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Épuisée par un conjoint cocaïnomane

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41 réponses


Diane - 02/07/2021 à 01h33

Bonjour à toutes,

Je lis votre fil avec grand intérêt, et merci au modérateur pour ses pistes de réflexion.

Voilà quatre années que je suis avec mon conjoint. Famille recomposée, nous vivons ensemble depuis trois ans.

La cocaïne a toujours été dans nos vies, bien que je la pensais festive et non autant addictive pour sa part. Avec du recul, je pense qu’il en prenait tout autant à certaines périodes de nos débuts, sauf qu’il me le cachait. J’ai eu consommé pour ma part, de façon ponctuelle, lors d’occasion particulière, jamais de façon chronique.

Nous avons la « chance » (ou la malchance dans ce cas) d’avoir une situation financière aisée. Sa consommation ne se limite donc pas à ses finances. Cela fait maintenant une année qu’il sombre complètement, correspondant notamment aux périodes de confinements, avec un pallier extrême depuis ses 6 derniers mois (15 à 20 grammes par semaine), du matin au soir.

Ses fréquentations sont évidement toxiques, que ce soit dans son cadre professionnel, ses connaissances, ses amis qui n’en sont pas. Je suis terrifiée de voir les personnes qui sont à la tête de ces réseaux, se protégeant les uns et les autres. Je n’imaginais pas le monde tourner ainsi, et je ne suis pourtant pas naïve. Je ne peux pas en parler autour de moi, j’aurai peur d’en dire trop, et de risquer pour ma vie.

J’ai l’impression que j’aurai pu écrire certain de vos témoignages notamment celui de Codelea. Il n’a pas été capable de m’accompagner un matin pour l’enterrement d’un membre très proche de ma famille, alors que j’avais besoin de son soutien. Il consomme bien plus lorsqu’il a ses enfants que lorsqu’il ne les a pas, comme pour se donner le courage de les supporter, en ayant un comportement délirant qui ne les font désormais plus rire. Combien de fois ai-je retrouvé des traces de poudre sur la table en marbre de notre salon, les matins où ses enfants étaient entrain de déjeuner, car il avait « oublié » de nettoyer ses traces de la veille ? Les palabres hystériques, où il est impossible de le contredire, où il est impossible de lui faire entendre raison car il se pense plus intelligent que tout autre humain sur terre.

Il a également un problème avec l’alcool, alternant les vins en se prenant pour un œnologue, jusqu’aux cocktails pour le goûter, à l’apéro du soir, au vin du dîner, au digestif de la soirée... C’est sans fin. Tant et si bien que la prise d’alcool n’influe plus sur son comportement qui paraît ordinaire. La cocaïne quant à elle est dévastatrice.

Nous alternons les phases d’euphories avec les phases de manque au réveil, les phases de colères, de condescendance, où tout n’est jamais à sa hauteur. C’est un homme brillant et charismatique, mais c’est la déchéance que je vois désormais dans son regard. À 48 ans, ce n’est pas un jeune homme perdu et immature, et pourtant, du haut de mes 36 ans, j’ai l’impression de voir un adolescent entrain de se brûler les ailes.

Je l’aime, c’est mon grand amour, j’en suis convaincue. Il est entrain de nous détruire et j’en souffre terriblement. Ses humeurs déteignent sur les miennes. Je suis une grande empathique et dans ses moments je prends du recul, je m’isole. Dans le cas contraire, je n’arrive plus à gérer les émotions que je ressens. Je suis partie il y a 18 jours maintenant, lui exhortant de se soigner pour que je regagne notre domicile. Je me prenais des pluies de reproches exagérées, car nous ne sommes plus dans la même réalité. Et je ne parle même pas des crises de colères vis à vis de ses enfants.

