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Mon fils se drogue

Par Profil supprimé

Bonjour,

Je me sens très mal, je déteste mon fils de me faire tant de mal ...
Je ne sais plus quoi faire, il touche à la drogue depuis ses 15 ans, il s'est enfoncé doucement. A 17 ans et demi, après une rupture amoureuse il s'est déscolarise et la descente en enfer a commencé. Il a passe deux années enfermé dans sa chambre sans voir personne à fumer avec des "bangs", s'est amaigri, son teint est blanc cireux, plus d'amis, des crises de paranoïa avec violence sur les objets, une chambre transformée en déchetterie, des heures sur internet......
J'ai tout essayé pour le secouer mais le climat s’est dégradé à la maison (insultes, menaces de mort, de mettre le feu a la maison). Nous étions terrorisés et son petit frère de 6 ans souffrait énormément. J’ai très peur de la maladie mentale et au rythme où il se drogue il va tout droit vers la psychiatrie !
Cet été j’ai craqué et je l’ai mis a la porte de la maison. Il a trouvé refuge dans la famille se son père (dcd) et au bout de 15 jours il lui ont trouvé un logement. Depuis il me harcèle de textos d’insultes et de reproches. Il va très mal. Je suis passé a plusieurs reprises devant le logement. Les volets sont toujours clos.

Je ne sais plus quoi faire ! Je veux l’aider tout en nous protégeant son petit frère et moi. Je suis désespérée. J’aimerais rencontrer des parents sur la région de quimper ayant vécu des situations similaires qui puissent me donner des renseignements et des conseils.

[Note du modérateur : cette contribution a été proposée par l'Internaute dans "Témoignages", mais comme elle s'accompagne d'une demande d'aide nous la déplaçons dans ce forum.]

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8 réponses


Profil supprimé - 11/09/2011 à 11h05

Bonjour,

Je ressens beaucoup de culpabilité de ta part, d'avoir mis ton fils " à la porte".
Pourtant, tu as tenté de l'aider, c'était ton "dernier recours".
Un fils adulte qui menace de mettre le feu, et un autre de six ans, c'est le petit qu'il faut protéger...
C'est délicat de dire cela, mais tu parles toi-même de "maladie mentale", je pense que malheureusement, il y a plus que le simple effet du cannabis...
Je sais pas, j'ai pris beaucoup de produits et pourtant, je n'ai jamais été violente vis à vis des autres. Et mes amis, pareil...
Je pense que toi et ton petit devriez aller voir un psy pour parler de ce qui s'est passé, dans un lieu protégé.
Tu dois te protéger, toi et le petit, tant que ton fils sera dans cet état là.

Je te souhaite des jours meilleurs et beaucoup de courage...

bluenaranja

Profil supprimé - 12/09/2011 à 07h37

j'ai du mal à dormir, j'ai honte d'en parler à mes amies car autour de moi je ne connais personne qui ait un enfant qui se drogue .J'ai honte de l'abandonner .......En se détruisant il me détruit même loin de mes yeux ,je l'imagine seul ,enfermé dans son appartement pendant des jours et des semaines ,seul avec sa drogue et son mal etre.A 18 il a touché de l'argent ce qui lui permet de se droguer sans tomber dans la delinquance.
Nous (moi ,la societé)n' avons pas le droit de le laisser se détruire. Que faire pour que cet enfer cesse ????Qui peut m' aider ? me conseiller ? il est majeure !

Profil supprimé - 12/09/2011 à 12h42

Cyrille, bonjour. je suis une mère, seule, mon fils, majeur, se drogue depuis longtemps. Je vis moi aussi un calvaire. Il y a une chose qu'il faut faire absolument, c'est trouver des aides extérieures. Prends RV avec une structure d'aide aux toxicomanes et entourage (sur ce site même rubrique s'orienter). Tu peux aussi avoir des consultations psy, renseigne toi auprès des hôpitaux de ton département.

