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Journal de liberté

Par rewinder

392 réponses


rewinder - 16/08/2023 à 13h59

Bon, alors, Liv, je ne vais pas te répondre directement sur la question de « comment gérer l'abstinence quand le stress du haut niveau de boulot sera revenu » . Parce que je vais te redire des trucs très généraux que j'ai déjà dit : détourner l'attention du craving, se centrer sur soi (méditer d'une manière ou d'une autre), etc... Tu as raison de garder l'acetylscystéine en « dernier recours », parce que plus tu parviendras à résister seule, plus tu capitalisera de confiance en toi, de fierté, et de force intérieure.
Pour ce qui est du sport : je suis comme toi un « sportif de faible niveau ». En fait, tout simplement ça ne m'amuse pas, et je n'y trouve aucune satisfaction intrinsèque. Je pratique donc juste la marche a peu près régulièrement, avec un casque et de la bonne musique ou un podcast pour ne pas avoir l'impression de perdre mon temps... Je ne suis donc pas un tenant du sport. Mais je sais un truc, d'expérience, c'est que la dépense d'énergie physique aide dans la gestion du stress - or c'est le stress, dans mon cas, qui est un facteur d'alcoolisation.

Et j'en viens donc, après ces longs prolégomènes, à une question qui n'est pas directement une réponse à ta question, mais qui peut-être t'apportera des réponses : pour quelles raisons (j'insiste, par expérience, sur le pluriel) bois-tu ? Je parles de raisons « fonctionnelles », du genre « parce que ça me détend », ou « parce que je me sens plus légère » ou « parce que ça me fais baisser le stress et que du coup je travaille mieux ». Je pense que tu sais déjà que toutes ces raisons ne sont pas des bonnes raisons, là n'est pas la question. Mais tu as réussi maintenant à t'arrêter pendant 33 jours, et tu as victorieusement passé un épisode de craving : tu peux donc mettre un peu plus le pied dans la porte, et chercher à comprendre le pourquoi de ta consommation.
Je t'explique pourquoi je te parle de ça : écrire « le sparadrap », avec ce parti-pris de tout dire - parce que l'honnêteté vis à vis de soi-même est une arme de construction massive pour moi- m'a amener, en reconstituant mon parcours avec l'alcool, à prendre conscience qu'au début de ma vie d'adulte, je buvais non pas pour affronter la montagne de chose que j'avais à gérer, mais pour, tout au contraire, supporter le fait que je ne savais pas quoi faire de ma vie. Ce n'est plus simplement un stress « fonctionnel » dont on parle là, mais d'un « stress existentiel » (Jean-Sol Partre, sort de ce corps TOUT DE SUITE).
Le psychiatre en chef de la clinique où je me suis auto-interné en novembre dernier m'avait dit « prenez cette période comme un temps de retraite », un temps où le retour sur soi est possible pour « descendre dans la cave et ranger ses affaires »... D'une meilleure conscience de qui tu es, de ce qui t'animes profondément, de tes forces autant que de tes faiblesses, tu tireras une source d'énergie importante, et surtout une puissance, une vraie puissance, qui n'est pas frontale, pas guerrière, mais intime, enchevétrée entre ton âme et ta chair. La conscience et la connaissance de soi sont, à mon avis - qui est l'un de ceux que j'ai le plus facilement tendance à croire - les seuls vrais remparts contre ce trou noir que sont les addictions.
Bon, je suis en train de virer gourou, moi.... 3615 Rewinder, le bonheur à 0,65 euros la seconde. Je vais aller lire un peu (en ce moment, encore un Jo Nesbo, « le fils » foutu bouquin, foutu auteur), et puis je reviendrai écrire ici, car il me semble que j'ai oublié de dire quelques autres conneries. Hold Tight Liv, tu tiens le bon bout.

rewinder - 16/08/2023 à 14h03

Liv', j'ai quand même oublié une question, à laquelle tu peux bien sur ne pas répondre, mais quel est ton boulot exactement ? (a moins que tu ne sois analyste pour la CIA, et que si tu me réponds, tu sois obligée de me faire tuer, ce que je préférerais éviter, car j'ai fait des lasagnes à ma façon ce midi, j'aimerais pouvoir les manger ce soir, d'autant que les lasagnes, c'est meilleur réchauffé. Et pis j'ai un livre à écrire, des articles à faire pour parler de gens ordinaires qui se démenent pour changer le monde petit à petit autour d'eux, des tas de morceaux que j'ai pas encore joué et que j'aimerais jouer, deux documentaires que j'ai tourné et qui traine sur mon banc de montage, faudrait vraiment que je les finisse - BREF : si tu es analyste à la CIA, S'IL TE PLAIT NE ME REPONDS PAS. (Pff, tout ça pour ça... je suis écriveur compulsif...)

