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Vos questions / nos réponsesBonjour à vous,
avant toutes choses, je vous souhaite de la douceur, n'importe laquelle. La vraie ou juste un peu plus que prévu.
Je ne vais pas tergiverser.
La personne avec qui je partage ma vie est multiple toxicomane et alcoolique.
Peu importe qui, pourquoi, où et comment. Je ne veux pas trop donner de détails. Sa famille ne sait rien.
De toutes façons, les histoires se ressemblent.
Des familles réunis pour le meilleur ou rien, le temps d'échanger des banalités où les sourires n'arrivent plus à cacher les joues creuses.
Pas une question directe, tranquille, bienveillante ne sort de la bouche de son entourage familiale. Et pourtant, il y a des médecins. Et pourtant, le soleil de l'été n'efface pas les marques sur les bras, son cou et heureusement pour l'instant c'est nulle part ailleurs.
Par contre, les remarques et commentaires inutiles des égos fragiles ne manquent pas. Comment peut-on dire du mal sans avoir ni même l'envie de connaître un tout petit peu plus une personne qui est déjà six pieds sous terre ou presque? Serait-ce pour se rassurer soi-même et se dire que le trou noir n'emportera que ceux qui ont une étiquette? Est-ce vraiment une question d'étiquette?
Un peu de douceur les amis, s'il vous plaît. Pendant que vos égos se rassurent, votre fils ou fille, votre ami ou amie, votre frère ou soeur se pique toutes les heures. Il ou elle a des hallucinations de persécutions terribles et des cauchemards que je ne souhaite à personne. Ah oui, j'oubliais! Hey! Les gars! On perd la notion du temps quand on commence à tomber dans le vide! On ne lave rien du coup parce qu'on oubli. On ne se fait pas à manger non plus. On n'appelle pas. En fait, rien n'est plus important que l'urgence de la répétition. Le circuit de la volonté est mis à mal. Amores, demander à un toxico d'avoir de la volonté, c'est à peu près la même chose que de demander de chanter à un sourd. Ah, il chante, mais peut-être pas tout à fait comme tu le souhaiterais. C'est plus étonnant disons. Ça demande de l'entrainement peut-être...
Bref, ce n'est pas un choix, quoi.
Il suffit de le dire gentiement! Amour, tu sais, ça fait une semaine que tu ne te laves pas. Je sais que tu ne te sens pas en sécurité quand tu te déshabilles, je sais que tes habits sont une deuxième peau. Je sais que tu as vécu des choses difficiles. Mon chat, l'hygiène c'est aussi prendre soin de soi. De quoi as-tu besoin pour aller à la douche et te sentir en sécurité tout en respectant ton intimité? Comment pourrait-on faire? Veux-tu essayer une idée? Si elle ne te plaît pas, on change, ok? As-tu des idées? Tu fais tout(e) seul(e)? De la musique peut-être?
Aider, seul(e) demande beaucoup d'énergie.
Je vous en prie, ne gâchez pas tout d'un commentaire ironique juste pour le plaisir de faire un bon mot. Si vous voulez une médaille, allez la chercher ailleurs. Il existe plein de concours littéraires. Vous savez, souvent on s'accroche à des relations parce que c'est la dernière qui tient un peu bien et que sans ça, on tombe dans la solitude, celle proche de l'abîme, quand il ne reste que l'écho de sa propre voix pour ne pas devenir fou. Fou à lier.
Le lien.
Parlons de l'autre côté de la rive.
Car il reste l'entourage premier, celui qui a la moitié du corps dedans. Eux, ils comprennent au moins. Eux, ils restent contre vents et marrées! Eux, ne jugent pas. Parfois, même on se sent mieux avec eux car la profondeur de la vie est acceptée et parce que la vie n'est plus une fausse histoire de protocoles. Malheureusement, par intérêt commun, ils s'enfoncent ensemble un peu plus chaque jour.
Comment mettre des limites aux seuls alliés, à ceux qu'on peut appeler quand on est à l'hosto pour overdose?
Ceux qui n'abandonnent pas parce qu'il ou elle ne marche pas droit!
Je ne sais rien de tout ça corporellement. J'accompagne, c'est tout.
