Bonsoir, je vous contacte à nouveau car voilà plus d'un an que je suis suivie par le C.S.A.P.A de ma ville mais je ne me sens absolument pas soutenue dans ma démarche par mon médecin. En effet, j'ai un traitement de substitution (suboxone 16 mg, norfset et lexomil) mais je n'ai jamais réussi à arrêter l'héroïne plus de trois semaines, je n'ai jamais menti à mon médecin, je consomme moins même si en ce moment sans raison apparente je consomme à nouveau plus d'un gramme par jour et , ce qui m'inquiète le plus, je me shoote à nouveau. Quand j'en parle à mon médecin, il me dit que ce n'est pas grave et que ça va passer mais je ne me sens pas assez soutenue, je le trouve laxiste, j'aimerai qu'il fasse preuve de plus "d'autorité". Je pensai demander à mon médecin généraliste de me suivre car j'ai confiance en elle et qu'elle connaît un peu mon parcours mais je n'ose pas le lui demander, j'ai peur de ne pas réussir à lui exposer clairement ma situation actuelle qui me fait honte et qu'elle ne puisse ou ne veuille pas s'occuper de mon suivi. Est-elle habilité à prescrire un traitement de substitution? ou auriez-vous l'adresse d'un autre centre en addictologie sur Cahors qui me soutiendrait plus dans ma démarche? Je ne sais plus quoi faire pour m'en sortir, merci d'avance pour votre réponse.

Mise en ligne le 26/03/2013

Bonjour,

Nous comprenons que vous vous sentiez dans une impasse concernant votre prise en charge et le travail que vous faites avec ce médecin. Après un an de suivi, vous consommez toujours de l'héroïne et recommencez à vous l'injecter. Ce genre de choses arrive souvent, sans que cela vienne remettre en cause le travail déjà fait, le chemin déjà parcouru. Il est cependant primordial de pouvoir parler de cela avec la personne qui vous suit, afin de comprendre ce qui se passe, pourquoi ça va moins bien alors que ça allait mieux...

Vous ne vous sentez pas soutenue par le médecin qui vous suit, vous le trouvez laxiste, semblant ne pas prendre au sérieux vos reconsommations. Son rôle n'est pas de vous dire si ce que vous faites est bien ou mal, grave ou pas grave. Peut-être vous fait-il confiance sur votre capacité à juger vous-même de la portée de vos actes, de vos reconsommations ainsi que sur votre capacité à en tirer les enseignements qui vont vous permettre de continuer d'avancer ? Vous semblez attendre de lui une attitude autoritaire, qui vous "cadre", et surement qui vous rassure. Peut-être que ce réconfort est à chercher ailleurs, auprès de quelqu'un d'autre. Soit auprès d'un autre médecin, parce qu'effectivement, il y a des personnes avec lesquelles on se sent bien, en confiance, et d'autres moins. Soit en prenant contact avec quelqu'un qui vous soutiendra psychologiquement dans votre démarche, sans pour autant changer de médecin pour votre prescription médicamenteuse.

Il vous dit que ça va passer. Les prises en charge pour des problèmes de dépendance sont des démarches longues, qui durent souvent plusieurs années, et durant lesquelles on a parfois le sentiment de faire marche arrière, ou au moins de faire du "sur place". Bien souvent, en complément d'un traitement de substitution prescrit par un médecin, il y a besoin d'un travail psychothérapeutique, avec un psychologue ou un psychiatre. Nous ne savons pas si vous êtes suivie actuellement par l'un de ces professionnels mais vous encourageons à l'être si ce n'est pas le cas. 

Votre médecin traitant peut vous prescrire du Suboxone mais il n'y est pas obligé. Rien ne vous empêche, si vous vous sentez assez en confiance avec ce-dernier, de lui expliquer votre situation et voir dans quelle mesure il peut, ou pas, vous aider. Pour ce qui est d'un autre centre de soins en addictologie à Cahors, il semble qu'il n'y ait que celui du Peyry, probablement celui dans lequel vous êtes déjà suivie.

Pour d'autres informations, ou tout simplement pour parler de votre situation de vive voix et évoquer les possibilités qui sont les vôtres, vous pouvez nous appeler au 0800 23 13 13 (Drogues Info Service, appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, tous les jours de 8h à 2h du matin).

Cordialement.