Par chat

Chattez avec
Drogues Info Service

Par téléphone

Drogues Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

jour J ?

Par Profil supprimé

959 réponses


barti - 11/01/2021 à 12h28

Bonjour les amis,

68 ème jour sans boire aujourd’hui. Je fanfaronnais la semaine dernière en me sentant comme le gars qui ne buvait plus, les obsessions et angoisses derrière moi, un avenir radieux et simple devant moi..

J’ai tenu bon ce we mais je me sentais comme aux premiers jours d’abstinence ! Envie irrésistible de boire samedi soir, impression que ma vie n’avait plus de sens si je ne pouvais même plus m’accorder un ou deux verres de temps en temps, une impression de vide, ni plus ni moins.

La semaine dernière avait été hard côté boulot et je pense que j’ai fini vendredi exténué, stressé et vraiment lessivé. Mes enfants ont montré tout leur potentiel de bêtises, chamailleries, mauvaise humeur et j’en passe dès vendredi soir. Sans compter des appels professionnels incessants samedi et dimanche alors que j’étais en repos. Un bon gros we de merde !

Alors samedi en fin d’après-midi, sans prévenir, paf ! une énorme envie de picoler ! Et là, plus moyen de me raisonner, je broyais du noir et en étais à me dire que franchement, j’en faisais des tonnes vis-à-vis de mon problème avec l’alcool, que la vie était trop courte pour se donner des interdits etc., etc. Un tissu de petits et gros mensonges que je me racontais en boucle.

Ce qui m’a empêché de plonger ? Penser à ce fil. Surtout, penser à tout ce que j’avais écrit et tout ce que vous m’aviez donné à lire.

Un mot de Virginie repris par beaucoup m’a vraiment aidé : « je n'ai pas bu le 1er car il était meilleur en imagination et surtout parce qu'il avait pris le goût du 5ème ». Et je sais que le 5ème, il est dégueulasse, il s’impose à nous, il est là comme l’intrus qu’on avait pas invité mais qui est venu quand même. Celui qui gâche tout, met mal à l’aise, indispose tout le monde.

Et me concernant, c’est jamais 2 sans 7 !

J’ai décidé vers 19h samedi que je me donnais une soirée de plus sans alcool, que je cessais d’y penser et que si je le décidais, je prendrais une bonne cuite dès ce dimanche.

Et la magie de l’esprit a opéré. Dimanche n’était objectivement pas une meilleure journée que samedi mais j’ai repris le contrôle. Plus d’angoisse. Un peu déprimé mais je me suis dit que j’allais tenir coûte que coûte mon objectif des trois mois. Et un jour après l’autre..


En y repensant, je me dis que ce ne sont ni mes enfants, ni mon boulot, qui m’ont mis dans un contexte où j’ai failli replonger. C’est moi, rien que moi. J’ai relâché la vigilance, oublié que mon ancien faux ami l’alcool était en embuscade, et patatras, il a repointé le bout de son nez. Mais j’ai réussi à le repousser.
Ça m’a mis un petit coup au moral cette épreuve car elle me rappelle que le chemin sera encore long.
Aujourd’hui, j’ai envie de poursuivre ce chemin mais je crains devoir redoubler de vigilance. Ça me fatigue d’avance !

A l’avenir, je vais essayer de tenter de vivre les événements de la vie quotidienne un peu différemment. Et ne plus tout donner, supporter, en attendant le soir et le we comme la terre promise et sa récompense faite d’alcool à haute dose pour s’engourdir l’esprit.

Gros gros défi..

J’espère que tout va bien de votre côté.

Je pense bien à vous.

Barti

Profil supprimé - 11/01/2021 à 13h20

Bonjour à tous,

Je rejoins totalement Barti sur le besoin de vous lire et d'échanger avec vous pour tenir.
j'ai mémorisé plusieurs phrases "choc" que vous avez écrites (dont celle du 5ème verre au goût amer) pour ne pas céder aux tentations.
Et je passe par des émotions contraires régulièrement avec en bruit de fond cette petite voix qui me susurre "allez juste un verre... ça n'est rien...". Je parviens à la faire taire, mais pour combien de temps?
J'ai passé mon vendredi à broyer du noir à l'idée de passer ce week-end sans alcool avec en prime l'anniversaire d'une copine samedi où le champagne et les bons vins seraient de la partie. finalement, j'ai passé un très bon week-end zéro alcool, savourant mon état de pleine conscience et profitant d'une nuit de sommeil comme je n'en avais pas eu depuis longtemps.
Je garde ça en tête pour les prochains coups de blues. En vous lisant, je sais que je ne suis pas la seule à vivre sur des montagnes russes et je pense à vos témoignages quand je suis en bas pour remonter.
Merci donc à tous!
Plein de pensées positives pour vous...
Jessy