Cela fait 18 jours que je ne dors pas car je l’aime et que j’ai peur pour sa vie. J’ai peur à tout moment qu’il fasse une overdose. Je sais que ces 18 jours ont été éprouvant pour lui, et qu’il surconsomme toujours plus pour essayer de se donner un courage qu’il n’a plus. Nous nous voyons toujours, nous nous aimons toujours, on déjeune ensemble, on a des projets communs en cours qui font que nous partageons du temps ensemble. Mais...

...Je ne sais plus quoi faire pour l’aider. Il me dit être conscient de cette addiction, mais il n’a pas envie de s’en libérer. Il renoncerait à beaucoup trop de chose, notamment socialement, bien qu’il s’isole de plus en plus.

J’en suis venue à me dire qu’il fallait sans doute que je dénonce tout ce qui se passe, tout ce que je vois, pour que tout ce système s’arrête... Mais à quel prix ?

Amoureuse - 02/07/2021 à 14h31

Bonjour Diane, ton témoignage est touchant.
Je me retrouve beaucoup dans ce que tu décris, durée de votre relation, Age, situation financière, prise quand ses enfants sont là …
Et beaucoup beaucoup d'alcool , vin apéro, repas, digestif … de plus en plus tôt, avant de sortir diner , en cachette.
Je ne sais pas ce que tu entends par comportement ordinaire , moi ce que je constate c'est qu'il n'est jamais bourré ni défoncé en fait.
La prise de l'un cachant l'autre ou équilibrant tout cela.
Tu as eu le courage de partir, tu as bien fait de te protéger et cela l'aidera peut être a décider lui de se soigner .
J'ai beaucoup appelé Drogues Infos services et cela m'a beaucoup aidé.
En effet, c'est un sujet impossible a aborder en famille, entre amis .
L'écoute et les conseils donnés m'ont fait beaucoup de bien , tu devrais appeler si ce n'est pas déjà fait .

Bon courage à toi .

Jean-baskets - 02/07/2021 à 14h59

Bonjour,

@Amoureuse : merci pour tes conseils et ton soutien. Je sais que sa guérison ne dépend pas de moi, même si je lui ai déjà expliqué que je serai là pour lui au moment où il décidera de se prendre en main. Mais tout en sachant que je n'en suis pas responsable, il y a des soirs où c'est difficile à avaler. Heureusement, mon ami n'a pas de crises de nerfs, et il entend ce que je lui dis, c'est juste qu'il n'arrive malheureusement pas à s'en passer. Nos relations sont saines et aimantes, mais la coke est un sérieux problème qui nous bouffe des journées et parfois des semaines de temps qu'on aurait pu passer ensemble, d'activités qu'on aurait pu prévoir, et pour lui de choses qu'il aurait pu réaliser. En bref, la coke ruine toutes les potentialités, mais ça tu le sais déjà.
Et effectivement, c'est très difficile de faire de soi-même sa priorité et d'ignorer l'autre les soirs où il en prend (comment passer une soirée normale quand ton ami est en train de se défoncer alors que tu regardes tranquillement un film dans ton canapé ?).

