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C'est si banal ?

Par Miredo12

50 réponses


Pepite - 17/02/2022 à 09h49

Bonjour Miredo12,

Je vous ai répondu sur les 2 autres posts.

Gardez confiance Miredo12 envers votre fils qui est pris en charge en quelque sorte par des tiers.

Oui vous faites bien de consulter un psy.

Regardez et écoutez votre angoisse légitime. C'est elle qui bouscule et qui dicte vos agissements.
Je lis que vous prenez un temps de réflexion avant d'y répondre et c'est très bien.

Profitez de vos vacances émotionnelles Miredo12.

Prenez soin de vous,

Pépite

Miredo12 - 17/02/2022 à 22h00

Je prends beaucoup sur moi pour prendre du recul. Et essayer d'endormir mes angoisses. Mais je me demande si, quand on est parent, on arrête un jour de s'inquiéter pour nos enfants.

Pepite - 18/02/2022 à 09h40

Bonjour,

Je comprends ces angoisses que j'essaie d'évacuer avec la méditation notamment et en parlant avec vous, avec le psy, en écrivant, en allant au chant, en jardinant, en me cultivant..

Cette nuit plein phare a 4h du matin avec angoisse qui s'invite dans mon sommeil. En général je dors bien. J'ai donc observé mes pensées, je me suis foutu la paix, j'ai fait de la relaxation avec la respiration et je me suis autorassurée. Puis dodo à nouveau.

Mon mari ne supporte pas mon fils, je le comprends tout en échangeant de temps en temps sur le sujet pour nous actualiser et nous-mêmes évoluer.
On est toujours sur le qui-vive quand il arrive à la maison.
On vérifie que l'on a bien caché nos mots de passe, on ne laisse rien de visible et susceptible d'être vendu.
Mon fils n'a aucune limite et c'est bien là le problème. Pourtant à le voir il est doux comme un agneau, il ne dit rien (je le déplore) mais il agit comme un loup dans notre dos dès qu'il peut.
Aucun remords mais le plus surprenant est qu'il n'en tire pas de leçons ni honte. Il préfère la stratégie du bouc émissaire ou continuer sa carrière de victime.

Je crois tout simplement qu'il aime "se mettre la tête". Il est immature et cela durera tant qu'il n'apprendra rien avec ses mains, son corps ou avec son cerveau ramolli par les addictions.

Conclusion : il vit au FJT, il aura 26 ans le mois prochain, c'est de sa responsabilité, plus de la mienne.
Lorsque je me sens mal ou qu'il va trop loin, je le dis à mon fils et je prends des vacances émotionnelles qui peuvent durer plusieurs mois.

En ce moment il bénéficie du RSA et d'aides qu'il maîtrise...alors il passe ses journées à jouer à Pokémon. Avec son petit frère de 11 ans, c'est l'éclate.

Au fur et à mesure que je vous écris, j'en souris tellement je trouve cela insensé dans cette courte vie.
Qu'est-ce qu'il apprend à apprendre depuis 10 ans ?
Son estime de lui ? Sa confiance en lui ?

Je ne veux plus qu'il soit une obsession parce que celai en était une avant que je tombe malade.
Je ne pensais qu'à mes peurs, qu'à ses conneries, qu'à éteindre ses incendies comme me l'avait fait remarqué le Modérateur qui m'a fait réfléchir aussi en évoquant notre relation pervertie.

Voilà Miredo, s'inquiéter ne solutionne rien mais nous indique que le chemin est toujours le même.
Nous n'y pouvons rien. Nous pouvons juste profiter de bons moments quand ils sont là et voir les petits pas ou micro victoires quand elles se présentent.
Juste être là dans l'instant présent.

Prenez soin de vous Miredo, c'est le plus important.

Pépite

Miredo12 - 18/02/2022 à 16h18

"On est toujours sur le qui-vive quand il arrive à la maison.
On vérifie que l'on a bien caché nos mots de passe, on ne laisse rien de visible et susceptible d'être vendu.
Mon fils n'a aucune limite et c'est bien là le problème. Pourtant à le voir il est doux comme un agneau, il ne dit rien (je le déplore) mais il agit comme un loup dans notre dos dès qu'il peut.
Aucun remords mais le plus surprenant est qu'il n'en tire pas de leçons ni honte. Il préfère la stratégie du bouc émissaire ou continuer sa carrière de victime."

