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Un nuage noir s’est installé sur ma tête

Par Poline

97 réponses


Mimmoz - 24/04/2024 à 17h10

Merci yolap pour ton message qui m’a mis les larmes aux yeux comme toujours quand je pense à mon fils .. comme quoi finalement pas sûr que j aies réussi à faire le deuil de l’enfant idéal malgré ce que je disais plus haut .. ton message nous donne aussi de l’espoir.. comment as tu arrêté ? As tu eu un « déclic « ?

Eugenie2004 - 24/04/2024 à 21h16

En attendant que notre cher Yolap réponde à Mimmoz (j ai aussi des larmes...), je lui réponds que nous ne lui donnons pas d'argent car il fut un temps où cela l'avait fait travailler. Mais depuis 3 mois malgré cela, plus rien. Est ce parce qu il a perdu confiance en lui (se fait virer) ou parce que son syndrome qui n est pas forcément que le cannabis s'installe encore plus, ou parce que ses amendes que nous avons avancées (450€) sont a rembourser a son père et des frais (de saisie sur son compte) a payer à la banque alors à quoi bon gagner de l'argent que l'on doit ?
Bref
On est entrés dans une période mystérieuse où je ne comprends plus rien. J espère qu il ne fait pas de deal ou de trucs pour des dealers. Comprends pas. Régression depuis 3 mois a la veille se ses 20 ans.

Important : oui je crise quand il fume, même si par ailleurs il travaillait. Vous n'êtes pas le seul à me l avoir dit, c est contre productif et j aurais pu être douce a la place a certains de ces moments là. Ça c'est mon axe de progression mais j' ai du mal, pour moi ce cannabis est le diable, faut que je me calme même si c est assez vrai.

Yolap - 24/04/2024 à 23h15

Mimmoz,

Oula tu sais, ma mère aussi a attendu longtemps le fils parfait je crois … et elle ne l’a jamais eu. Non pas que je le veuille pas, mais simplement car j’etais trop mal dans ma tete et mon corps pour etre parfait, «  lisse » et standard.

Je lui ai fais les 400 coups : alcool, shit, police, tribunal, exclusion… la pauvre etait désespérée.

Elle a tout fait pour que j’arrête de fumer, sans aucun succès. Au contraire plus elle m’en parlait et me saoulait, plus je fumais. (Defi de l’autorité, aucun soutien de sa part mais juste des reproches)

J’ai compris des annees apres que j’etais tellement dispersé et plein de conneries, que elle n’arrivait pas a etre douce avec moi car elle en pouvait juste plus de moi. Seulement, je pense que sa manière de faire n'était pas la bonne. Elle aurait du me laisser faire ma vie et arrêter de s’entêter. Car en effet, que ce soit ma mere ou le pape ou autre, je ne comptais pas m’arreter tellement j’etais accroc et « la tete dans le guidon ».

En réalité je suis sur que parfois elle m’a haït et je la comprends.

Cependant j’ai arrêté par moi meme tout simplement car d’une part mes nouveaux amis ne fumaient pas, et d’autre part car j’aspirais à une vie plus saine. Le declic m’est venu que tardivement, apres 5 ans de joints non stop h24. Je ne sais toujours pas comment et pq j’ai eu ce declic. Ca m’est tombé sur la tete, du jour au lendemain sans raisons importantes. Et j’ai recraqué plusieurs fois par la suite, le combat a ete long.

Vraiment cette drogue c’est de la merde. C’est quelque chose d’irrépressible, d’irrésistible, à laquelle on ne peut echapper. Meme encore aujourd’hui j’y pense encore dans les coups de stress ou de colère.

Regarde ce que c’est sur internet que le « craving » c’est intéressant de voir a quel point cette substance occulte toute rationalité et objectivité.

Delphine - 25/04/2024 à 11h55

Bonjour à toutes et à tous,

Merci beaucoup pour vos témoignages. En vous lisant, je me sens moins seule et moins honteuse de la situation que je vis avec mon fils cadet.

Il a 15 ans et fume depuis au moins un an. Il a une consommation relativement importante puisqu’il fume à peu près 5 joints par jour. Père alcoolique et démissionnaire… Grand frère HPI et sans doute une difficulté à trouver sa place pour mon cadet… Sans doute une responsabilité aussi de ma part parce qu’il m’a longtemps reproché de finir tard…

Au début, je me suis un peu voilé la face. Malgré ce que pouvait me dire l’entourage, je ne voulais pas penser que mon petit garçon était tombé là-dedans. Et il arrive un moment où il l’a avoué très honnêtement et où je n’ai pas eu d’autre choix que de le savoir et d’y croire.

