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Vos questions / nos réponsesBonjour
Je viens ici en tant que papa d'un jeune adulte de 24 ans en proie à des addictions depuis longtemps avec des phases plus ou moins intenses.
Il y a encore 6 mois , il avait retrouvé goût à la vie , faisait du sport tous les jours , bossait en saison dans le sud .
Et puis retour à Paris , chez moi , pour une période qui se devait temporaire. Il retrouve facilement un boulot en restauration avec des horaires de malade, dort le jour . Et reprend ses mauvaises habitudes, retombe dans des produits qui lui font tenir le coup et qu'il peut facilement obtenir, dépense tout ce qu'il gagne pour sa conso et ses loisirs.
Et la distance qui s'installe à nouveau , impression d'avoir un zombie chez moi .
On arrive toutefois à parler calmement et c'est comme ça qu'il m'a annoncé qu'il était à nouveau accro à la coke . Je le conseille , j'essaye de l'orienter mais sans résultat pour le moment.
C'est très dur à vivre ce yo-yo émotionnel , surtout lorsqu'on voit la personne que l'on aime le plus au monde se détruire et ne pas avancer dans sa vie .
Je travaille sur moi même depuis de nombreuses années , j'ai réussi à prendre une certaine distance , grâce notamment à la spiritualité.
Je mise aussi sur les qualités de mon fils . Il a un savoir faire indéniable et adore son métier . Il est passé par des phases critiques à une époque lorsqu'il est parti à Londres où il a expérimenté toutes sortes de drogues . Et où il est revenu de l'enfer .
Il est important de garder un équilibre dans les pensées et ne pas voir que le côté sombre . Se dire aussi que chacun a une capacité de résilience .
Mais je sens que j'ai besoin d'en parler, c'est très dur à porter depuis quelques semaines.. surtout que je me sens très seul dans la situation. Sa maman vit en Afrique et ne se sent pas trop concernée.
Quant à mes parents , ils sont âgés, ont des problèmes de santé , sont de nature anxieuse et je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'en parler avec eux .
Merci de m'avoir lu . Je suis preneur de vos idées et de vos témoignages.
Bonjour Maximus,
Bienvenue sur ce forum.
Avec vous, nous sommes au moins 3 avec Miredo à partager ce que nous éprouvons.
Nous avons témoigné dans "c'est si banal" et "fils de 25 ans...cannabis".
Nous retrouvons des similitudes dans ce que nous traversons.
Vous écrivez yoyo émotionnel. Comment cela ?
Vous vous sentez seul. Ce fût à mon sens la plus grande difficulté pour moi. Avec ce que je sais aujourd'hui, c'est inhumain. Notre culture qui change en est responsable. Ni vous, ni moi le sommes. Gardons espoir pour que les mentalités évoluent.
Je lis que la spiritualité vous aide et c'est en effet une ressource indéniable pour affronter les blessures de l'existence.
Comment vous êtes vous senti après avoir écrit ce post ?
Pépite
Bonjour Maximus,
Je vis la même situation que vous depuis huit ans avec un fils de 25 ans addict à la cocaïne et cannabis et qui vit à la maison.
Les moments d'espoir quand il reprend sa vie en main, demande de l'aide, part en centre thérapeutique et puis de découragement, de colère, d'impuissance quand il replonge comme en ce moment dans son enfer....m'y entraînant par un quotidien fait de consommation, d'insultes parfois, de mensonges, et tout ce que nous savons de leur état.
Ce matin, je me suis dit que ce soir j'allais faire venir un de ses frères et que nous allions lui demander de quitter la maison parce qu'aujourd'hui il s'agit aussi de mon intégrité physique et 'mentale' même si je me sais forte.
Jusqu'où nos enfants ont ils le droit d'aller, même s'ils sont malades? Jusqu'où leur choix (qui n'en n'ai plus un) doit il devenir notre enfer quotidien?
Je lis les conseils donnés aux proches sur ce site chaque fois que j'ai envie de le mettre dehors, peut être pour qu'il ait un déclic, et je repousse plus loin mon seuil de tolérance.
Mais est ce la solution? supporter encore et encore, se retrouver isolé des autres, essayer de vivre sa vie malgré tout mais jamais 'tranquille'. Je n'ai pas de clé ni pour vous ni pour moi, je comprends tout ce que vous écrivez et ressentez.
Bonjour Maximus,
Je ne saurais vous donner des conseils, la situation étant très compliquée de mon côté aussi, mais effectivement ici vous pouvez "parler", ça fait un bien fou. J'arrive à en parler régulièrement avec ma famille, et heureusement, je serais devenue folle sinon je crois. De toute façon je n'ai pas réussi à cacher que nous vivions une période difficile, y compris auprès de mes collègues. ça m'a énormément affectée et on a beau dire que les soucis perso, faut pas les emmener au boulot, ils m'y suivent depuis plusieurs mois.