Profil supprimé - 11/01/2021 à 14h41

Bonjour à tous,
Tout d'abord, je tiens à vous féliciter et à vous remercier pour l’énergie positive que vous transmettez à travers vos témoignages.
Je me permets de poster sur votre fil car je veux surfer sur votre vague à la dynamique positive.
Après plusieurs tentatives pour modérer ma consommation, me convaincre qu'il n'y a pas de problème... J'ai décidé d'arrêter de me mentir et d'assumer : je veux arrêter de boire, je veux reprendre le contrôle de ma vie. Si je ne consomme pas quotidiennement, le problème est ce foutu 1er verre qui en appelle ensuite jusqu'à plus soif. J'ai bien saisi l'enjeu de ne pas prendre le 1er godet. Cela fait plusieurs semaines que je me suis fixé la date du 17 janvier. C'est dimanche et j'attends ce jour avec impatience. Vider ce dernier verre et ainsi rompre les chaînes, profiter de la liberté, de la sérénité qu'offre une vie sans excès à laquelle j'ai déjà goûté et qui me manque tant.
Encore un grand merci et un grand bravo à vous!

Olivier 54150 - 11/01/2021 à 16h25

Bonjour tous.

Sur quoi avons nous la main pour changer ?
Car il s'agit bien de ça, ne plus boire d'alcool est un changement et pas des moindres.

La sémantique est très importante, surtout c'est la dessus que l'on peut agir.

Chaque mot est un concept, et c'est bien différent pour chacun.

Je vais droit au but avec le mot "alcool."
Le pompier dira, "c'est pour mettre le feu"
Un médecin dira, "c'est pour désinfecter une plaie"
Un viticulteur dira, "c'est un savoir faire"
Un alcooliers dira, "c'est l'essence de notre pays, la convivialité, les traditions, la liberté, surtout c'est un chiffre d'affaires.

Ici, je lis souvent que c'est "une récompense"

Bien sûr cela à été le cas pour moi aussi, longtemps. Mais aujourd'hui, mon cerveau est incapable d'associer les mots alcool et récompense.
C'est en changeant sa sémantique que nous changeons nos croyances.
Pour moi, l'alcool est un poison, une prison, un piège, il est synonyme de destruction et de désespoir... C'est devenu ma croyance à force d'expériences, de témoignages, de constatations... A force de me le dire aussi.

Peut importe la vérité cela me permet de rester loin de la bouteille, et c'est tout ce qui compte.
L'alcool à été ma récompense pendant des années, mais c'était avant. Les choses changent, aujourd'hui pouvoir me passer de cette m.... est ma récompense, je la garde, j'y tiens beaucoup. Je ne suis pas prêt à la céder. Contre quoi ? Un instant d'amnésie, d'euphorie artificiel ?
Supporter l'insupportable au lieu de revoir mes zones de tolérances ?

Les fortes envies de boire sont liés à des émotions, je pense.
On ne peut pas agir directement sur les émotions. Mais sur les déclancheurs, oui.
Il n'y a pas de honte à éviter le rayon alcool du magasin ou certaines personnes lorsque l'on se sent fragile. Évitez de faire voler le dragon.

Alcool = récompense, weekend, plaisir...
Il me semble essentiel de bannir ce genre d'équation.
L'alcool en lui-même n'a même pas de goût.
L'éthanol n'a pas de goût, il modifi la chimie du cerveau, trompe les neurones pour libérer de la dopamine et compagnie, c'est tout.

J'ai aussi développé une autre croyances à force de lire:
Les "deux verres par jour, et pas tout les jours" si bien dit par l'OMS, et bien pour moi c'est du pipeau.
Déjà parce que j'ai cette sensibilité nommé "alcoolique" mais en plus je sais que la molécule d'éthanol et dangereuse pour la santé dès la première goûte. Elle est si fine qu'elle arrive à titiyer l'ADN. Aucune autre drogue ne fait ça. Non, ce n'est pas écrit sur la bouteille.

Pasteur à dit que le vin était meilleur pour la santé que l'eau. Ben oui, l'eau de l'époque était pleine de maladie.
Au XVI ème siècle le tabac était un médicament... Il rendais intelligent... Jdis ça, jdis rien. blunk

Arrêter de boire permet d'ajuster ses croyances, sa vie, ses inspirations, face à la réalité. C'est un cadeau.

Merci d'être là.
Oliv

Louis - 12/01/2021 à 01h13

Bonjour à tous,

7 semaines d’abstinence aujourd’hui. Je suis content car j’ai bien géré les fêtes sans trop de frustration.

Mais je reste très vigilant car la vraie vie Post Covid n’a pas encore redémarré. En effet, j’ai une 20aine de déjeuners à planifier avec amis, confrères, prescripteurs, clients, fournisseurs et des soirées à rattraper avec des potes.

Mon meilleur ami m’a dit ce soir au téléphone : « Vivement qu’on boive des bières dans un bar un soir ».

À suivre... un jour après l’autre...

Profil supprimé - 12/01/2021 à 05h22

Bonjour à tous,

Merci, merci du fond du cœur de vos témoignages. Grâce à nous tous nous nous sentons moins seuls et en plus , un peu « utiles » aux autres.