rewinder - 16/08/2023 à 15h51

Bon, finalement, ça n'a pas été « le fils » de Jo Nesbo, mais l'excellentissime film « Studio 666 », avec dans les rôles principaux les musiciens de Foo Fighters, au premier rang desquels le fondateur de ce groupe, Dave Grohl . L'histoire hilarante d'un groupe de hard rock qui enregistre un album dans un studio hanté. Parodie hyper-référencée, réalisation aux petits oignons, et des musiciens qui se moquent d'eux même et de la mystique du rock'n'roll : pas vu grand chose de mieux depuis « Spinal Tap ».
J'ai retrouvé le dernier point sur lequel je voulais réagir au sujet de ce que tu as dit, Liv. La question de la gestion des priorités. Olivier l'a d'ailleurs exprimé aussi il y a quelques pages de cela, quand il disait « la rechute c'est interdit ». J'avais un prof, en fac, qui nous racontait, en matière d'organisation, le test de l'aquarium. Tu as un aquarium, trois rochers, une trentaine de caillou de tailles moyenne, trois seau de gravier et 3 bacs de sable fin. Soit tu commences par mettre les trois rochers, puis ensuite, ce que tu peux mettre des trente cailloux, puis ensuite ce que tu peux mettre du gravier, et enfin, quelques poignées de sable qui se glisseront dans les interstices.
Soit tu commences par mettre le sable : et tu ne mettras rien d'autre dans ton aquarium.
La liberté, c'est la capacité à faire des choix. C'est ma petite devise perso. On est pas libre dans l'absolu : nous vivons en société, il nous faut partager l'espace, le temps, les ressources, et cela implique des règles. Mais nous pouvons continuer à être libre : en agissant en conscience, en faisant des choix en conscience. Bien sur, ton travail est important. Mais la premiére de tes responsabilités, comme celle de tout adulte, c'est de t'occuper de toi, d'assurer ta sécurité, ta santé. Ta préservation, ta sécurité, est-ce que c'est un rocher, pour toi, ou juste un caillou ?
Ces questions je me les suis posé moi aussi, et j'ai un métier qui non seulement me passionne, mais dont j'ai la faiblesse de croire qu'il peut participer au changement du monde (carrément, la maison ne recule devant aucun sacrifice). J'ai cependant pris conscience que ce métier, je ne peux pas l'exercer si je ne suis pas au meilleur de moi-même. Je suis non seulement un bien meilleur journaliste/réalisateur aujourd'hui, mais aussi un meilleur musicien, un meilleur écrivain. Et cela a été rendu possible parce qu'un moment, je me suis dit « moi d'abord". Ce n'est pas de l'égoïsme : c'est la responsabilité individuelle de tout adulte. « Charité bien ordonnée commence par soi-même ».

Voila, maintenant je mets mes Converse « spéciale batterie », et je pars répéter avec les "Vieilles K.net", mon autre groupe, dont j'ai beaucoup parlé dans le début de ce forum. Au programme, du punk, de la rigolade et..du Perrier citron. A tobien !

Profil supprimé - 16/08/2023 à 20h10

Salut Rewinder et tous les lecteurs.

1 ère journée sobre pour moi, je suis tombée sur ce fil par hasard et je l'ai dévoré..
Je me sens dejà mieux que ce matin, j'ai le moral à zéro avec cette impression d'être qu'une grosse merde qui n'y arrivera jamais.
J'ai passé les deux derniers jours complètement abrutie par l'alcool. Je sais que j'ai besoin d'aide et je me fais suivre psychologiquement au CSAPA proche de chez moi depuis 6 mois mais c 'est pas suffisant. J' en ai marre de recommencer inlassablement les mêmes schémas et de me démolir en me mettant minable.
J'ai décidé de m'inscrire ici pour trouver du soutien et je vais essayer de trouver une assoc qui pourrait m'aider.
Je sais plus quoi faire pour m'en sortir, ça me paraît impossible mais en vous lisant je me dis que ça existe
On verra bien

rewinder - 17/08/2023 à 10h39

Salut Rachou,

Tu as tout faux : 1° Tu n'es pas une grosse merde 2°) Tu vas y arriver, nous sommes plusieurs ici a y être arrivé

Tu as fait un pas important : tu es sobre. Un autre : tu t'es inscris ici, parce que tu as bien identifié le probléme : t'es alcoolique, comme nous tous ici aussi. Tu trouveras tout le soutien dont tu auras besoin. N'hésites pas aussi a recourir au chat, tu as des interlocuteurs en direct.
Tu parles de ces schémas que tu répétes : essaye de les analyser. Qu'est-ce que tu bois ? Alcool fort, bière, vin ? Commet tu bois ?Binge drinking ou alocollisation longue sur la durée ? Et surtout : quelle sont les pensées que tu as au moment ou tu décides de boire ? Quelles sont les idées qui te passent par la tête ?