Je lis plusieurs choses positives dans votre témoignage. D'abord l'amour que vous portez à votre fils. Vous mettez aussi en avant ses qualités. Et vous avez réussi à mettre une certaine distance pour vous protéger.
Votre fils, est-il suivi de son côté ?
Bonjour à tous et MERCI pour vos messages et vos contributions à ce fil.
Je découvre un peu ce site et j’ai pu lire quelque uns de vos posts qui me permettent de mieux comprendre ce que je vis et ce que je ressens.
Vivre cette situation est unique, et même si toutes les histoires sont différentes, je lis une grande détresse commune qui ne peut être comprise que lorsqu’elle est (ou a été) vécue.
Pour ma part, je suis passé par des phases variées depuis ces dernières années. La plus dure est derrière moi, à l’époque il y a 5 ans , où mon fils n’avait plus aucun projet de vie et abusait de tous types de substances. J’ai cru qu’il allait mourir, devenir fou à lier, il était agressif, menaçant (« un jour , je te planterai » ) , méprisant, sans aucune gratitude. Et j’ai cru mourir aussi, de tristesse , d’anxiété …ou d’un cocktail entre les 2.
Puis, il a trouvé une voie et il s’est mis à aimer son métier de cuisinier. Il a enchaîné les missions, puis a réussi à se stabiliser sur des postes pendant 1 an. Puis, a rencontré une femme avec qui il a vécu près de 2 ans. C’est à ce moment aussi où mon fils a commencé à exprimer de la gratitude envers moi pour la première fois (« papa, je t’aime », « papa, tu es mon pilier », « grâce à toi, j’en suis là.. »).
Puis, le confinement , rupture avec la copine et retour comme une fleur à la maison avec une conso d’alcool quotidienne et importante.
Depuis quelques mois, il bosse à nouveau, 50 h par semaine... Et a repris une conso régulière de cannabis , de coke et d’alcool.
Je suis inquiet pour santé bien sûr mais aussi parce que je ne le vois pas prendre son autonomie. Il claque son argent dans la dope, l’alcool et les sorties, vient à la maison quand il veut, ne participe pas aux frais ni aux courses.
Je sens que je devrai agir autrement, être moins arrangeant , parce qu’indirectement, je cautionne son addiction en lui facilitant les choses. Je n’arrive pas à être plus ferme pour le moment.
Par contre, j’ai réussi à renouer le dialogue avec lui très récemment et le fait d’en avoir parlé sur ce site et d’avoir lu vos posts m’a aidé à prendre une certaine distance. Et à me sentir mieux pour aborder le sujet en face avec lui. Nous avons eu 2 discussions en 3 jours, sans que je force . Il parle ouvertement de ses addictions et reconnaît les dégâts que cela cause dans sa vie. Il ne parle pas d’essayer de décrocher ou de se faire aider mais le dialogue est ouvert.
@Pépite : merci pour votre message. Oui, écrire ce post et lire les vôtres m’a fait du bien. Cela permet de sortir du marasme des pensées et des angoisses et ouvre la possibilité de voir la situation sous des angles nouveaux. Le yo-yo émotionnel que j’évoque vient d’une sur-implication dans la situation. C’est comme si mes émotions et mes pensées étaient calquées sur celles de mon fils. Quand je pense qu’il va bien, je vais bien et inversement quand il va mal. Il faut que je change ces patterns toxiques. Je veux aller bien ou mal indépendamment de la situation. C’est en cela que la spiritualité m’aide. Etre dans le moment présent, profiter de ce qui se présente. ACCEPTER. C’est mon chemin actuellement. J’ai lu que vous étiez sur cette voie aussi, à travers la méditation notamment et la résilience. C’est inspirant.
@Kohai : Je comprends ce que vous ressentez. Difficile de mettre son enfant dehors sans anticiper le pire. J’en suis un peu là aussi, sans les menaces ni la violence mais j’ai connu ces phases. Vous semblez bien entourée, notamment avec ses frères. Je ne sais pas quelles sont les solutions mais il y a sans doute un espace pour soi à retrouver. Perso, cela passe par la méditation et le chemin spirituel. Je compte également parler de nouveau à un thérapeute (rdv demain).
Je n’ai pas le pouvoir d’agir pour mon fils mais je peux agir pour moi.
@Miredo : tout à fait d’accord, les soucis perso nous suivent partout, y compris au boulot. J’ai fait l’erreur de garder toute la détresse pour moi. Cela m’a conduit à l’anxiété et à la dépression à un moment. J’ai des amis à qui je peux parler mais côté famille, je bloque, j’ai honte je pense...et je préserve mes parents. Mais bon, la parole peut bien se libérer ailleurs. Cette perspective me remplit d’espoir. Non, mon fils n’est pas suivi. Il ne l’envisage pas pour le moment. Par contre, il me parle facilement, j’ai beaucoup de gratitude pour ça.