@Diane : si je peux me permettre, je pense que tu risques beaucoup à dénoncer ce trafic et ses acteurs, même si je ne connais pas les contacts en question et leurs pratiques. Tu risques au moins des problématiques personnelles qui risquent d'empirer ta situation alors que le problème ce n'est pas le trafic, c'est la relation de ton conjoint à la drogue. Tu ne résoudras pas votre problème en dénonçant les pratiques abusives du milieu de la drogue et des acheteurs qui en vendent à ton conjoint. Le problème vient de lui seul, et s'il ne veut pas le régler, personne ne pourra le faire pour lui ou l'y contraindre.
Je suis navrée de t'adresser un discours qui semble si moralisateur, mais je l'ai appris à mes dépends et je sais que c'est difficile d'encaisser que l'autre continue alors que tu donnes de ta personne pour faire en sorte de l'aider. J'ai bien peur qu'à part t'épuiser et souffrir encore plus, cela ne t'apporte rien de dénoncer ce type de pratiques, qui de toute façon, sont bien connues de tous.
Pour l'instant, ce que je me dis vu de l'extérieur (parce que c'est toujours plus objectif mais également bien moins facile à mettre en oeuvre), c'est que tu y gagnerais à t'éloigner de lui, pour te reposer d'abord, pour réfléchir ensuite, et qui sait, peut-être même pour l'amener lui-même à réfléchir (même si tu ne dois pas compter dessus pour aller mieux). Mais c'est un conseil que je n'applique pas moi-même bien évidemment, même si les situations semblent sensiblement différentes.
Tout ça pour dire qu'il n'y a pas de solution miracle, de mots idéaux à te dire, mais simplement essaie de prendre du temps pour toi, de te retrouver, de t'amuser (c'est parfois bien difficile de s'amuser lorsque l'on vit avec un cocaïnomane), et simplement de profiter. Si cette distance profite à ta réflexion, alors c'est encore mieux. Mais ce que tu mérites maintenant, c'est de te reposer, sans pression. Si je peux me permettre, tu expliques que vous avez qui plus est une situation confortable, alors pars au soleil avec des amies, ou d'autres proches, ou même toute seule, et évade-toi un peu de ce quotidien franchement désagréable et éreintant. Quand ça ne va pas, j'essaie de m'esquiver le temps d'une soirée ou de 2 jours, et c'est très salvateur.

J'espère ne pas avoir été "directive" dans ma façon de dire les choses, mais les seules réponses que nous trouverons dans ce fil et entre nous répondront à des questions qui nous concernent nous-mêmes et non nos proches cocaïnomanes, puisque la suite ne dépend que d'eux.

Bon courage happy

Diane - 02/07/2021 à 16h13

@amoureuse : Je suis allée aujourd’hui dans un cabinet en addictologie. J’étais en voiture au feu rouge quand j’ai vu l’insigne sur la porte, je me suis dis que c’était un signe, je me suis garée et je suis rentrée.

J’ai les larmes qui me montent au yeux quand je vois la gentillesse des gens qui m’entourent. J’ai discuté avec la secrétaire, qui est allée voir la psy, qui m’a reçu entre deux patients.

Il se trouve que le médecin en chef de ce cabinet avait suivi mon conjoint il y a quelques années (très peu de temps durant son précédent divorce) alors qu’à l’époque, il n’était pas du tout à cette adresse.

La thérapeute qui travaille avec ce médecin m’a reçu, quelqu’un de très bien qui est là aussi pour aider l’entourage à faire prendre conscience à la personne concernée qu’il faut qu’il se fasse aider. Elle ma reçu 15 minutes et souhaite me voir plus longtemps la semaine prochaine.

Ils ne prennent normalement plus de rendez-vous pour les patients, la liste d’attente est de presque une année, mais j’ai tellement insisté, et elle a tellement compris la situation, qu’ils accepteraient de le reprendre en suivi directement.

Exactement, les effets de l’un annule les effets de l’autre, lorsque j’en prend en soirée, de manière ponctuelle, c’est uniquement pour cet effet. Comme tu le dis, il n’est jamais bourré ou defoncé, ce sont les périodes de « down » qui sont complexes et qui altèrent le plus son comportement. Jusqu’à la prochaine prise.

@Jean Basket Tu as tout à fait raison, je pense que j’ai écrit ça hier sur le coup de l’énervement. J’aurai plus envie de demander à son dealer qui lui mettent un placebo dans les pochons, tout en le payant pour son silence. Ce n’est pas moralisateur, tu as entièrement raison.

Je lis tes écrits, et c’est exactement ça : il en prend même lorsqu’on regarde un film un dimanche soir, alors que nous sommes tranquillement dans le canapé (et en même temps, il va préparer des cocktails pour faire croire que c’est un moment festif)

Merci à toutes les deux pour vos mots

Amoureuse - 02/07/2021 à 17h14

@Diane, je ne crois pas au hasard et je crois aux signes ! Tu as bien fait d'entrer dans ce cabinet , déjà pour toi car tu as aussi besoin d'être aidée.
Lors de mes échanges tel avec Drogues infos services, on m'a bien expliqué que c'était la personne addict à une substance qui devait décider de se faire aider... si elle le fait pour faire plaisir a l'autre , c'est souvent voué à l'echec.

