c’est inadmissible de se lever le matin pour vendre du poison aux gens et en être content. »

Il va sans dire que personne (ni le p’tit monsieur, ni les clients qui trainaient là) ne s’attendaient à une réponse aussi catégorique.
Il n’a pas eu le temps de répondre quoi que ce soit, j’avais déjà tourné les talons. Je me suis demandée ce qui m’a pris dans les minutes qui ont suivi, puis finalement j’ai été prise d’un fou rire.
C’est ridicule mais ma connerie m’a fait du bien. Le commercial n’y est pour rien, je ne lui en veux pas personnellement. Mais ça devait sortir, tel quel. Je n’ai pas pu faire autrement.
A part ça, RAS. Je poursuis mon chemin et je vais bien. Des envies me traversent par moment et je les laisse passer, c’est progressivement de plus en plus rare et donc de plus en plus facile à gérer.
Courage à tous

rewinder - 31/10/2023 à 09h18

Salut Sunshine,

Super heureux de lire ces bonnes nouvelles. j'ai juste adoré ta visite de la Foire au Vins. Il y a pas longtemps, j'ai découvert que le président du lobby des alcooliers, Vins & Société, était un gros négociant d'un des départements où je travaille. J'ai croisé ce type, au demeurant plutôt sympathique, lors d'une visite ministèrielle. Je me demande si un jour je vais pas me payer le luxe de lui demander un rendez-vous... Je ne crois pas que ça servira à grand chose, mais si je peux instiller un demi centimètres de doute dans le cerveau de ce type dont l'organisation lutte trés efficacement contre l diffusion des campagnes de prévention...
Je rêve moi d'étiquettes du genre "boire tue", avec un joli foie bien nécrosé. Pourquoi est-ce que l'alccol et les clopes n'ont ils pas le même régime ? Ah pardon, j'oubliais : les 7 soeurs (compagnies productrices de cigarettes) sont anglo-saxonnes. Les alcooliers sont français en bonne partie. Tuez-vous, vous entretenez le PIB...

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