Décrochage scolaire… Le nombre de copains qui se réduit… Aucun projet, aucune motivation… Beaucoup de colère (principalement dirigée contre son père).
J’ai tout fait pour qu’il ne soit pas déscolarisé en l’inscrivant dans une MFR où il a davantage adhéré au mode d’enseignement et de fonctionnement et où il s’est fait des copains. Mais le shit est resté là en toile de fond.

Au départ, j’ai refusé de cautionner. Je ne cautionnais même pas le fait qu’il fume de cigarettes. Et quand il m’a demandé de mettre en place un système d’argent de poche, j’ai refusé parce que je ne voulais pas qu’il s’achète des cigarettes ou du shit avec. Le problème, c’est qu’il a trouvé des solutions pour pouvoir en acheter et s’est mis en danger de cette façon. J’ai accepté d’acheter du CBD mais ça ne semble pas être pareil.

Il y a deux jours, il était probablement « en manque » parce qu’on était partis quelques jours et qu’il n’en avait plus, à cause d’une contrariété parce que je n’ai pas voulu lui acheter ce qu’il demandait (en l’occurrence un couteau souvenir), je me suis faite insulter et rentrés à la maison, les mots ont été très violents. Je lui ai dit de sortir de chez moi mais comme il voulait rentrer et que j’avais fermé à clé, il s’est mis à taper violemment dans la porte. Pour la première fois, j’ai eu peur de lui. Un de ses copains qui n’habite pas loin est intervenu et lui a dit de se calmer. Nous avons pu échanger quelques messages et j’ai pris conscience qu’il pouvait faire des conneries et se mettre en danger pour se procurer du shit. J’ai donc pris la décision de lui payer sa consommation.

Je ne suis pas fière parce que j’en viens à cautionner de cette manière, mais en tant que mère, je dois prioriser les choses et le mettre à l’abri des dangers qui me semblent les plus grands. Je ne lui ai pas encore donné l’argent et nous allons devoir discuter de ce qu’il est prêt à faire « en contrepartie ». Je ne veux pas que ce soit de l’argent obtenu sans effort et je pense que ce que je vais lui demander, c’est d’accepter un accompagnement.

Mon fils aîné n’a pas supporté que mon cadet ait encore obtenu ce qu’il voulait après la manière dont il nous a parlé à tous les deux et il est parti de la maison. Cela fait deux jours qu’il ne répond plus à mes messages. Je sais où il est. Je sais qu’il es en sécurité et j’ai des nouvelles par sa copine et le copain chez qui il est hébergé.

J’ai réussi à avoir un rdv au CSAPA demain (merci à la personne qui s’est désistée) pour pouvoir être accompagnée.
Ce qui est certain, c’est que je ne veux pas perdre le lien avec mon fils (avec aucun des deux d’ailleurs) parce que je suis son seul parent par la force des choses. Je veux être l’adulte de confiance à qui il peut dire les choses. Je sais qu’il me ment sur un certain nombre de choses mais petit à petit, il arrive à me faire certains aveux et je vois ça comme une marque de confiance.
Je suis aussi convaincue qu’il s’en sortira dans la vie même si sa scolarité est quelque peu compliquée pour l’instant. C’est un garçon intelligent (au dessus de la moyenne mais pas HPI) et débrouillard.

J’ai fumé étant jeune, de mes 16 à mes 22 ans. Pas grosse consommatrice (2 joints par jour environ) mais je fumais tous les jours. Aujourd’hui, je n’ai aucun comportement addictif et je m’en suis plutôt bien sortie professionnelle malgré une scolarité chaotique au collège et au lycée. Alors je garde espoir pour mon fils, mais en attendant, c’est compliqué.

Je vous souhaite à toutes bon courage et je souhaite que cela s’arrange pour nous toutes.

Delphine33 - 26/04/2024 à 16h37

Bonjour,
Aujourd’hui j’ai besoin de parler. Même histoires encore et encore. Je vous lis et c’est pareil pour lui et pour moi.
Consommation à 15ans pour combler un vide sûrement, le bon produit pour la bonne personne.
Son père et moi l’avons amené jusqu’au bac au rattrapage.
Enfant intelligent sensible beau, tout pour réussir. Phobique sûrement, anxieux oui.
Descente après descente, il a arrêté tous les boulots où pourtant on lui proposait un cdi. Accusé de harcèlement puis de vol, on a payé les amendes et les dettes.