Moi j'ai idt a mon cheri que je n'aimais pas l homme qui faisait du mal a celui que j'aime. Et celui qui fait du mal à mon cheri c'est lui sous coke ...
Je lui ai demandé pas de ca chez nous, pas en prendre chez nous, que ca c'etait les limites que je lui demande de respecter .
Je ne lui ai pas demandé d'arreter, ca lui appartient.
Drogues info S m'avait conseillé d'avoir cette discussion quand il n a rien pris mais il se leve tard (vive le tele travail) et il commence a boire tot ...donc pas facile .

@Jean Baskets Je comprends tellement ... moi je me rends compte que finalement on fait plus rien .
Je lui ai demandé une semaine de congés que nous 2 cet été (sans ses enfants , ni les miens) Il a dit oui, en aout ou en septembre, blablabla, on en a parlé plusieurs fois et hier il m'annonce qu'il vient de poser ses congés , 3 semaines d un coup , qd ses enfants sont là (17 et 21 ans ils peuvent se garder tout seul ! et le pire c est qu' il ne partage rien avec eux quand ils sont là sauf si moi je donne des idées ou organise des choses pour eux 3!)
Bref je suis déçue ...

Le plus dur pour moi aujourd hui , maintenant que le choc de cette découverte est passé, c'est qu'il fait semblant d'avoir tout arreté mais au fond de moi je sais que ce n'est pas le cas .
N'ayant pas acces a ses comptes en banque , je ne peux pas savoir .
Je pense qu'il en prend moins mais qu il en prend toujours (sa conso d alcool est un bon indicateur )
J'aimerai le prendre en flag afin de pouvoir en discuter , mais il est très très malin et prudent.
Ca me rend a la fois chèvre et anéantie .
Des idées de cachette ?

Diane - 02/07/2021 à 18h04

@amoureuse Exactement, jamais je ne lui demanderai d’arrêter, je pense que ça va le braquer et je ne veux surtout pas qu’il le fasse en cachette.

Ici, il sait que j’en prend de temps en temps, donc je lui demande son tube à la plupart du temps, et j’en vide le contenu de la moitié.

Ici les idées de cachettes (et c’est bien caché car on a une employée de maison et il serait honteux qu’elle tombe dessus) : dans les piles de vêtements entre les tee-shirts, dans les poches de pantalon suspendu dans le dressing, dans les tiroirs de son bureau, sur le haut des placards, des meubles hauts, de la cave à vin, dans le tiroir à chaussettes à l’intérieur des chaussettes, dans l’atelier du garage (il en prend principalement sur l’établi et dans son bureau), dans les chaussures dans le dressing au fond au niveau des orteils...

Jean-baskets - 03/07/2021 à 10h02

Hello,
@Amoureuse : je comprends que ça doit être difficile de savoir qu’il le fait en cachette. C’est pour ça que je fais attention à ce que je renvoie quand il en prend, je préfère au moins savoir, et lui montrer que je serai là quand il aura terminé (même si parfois je suis passablement en colère). Pour les cachettes, ici c’est principalement dans son portefeuille, mais ce n’est pas une cahette à proprement parler puisque je suis au courant.
@Diane : c’est top que tu sois entrée dans ce cabinet, et en plus tu es tombée sur le professionnel qui connaît ton mari. Cela va te permettre de t’alléger un peu. J’espère que ton mari acceptera de se faire suivre.
De mon côté, j’avais pris rendez-vous avec le CSAPA, pour moi, et pour pouvoir échanger. On m’a proposé un rendez-vous téléphonique qui tombait en semaine pendant mes heures de travail, pas évident. Qui plus est, étant en télétravail, mon ami rentre parfois à l’improviste pour faire une pause (on habite à quelques pas de son travail), récupérer quelque chose, etc…et ça m’aurait gênée qu’il rentre alors que je suis en train de parler de lui à quelqu’un, même si je ne le lui aurais pas caché. Donc, je n’ai pas suivi cette alternative, mais j’ai pris le courage d’écrire sur ce forum, et c’est déjà très libérateur de pouvoir en parler à quelqu’un, même, si on ne se connaît pas.