Fatigue, fatigue.
Juste, les amis, je vais vous dire quelques astuces qui m'ont été utiles. J'en cherche d'autres ici ou là.
D'abord le corps.
Essayons au mieux de respecter le sommeil. En dormant, ils oublient leur problème. Franchement, entre se lever à une heure hors norme et avoir réussis enfin à dormir un peu, c'est quoi le problème? Le manque de sommeil est vraiment une torture et pour ceux qui n'ont plus de chez soi, c'est compliqué. Ça peut durer longtemps après avoir retrouver un toit. La culpabilité n'aide vraiment pas. Ça fait coller les draps aux joues et ça donne évie de rester hors du temps, de fuire, donc bah on replonge quoi...
Pourquoi faire culpabiliser quelqu'un de malade?
Le mieux c'est d'aider à trouver un peu de calme pour s'endormir. M'enfin, des fois c'est la java. Je sais bien. Bref. S'ils s'endorment, s'assurez que la position est bonne pour la circulation sanguine et qu'ils n'ont ni froid ni chaud. C'est tout.
Oubliez ce truc de "il faut être volontaire et se lever tôt!". Franchement, n'importe qui dans la galère est plus volontaire que celui qui va au boulot avec sa vie bien rangée. Pensez que la personne doit tout reconstruire et que tout est en ruine, et pourtant cette même personne garde le sourire pour vous écoutez vous plaindre de vos petits désagréments matériels.
Et oui, les amis, arrêtez de vous plaindre à ceux qui ont moins de chance que vous si vous n'avez aucune intention de les écouter en retour. Enfin, ça fait du bien de pouvoir aider aussi... Bref, faites gaffe quoi. Y'en a qu'on rien a bouffer ou qui oublie...
Aaah la bouffe!
L'appétit vient en mangeant, surtout avec le sourire, une petite assiette choisie et en retrouvant le goût de cuisiner même si c'est que en réchauffant un truc. Amour, tu sais bien que tu seras plus heureux si tu te prépares quelque chose. Tu auras le contrôle. Ça, tu adores, non?
Si ça ne fonctionne pas un jour, ça fera écho et ça murira. Il ou elle fera à son rythme peut-être. Sinon, un petit bol de fruit découpper, c'est pas mal. Ne pas donner la fourchette près de la bouche mais proche de la main. Toujours respecter sa propre volonté.
Des fois, ne rien faire, ne rien dire.
La parole est un pouvoir qu'on ne comprend pas toujours chez les aidants.
Créer.
Créer, n'importe quoi, sérieusement et sans ironie, même si ce n'est pas le meilleur, le mieux. Créer aide à gérer ses pulsions. Poser un papier et un crayon devant la personne quand il ou elle est en plein délire, des fois, ils ou elles se mettent à dessiner. Ça permet de se sentir en action.
Les amis, il y a des moments dans la journée, où je me dis que je me suis engagée auprès d'une personne sans savoir vraiment comment faire pour sa santé ni pour ma sécurité. J'espère de tout coeur que le dialogue autour de cette maladie soit plus autour du corps et moins autour de la morale, ou de la justice. Ça me fatigue. Et surtout, toi, là, qui parle de liberté de consommation ou de choix, toi aussi, qui penses qu'on peut banaliser et voir cette situation de manière romantique, pense aux conséquences. Merci
Je suis fatigué(e) et c'est possible que je sois obligé(e) de partir. On va essayer de construire quelque chose de tranquille et sécurisant pour toi, même si je pars un peu me ressourcer. Moi aussi, j'ai besoin qu'on prenne soin de moi.
Je resterai à tes côtés tant qu'on n'a pas trouvé d'alternative. Qu'est ce qu'on pourrait faire pour que tu arrives à gérer ton quotidien sans moi?
Amour, s'il te plaît, ce n'est pas contre toi. Je suis creuvée. J'ai besoin de temps et de construire autre chose.
Hey chaton, si tu lis par hasard ce blog, je sais que tu sauras que c'est moi. Y'en n'a pas deux qui parle comme ça. Bon courage amor.
Bon courage à vous tous.
Fluctuat nec mergitur
Mettez des capotes, merde!
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