Moderateur - 24/10/2024 à 10h45

Bonjour Damien,

Merci beaucoup pour votre témoignage, qui fait évoluer nos propres connaissances.

Nous avons essayé de comprendre ce dépistage positif au-delà des 3 jours. Nous nous sommes renseignés et voici des éléments de réponse. Grâce à cette recherche nous allons faire évoluer les informations que nous donnons sur la durée de détection de l'héroïne.

Tout d'abord, en matière de dépistage il est toujours intéressant de connaître la méthode qui a été utilisée et les métabolites qui ont été identifiés. Vous ne l'avez pas précisé dans votre message alors voici les éléments généraux que l'on peut vous donner.

L'héroïne - et plus généralement la prise d'opiacés - peut être dépistée via plusieurs métabolites. Ces métabolites ont des durées de détection plus ou moins longues. Ils apparaissent aussi plus ou moins longtemps après la prise de drogue. Le métabolite le plus spécifique de l'héroïne est le 6-MAM (6-Monoacétylmorphine). Ce 6-MAM n'est dépistable dans l'urine que pendant 8 heures après la prise d'héroïne. Mais l'héroïne se dégrade en d'autres métabolites, communs aussi avec les autres opiacés : la morphine (MOR) (présente jusqu'à 24h dans le sang), le M6G (morphine-6-O-glucuronide, présent dans le sang jusqu'à 48h après la prise) et le M3G (morphine-3-O-glucuronide, présent dans le sang jusqu'à 4 jours après la prise).

Il faut savoir aussi que le sang est le premier milieu dans lequel apparaissent puis disparaissent les métabolites. Ce n'est que dans un second temps qu'ils apparaissent dans l'urine puisque c'est leur voie d'élimination principale. Par conséquent les délais de détection dans l'urine sont généralement plus longs que les délais de détection dans le sang.

En conclusion, il est possible de dépister dans l'urine un métabolite tel le M3G jusqu'à 5 jours après la dernière consommation d'héroïne.

Que dit votre analyse ? Avez-vous les détails des résultats pour les différents métabolites ?

Si ce que nous disons ici ne correspond pas à votre situation, alors vous pouvez aussi envisager l'existence d'une consommation, peu de temps avant votre analyse, d'un produit que vous n'identifiez pas comme contenant un opiacé mais qui en contenait. Cela peut être par exemple un médicament contenant un opiacé ou tout simplement la consommation de graines de pavot (pain aux graines de pavot : il y a déjà eu des cas de dépistage positif par simple consommation de tels pains).

En espérant avoir pu répondre en partie à vos questions.

Cordialement,

L'équipe de Drogues info service.