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Arrêt cannabis : je vis un cauchemar éveillé, aidez moi !

Par Antoiinee

Tout d'abord, pardon pour l'énorme pavé mais j'ai VRAIMENT besoin de parler et de vider mon sac...

Pour vous la faire rapide, j'ai commencé à fumer le splif jeune (14 ans). J'ai tt de suite aimé. S'en est suivit une conso tjrs plus importante. De base, je suis un solitaire, complexé et introverti. J'ai une piètre opinion de
de moi même, résultant de mon manque de maturité et de confiance en moi. Le joint ne m'a pas aidé mais il m'a donné l'illusion d'une vie meilleure (ou du moins à rendu la vie plus supportable).

Le reste n'est guère brillant, parcours de vie médiocre, aucun accomplissement, je n'existe pas, tel un fantôme qui traverse l'espace et le temps. Ma vie tournait essentiellement autour du canna, seul plaisir que je tirais de mon existence pathétique.

Aujourd'hui, j'ai 34 ans et je n'ai personne dans ma vie, mes 2 parents sont morts, je suis fils unique, je n'ai AUCUN ami et pas de copine non plus. Je fais un travail de bureau inintéressant, que j'exécute tel un zombie. Mes
collègues ne me calculent pas et j'en fais autant. Ma faute, incapable de me sociabiliser...

Tout ceci était supportable parce que j'avais ma beuh qui m'attendait le soir, 5-6 joints (bcp de douilles aussi, ces derniers temps entre 20 et 30 par semaine), s'en suivait jeux video, films, séries et porn et je partais dans mon monde d'illusion, dans lequel j'étais heureux (ou presque).

Mais voilà, il y a 28 jours de cela, j'ai décidé d'arrêter le canna. Pourquoi ? je ne sais pas vraiment en faite... je n'avais aucun effet secondaire lié à ma conso, tout se passait bien (jamais fait de bad ou quoi que ce soit), pas de problème financier non plus (je vis une vie très modeste).

Juste cette voix en moi, qui ne cesse de me culpabiliser, me dire que je suis un raté, un bon à rien, sans envergure et sans ambition, inutile à la société. Et cet espoir aussi, d'être un homme meilleur, de me faire des amis, de rencontrer une fille (je suis toujours puceau, la frustation sexuelle et amoureuse, croyais moi c'est absolument terrible à vivre), d'avoir des enfants, de faire du sport enfin bref d'avoir une VIE NORMALE. Et je sais que mon addiction ne me permettra pas d'avoir une vie normale. Je dois d'abord la vaincre pour espérer passer à l'étape supérieure.

Le problème, c'est que depuis cet arrêt brutal, je vis un enfer éveillé. Je comprends rien à c'qui m'arrive.

Déjà, je ne dors plus ou presque plus et ce malgré une fatigue physique et mentale très importante. J'ai du mal à me déplacer, j'ai des crampes à l'estomac, des douleurs dans le cou, la nuque et le dos, les jambes très lourdes
et je m'essouffle rapidement. Parfois, j'ai des bouffées de chaleur intenses avec les oreilles qui sifflent et des palpitations au cœur (et la vue qui se trouble aussi, je vois flou). Sur le moment, je me dis que je vais mourir.
Je tousse aussi, genre beaucoup et fort, des quintes violentes, à un point tel que je me demande si je vais pas cracher du sang. C'est paradoxale parce que je n'ai jamais toussé auparavant (malgré ma consommation héroïque de douilles).

Ces derniers temps, un nouveau phénomène inquiétant est apparu : j'ai comme des moments d'absence, qui peuvent durer plus ou moins longtemps et durant lesquels je ne garde aucun souvenir. Exemple, l'autre jour au boulot, j'ai ma supérieure qui s'est mis à me secouer vigoureusement. J'ai pas compris et j'lui ai dit l'air énervé "mais tu fais quoi ?", elle m'a répondu que j'étais resté une bonne minute le regard vide,
la mâchoire détachée alors qu'elle était en train de me parler. Je m'étais même bavé dessus. Elle me regardait, apeuré et moi je gardais aucun souvenir en mode "elle me raconte quoi elle"


En tt cas, vos témoignages me font énormément de bien, merci à vous. C'est malheureux à dire, mais voir que d'autres souffrent autant (et bien plus d'après ce que j'ai vu) a quelque chose de réconfortant. Désolé si je passe pour un salaud.

Mais maintenant j'ai peur et je me sens terriblement seul. Mon extrême solitude m'écrase plus que jamais et je cherche désespérément de l'aide, tout en n'ayant peur de la demander. Je veux juste parler un peu car je perds pied, je suis déconnecté, je ne vais plus travailler, mon patron et mes collègues (seul contact humain que j'avais) me prenne pour un fou, faut dire j'ai perdu la tête ces 4 dernières semaines, alors le boss m'a mis en arrêt maladie. Le médecin du travail, antipathique, aucune envie de lui parler. Je lui ai dit que j'étais épuisé, trop de responsabilités, il a pas chercher à comprendre, 1 mois d'arrêt maladie, renouvelable.