C'est essentiel de pouvoir parler, et comme tu dis, avec les amies, c'est difficile, et pas forcément aidant.
Moi, je me suis tournée vers une association locale d'aide aux toxicomanes et familles ,vers les services ambulatoires de l'hôpital psychiatrique et aussi vers une association familiale. Je peux au moins déposer mes fardeaux, poser des questions, pleurer, réfléchir, faire le tri dans mes pensées et mes émotions etc...

Les problématiques auxquelles nous sommes confrontées sont complexes, lourdes, douloureuses: seules, ça nous est trop difficile.

Je comprends, ô combien! ton désarroi, ta douleur, ta colère aussi, enfin, tout ce paquet de sentiments et d'émotions, cette souffrance: je les ressens aussi. C'est normal, mais nous ne pouvons pas nous arrêter à cela.

Moi, je me dis que me dois à moi-même, je dois à mon fils, de me maintenir à flot. Tu as un autre enfant, tu sais combien il a besoin de toi. Oui, nous nous devons de prendre soin de nous.

Recherche près de chez toi les structures où tu trouveras l'aide et l'écoute nécessaire. Je me répète, mais ça me semble essentiel. (Ton médecin habituel peut peut-être t'aider?)

Mes pensées t'accompagnent. Garde courage comme j'essaie de le faire. Prends soin de toi!

Profil supprimé - 13/09/2011 à 09h07

Coucou,

Voilà, elorapal a tout dit, c'est très important de se faire aider, de rester debout !

En vous souhaitant des jours meilleurs.

bluenaranja

Profil supprimé - 22/09/2011 à 15h02

Bonjour Cyrille,

Je suis le modérateur de ces forums. Quelle situation difficile que la vôtre ! Je comprends votre angoisse de ne pas savoir ce qu'il fait, de penser que la situation continue et qu'il s'enfonce inexorablement vers des problèmes psychiatriques. Mais voici quelques conseils pour essayer de bâtir un peu d'espoir, pour essayer de trouver des embryons de solutions.

La première chose que je voudrais vous dire c'est qu'il faut que vous essayiez dans la mesure du possible de ne pas avoir honte, de ne pas culpabiliser de cette situation ni de l'avoir mis à la porte. Ce n'est pas que vous ne l'aimez pas, c'est que vous avez essayé tout ce que vous pouviez/saviez faire, que vous n'en pouviez plus, que vous avez à vous occuper et à protéger votre plus jeune fils. Vous n'avez pas à culpabiliser d'autant plus que la situation est difficile et que vous cherchez tout de même des solutions en écrivant dans ce forum. A un moment donné vous avez dit stop et vous avez permis que la situation commence à changer. En mettant des limites, vous avez commencé à l'aider.
Il vous insulte ? C'est "presque" normal car il n'a connu que vous et aimerait bien que rien ne change, que vous le laissiez dans sa "grotte", qu'il continue à essayer de prendre le pouvoir sur vous et votre fils. Mais vous ne l'avez finalement pas laissé faire et c'est tant mieux. Vous avez eu raison.
Il souffre d'un trouble psychiatrique ? Peut-être, peut-être pas. Une consommation dure de cannabis comme celle que vous décrivez (les bangs c'est la manière la plus "dure" de se défoncer avec le cannabis) a de grandes chances de provoquer ce que vous avez vu chez votre fils : de l'agressivité, de la paranoïa. Pour autant, s'il arrêtait - ou au moins s'il consommait moins et différemment- il n'est pas encore sûr qu'il resterait dans cet état-là. On ne peut pas encore dire que votre fils souffre d'une maladie psychiatrique mais il est à haut risque, effectivement, d'inadaptation et de faire une crise violente.