Cette phrase que j’ai écrite alors que j’avais envie d’un verre «  j’ai imaginé le goût du 1 er verre et il a pris le goût du 5 eme ...merci aussi de me l’avoir rappelée.

Je déprime à cause de ma nette baisse d activité professionnelle en raison de la conjoncture Covid... heureusement que je ne bois plus sinon je plongerais dans une crise alcoolique je crois. Merci la vie de m avoir donné la force de résister au 1 er verre.

2 mois et 5 jours sans toi Alcool. C est aussi là dessus que je peux me reposer un peu, si c est possible jusqu’à présent il n y a pas de raison pour que ne le soit plus, sauf si mon envie est d être malade, de me réveiller le visage défait, de perdre la mémoire, de mourir en éteignant la conscience de ce que je suis et ce que je pourrais encore désirer.

La vie est dure et pourtant je ne suis pas en difficulté matériellement. L alcool me permettait pendant de nombreuses années de m oublier, de ne plus réfléchir. Mon inconscience me manque et au final n est ce pas cela que l on recherchait ? Mourir un instant pour se reposer d être soi même ?

Il y a un cap à dépasser je crois. Je n’ai pas trouvé encore quel virage je vais prendre à force de lucidité. Je réfléchis, je me force à agir au quotidien. Ma routine m ennuie , je dois creuser plus loin au fond de moi pour trouver quelque chose de plus précieux que peut être je ne pourrai jamais voir si je ne continue pas . En tout cas je sais que ce n est pas l alcool qui m’aidera, la direction est ailleurs.

Le recul que l on prend sur la vie grâce à l abstinence est parfois douloureux car nous perdons la légèreté.

Comment faites vous pour retrouver votre âme d’enfant ? Moi elle me manque.

Je pense bien à vous et vous remercie de vos réponses et de vos partages de vie.

Virginie.

Profil supprimé - 12/01/2021 à 12h04

Bonjour Virginie,

Avec vous comme avec tant d’autres sur ces forums que je découvre depuis une semaine, je suis épatée par le courage, la lucidité dont vous faites preuve. La fragilité et la sensibilité également.

Oui l’alcool vous a servi de gros pull pour vous isoler du froid et des bourrasques, pour protéger votre peau délicate des agressions de la vie, et cela vous a momentanément permis d’avancer.

Mais ce faisant, vous n’avez pas pu construire vos défenses personnelles au fil des jours, et vous voici aujourd’hui en pleine conscience que l’enfant en vous doit oser s’aventurer au dehors sans bouclier.

Ne sortez pas seule tout de suite, prenez un garde du corps au fait de la bataille à mener, un ami que vous informerez de la situation,
un thérapeute (plus facile, c’est un pro, les affects sont différents et gérés, pas de jugement, seulement de l’aide), appuyez vous sur nous bien sûr, et mettez vous en ordre de bataille.
Utilisez vos savoir-faire professionnels pour mettre en place stratégie et opérations ciblées.

On en reparle quand vous voulez.

Bien à vous,

Maya

Profil supprimé - 12/01/2021 à 12h49

Le travail avec l’alcool vous maîtrisez,
Le travail avec vous même, pour retrouver votre âme d’enfant, l’enfant en vous, la Virginie en bouton qui ne demande qu’à éclore mais craint le coup de gel du petit matin , mérite un coup de main.
Plus un psy qu’un ami je dirais, plus un pro que quelqu’un qui a des relations affectives avec vous.
N’hésitez pas.
Bien à vous,

Maya

Olivier 54150 - 12/01/2021 à 16h06

Peut-être s'agit-il plus de l'écouter plutôt que de le retrouver.
Au minimum, l'identifier.

Il est là.. tout le temps.
Lorsque je suis jaloux et que je veux être le préféré.
Lorsque que je me mets en colère car je ne suis pas entendu.
Quand je suis triste d'être rejeté...
Quand je veux un jouet que je n'ai pas vraiment besoin.

L'enfant en nous est bien là, c'est le mode survie émotionnelle de notre égo.
Prendre conscience et accepter ses émotions permet de débloquer l'enfant en nous. Mieux on gère et accepte ses traumas, mieux il serra présent dans la joie.

Mmmm pas très gaie tout ça.

Plus positif, je le ressens lorsque je suis face à quelque chose de nouveau, d'inattendu... Lorsque je m'autorise à pleurer aussi.
Lorsque le regard de l'autre n'a plus d'importance...

Je crois que ressasser le passé nous éloigne de cet enfant. L'enfant à un regard neuf, vierge. Comment faire à 50 ans ?
Tourner la tête, encore et encore pour tenter de changer de regard...
Méditer peu aider aussi je pense.

C'est juste un regard, des idées comme ça...
Pas de vérité.
Il me semble que le mien est coincé à bien des endroits.
Oliv

Répondre au fil Retour