Aujourd'hui je suis plus isolé que jamais, enfermé chez moi, à errer dans mon appart minable. J'ai peur d'aller voir des médecins, je sais c'est idiot, j'ai même pas la force de me battre pour ma santé, rendez vous compte, je fuis les gens et les problèmes. Je me dis que tous ces symptomes sont liés au sevrage, que c'est temporaire mais ça ne m'aide pas du tout. Et je me dis aussi que ces souffrances n'en valent pas la peine : je resterais le même personne triste et effacé même si je deviens clean. Alors autant reprendre la beuh, ma douce beuh que j'aime tant, mon seul soutient, ma seule amie. Je sais qu'elle finira par m'emporter dans un voyage éternel : mais je m'en fiche, la vie m'indiffère.

Quand je vois le sevrage de certains qui s'étend sur plus d'1 an, je me dis que JAMAIS je n'aurais la force de tenir aussi longtemps. A peine 1 mois et je suis au bout du rouleau. Je commence à voir des pensées très sombres et mon aspect physique se dégrade de façon alarmante. Depuis quelques jours, j'ai des hallucinations visuelles et auditives, notamment la nuit,je sais que c'est dans ma tête, mais c'est incontrôlable putain. Plus tous ls symptômes mentionnés précédemment. Pourquoi c'est aussi dur !

Je me dis enfaite que la beuh a masqué toute la souffrance, la colère et la frustration que j'ai accumulé depuis 20 ans et que le sevrage a fait ressortir toutes ces émotions négatives, telle une explosion en chaîne.
Enfin, le résultat reste le même, je suis à bout de force, à bout de nerfs, à bout de tout.

Désolé de tout ce pavé de pleurnicherie, je sais que plein de gens souffrent bien plus que moi et ne se plaignent pas. Désolé aussi si je vous mets le morale en berne, je suis un cas désespéré mais ça ne veut pas dire que vous l'êtes lol courage à tous ceux qui lutte contre une addiction !!

Merci à tous ceux qui me liront. Je vais essayer de dormir, je suis épuisé. Bisous à ttes et à ts.

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2 réponses


Ad93 - 05/04/2025 à 15h57

Salut Antoine,

Tu n es pas tout seul t inquiete pas Moi tu vois sa fait 15mois que je suis en sevrage tabac et cannabis (j ai stop d un coup). Les 6 premiers mois j étais en Enfer simplement. Tous les symptomes que tu as je les ai eu. En plus je suis anxieu de base donc meme aujourdhui vu qu elle était bien refoulé grace a la drogue je me la prends en pleine tronche mais c est moins violent qu avant.
N hésite pas a me parler si tu veux et a activer la case "recevoir les notifs" comme sa je pourrais te répondre régulièrement.
Courage tu as fait le bon choix pour ton corps, ton esprit et ton porte monnaie.
Tient moi au jus.
Amitiés.
Ad

Antoiinee - 09/04/2025 à 12h48

Salut Ad93, merci pour ton message plein d'empathie.

J'ai décidé il y a 5 jours de cela d'aller voir un médecin, c'était plus possible. J'ai eu la chance de tomber sur une personne formidable : elle m'a écouté et conseillé. Elle m'a aussi expliqué que mes symptômes étaient temporaires, le sevrage bien sûr mais le fait de l'entendre le dire, ça m'a rassuré tout en ajoutant que l'appellation "drogue douce" pour la weed était hypocrite étant donné l'addiction et la sévérité des symptômes du sevrage. Pour le coup, totalement d'accord avec elle LOL.

Elle m'a prescrit un anxiolytique, très efficace je dois dire même si j'ai un peu peur de ce genre de médoc mais tant pis, j'en ai vraiment besoin et ça me calme énormément (j'arrive même à dormir). Je me force à manger sainement et à sortir de chez moi au moins une fois par jour (genre promenade et discussion avec un commerçant), ça m'évite de m'isoler mais putain même ça c'est dur.

Bref, je me bats mais je suis loooooooooin d'être tiré d'affaires....

Par contre Ad93, tu me rassures pas trop : pdt 6 mois ça a été dur pour toi ? j'espère vraiment pas que je vais galérer 6 mois. Et comment tu te sens aujourd'hui ? tu ressens le manque ? Mentalement, tu vas bien ?

C'est ce qui me fait peur perso, je prend plus de plaisir à rien, comme si le sevrage m'avait flingué les hormones du bonheur et du plaisir.... En tout cas, respect à toi, arrêter clope + weed c'est la double peine. Force à nous !!

Au plaisir de te lire.



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