cielbleu - 06/05/2024 à 19h37

Palomita,

merci pour tes mots

Sunshine - 06/05/2024 à 23h19

Bonsoir Palomita & Cielbleu,

Je suis très heureuse de vous lire ; je me reconnais tellement dans vos dires. Moi ça fait 4 mois maintenant, avec 1 dérapage en cours de route. Mais ça ne m’a pas empêché de retrouver mon chemin si durement tracé vers la guérison : l’abstinence totale.

Je suis bluffée par l’analyse si juste et si douce que vous avez, la clairvoyance avec vous même et votre regard sur le monde qui vous entoure. Surtout ça m’amène beaucoup d’émotions car je pourrai écrire ces lignes.
Je passe par plusieurs phases également : parfois je ne supporte pas les gens alcoolisés et parfois j’en ris. Parfois je détourne le regard des têtes de gondoles des bouteilles d’alcool comme si ça allait me brûler les yeux et parfois je passe dans les rayons spiritueux/vins si c’est sur mon chemin, de façon tout à fait détendue, limite avec une certaine arrogance en quelques sortes. Parfois j’achète une bouteille de vin pour des invités, parfois je me sens incapable d’avoir une bouteille d’alcool présente chez moi.Tous les états d’esprits y passent, défilent les uns après les autres. Je les laisse venir et repartir.
Je me suis enfin retrouvée, comme vous, en paix avec moi même et bien plus sereine. Parfois ma motivation n’a pas de limite et je me programme des grosses journées et parfois je bouine la journée entière à lire, me reposer, penser… Bref, je suis vivante. Depuis que j’ai fait sortir l’alcool de ma vie je suis tout simplement vivante.
Au plaisir de continuer à vous lire. Je vous souhaite plein de belles choses

Palomita - 16/05/2024 à 23h23

Bonsoir Ciel bleu et Sunshine, bonsoir à tous,

Je tiens bon! Je m'habitue à dire non.
Je deviens peu à peu indifférente.
Mais je n'oublie pas le danger et je sens comme toi Sunshine, par moment, comme un poing qui vient me meurtrir les entrailles, une douleur et un vide immense, souvent quand j'ai faim. Mais ça passe et le beau temps revient, fougueux et vibrant.

Je suis heureuse d'être abstinente, ça donne un sens à ma vie, un sens d'authenticité et une direction aussi, celle de la route sans alcool.

En fait c'est super chouette et il ne faut pas oublier de crier merci, merci à la vie de rendre cela possible et à nous-même qui rend cette aventure possible. MERCI MERCI MERCI

cielbleu - 17/05/2024 à 13h31

Salut les filles!

8 mois hier . C'est cool.
Et devinez où je suis en stage pendant 1 mois?.... Dans un CAARUD (centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). Je n'ai bien sûr pas choisi cette structure par hasard
Du coup, je me régale des conversations avec les éducateurs, l'infirmière, les usagers.
Je me blinde de connaissances, ca me passionne et ca donne du sens à ma vie.
J'ai envie que cette mauvaise expérience de vie avec l'alcool me serve à quelque chose.
Je n'ai pas parlé de mon addiction là-bas, c'est de l'ordre du privé.
Mais je suis extrèmement contente et fière d'en être arrivée là.

En fait, je crois que la clé de l'abstinence réside dans le fait de retrouver un sens à sa vie.
Je constate que beaucoup d'usagers sont en fait "en crise de sens".
Qu'en pensez-vous?

Palomita - 17/05/2024 à 19h40

Bonsoir Ciel bleu

8 mois, mazette, ce n'est pas rien. Grand bébé, tu vas bientôt commencer à marcher!

Moi ça va faire 8 semaines ce dimanche!

C'est super ce stage pour toi, ça va continuer à te donner des pistes, incognito et te faire rencontrer des gens.

Oui en quête de sens ou en manque de sens pour moi c'est évident.

Déjà à la racine de mon être car j'ai été happée par une mère très très fusionnelle, ce qui m'a, pendant toutes mes années d'enfance, rendue dépendante à elle.

Du coup, je crois que je me suis fabriquée sur un manque et une confusion entre moi et l'autre. Qui suis-je sans le regard de l'autre qui lui-même a besoin de moi pour exister.

Maintenant, il me faut trouver un sens à ma vie et ce n'est pas toujours évident.

J'ai un métier que j'aime mais cela ne suffit pas à combler un profond sentiment de vide qui par moment me submerge.

Ce n'est pas grave, cela peut se vivre sans alcool, on s'habitue et cela passe.

La musique classique, un peu triste, avec des cordes, la littérature sur fond de musique me font beaucoup de bien, rendant mon état mélancolique presque agréable.

La vie n'est pas toujours rose en vérité, le destin de l'homme, créature vulnérable qui avance rapidement en âge pour finir par mourir est tout de même tragique.

La vie est belle mais à peine commencée, il faut déjà la quitter.

C'est une image mais tout passe vite.

Voilà mais ce n'est pas une raison pour boire et la mélancolie peut être douce et belle quand elle est vraie. A condition de ne pas s'y noyer et d'agiter la nappe pour faire tomber les miettes par la fenêtre. Après ça repart, avec l'immense satisfaction de ne pas avoir cédé. Immense, oh oui.

Bisous à tous et bon week-end.

Profil supprimé - 18/05/2024 à 00h35

Bonjour

Je suis très touchée par vos échanges, vos témoignages....aujourd'hui j'ai 57 ans, et je me sentais si seule dans cette problématique de consommation, de honte, d'arrêt puis de rechute, de motivation , de perte de motivation......

