Bonjour, J'ai 40 ans, je suis mère de 2 ados. J'ai vécu avec mes 2 frères une enfance traumatique avec 2 parents alcooliques. Mon père à gagné la bataille et est abstinent depuis plus de 20 ans . Mon petit frère qui à vécu le pire (grossesse sous alcool), bébé passé de bar en bar, endormi avec du mousseux dans le biberon, il a été placé à 5 ans. Depuis qu'il a 18 ans, il s'est mis à boire, avec ma mère puis seul. Il a coupé les ponts très longtemps avec moi, il a 27 ans maintenant et nous l'avons recueillis depuis février car il était à la rue. Il est en attente pour entrer en communauté thérapeutique. Il a rechuté 1 fois (a ma connaissance depuis février.) Je constate qu'il n'est absolument pas acteur de sa vie, il semble comme "a côté" de son corps, il ne semble pas avoir d'émotions ou de sentiments, il oublie tout, il est incapable de gérer ses papiers seul. Il n'arrive pas à se motiver pour faire des choses qui lui font plaisir. Il n'a qu'une idée en tête c'est de faire des barbecues !!! Je suis partagée entre le trouble de la dissociation qui pourraient être lié aux différents trauma qu'il a vécu, la présence d'un tdah, ou tout simplement les effets de son alcoolisme récurrent. Il me ment régulièrement pour des trucs bête. Je suis démunie, désemparée et fatiguée de devoir le gérer comme un enfant mais je ne lui fait pas tout, je le félicite pour tout ses efforts également. Merci pour votre retour qui me sera précieux

Mise en ligne le 24/06/2024

Bonjour,

Vous nous expliquez l'enfance extrêmement traumatique qu'a vécue votre frère avec, dès son plus jeune âge, un contact répété avec le produit alcool puis un placement et donc une rupture de lien avec sa famille biologique. Nous sommes aussi conscients du courage dont il fait preuve pour poursuivre sa démarche de soins et envisager d'intégrer une communauté thérapeutique.

Il nous semble important qu'il soit pris en charge par des professionnels spécialisés en addictologie et/ou en psychiatrie pour l'aider à être acteur de sa vie, à recontacter ses émotions qu'il a sans doute étouffées par mesure de survie face à son vécu douloureux.

Vous vous interrogez sur tous les troubles que vous constatez et qui seraient liés à son vécu traumatique ou aux effets délétères de l'alcool sur son organisme. N'étant pas médecins et n'ayant pas rencontré votre frère, il nous est difficile de vous répondre.

Pour obtenir des réponses plus précises à vos questions, il pourrait être judicieux  de contacter un CSAPA (Centre de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Un médecin ou un psychiatre addictologue pourrait vous informer et mettre des mots sur ce que vous constatez.

Nous entendons aussi que vous êtes épuisée et désemparée et que cela doit être lourd pour vous de gérer votre frère comme un enfant jusqu'à son départ en communauté thérapeutique. Il nous semble important que vous puissiez trouver de l'aide face à ce que vous vivez au quotidien Sachez que vous pouvez aussi être soutenue et écoutée dans les CSAPA en tant qu'entourage. Les équipes pluridisciplinaires (médecins, infirmiers, psychologues...) vous accueilleront de manière confidentielle et gratuite. L'accueil se fait sur rendez-vous.

Comme nous ne savons pas si vous connaissez des structures près de chez vous, nous vous joignons 2 adresses au plus proche de votre domicile. N'hésitez pas à les appeler pour des informations et/ou un rendez-vous.

A titre informatif, nous joignons en bas de cette réponse 2 articles issus de notre site internet qui pourront vous apporter des éclairages supplémentaires et d'autres pistes d'aide notamment un renvoi aux forums pour l'entourage et aux groupes d'entraide entourage présents sur le territoire national. Cela peut constituer pour vous des ressources supplémentaires afin de vous sentir moins seule.

Si vous souhaitez contacter un de nos écoutants pour échanger plus amplement, nous sommes joignables tous les jours de 8h à 2h du matin au 0 980 980 930 (appel anonyme et non surtaxé) ainsi que par Chat de 14h à minuit du lundi au vendredi et de 14h à 20h le samedi et le dimanche.

Avec tout notre soutien,

Bien à vous,