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L'alcool est un problème mais je ne veux pas m'arrêter

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13 réponses


Poupy - 27/04/2023 à 11h37

Coucou !

Je voulais juste apporter mon expérience sur votre fil qui est très intéressant...
Car j'ai déjà eu une abstinence de 5 mois, très heureuse, mais avec le recul, je crois que quelque part, je me disais que je reprendrais un jour, modéremment ou "exceptionnellement"
Là, à 49 jours d'abstinence, je suis dans une démarche de plus jamais, et j'en accepte les inconvénients.
Je veux dire par là que cette abstinence est un peu difficile car socle d'une profonde transformation.
Quand on est dans le deuil, réellement, on ne s'attend pas à revoir venir l'être aimé n'est ce pas.
Alors j'ai des moments de tristesse que je n'avais pas eu lors de mes 5 mois.Il est bel et bien mort...
C'est ça le prix...
Mais du coup, je sens bien que je suis dans un travail beaucoup plus fort, beaucoup plus profond.
Me concernant, et cela n'engage que moi, hein blunk me concernant, je suis capable, très capable de belles ruses de l'esprit... Je m'en méfie prodigieusement... je me souviens comme au bout de trois quatre mois, je commençais à dire (et j'attendais clairement l'approbation de l'Autre) que exceptionnellement je pourrais boire un verre, quand je serai guérie, quand j'aurai été suffisemment et longuement abstinente.
Puis j'y ai mis des règles.... enfin plein de choses que j'ai pu retrouvées sur le forum, sur d'autres fils : pour un mariage, pour ne pas avoir l'air con en disant non, etc....
Et j'ai rechuté.... certes, pas en deux semaines, plutôt en 6/8 mois, mais j'ai bel et bien rechuté...
Et comme du dis Caro, quand on a gouté à l'abstinence, on y prend goût... si encore j'avais pu profiter à nouveau d'une modération, mais pour moi ce n'est pas possible, alors un verre tous les trois mois, pfff, quel intérêt pour le risque qu'on prend. En tout cas moi j'ai peur, et j'espère gardé cette peur et cette humilité toute ma vie....
Ca me fait réfléchir tout ça parce que ce qui nous (m'a) poussé à boire excessivement (et surtout quotidiennement, st surtout seule), je ne sais pas si on (je) le guérirai vraiment un jour, quand ça a été une tentative d'adaptation pendant des années (des décennies !)
Alors je travaille plutôt sur le Plus jamais, qui, de moins en moins effrayant, devient jour après jour la garantie d'un Plus jamais l'enfer....c'est très très reposant.....
Bises !

Fwinny - 27/04/2023 à 17h13

Peut être aussi que la "modération" peut être une étape vers le "plus jamais".
Passer de tous les jours à plus jamais, c'est très dur psychologiquement, ça fait mal à l'égo, ça fait très peur aussi d'un point de vue social.
Commenter par un de temps en temps, y arriver un peu, se planter. Renteter...
C'est peut être nécessaire pour certains d'entre nous pour accepter un jour le "plus jamais".

C'est une idée comme ça...

Poupy - 27/04/2023 à 18h17

Ah mais complètement Fwinny !
Je ne vous ai pas raconté les 5 années qui ont précédé ma décision blunk !!
Que de rechutes, que de tentatives !
Mais je comprends totalement que l'on essaye la modération....y en a même qui y arrivent, je dis juste, pas moi happy
Je rapportais juste une expérience parmi d'autres... Moi j'ai posé les armes, je ne comprenais pas quand je lisais ça avant, maintenant si....la guerre est finie...(ce qui ne me protège pas d'une rechute mais je n'essaye plus d'avoir le contrôle sur l'alcool....)
Bonne continuation à tous et toutes

Sunshine - 28/04/2023 à 01h47

Coucou.

C’est très intéressant tout ça, d’avoir le retour de plusieurs expériences sur ce sujet! Le sujet de la modération est très débattu par les professionnels depuis quelques années seulement.
Effectivement ça peut être une façon d’arrêter pour certaines personnes pour qui un arrêt brutal serait trop effrayant.
Dans la démarche initiale pour diminuer la consommation (ce qui est déjà très très bien) cette approche peut être tentée par des personnes qui ne s’imaginent pas arrêter l’alcool (dans un premier temps en tout cas). Si ça peut tenter des personnes qui n’auraient rien tenté face à leur consommation d’alcool, c’est positif.
Mais les divers retours médicaux, expériences concrètes, statistiques, professionnels de l’addiction…. Démontrent bien que la démarche dans ce sens est laborieuse, très difficile à tenir sur le long terme. Et c’est évident quand on y réfléchit, face à une addiction, la dépendance nous contrôle.

Ne pas couper le fil avec notre « bourreau » au moins pendant un certain temps, nous expose à beaucoup de lutte et de souffrance. Bien sûr ça reste un avis tout à fait personnel et il n’y a pas de façon de faire universelle, comme il n’y a pas une façon de faire meilleure qu’une autre.
Nous sommes tous différents, avec des ressources personnelles différentes et un rapport à l’alcool différent.
Et puis si l’arrêt par la modération est maintenant reconnu et proposé par les addictologues, c’est une approche qu’il ne faut pas négliger car elle amène des personnes à sauter le pas et se faire aider, chose qu’elles n’auraient pas faite par peur que le médecin dise « maintenant c’est plus jamais »

Ce qu’il y a de vraiment universel comme démarche finalement, c’est d’avancer à son rythme, chaque jour. Se pardonner ses erreurs et se faire confiance. Repartir, se reconstruire, se relever après une chute, reprendre confiance en ses capacités de réussite, se fixer des objectifs.

Jour après jour.

#UneMeilleureVie

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