Ca a l'air d'une prise de tête, mais en fait, analyser les choses, surtout celles que l'on subit, c'est reprendre du pouvoir sur elle. Tu l'as compris en lisant ces pages : entre toi et la gnole, il y a une lutte de pouvoir. Si tu veux retrouver ta liberté, il faut que tu reprennes le pouvoir.
Si tu as besoin de proximité, de gens que tu puisses rencontrer, il y a sur le site les contacts de pleins d'associations, dont certaines trés préssentes sur le territoire, en tout cas dans le réseau des villes moyennes. Il y a les Alcooliques Anonmyes, qui sont rodés, et si leur discours déiste te court sur le haricot, il y a Vie Libre.

Voila Rachou. Je vais terminer en citant..."antisocial" de Trust : "reléves la gueule, on est là, t'es pas seule". Et pour changer de genre : get up, stand up, don't give up the fight (j'ai aussi "quel la Force soit avec toi", ou bien "résistes, prouves que tu existes" si tu préféres !

Tiens bon !

Profil supprimé - 17/08/2023 à 12h41

Bonjour,

J ai passé la pire nuit de ma vie, je pense avoir dormi 1 heure ou deux tout au plus par micro-sieste. J'étais complètement trempée comme si j'étais dans un sauna.. J dû regarder vingt fois mon téléphone en espérant dormir mais au lieu de ça j cogité non stop dans ce corps en totale souffrance. J'ai toujours le moral à zéro avec aucune envie (faire pour faire tel un automate). J espère vite reprendre de la force mentale parce que la c vraiment pas folichon.

rewinder - 17/08/2023 à 13h57

Rachou, tu es en plein sevrage. Sommeil impossible, sudation, idées noires. Peut-être des nausées à venir. Mais c'est le signe que ton corps se débarasse du poison. Je te préviens : tu en as pour 3 jours environ comme ça (en tout cas moi ça durait en général 3 jours, le dernier et le plus dur a duré 7 jours.
3 jours de tunnel. 3 jours ou le mieux que tu ai à faire, c'est d'essayer de dormir, car ton corps est épuisé. Essaye de boire beaucoup, d'eau ou de thé vert, genre 2 litres par jour. Si tu as une pharmacie pas trop loin, la vitamine B6 aide beaucoup.
C'est ta force mentale qui gagnera ce match. Tu as cette force, puisque tu es rentrée dans ce tunnel. Tiens bon, la lumière est au bout.

Profil supprimé - 17/08/2023 à 14h33

Je vais essayer, j'ai déjà tenté de me sevrer par le passé mais quand je rechute, les cuites sont encore plus violentes. Cette fois je vais puiser dans vos expériences pour m'aider. Je n'en peux plus d'être cette personne. Si je fais le bilan de cette dernière année le max que j'ai tenue c'est 10 jours et sur la dernière décennie, j'ai du tenir un mois entier pas plus.. J'attends ce déclic qui ne vient pas. Merci pour les conseils et je m'accroche à tous vos messages pour me dire que la résilience est peut-être au bout de ce tunnel cette fois.

Profil supprimé - 17/08/2023 à 14h52

Pour ce qui est de mon alccolisation, ça a commencé vers 15 ans, c'était festif mais le piège s'est vite refermé, j'ai longremps bosser dans des bars alors y avait les canons à la fin de service et puis y a eu le côté récompense parce que c'était une bonne journée, le côté un pti verre pour supporter cette journée de merde. Je bois assez vite quand je veux vite me déchirer le cerveau mais y a des phases plus longues. La j'ai dit stop mais ça faisait 2 jours que j'étais bourreé.. Y a même plus de règles je commencee à la bière et au vin mais je peux boire tout ce que je trouve, je vais même avouer un truc dont je suis vraiment pas fière mais j ai même déjà bu des petites bouteilles de vin blanc de cuisine da's les bouteilles en plastiques bien dégueu.. Je sais que j ai un problème depuis longtemps mais j'étais dans le déni. Je le suis plus mais je suis prise au piège et j'aimerais bien y arriver cette fois. Mes consos sont devenues anarchiques et je m'isole de plus en plus.

Antisocial, tu perds ton sang froid...
Repense a toutes ces années de service
Antisocial, bientôt les années de sévices
Enfin le temps perdu qu'on ne rattrape plus
Qu'on ne rattrape plus

Y a évidemment la honte et la culpabilité mais d'un autre côté j'assume d'être une alcoolo et je m'en fous si les gens parlent parce qu'au moins je suis une combattante et si un jour je m'en sors, je serai blindé mais pour l'instant c est encore loin.

Merci en tout cas, je sens que d'être arrivé ici va m'aider à grandir

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