J'aurais pu écrire mots pour mots la même chose.... Etre sur le qui-vive et surveiller nos affaires.
Lui qui n'a jamais honte, ne tire aucune leçon de ses erreurs.... mais il va finir par se rendre compte qu'on habite une petite ville et que tout se sait, tout se dit, se répète et souvent se transforme. En espérant que son attitude ne lui desserve pas pour la suite de ses études. Il se le verrra...

Miredo12 - 05/04/2022 à 06h35

Je suis toujours par là... Toujours des hauts et des bas. Une visite hebdomadaire où je lui trouve mauvaise mine, l'air déprimé, le visage creusé et cerné. Une autre où au contraire il est en très très grande forme mais où je comprends de par son comportement, sa tenue, qu'il va sortir ensuite et consommer, comme samedi dernier.
Et ça tombait bien mal puisque j'ai découvert la veille que sa sœur 3 ans + jeune que lui est en grande souffrance depuis son départ et se scarifie. Et depuis je suis en colère. En colère contre la drogue et les discours de banalisation, parce que chez moi, ça n'a engendré que des souffrances, en colère contre lui qui vit sa meilleure vie après avoir bousillé un temps celle de ses sœurs. La plus jeune (6 ans de moins) me demandant maintenant à voir une psy, tellement tout ça est difficile. Bref on se recentre sur ses sœurs et les soins dont elles ont besoin et lui il n'a qu'à continuer à s'éclater. Il finira bien par arrêter. Soit parce qu'il se fera choper, soit parce qu'il y restera. Peut-être parce qu'il prendra conscience, mais on en est loin.

Pepite - 25/04/2022 à 11h27

Bonjour Miredo12,

Comment allez-vous ?

Lorsque j'ai lu votre dernier post, j'étais triste parce que je connais le coût familial de cette situation.
Je n'ai pas réussi à vous répondre ni à vous réconforter parce que votre titre "c'est si banal" résonne en moi depuis.

Un peu comme un gong, chaque jour, le "c'est si banal" s'affiche devant mes yeux. Certes avec une certaine gravité et pour tout vous avouer, une mise à distance qui montre ma propre posture face à mon fils.

Alors le coût dont je parle plus haut montre la stratégie de croissance de l'économie : le marchand VS l'humain.
L'alcool est banal, la malbouffe est banale, l'air pollué aussi et tant d'autres sujets préoccupants qui étaient et sont bien absents des débats.

La préoccupation du pouvoir d'achat...travailler plus...pour du banal ?

Pendant ce temps la famille (quand il y en a une) affronte plus ou moins en conscience toutes ces entraves au développement favorable de l'individu.
D'autres, au nom du plaisir immédiat (shoot) choisissent une vie d'excès. Qui demande : la conscience ou l'inconscience ?

Les efforts nécessaires pour développer l'endurance, son estime de soi sont malmenés face à la zone cérébrale qu veut tout et tout de suite et qui l'obtient grâce à cette société consumériste.

Alors sommes nous suffisamment éclairés ? Documentés ? Curieux ?
Quel est notre projet d'existence ?
Avons nous du temps pour réfléchir ?

Nous n'avons jamais vécu aussi vieux. Une petite fille qui naît aujourd'hui pourra vivre 120 ans.
La science nous permet de profiter davantage de la vie. Mais en quel état ? Avec quel environnement ?

Par ailleurs, face à nos enfants, nos réactions révèlent notre attachement, nos liens qui se sont tissés au fil du temps.

L'amour familial s'est construit sur des fondations culturelles et (in)sécurisantes.
On le sait, les évènements extérieurs agissent sur notre milieu. Pour autant, y sommes nous préparés ? Devons nous l'être ? Les anticiper ? Tout contrôler ?

Quelles réponses apporterons nous face à une maladie grave, une tempête, une pandémie, une guerre mais aussi un divorce...?

J'ai beau y réfléchir, cela me renvoie d'abord aux réponses du Modérateur, puis à celles trouvées dans mes différentes lectures et masterclass.

Il n'y a pas d'autres solutions que de lâcher prise. Accepter ce qui est.

B Cyrulnik dit que c'est la façon dont nous éprouvons les évènements qui donnent du sens à ce que nous faisons. La résilience s'offre à chacun.

Je vous souhaite Miredo12 de remettre essentiellement de la joie dans votre vie. Ne laissez pas ce malheur assombrir votre existence.