Vous lire m'a donné du courage et de l'espoir....demain nous serons samedi, c'est un bon jour pour changer de vie et retrouver ma liberté....enfin

A très bientôt

Rainbow - 19/05/2024 à 10h22

Bonjour à tous,

Je suis tombée sur ce site et sur votre forum qui m'a interpellé.
Je me reconnais exactement dans les mots et l' histoire de Palomita, qui explique sans filtres. Bravo !
Par contre, moi je n'ai pas encore arrêté...
Ça fait des mois que je me résonne le matin, en me disant " ce soir 0 verre". Parfois je le fais 1 jour seulement. Mais le lendemain, les " je l'ai bien mérité " et les " après tout c'est pas si grave " reviennent au galop, et si j'entame une bouteille de vin , je la finis.
J'ai finis par admettre que j'étais addict, et je voudrais arrêter vraiment. J'aimerais pouvoir prendre l'apero quand même de temps en temps, mais je me dis, et vos témoignages le confirment, que ce ne sera sûrement pas faisable.
De quel déclic ai-je besoin ? Je ne me sens pas malheureuse. J'ai déjà arrêté de fumer il y a 20 ans maintenant et très fière de l'avoir fait. Mais on dirait que c'est plus difficile avec l'alcool..
Vos mots m'ont touchée, peut-être que ce sera mon déclic.
Ce matin je décide de ne pas boire ce soir. Un jour après l'autre j'imagine...
En tout cas bravo à vous tous et tenez bon !!

Sunshine - 21/05/2024 à 01h20

Bonsoir Palomita et Cielbleu,

Je suis heureuse de vous lire. Parfois je ne retrouve plus certains fils de discussion et je mets du temps à réagir aux réponses.

De mon côté, il y a eu à nouveau zone de turbulences j’ai totalement craqué le week-end dernier, avec le retour du soleil j’avais terriblement envie de cocktails et puis j’étais contrariée. Quand je suis contrariée c’est l’horreur à gérer pour moi… et ça a dégénéré sur une partie de la semaine dernière. Quand je craque c’est pas à moitié…

Mais il y a bien une chose que j’ai intégré c’est de ne pas m’abandonner à la culpabilité car c’est ce qui m’empêche de repartir du bon pied. Ce qui est fait est fait, il faut en tirer les leçons et continuer à avancer. Ainsi va la vie! Donc je suis repartie depuis plusieurs jours dans l’abstinence sans trop de difficultés pour l’instant. Venir lire et écrire ici sur ce forum est une véritable bouée de sauvetage pour moi.
Je sais que je ne suis pas seule, et que je peux m’en sortir.

Je suis heureuse de lire de bonnes nouvelles de votre côté !
Vous pouvez être fières de vous, l’une comme l’autre, et savourer cette lucidité, cette liberté. L’alcool est une prison de l’âme et de la conscience.
Cielbleu 8 mois c’est génial !! Je suis très heureuse pour toi, et effectivement ce stage c’est vraiment super. Comme dit Palomita tu peux en apprendre davantage, apporter ton soutien tout en restant dans l’anonymat sur ta vie personnelle. C’est une très belle opportunité!!
Palomita, bravo à toi de tenir aussi bien dans ta démarche. Au bout de 8 semaines tu dois déjà ressentir les effets d’apaisement, moins d’angoisses, un meilleur sommeil… le corps et le psychique vont mieux et ça se ressent.

Concernant ce que tu disais Cielbleu par rapport à un point commun aux usagers, je partage ce que tu constate concernant une forme de « crise de sens » il y a certainement un manque de sens, un vide à des niveaux et des degrés différents… j’ajouterai aussi une profonde blessure de l’âme pour la plupart, que certain(e)s n’ont pas clairement identifiée, d’autres si. Il y a aussi une part génétique et contextuelle. Ça fait pas mal de paramètres, certains de ces paramètres doivent intervenir à des niveaux différents chez chacun mais je crois que les ingrédients sont ceux là. Ça reste un avis non professionnel, sans jugement aucun. Je me trompe peut être, mais c’est ce que je crois.

Je vous souhaite une belle semaine et de croquer la vie à pleines dents
Amicalement
Sunshine

Palomita - 21/05/2024 à 21h11

Bonsoir Sunshine,
Tu as craqué et tu apprends à lâcher la culpabilité et à repartir dans l'abstinence avec entrain.
C'est déjà très chouette.
Moi je marque des points et me satisfais de toutes ces victoires, restaus sans, diners sans, apéros sans, comme un sportif mais je reste très ouverte à la conso des autres, honnêtement cela ne me gêne pas, je peux même déboucher les bouteilles ou les acheter pour des repas d'amis ou de famille. Je m'en moque. Il y a mon monde et le leur, cela n'interfère pas et s'ils sont heureux de boire un coup et de se détendre ainsi Why not? Moi je m'occupe de moi et ne veux pas tout mélanger. Aucun prosélytisme dans ma démarche si ce n'est le fait de me montrer tel que j'agis. Mais je n'en parle pas. C'est une affaire perso.
Disons que je refuse de craquer car le calendrier qui grandit et la joie que j'éprouve par moment (pas tout le temps mais quand même) me comble.
Hier un ex est venu me rendre visite. Je n'avais pas envie de succomber à ses avances car j'avais arrêté notre relation un an auparavant. Il a tenté le coup mais comme je ne bois plus, je suis restée connectée à mes vraies émotions et l'ai gentiment et amicalement repoussé. Comme j'étais clean il a senti que ce n'était pas la peine d'insister. Une vraie victoire pour moi. Celle que j'étais avant se serait laissée convaincre et tentée. VICTOIRE, VICTOIRE, VICTOIRE Ne plus faire ce qu'on a pas vraiment envie de faire Hi, hi, hi La vie rêvée des anges ⭐