Par chat

Chattez avec
Drogues Info Service

Par téléphone

Drogues Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

C'est si banal ?

Par Miredo12

50 réponses


Pepite - 17/01/2022 à 09h54

Bonjour Miredo12,

Je comprends ce que vous décrivez. Votre fils fait ses papiers, il découvre le fonctionnement de la société.

Comme le mien il aurait rester dans sa grenouillère. Combien de temps ? La juvélinisation dure jusqu'à 25 ans à cause des formations, des études et de la vie cher. Pas facile de grandir. Il est clair que cette transition est violente lorsqu'on sort d'un cocon sécure pour se retrouver dans un milieu stressant.

Pourtant comment faire si ce n'est leur dire qu'on les sait capables de faire des efforts pour eux-mêmes. Les en cou rager à avancer pour développer leur estime de soi et avoir confiance en les autres.
Ils sont capables de discerner ce qui est bon ou mauvais pour eux. Et dans la tempête, ils peuvent s'ancrer dans leurs valeurs dont certaines viennent de nous. On est là si besoin.

Voilà Miredo12, ne cultivez pas de sentiments négatifs qui ne sont pas importants. Ne gravez rien dans le marbre. Laissez tout s'envoler et au contraire nourrissez votre merveilleux cœur de maman.

Je vous fais un gros câlin.

Pépite

Miredo12 - 18/01/2022 à 08h05

Le mien se débrouille pour être autonome, à 18 ans il pouvait encore rester chez nous, on ne l'a pas mis dehors. On va dire que sa décision se justifie : le cadre ne me convient pas, j'ai envie d'être tranquille, qu'on ne me surveille pas, je suis majeur, je pars.
Je reste très inquiète sur ses ressources, il a à peine 100€ de bourses + boulot d'étudiant pendant les vacances, je ne sais pas comment il paie sa chambre, ses courses, etc.
Il nous a pris rdv au csapa chez le psy semaine prochaine, mais je ne sais pas si je vais y aller. Encore entendre des reproches et qu'on a été des parents merdiques, je sais pas si j'en suis capable. Et je ne comprends pas le but de ce rdv. Il est campé sur ses positions et n'en démords pas. C'est nous, ses parents, qui sommes responsables. S'il pense que je vais admettre ça il se trompe. Je peux admettre des erreurs mais je ne pense pas que ce qu'il fait aujourd'hui, ce qu'il est aujourd'hui, ne découle que de nous. Ce serait bien qu'il reconnaisse aussi sa part de responsabilité.
Là j'ai pas de nouvelles directement depuis vendredi (il participe un peu sur un groupe qui réunit ma famille) et honnêtement ça me va comme ça. Il était dans ses écrits vendredi à l'égard de son père et moi agressif, provocateur, imbuvable. Dans ces moments là je ne le reconnais pas. Il n'avait jamais manifesté une telle haine à notre égard quand il était chez nous. Combien de fois j'ai pensé que j'avais de la chance d'avoir trois enfants aussi gentils... C'est devenu un étranger. En quelques semaines.

Pepite - 21/01/2022 à 14h25

Bonjour MIREDO12,

Je pense quelquefois à vous. Mon fils essaie de revenir dans ma vie et je ressens de la confusion ce qui est mauvais signe. Je viens de mettre à nouveau une distance émotionnelle.

Je vais parler de ce sujet dans le post des alchimistes si cela vous intéresse.

Lorsque vous dites que c'est devenu un étranger je partage ce que vous ressentez. En effet, ils ne sont plus les enfants que nous avons élevés. Désormais ils choisissent les valeurs qu'ils ont envie de développer, d'expérimenter, ce qui ne les empêche pas de revenir aux nôtres. Tout change, il n'y a pas de permanence.

Nos enfants testent des scénarios et certains sont peu vertueux voire sombres. Néanmoins je préfère rester sur ma tempérance et ma bienveillance en dédramatisant leurs comportements.

Je pars du principe qu'en cultivant l'espoir j'ouvre les possibles, pour lui, pour vous, pour eux, pour moi.

Bien à vous,

Pépite

Miredo12 - 02/02/2022 à 17h08



Bonjour à tous,
Le rdv au csapa a eu lieu, nous étions 5, notre fils, son père, l'éducateur, la psychologue et moi. 1er face à face depuis son départ. Beaucoup d'émotion, de colère, de reproches, de larmes. J'en suis sortie déboussolée, avec la nette impression que c'était faussé dès le départ puisque les professionnels présents n'avaient que la version de notre fils, et je crois qu'il a tu beaucoup d'éléments. C'est son droit, c'est son suivi, mais si on doit s'impliquer il me semble que c'est important qu'ils sachent ce qui s'est passé entre nous.
La psychologue m'a téléphoné hier pour avoir mon ressenti sur ce rdv. Elle a admis qu'il aurait été préférable qu'on ait un temps seuls à seuls avec elle, mon mari et moi, pour préparer notre rencontre. Il nous faut apprendre à communiquer sans colère, sans reproche.
J'ai quand même pu lui dire que depuis ce rdv, il faut reconnaître que les échanges (écrits uniquement) que j'ai avec mon fils se sont apaisés. Nous recommençons à discuter de tout et de rien, comme avant, on garde le lien. Est-ce lié ? Je n'en sais rien du tout. Mais au moins les choses n'ont pas empiré ! J'ai accepté l'idée d'un nouveau rdv, la psy voudrait nous accompagner pour que nous gardions un lien tous les 5 (j'inclus ses petites sœurs, pas présentes au rdv mais avec nous, toujours)
Je m'efforce d'accepter son départ, même si je n'admets toujours pas la manière. Je m'efforce d'oublier les reproches. Je m'efforce de ne pas penser à ses consommations, je ne peux rien y faire. Le plus important pour l'instant, c'est qu'on rétablisse des relations apaisées. Là je farfouille dans la maison pour trouver des petites choses à lui donner, pour un peu plus de confort au foyer. Je prépare aussi son anniversaire, d'ici quelques jours il aura 19 ans, il a proposé de venir nous voir à cette occasion.
Voilà, l'impression qu'on avance un peu, mais toujours le risque de faire des pas en arrière. Mes nuits sont toujours difficiles, j'ai des difficultés de concentration, des petites pertes de mémoire. Le stress j'imagine, cette situation qui me mine...
Merci d'avoir pris des nouvelles, Pepite blunk

