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Vos questions / nos réponsesBonjour. Après 43 ans de maltraitance, par mon père, puis par mon.mari, je suis tombée dans la drogue. Pendant 3 ans, j’ai consommé de la cocaïne en IV : 3g par jour.
Depuis le 1er Avril 2021, j’ai suivi une cure et une post cure de 6 mois. J’ai fait deux petits faux pas à la sortie, non suivis d’un test urinaire.
Là, je suis clean depuis 12 semaines et 6 jours.
Les 9 premières semaines étaient faciles, mais j’ai eu 2 jours de craving fort à la fin de la 9ème semaine, et là, dans la 11ème semaine, j’ai eu un craving très fort pendant 4 jours, toute la journée, malgré le travail.
J’ai augmenté un peu mon Concerta car je suis TDAH. C’était mieux mais le 4 ème soir, j’ai craqué. Pas dans la cocaïne car j’ai accepté un travail depuis 3 semaines à 400 kms de chez moi, dans le lot. Je suis en pleine campagne, la vraie.
J’ai fait ce choix pour consolider le sevrage. Ils m’ont proposé un CDI, mais j’ai accepté 7 mois dans un premier temps. Si je ne me sens pas solide en Septembre 2022, je pourrais poursuivre le contrat.
Mais donc, je suis infirmière, alors j’ai piqué deux valium et un seresta 50. Je me suis sentie apaisée, mais un peu coupable quoi.
Je suis logée par l’hôpital. Je reviens le moins possible chez moi à Canet en Roussillon, juste pour voir mes enfants.
Le CSAPA le plus proche de mon logement du travail, est à une heure de route. C’est Cahors. Il y a bien le CSAPA de Figeac mais ils ne font pas de tests pipi, et ils viennent une fois par mois si j’ai tout compris. J’ai un premier rendez-vous fin Mars.
Je continue à être suivie par le CSAPA de Perpignan (infirmier, psychiatre, psychologue, assistante sociale). mais seulement par téléphone. Le suivi de mon TDAH est aussi fait par téléphone avec mon neurologue spécialisé.
Je suis revenue 4 jours chez moi, et mon médecin traitant m’a prescrit du valium en si besoin, et un test urinaire une fois par semaine. L’hôpital dans lequel je travaille à un labo. Il faut que je vois s’ils peuvent faire les analyses en anonyme, comme c’est le cas sur Perpignan. C’est important pour récupérer la garde de mes cinq enfants.
Je suis également fidèlement les réunions zoom des Cocaïnomanes anonymes, deux fois par semaine. Je lis leur gros livre, et je suis les 12 étapes. J’ai plusieurs parrains, dont une infirmière.
J’ai également accepté une curatelle renforcée, pour ne plus avoir accès à des grosses sommes d’argent.
J’avais donc un dossier béton pour la juge des enfants Mardi matin. Tous les tests urinaires étaient négatifs depuis Janvier 2021.
Il y en avait un positif, mais le biologiste a reconnu que ça ne pouvait pas être mon test puisque le méthylphénidate était négatif. Or, j’en prends tous les matins, et tous mes tests sont positifs au methylphénidate. Malheureusement, il ne peut pas effacer le test de son ordinateur. La juge n’a même pas voulu vérifier ni les tests, ni l’ordonnance du methylphénidate.
Mon grand fils de 14 ans, et ma fille de 7 ans, avaient le droit de s’exprimer. Ils ont demandé à venir durant mes week-ends de repos, mais la juge a refusé. A la rigueur, je comprends pour Mélody à cause de son âge, mais Kylian est assez grand pour repartir, en cas de bêtise de ma part.
Les cinq enfants, ont dit à la juge, qu’ils subissaient des violences par leur père, mais la juge a levé toutes les mesures protectrices concernant mon ex mari.
Ma mère a dit à l’éducatrice que leur père était maltraitant.
Les éducatrices ont dit que les visites avec moi se passaient super bien, que les enfants recevaient de ma part beaucoup d’amour, et une bonne éducation, mais qu’à leur retour chez leur père, ils étaient troublés. Les éducatrices ont dit que c’était parce qu’ils ne me sentaient pas bien. Elles ne se sont pas dit que peut-être, ils avaient peur de rentrer chez leur père.
Elles ont aussi dit qu’elles m’avaient déjà vu à moitié défoncée, alors que ce n’est pas vrai.
Je tiens le coup concernant la cocaïne, mais je suis écœurée de la justice.
Le truc positif par contre, c’est que je retrouve la passion de mon métier, un sommeil correct, l’envie de revoir du monde.
Désolée du pavé.
Merci d’avance de vos conseils et de vos témoignages
Bonjour Melody777,
Bienvenue sur ce forum et un immense merci pour votre récit poignant.
Comment vous êtes-vous sentie après avoir posté votre fil ?
Je lis essentiellement du positif dans votre histoire :
1 - D'abord votre motivation pour vous "passion de mon métier, sommeil correct et l'envie de revoir du monde".
2 - Ensuite votre volonté pour former à nouveau votre famille avec il me semble un pincement au coeur pour la plus petite, ce qui est compréhensible.
3 - Je comprends que vous appliquez scrupuleusement tous les process judiciaires pour cheminer vers une autre vie et que vous prenez toutes les solutions médicales pour vous sortir de cette dépendance. Chapeau bas comme on dit chez moi.
4 - Maintenant je constate que vous culpabilisez. Ce qui me rassure car qui culpabilise en général, la victime ou l'agresseur ?
Est-ce qu'un terroriste, un pervers, un braqueur, un agresseur culpabilise ? Non.
Vous avez donc conscience de votre responsabilité.
Si vous voulez, on peut échanger sur ce SENTIMENT de culpabilité.
5 - Vous avez décidé de partir à la campagne et c'est une excellente idée. C'est sur ce dernier point que je vous invite FORTEMENT à prendre soin de vous. Dans tout ce programme bien chargé, il manque VOUS, votre plaisir.
De quoi avez-vous envie ?
Concernant votre peur liée au comportement du père, ce Monsieur est en capacité d'entendre qu'une loi interdit la violence éducative ordinaire (VEO) même si la culture rame pour l'intégrer.
https://jeunes.gouv.fr/Promulgation-de-la-loi-dite-anti
Dans tout cela Madame, laissez l'amour inconditionnel dicter votre relationnel avec vos enfants. Pour le moment, rassurez les et écoutez ce qu'ils ressentent.
Prenez donc du recul vis à vis de ce Monsieur et de votre histoire. Pardonner (soi et les autres) allège les souffrances, c'est une bonne affaire pour soi sans que l'autre ne le sache.
Au plaisir de vous lire,
Pépite
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