Bien à vous,

Pépite





Miredo12 - 28/04/2022 à 21h58

Toujours là pour les autres, Pepite. Je vous admire, vous êtes un vrai soutien.
Je me suis à nouveau effondrée cette semaine, dans le cabinet du médecin traitant que ma + jeune (12 ans) était venue consulter car elle avait demandé à voir une psychologue. Il nous y envoie toutes les deux et a parlé de psychiatre pour moi, à voir avec la psychologue. Je pensais aller mieux, et depuis ce rdv j'ai un contrecoup, je pleure sans arrêt. Ma plus grande (15 ans) a déjà vu le médecin traitant deux fois pour les scarifications, il l'envoie également vers la psychologue. La même pour nous 3 puisque l'élément central est le même pour nous 3.
Pendant ce temps leur frère continue sa petite vie tranquille, nous voit de temps à autre, quand ça lui chante, quand il a besoin de quelque chose. Le + heureux de tous. Il nous a dit il y a quelques semaines qu'il ne consomme plus, j'ai toujours autant de mal à y croire. Dommage que pour vivre pleinement son bonheur il ait écorché méchamment nos vies.

Pepite - 29/04/2022 à 10h33

Bonjour Miredo12,

Je développe naturellement l'empathie Miredo, cela ne me demande aucun effort. Je ne sais pas être autrement.

Vous pleurez, vous évacuez donc toutes ces tensions, tout ce stress. Je suis soulagée de savoir que vous allez consulter un professionnel.

Je vous souhaite de trouver la même perle que mon psychiatre. Vous verrez, vous allez en apprendre sur vous et vous avancerez.

Le mien je le consulte depuis plus de 18 mois et il est très efficace. Au par avant, la psychologue qui me suivait pendant quelques années était juste là pour m'écouter. Je trouve qu'elle manquait d'outils parce que je ne progressais pas. Je n'ai rien appris avec elle si ce n'est que j'y déversais ma peine. C'est ainsi.

Je le vois la semaine prochaine. A la fin de la dernière séance, il m'a dit que j'étais surefficiente en me conseillant le livre "je pense trop" que je suis sur le point de terminer.
J'apprends sur moi-même et sur les autres et c'est ce que j'aime.

Le père de mon fils est pervers narcissique. Et mon fils est comme son père. C'est un constat que j'ai longtemps nié et mon fonctionnement renforçait ce déni qui n'a eu comme résultats que de me faire souffrir et d'entretenir un relationnel imbuvable.
Les mots du Modérateur "relation pervertie" raisonnaient dans ma tête. J'ai donc essayé d'agir différemment avec lui mais avec un pervers, c'est impossible. J'ai fui son père il y a 25 ans et il n'y a pas d'autres solutions que de fuir aussi mon fils.
Dernièrement le Modérateur m'a écrit "je ne sais pas comment vous allez négocier la suite" et ça raisonné aussi. Autrefois mon coeur aurait été dévasté. Désormais je me protège parce que chaque jour est un cadeau qui s'offre à moi alors j'en choisis le contenu, la portée qui compte pour moi et qui me fait du bien.

Pour la première fois je n'anticipe plus rien le (nous) concernant. Fini les scénarios catastrophes et autres, j'ai enfin compris.

Je continue donc de prendre soin de moi.

Je vous embrasse Miredo, la lumière est devant vous.

Pépite

Miredo12 - 01/06/2022 à 05h16

Je suis toujours par là. Les semaines passent et ne se ressemblent pas. Le point positif c'est que mon fils semble avoir mis derrière lui les très mauvaises fréquentations qui le faisaient plonger dans les stupéfiants. Mais alors qu'il me semblait aller bien, une banale dispute avec une amie lui a fait perdre un peu les pédales et il a fini hospitalisé 3 jours pour stress. C'est déjà derrière nous et aujourd'hui il va bien. Je lui file des petits coups de main, quelques bricoles pour sa chambre, un peu de nourriture, sans le prendre complètement en charge. Je l'encourage à aller vers le meilleur. On est en contact tous les jours et ça se passe bien.
Sa sœur est prise en charge par une psychologue. Je vais prendre rdv pour la + jeune, mais avec le dispositif Mon Psy elles sont débordées. Moi j'ai peur d'y aller et de mettre des jours à m'en remettre, et je peux pas me permettre de m'effondrer pendant des jours. Alors j'essaie d'avancer seule, et quand tout ça est trop lourd j'évacue en pleurant dans mon coin.

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