Je sais que mineur, il a vendu de la drogue pour sa consommation, volé des vélos et d’autres trucs. J’ai payé moi aussi des doses pour ne pas le voir un manque. En pensant que cela irait mieux. Même tenté le CBD. J’ai beaucoup de regrets de ne pas avoir consulté psychiatre et CMPEA. De ne pas avoir fait plus. Moi je n’ai jamais fumé, mon mari non plus. Mais je sais que cela ne change rien. J’ai parlé avec lui de longues heures. Il a tout oublié depuis.

La majorité a sonné l’impossibilité de mettre en place des soins. J’ai bien essayé une consultation parents sans enfant mais s’ils ne répondent pas au sms ou au téléphone, rien ne peut se mettre en route, les troubles de l’addiction et au cannabis, c’est le truc qui fait fuir la psychiatrie car on ne peut pas faire grand chose. On parle encore de volonté, absurde. Il ne parle plus, ne sourit plus, ne se soigne pas, joue sur des plateformes de jeux vidéos et à des jeux d’argent. Mais lui tout va bien, c’est nous parents qui sommes malades. Évitement massif de l’incidence sur la famille, il est coupé de toute émotion. Ma seule inquiétude, une décompensation psychotique grave.

L’avenir est sombre, triste. J’ai suivi durant 7 ans une psychothérapie en me disant que cela pouvait l’aider aussi. Cela m’a surtout aidée à supporter l’angoisse de son état. A éviter la confrontation et les mots durs qu’il peut dire contre moi surtout. Difficile d’en parler, l’impuissance fait peur à la société, aux grands-parents. Il n’y a aucune solution, c’est une impasse.

Tant qu’ils sont mineurs, faites vous aider, aller dans un centre de soins, n’acceptez pas le cannabis dans votre maison. Sinon à la majorité de votre enfant, vous serez seuls et vous devrez assumer ou le mettre dehors. Et c’est un chemin bien solitaire.

Voilà courage tout le monde.

Eugenie2004 - 26/04/2024 à 17h26

Merci de vos deux témoignages, deux Delphine
Ici on est tout comme Delphine33.
Alors oui faites tout ce que vous pouvez tant que vos enfants sont mineurs. Après rien n'est possible. Le mien a disparu, sais pas où il est, fumait moins et refume peut être plus, car j' ai réussi à interdire de fumer a la maison mais la encore j ai poussé le bouchon trop loin avec. mon obsession sur le terrain du cannabis et le tolérance 0. Ça l a juste fait partir. C est pas mail. Relire Yolap. S il passe des journées sans heurts en fumant un peu laisser faire, mais un jeune adulte qui ne fait rien de ses journées ça suffit a rendre ses parents dingues, pourtant s il était tranquille, pourquoi lui avoir mis trop de pression. Je pense que j aurais du attendre même si ça faisait déjà deux ans.

Mimmoz - 26/04/2024 à 18h20

Delphine, qu’a donné ce RDV au Csapa ? 15 ans c’est encore jeune je dirais que vous pouvez vous en sortir !!! Je pense qu’on a toutes le même regret .. si j’avais fait ce qu’il faut plus tôt nous en serions pas là … dans tous nos échanges je peux lire cette culpabilité toujours la .. parfois moins présente puis qui revient de plein fouet … il y a plus qu a espérer que nos garçons fassent comme Yolap et sortent de la un jour sans trop de dégâts sur leur santé , leur vie professionnelle sociale et amoureuse ..
le mien a 25 ans acec un casier long comme un bras et des dettes au trésor public a n’en plus finir est déjà mal parti ..
ce soir j’ai de la peine pour chacune d’entre nous et pour nos garçons …

Delphine33 - 28/04/2024 à 10h27

Eugenie2004

Oui impuissante je suis.
J’ai laissé faire, attendu ecouté supplié. Ne te jette pas la pierre, avec ou sans pression, il va s’en aller physiquement ou psychiquement.
Vraiment j’ai laissé fumer, on lui a pris un studio, je nettoyais jetais les poubelles cuisinais. Je l’ai vu defoncé réveillé depuis 48 h sans dormir. Et j’ai attendu le fameux déclic ! Toutes les histoires sont différentes Yolap à continuer des études, ne s’est pas isolé….