Dans ce que vous avez écrit il y a deux choses je crois assez importantes qui concernent votre fils : vous dites que son père est décédé mais aussi qu'il a vécu une rupture sentimentale. A son âge ce sont des expériences traumatisantes et un jeune pourrait bien vouloir que plus rien ne bouge vraiment autour de lui pour ne surtout pas être de nouveau confronté aux angoisses que ces traumatismes ont pu générer. En tout cas pendant 2 ans votre fils a réussi à maintenir ce statut quo autour de lui, cette illusion que tout restera pareil. Pour cela le cannabis est bien arrangeant.
Il ne faut donc pas être grand clerc pour se dire que votre fils aurait besoin de parler, d'une aide psychologique. Mais il est peu probable qu'il veuille en entendre parler pour l'instant. Cela doit tout de même vous aider à comprendre que vous n'avez pas la solution pour votre fils. Vous ne pouvez pas à vous toute seule réparer ce qu'il a vécu et c'est à lui de faire ce cheminement.
Si le situation psychologique de votre fils le justifiait (menaces/violence envers vous ou d'autres personnes, envers lui-même, menaces de suicide, état délirant), alors sachez que vous pouvez demander à ce qu'il soit hospitalisé en hôpital psychiatrique. Cela s'appelle l'hospitalisation à la demande d'un tiers et il faut vous adresser à votre médecin traitant pour l'enclencher. En cas d'urgence (péril imminent) c'est la police qu'il faut appeler et qui peut à son tour demander à ce qu'il soit hospitalisé. Ces hospitalisations ne sont pas la panacée mais au moins elles obligent votre fils à se retrouver en contact avec le système de soin et de prise en charge psychiatrique. Une première évaluation de sa situation sera possible, une prise de médicaments pourra lui être proposée...

Pour ce qui vous concerne, je vous suggère exactement ce que vous a très bien expliqué Elorapal : vous faire aider par un centre de soins que vous pouvez trouver dans notre rubrique ["S'orienter"->http://www.drogues-info-service.fr/?-Adresses-utiles-]. Comme elle vous l'explique, vous "remettre à flot" est l'une des données du problème. Si vous allez trop mal vous ne pouvez être d'aucune utilité pour votre fils voire au contraire être une source supplémentaire de stress pour lui. Visez votre propre bien-être et celui de votre plus jeune fils n'est pas être égoïste et ne plus penser à votre fils aîné, c'est vous mettre en capacité éventuellement de l'aider quand il demandera de l'aide. C'est pour cela qu'il faut aussi cesser si possible de passer devant chez lui pour essayer de voir comment il va. De même il faut que vous distendiez cette "courroie" qui existe entre vous et qui fait que si votre fils va mal vous allez mal. Essayez, avec l'aide de professionnels, de mettre un peu de distance entre vous et de séparer vos destins. Le faire c'est vous aider et aider aussi probablement votre fils. Je conviens cependant que ce n'est pas facile à faire et que cela ne se fait pas du jour au lendemain.

Bon courage à vous : il y a des solutions, elles vont être longues à se mettre en place mais vous êtes déjà sur la bonne voie en écrivant ici, en nous appelant éventuellement (0 800 23 13 13), en allant voir un centre de soins...

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 23/09/2011 à 09h31

Je pleure de voir tant de bonté venir d’inconnus ....Merci mille fois pour vos éclaircissements ,vos conseils et votre gentillesse.Je ne manquerais pas de vous tenir informé de la suite je vais donc positiver et trouver cette force d'avancer. MERCI Cyrille

Profil supprimé - 24/02/2014 à 10h03

Bonjour Aurore26,

Merci pour votre appréciation de ce que j'ai écrit. Le peu que vous dites de la situation de votre fille laisse présager beaucoup de douleur pour vous effectivement. Je comprends que cela ne soit pas facile de l'écrire ou de le dire.

Drogues info service reste cependant à votre écoute et est à votre disposition lorsque vous aurez la force d'en parler. N'hésitez pas à appeler notre ligne au 0 800 23 13 13 (01 70 23 13 13 depuis un portable). C'est confidentiel et anonyme, de 8h à 2h tous les jours.

Cordialement,

le modérateur.

Gab77 - 06/12/2022 à 22h56

Bonsoir,
Même si ces témoignages sont anciens, je voudrais avoir de vos nouvelles, comment vos enfants ont évolué?
Je suis en plein désespoir avec mon fils, je suis au bout je crois. Il a 19 ans et c est l enfer. La drogue le rend méchant, violent, agressif...
J espère que vos répondrez, outre mes problèmes, les divers témoignages m'ont beaucoup touchée et j'espere pour vous que vos enfants s en sont sortis.
Bonne soirée

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