Mami - 05/07/2021 à 20h54

Bonsoir,

J’ai suivi les derniers échanges avec attention.
Si la suite du mien que j’avais posté en février dernier peut aider, la voici.
J’avais demandé à moi mari de partir fin janvier après une Nième rechute malgré une hospitalisation et une longue cure au centre Apte, une fréquentation assidue des Narcotiques Anonymes et un suivi psychiatre et addictologue.
Je pense qu’il est clean depuis, mais moi de mon côté, j’ai réalisé que la confiance était définitivement détruite, d’autant que j’ai appris que sa consommation datait depuis plus longtemps que ce qu’il avait bien voulu me dire.
Après des semaines de doutes atroces, j’ai décidé que je n’avais qu’une vie, que cette cocaine - avec ou sans consommation - avait amené trop de malheur et de difficultés et que je n’en voulais plus.
Nous sommes donc en train de nous séparer, ce qui est extrêmement dur car ce n’est pas parce que je ne l’aime plus et les enfants vont être dévastés (ils ont deux ans et quatre ans et ont déjà beaucoup souffert de ces dernières années). Il a fait des efforts surhumains pour se sevrer et tenir bon et j’ai très peur de la rechute le jour où il va se retrouver seul chez lui…
Bref quand je lis certains témoignages, je me vois il y a un an. Je pense qu’on peut réellement contrôler sa consommation avec une volonté de fer et beaucoup d’encadrement mais, et d’une, on ne guérit jamais et de deux les dégâts faits ne sont pas toujours réparables.
J’espère maintenant que la séparation se passera au mieux et qu’on retrouvera chacun de la sérénité et de la joie. Et que lui de son côté sera suffisamment fort pour présenter un modèle paternel solide et exemplaire aux enfants faute d’être présent au quotidien.
Courage à vous et dispo pour discuter en mp !
Je rajouterais que quelques réunions Nar Anon (groupe de parole pour les familles de dépendants) m’ont été très très utiles !

Loulette21 - 05/07/2021 à 22h22

Bonsoir à vous tous,
Ma vie a basculé il y a un mois quand mon conjoint m’a avoué prendre de la cocaine depuis plus de 3 ans.
Bref topo : j’ai refait ma vie il y a 4 ans tout juste … ma vie de couple n’allait pas bien j’avais essayé de trouver les solutions mais en vain … séparation deux enfants ../ et là coup de foudre … LA grande histoire d’amour, il Était en couple à l’époque et moi en pleine séparation.
Après avoir vécu un temps avec mes garçons dans un logement, nous avons décidé de tous vivre ensemble pour continuer le comte de fée… arrive alors des interrogations sur des comportements étranges : ça doit etre moi je me pose trop de questions! Les situations se répètent mais finalement deviennent occasionnelles et puis plus présentes à des moments.Mais elles sont là quand mêmes. Les années passent et je tape de plus en plus du poing sur la table en demandant des explications en voulant comprendre pourquoi parfois il était vraiment à côté de ses pompes (disons le comme ça)
Les signes se multiplient et deviennent de plus en plus présents : excitation extrême, délires de persécution, en boucle sur des sujets qui n’ont pas vraiment d’importance et qui provoquent de vives engueulades, grosse grosse fatigue, insomnie, besoin de boire +++, tout le temps cette sensation de chaleur, des comportements où je me dis « non mais là c’est ps lui … », ronflements +++, le nez en vrac tout le temps, agressivité sans raison, parano pour rien !!
j’ai fini par arrivé à gérer ces phases pour ne pas que ça aille jusqu’au conflit …
C’est moment là je les appelle « des phases ».
Entre temps notre fille est arrivée (elle a maintenant 20 mois) : il devient un papa aimant et je dois dire parfait, il l’était déjà avec mes garçons.
Mais ses phases sont là … et arrivent devant nos proches : qui se questionnent …
Et moi je comprends de moins en moins ou peut être que je ne veux pas voir.

