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vivre avec un cocainomane

Par jackdaniel

Voilà je suis en couple depuis 5 ans et depuis quelques temps mon conjoint prend de la cocaine très régulièrement avant le travail après le travail il a pris 600 euros sur notre compte courant le mois passé le problème c’est que contrairement à d’autres témoignages que j’ai pu lire j’en ai pris aussi mais 2 ou 3 fois dans l’année maximum ( nouvel an anniversaire d’un ami et toujours lors de soirées festives en compagnie pas seul dans mon coin ) du coup il se fâche encore plus en me disant que je vaux pas mieux que lui si j’essaye de lui faire comprendre que ça n’a rien à voir il se fâche encore plus tout est de ma faute ou la faute de son patron on le stresse etc … quand c’est pas la coke c’est le cubi de rouge on habitait en appartement et on a vu une jolie maison avec jardin il m’avait promis de changer si on déménageait ça a tenu 2 ou 3 mois et c’est reparti de plus belle quand je le prends la main dans le sac il à toujours une bonne explication «  c’est un reste de l’autre soir etc «  j’ai gardé l’appartement que j’ai sous loué j’hésite à y retourner mais j’aime beaucoup cette maison le jardin etc je ne sais plus quoi faire

Mise en ligne le 22/07/2021

Bonjour,

Nous comprenons votre détresse face aux conduites addictives de votre compagnon, et nous tenons à saluer votre capacité à venir vers notre service afin de ne pas rester seule avec vos doutes.

Nous soutenons la distinction que vous avez émise entre une consommation festive et occasionnelle (comme celle que vous avez), et une consommation régulière et plutôt en solitaire (comme celle de votre conjoint). Lorsqu'une consommation s'installe, c'est souvent le symptôme d'un mal-être, d'un besoin auquel répondre (l'arbre qui cache la forêt, en quelque sorte). En d'autres termes, bien que l'alcool et la cocaïne entrainent des effets différents, il semble que ces substances aient peut être la même fonction pour votre compagnon: lui permettre de faire face à la pression qu'il ressent, genérée notamment par son cadre de travail (missions, employeur...).

De plus, la cocaïne constitue une substance très "vicieuse", et très répandue. Il s'agit de la deuxième drogue la plus consommée en France (et en Europe), et sa nature fait d'elle l'une des drogues les plus addictives. L'impuissance que ressent votre compagnon est donc bien réelle, et s'explique par les effets de la cocaïne (immédiats, rapides), et sa composition (certains produits de coupages sont connus pour générer des consommations "compulsives").

Par ailleurs, nous entendons vos difficultés à ouvrir le dialogue avec lui sur vos inquiétudes. Les "excuses" qu'il trouve à ses consommations, ses reproches et son attitude vis-à-vis de vous pourrait relever d'un mécanisme de protection dont il n'a sûrement pas encore conscience. Autrement dit, le déni qu'il manifeste est un processus psychologique complexe, qui se met en place de manière totalement inconsciente, et qui vise avant tout à se préserver de la réalité et de ses conséquences: peur de décevoir ses proches, de se savoir vulnérable, ou de ne pas réussir à assumer ses responsabilités sans ces substances "coup de pouce"...

Ainsi, votre compagnon se sent peut-être incapable de s'en détacher, comme en témoigne sa tentative d'arrêt lors de votre déménagement. Cette démarche est très positive, et elle constitue la preuve qu'il est capable de reprendre le contrôle, mais la reprise de ses consommations est  compréhensible. Il est possible qu'il se soit senti en difficulté de devoir face à ce qui lui était ingérable (le stress au travail par exemple), sans sa béquille habituelle (la cocaïne ou l'alcool). C'est la raison pour laquelle un accompagnement est fortement conseillé afin d'être soutenu dans sa démarche d'arrêt. Ce soutien peut être d'ordre pharmacologique (afin d'apaiser le manque) et psychologique (pour travailler sur les raisons de cette consommation régulière, notamment la gestion du stress par exemple). Si le soutien est souvent nécessaire pour être épaulé et consolidé dans ce travail, la motivation reste un élément essentiel.

Effectivement, la décision de se faire aider dépend de votre conjoint. En tant que compagne, vous pouvez le soutenir et l'encourager, mais il n'est pas de votre responsabilité (ni en votre pouvoir) de faire davantage. Nous sommes conscient-e-s de l'impuissance que vous pouvez ressentir, et nous percevons la souffrance que génère une telle situation dans votre vie de couple, et votre vie personnelle. Nous vous encourageons à reconnaître les limites de ce que vous pouvez accepter, et à identifier vos propres besoins. Il est de votre droit de prendre du recul, et surtout de prendre soin de vous. Il est tout à fait légitime de se préserver d'un contexte difficile.

En ce qui concerne le retour à l'appartement, vous n'êtes pas obligée de prendre une décision dans les jours qui viennent. Nous vous suggérons d'essayer à nouveau d'ouvrir la discussion avec votre conjoint, sur ce que vous ressentez. En parlant de vous, de vos émotions, et de vos inquiétudes, le sujet central se crystalisera autour de vos ressentis et de votre vie à deux, et non sur la cocaïne. Nous espérons que cela limitera la posture défensive de votre conjoint.

Il vous est également possible de bénéficier d'un soutien psychologique, en tant que compagne d'une personne consommatrice de drogue. Il existe notamment des Centres de Soins, d'Accompagnement, et de Prévention en Addictologie, au sein desquels vous pourrez trouver une écoute, dans un cadre individuel, confidentiel et non-payant. N'hésitez pas à effectuer la recherche dans notre rubrique "Adresses utiles" (en cochant "soutien individuel" après avoir obtenu les résultats concernant votre département).

Si vous ne souhaitez pas faire cette démarche, ou en attendant qu'un suivi se mette en place, il vous est tout à fait possible de nous contacter de nouveau par tchat (entre 8h et minuit) ou par téléphone (au 0 800 23 13 13, entre 8h et 2h). Un-e membre de notre équipe prendra le temps, avec vous, d'échanger autour de ce que vous traversez. Il vous est aussi possible de trouver du soutien auprès des internautes, en parcourant les témoignages ou en participant aux Forums. Nous vous glissons les liens en fin de réponse.

Prenez soin de vous.

Bien cordialement.

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