Et ça n’a rien changé. Refuser maintenant, c’est peut-être parvenir à quelque chose ensemble après. Je ne sais pas… je regarde les photos de lui petit et je ne comprends pas l’impensable. Merci le cannabis, merci à son dealer une pauvre fille merci le lycée qui a laissé les absences s’accumuler sans prévenir, merci à ceux et celles que cela a faut rire de le voir defoncer, j’essaye juste de me pardonner et de trouver la paix. Il a 22 ans et il va fallor attendre encore et encore une solution de sortie. Chacun avec son égo blessé.

Delphine - 29/04/2024 à 10h31

Bonjour Mimmoz,

Si je résume ce que j’ai retenu de mon entretien avec la psychologue du CSAPA, je dois faire un pas de côté et réussir à l’accompagner, comprendre les raisons de son addiction, mettre en place un contrat avec lui si je lui donne de l’argent pour financer sa consommation.

Rien ne peut se faire sans lui et sans sa volonté de s’en sortir et ce qu’il m’a dit jusqu’à présent, c’est qu’il ne voulait pas arrêter. Alors je dois pouvoir l’écouter sans pour autant cautionner, le mettre en garde sur les conséquences du cannabis sur le cerveau et les connexions cérébrales notamment…

Il faudrait aussi qu’il trouve une activité dans laquelle il pourrait s’éclater, se donner des objectifs et se raisonner sur sa consommation s’il veut pouvoir être performant dans l’activité choisie.

Le meilleur copain de mon fils qui a un an de plus que lui ne fume pas du tout, même pas de tabac, et est en apprentissage, ce qui semble être un élément rassurant pour la psy qui se dit que ça peut lui montrer l’exemple de voir ses copains qui ont des objectifs et restent sérieux pour y arriver.

En rentrant à la maison, j’ai eu un échange avec mon fils. Je suis d’abord revenue sur les insultes de la semaine dernière pour comprendre ce qui avait provoqué une telle colère et lui dire que je ne l’avais pas pardonné pour ces mots. La raison de sa colère était complètement extérieure à moi, mais c’est moi qui me trouvais là et c’est moi qui ai pris. Il s’est quand même excusé.

Je lui ai demandé depuis combien de temps il fumait régulièrement et s’il y avait eu un événement à l’origine de cela. Effectivement les histoires avec son père (alcoolique) et une peine de cœur l’ont fait plonger dans le cannabis.

Aujourd’hui, sa consommation est trop importante pour qu’il puisse arrêter et il est bien conscient que l’argent que je vais lui donner ne pourra pas couvrir sa consommation actuelle. Il m’a dit qu’il allait essayer de consommer « comme quand il est en stage », c’est à dire à peu près deux fois moins. Je lui dit que l’argent que je lui donnerais peut être dépensé dans le shit ou gardé pour autre chose et je lui ai fait prendre conscience de la somme qu’il avait dépensé la dedans depuis un an. Il m’a dit qu’il aurait pu acheter le PC sur lequel il lorgne depuis longtemps. J’espère que ça peut être un petit déclic pour lui.

Je lui ai dit que j’avais confiance en lui et en sa capacité à réussir dans la vie et que je serais toujours là pour lui. J’ai fait un pas vers lui et je lui ai demandé d’en faire un vers moi. Et on a fini la discussion par un gros câlin. Nous sommes aussi convenus de remettre nos petites séances shopping en place pour trouver des moments à deux. Il a aussi envie de s’inscrire à la boxe l’année prochaine avec un copain.

Il a continué à fumer ce week-end. Je ne sais pas si tout ça portera ses fruits mais je tente de semer les graines comme je peux et je suis contente qu’il se soit livré un peu plus à moi et que nous ayons eu une discussion ouverte et calme.

Je suis contente d’avoir trouvé cet espace d’échange avec vous. J’ai espoir pour nos fils parce que j’ai des exemples dans mon entourage proche qui me laissent penser qu’on peut sortir de ça, même après avoir été gros consommateur et même après avoir fait des conneries pour pouvoir payer sa consommation. Le tout est qu’il y ait un déclic, une prise de conscience. Je connais même des personnes respectables qui aiment encore fumer leur petit joint à 40 ans passés. Je ne crois pas que le shit soit le diable. C’est la surconsommation, les impacts sur le quotidien et la prise de risque qui sont problématiques.

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