Et il y a eu la fois de droit un vendredi, je suis à la maison je viens d’aller récupérer ma fille chez la nounou, une voisine sonne en me racontant que des cambriolages ont lieu dans le quartier qu’il faut faire attention mon conjoint rentre à ce moment là et je vois à sa tête qu’il est dans une de ses phases … je me dis que la soirée va être longue (nous n’avions pas les garçons ce we là) on écourte avec la voisine mais évidement le sujet des cambriolages revient vite sur le tapis … on couche notre fille et là débute une longue soirée comme parfois on pouvait vivre … on sonne à la porte il est pas loin de 22h bizarre, personne au portail !
Et là je le vois sortir de la maison avec un couteau et il va se percher sur notre muret en caleçon … et là je me dis il y quelque chose c’est certain … il finit par se calmer enfin il finit par s’écrouler et s’endormir car quand il vit ses moments là c’est finalement comme un jouet qui n’a plus de batterie tout s’arrête et il dort … et
C’est là que je suis soulagée. Évidement je ne dors pas de la nuit.
Et le lendemain comme si de rien n’était … comme si tout allait bien. Alors je ne dis rien parce que je n’ai pas envie à nouveau de générer un genre de conflit. Et puis parce que j’ai besoin de le voir « normal ». je pars faire quelques courses après le déjeuner et quand je reviens, il est dans un état pas normal très rare en journée … il s’écroule à 17h00. Je m’occupe donc de ma fille. Je la fait manger à 19h00 mais après le repas ma fille vomit ses tripes … comme si elle avait trop manger … je la couche un temps après. Plus tard j’apprendrais qu’il lui avait donné plusieurs fois son goûter … cet élément a été pour moi le trop plein … je me suis décidée à monter d’un cran et j’étais bien décidé à lui faire cracher le morceau … et au bout de quelques heures de discussion le coup tombe … c’est d’une violence … j’ai l’impression que mon cœur sort de ma poitrine… il m’avoue qu’il prend de la cocaïne … et là je lui pose une foule de questions : quand ? Pourquoi ? Comment tu t’y prends ? Qui te vend cette merde ?
Il m’explique alors qu’au début de notre relation quelques temps après il en a eu besoin pour surmonter sa séparation surmonter le fait qu’il soit beau-père qu’il voulait être parfait au travail, parfait sexuellement, parfait pour tous …Cette drogue il l’avait prise quelques temps avant quand il était plus jeune. Il a un discours décousu, reviens sur des choses, j’ai l’impression que rien n’est clair. Il me dit qu’au début c’était quelques prises de temps en temps le mardi et vendredi très ciblée et puis depuis septembre 2020 c’est quasiment tout le temps. Et effectivement, les phases était de plus en plus rapprochées depuis cette période.

Pour ma part un soulagement… sentiment bizarre mais en fait je ne suis pas folle il y avait bien quelque chose. On s’endort au milieu de la nuit … enfin lui s’endort car moi je passe le reste de cette nuit sur internet en mode je veux tout savoir …

Je me sens affreusement seule … perdue … triste, écœurée, conne, vide, angoissée, j’ai peur tellement peur …