Pepite - 03/02/2022 à 11h54

Bonjour Miredo12,

Je vous remercie pour votre récit dans lequel je retrouve des similitudes concernant le mien.

Je pense sincèrement que cette mise à distance est indispensable pour vous, pour lui.
Car les tensions générées par ce malheur qu'est la dépendance finissent par nuire à tout le monde et cela devient invivable.

Désormais le mien comme le vôtre sont en sécurité et face à leurs choix.
Les pressions du "milieu" changent d'interlocuteurs qui apportent un soutien extérieur non affectif même si d'autres liens vont se créer.

Miredo12, je partage vos troubles cognitifs car j'ai développé des troubles anxieux importants. Il m'est arrivé d'avoir des crises de panique. Comme les personnes en sevrage.
Heureusement que je médite, que je consulte un psychiatre, que je cherche à comprendre et à m'en sortir.

Laissez vos pensées s'exprimer Miredo, même les plus sombres. Prenez un cahier et écrivez tout ce que vous ressentez sans vous juger. Acceptez vos émotions. Parlez avec votre mari de ce qui pèse dans votre cœur.

Me concernant je vais de mieux en mieux. Lundi j'ai vu un neurologue qui m'a rassurée sur mes troubles qui sont donc somatiques. Mais ils sont dû surtout à ma nouvelle hygiène et organisation de vie.

Je lis et j'écoute B Cyrulnik que je vais voir à Lyon le 8 mars. J'en suis heureuse.

Je suis aussi des leçons via des Masterclass. Dernièrement j'ai trouvé celles de F Lenoir et F Midal particulièrement enrichissantes.

Dans mon parcours j'ai rencontré toutes sortes de praticiens dont des vendeurs de bien-être. Il y a à manger et à boire dans tout cela et surtout des croyances.

Le Médecin conseil de la CPAM m'a encouragée à trouver un.bon psychiatre même s'il est loin. Ce que j'ai fait (60 km) et j'en suis pleinement satisfaite.

Depuis que j'ai consulté un acupuncteur, j'ai de la tachycardie. J'en cherche donc un autre pour y remédier mais les compétences sont difficiles à évaluer.

Prenez soin de vous Miredo et faites vous accompagner. Ne restez pas seule avec cette souffrance psychique.

Je suis heureuse d'échanger avec vous.

Pépite

Miredo12 - 06/02/2022 à 18h41

Pepite, Je lis que vous allez de mieux en mieux, et c'est super, bravo à vous. Moi ça dépend des jours, des événements. Mais je suis très émotive et s'il y a bien quelque chose que je suis incapable de retenir, c'est mes larmes. Sacrement handicapant quand le coup de blues survient au boulot... Si les journées difficiles prennent trop de place dans ma vie, je verrais en premier lieu mon médecin traitant. Je pense également que la psychologue du csapa continuera de me suivre. Et je continue de partager avec vous, avec ma famille, avec mes amis mes émotions et notre histoire.
Je suis passée rapidement le voir vendredi soir, lui porter des petites choses, il allait bien et avait bonne mine. Il était souriant et semblait content de nous voir (sa sœur était avec moi). C'était mon fils.

Pepite - 07/02/2022 à 10h30

Bonjour,

Quelle chance d'évacuer des larmes. Un cadeau pour votre corps et votre esprit.

Bienvenue au club des pleureuses !

Prenez le bon Miredo12.

Prenez soin de la belle personne que vous êtes.

Je vous envoie un énorme câlin,

Pépite
.

Miredo12 - 07/02/2022 à 17h28

Et je vous renvoie un câlin virtuel, le soutien qu'on trouve ici c'est juste super happy

Miredo12 - 16/02/2022 à 21h18

Je remonte mon fil de discussion pour vous donner des nouvelles. Nous arrivons à communiquer à nouveau comme avant son départ. Des conversations familiales sur messenger qui se passent bien. Il faut dire qu'on se raconte des petites banalités, et que le sujet des stupéfiants est banni. Il est venu pour son anniversaire, et tout s'est bien passé. Il avait bonne mine, a bien mangé et semblait content d'être avec nous. On a profité pour commander son cadeau d'anniversaire (on ne lui donne plus d'argent), il a proposé de venir le récupérer samedi donc il devrait à nouveau manger avec nous, à moins d'un changement de dernière minute (on n'est pas à l'abri...).
J'aimerais un rdv au csapa car je voudrais lui faire part d'une inquiétude que j'ai au sujet des personnes qui l'entourent (une personne en particulier), mais notre relation est trop fragile pour que j'aborde ce sujet avec lui directement, je préférerais que la psy soit présente.
On ne parle plus des stupéfiants, je doute qu'il ait arrêté, surtout maintenant qu'il vit en foyer. A voir s'il arrive à suivre les cours, à garder son stage et son petit job. D'après son éducateur, s'il continuait à prendre ce qu'il prenait, il ne pourrait pas faire tout ce qu'il fait. L'avenir dira s'il a raison. J'espère...

Répondre au fil Retour