Bonjour Maximus,
Bonjour Miredo et Kohai.
MERCI aussi à toutes et à tous pour vos récits.
Au fur et à mesure que je vous lis, je sens une chaleur réconfortante qui me procure un apaisement immédiat.
Nos fils à Miredo et à moi-même vivent dans un foyer jeune travailleur.
Orientez les vers ce dispositif
Mon fils y est très bien. Cela m'a considérablement allégé le mental.
Permettez leur d'aller vers l'autonomie et la responsabilité avec un accompagnement extérieur.
On a déjeuné ensemble ce midi. On a passé un bon moment. J'en ai profité puis je l'ai raccompagné après lui avoir donné l'eau de toilettes qui lui a fait plaisir.
Ce soir il a une soirée crêpes organisée par le FJT. Il en est heureux.
La structure est moderne, salle commune de jeux vidéos, cuisine semipro partagée...il a tout pour avancer. Je ne sais pas où il en est avec le psy. Je vais questionner en aparté la conseillère.
Maximus, j'ai travaillé 20 ans en restauration. Mon fils aussi a choisi cette orientation. C'est un milieu formateur, avec des valeurs d'équipe, de solidarité même s'il favorise la prise de produits illicites et néfastes pour la santé comme l'alcool qui est largement consommé parmi ces professionnels.
Le stress lié au service, au temps de travail, est une réalité mais pas une fatalité s'il éprouve du plaisir à exercer.
L'environnement est difficile (chaleur, nuisances sonores et olfactives) et l'ergonomie manque dans certaines cuisines.
Alors il est impératif qu'il prenne soin de lui en ayant un loisir, au moins. Aime t'il un sport ?
Il a besoin de se reposer, de se faire du bien et de donner sens à ce qu'il fait.
Il peut se sortir de sa prison mental. J'ai mis un fil sur le jeu des alchimistes côté consommateur. Il y a une vidéo en ligne avec P Burensteinas qui explique les 7 états qui mènent à la profusion.
Si cela suscite votre curiosité.
Au plaisir de vous lire toutes et tous,
Pépite
J'aimerais partager avec vous cette pensée que je viens de lire sur le post instagram d'Alexandre Jollien.
Il faut changer de vie, il faut changer tout. Mais tout changer ce n'est pas tout détruire : c'est sauver tout.
M Bellet
"Nos fils à Miredo et à moi-même vivent dans un foyer jeune travailleur.
Orientez les vers ce dispositif
Mon fils y est très bien. Cela m'a considérablement allégé le mental.
Permettez leur d'aller vers l'autonomie et la responsabilité avec un accompagnement extérieur."
Je confirme : si la décision de partir de mon fils a été extrêmement brutale et source, sur le moment, de beaucoup de souffrance, aujourd'hui je respire. C'était devenu invivable pour nous tous. Là il a un toit sur la tête, il bosse à côté de ses études pour payer son loyer, il prend en charge, avec l'aide de la conseillère du foyer, sa paperasse administrative. Je n'ai plus aucune vue sur ses consommations et serais incapable de dire où il en est. De toute façon chez nous il nous mentait et c'était source de gros stress. Là il vit sa vie, je vis la mienne. On renoue petit à petit et j'accepte son départ.
"côté famille, je bloque, j’ai honte je pense...et je préserve mes parents"
J'ai eu toute sorte de réaction, face à la situation : ma mère qui plane (sans rien prendre... !) et ne réalise pas, mon père dans la compassion pour nous, mes frères et soeurs atterrés et qui n'imaginaient pas une seconde que ça pouvait nous tomber dessus. A aucun moment je n'ai eu honte, j'ai fait de mon mieux en tant que maman, et je suis sûre que vous aussi. Ca transparait dans vos écrits.
Je rajoute que mon mari est comme vous, incapable d'en parler avec sa famille, c'est moi qui ai dû le dire à sa propre mère notamment. Comme vous il ressent je crois, de la honte. Il lui est très difficile d'en parler. Ses collègues, même les plus proches, ne sont pas au courant.
C'est rare il me semble, les papas qui témoignent ici. Il vous est plus difficile de vous livrer peut-être
Bonjour à tous,
C'est réconfortant et apaisant de vous lire
Oui, le chemin de nos enfants est semé d’embûches et la vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais il y a toujours l'espoir et la confiance
Et comme vous en témoignez le mieux être et l'envie de vivre ne peut se faire que par un long processus qui part du sevrage jusqu'à la reconstruction et un projet de vie, qu'il soit amoureux, professionnel...et seuls nos enfants peuvent décider de cela.
Nous restons une écoute, une épaule avec tout notre amour et notre bienveillance mais leur vie leur appartient
Je vous souhaite une belle journée
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