Les 5 premiers jours : je le retrouve, il est conscient de tout et arrive à verbaliser sur son mal être.
Au bout de 8-10 jours état dépressif +++ affreux. Ce que je redoutait arriva : je l’ai surpris dans la buanderie à tourner en rond, j’ai compris je pense qu’il a repris mais m’a inventé une explication comme d’ailleurs à chaque fois … je suis allée dans le sellier et j’ai trouvé des bouteilles d’alcool vides… j’ai entamé une discussion sur le fait qu’il ne pouvait pas le vivre seul et s’en sortir seul … j’avais lu que l’alcool était un rebond dans le sevrage : le plus dur c’est de l’entendre me mentir et trouver des excuses limite j’ai eu envie de rire ! Mais je ne relève pas je sais que ça fait parti du processus.
Il m’a dit que c’était trop dur qu’il avait qu’une envie c’est dans reprendre ou de se tirer une balle. C’est tellement dur de se sentir impuissante dans ces moments là et en sortant des phrases toutes faites « t’inquiète pas c’est normal » tout ce qu’il vit je l’ai lu …
J’ai de la chance d’avoir ou contacter dans mon entourage pro un professionnel qui travaille au sein d’un centre d’Addictologie : tout ce qu’il m’a dit se passe … ça m’a fait un bien fou d’en parler et d’avoir des réponses. Mais ça a été de courte durée.
Mais avec ce qu’il s’est passé dans la buanderie je me suis dis que ça marquait une nouvelle étape dans son sevrage je me suis dis qu’on allait pas s’en sortir … que ma vie maintenant c’était ça vérifier, avoir peur, protéger mes enfants…

Quand il m’explique il me dit vouloir être fort aux yeux de tout le monde de ses collègues de ses enfants il me dit vouloir assurer …

Et moi je suis assez forte pour supporter tout ça … parce qu’en fait même si on gère les choses à deux pour notre famille et pour le quotidien (il est plus que présent) quand il vit ses phases : moi je dois être forte et je dois être là …. Ce qui est dur aussi c’est ça : ne pas juger, ne pas hurler, ne pas lui dire ses 4 vérités car avoir la peur que ça puisse avoir un impact sur sa rechute !!! Alors je rassure, je berce je protège … mais moi qui le fait pour moi …C’est de lui dire que j’ai plus confiance en en lui, que j’ai peur pour mes enfants, que si un jour il va pas bien qu’il puisse peut-être faire une bêtise.

Le week end qui a suivi l’annonce il a vu ses potes pour une répétition de musique j’étais sûr que ça allait mal se passer, ça n’était pas possible autrement … il a bu … beaucoup trop … il en a parlé à ses potes … ils n’ont pas compris et on même fait de l’humour.
Ce soir là il n’est pas rentré c’est rare quand je ne dors pas contre lui… j’ai pleuré toute la nuit … j’ai regardé ma fille dormir … L’avantage que j’ai c’est qu’il parle, il parle beaucoup de se qu’il ressent ce qu’il vit…. Il me dit que depuis une semaine il est déprimé, il en mange plus, plus de libido … mais il utilise tout de Même le mensonge … bon après tout tant qu’il ne prend plus …
Entre 10 jours et le vingtième jours : bcp de doutes de déprime … il pleure bcp il tient devant les enfants mais le soir il s’écroule.
Là nous sommes à 1 mois pile aujourd’hui : y’a des hauts et des bas : bcp de manque de confiance et de périodes de dépression. J’ai l’impression qu’il a repris ce soir, il me dit que non évidement mais il vient de s’écrouler y’a 1 h en sombrant dans un discours qui n’a pas de sens … comme quand il consomme.
Quoi penser?
Je viens de prendre conscience de la longueur de mon message.
Et je crois que je pourrais encore écrire durant des heures.
Ça m’a fait du bien de vous lire et peut être que ça fera du bien à quelqu’un de me lire.
Je crois que j’aimerais pouvoir aussi échanger avec des personnes qui vivent la même chose que moi. Ma vie sociale est compliquée je pense ne pas arriver à en parler autour de moi. Sauf peut-être à une amie.
J’essaierai de vous raconter la suite si vous êtes arrivé jusqu’à la fin de ce message.

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