Bonjour. Je suis une mère au bout du rouleau, je n'en peux plus de voir mon fils se détruire dans l'alcool depuis tant d'années. Cette alcoolisation est venue quand à 18 ans, il perdu définitivement ses cheveux suite à la prise d'un médicament connu aussi par d'autres adolescents qui ont le même problème.Mon fils l'a très mal vécu à l'âge où l'aspect physique vis à vis des filles a beaucoup d'importance. Je suis allée voir l'association AA pour trouver une solution et j'ai appris que seul mon fils pouvait trouver une solution à son problème jusqu'à ce qu'il comprenne en allant dans le mur! pas facile à accepter pour une mère. J'ai pris contact avec le centre APTE de Bucy le long, mon fils est allé au rendez-vous pour un entretien collectif et son refus a été catégorique dès sa sortie de Bucy, quand il a su qu'il y aurait une thérapie de groupe dans le programme et que chacun pourrait exprimer ses blessures et causes de l'addiction. Il ne veux pas de psy, même moi je n'arrive pas à lui poser des questions sur son mal-être Je ne sais plus que lui dire, quoi faire, les seuls dialogues que je peux avoir avec lui sur son mal-être se font grâce à l'alcool et sa perte de cheveux revient en permanence. Je lis, j'écoute, je cherche une solution car c'est pas ma souffrance qui est importante ( c'est dur.. très dur pour une mère de voir son enfant se détruire, mais je gère jusqu'à quand? je n'en peux plus, je suis épuisée moralement, mais c'est surtout de voir qu'il souffre et gâche sa vie . Que faire d'autre? une thérapie entre sa mère et son père? Un psychanalyste serait la bonne solution pour crever cet abcès et s'accepter comme il est? Il y a certainement une solution, une thérapie autre que d'attendre qu'il se suicide à l'alcool ou alors je n'ai pas su gérer, pas trouvé les bonnes paroles, pas fait les bonnes démarches.... je suis désespérée, à bout, je vais mourir de chagrin. Merci de me répondre

Mise en ligne le 14/01/2014

Bonjour,

La situation que vous vivez au quotidien génère beaucoup de souffrance. Vous avez déjà déployé beaucoup d’énergie et mis des choses en place mais vous assistez toujours, péniblement, à la dégradation de la santé de votre fils.

 Cette sensation d’impuissance peut vous amener à douter de vous et de tout ce que vous avez été amenée à entreprendre. Vous avez parfaitement saisi qu’en l’alcool, votre fils semble avoir trouvé le moyen de supporter son mal-être  lié surtout à l’image qu’il a de lui-même.

Les solutions que vous avez cherché à mettre en place sont plutôt axées sur le soutien collectif (groupes de paroles). Il est possible que votre fils soit mal à l’aise avec ce type de travail et qu’il assimile du coup « psy » et thérapie collective. Peut –être effectivement qu’une  thérapie individuelle lui conviendrait mieux.

Une thérapie familiale peut apporter des éléments sur les places de chacun dans la famille. Cependant ce type de thérapie demande la participation de tous.

 Vous semblez être seule à porter le poids de l’alcoolisme de votre fils, depuis les  interrogations sur ses causes jusqu’aux inquiétudes sur ses conséquences.

Cette situation ne peut être réduite à votre rôle de parent. D’ailleurs ceux vers lesquels vous vous êtes tournée pour demander de l’aide semblent convenir que votre fils est et reste le principal acteur de la situation.

Nous pensons qu’il serait peut-être aidant que vous marquiez une pause le temps de vous ressourcer et de (re)prendre du recul.  Vous pouvez  obtenir un soutien individuel en CSAPA (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Vous trouverez une adresse d'un CSAPA situé dans votre département et nous vous conseillons de les contacter. Il existe également des  espaces de parole où vous pourriez échanger et partager avec d’autres personnes, d’autres parents ayant eu ou rencontré la même problématique que la vôtre. Vous pouvez vous tourner vers les groupes néphalistes de votre département ( Croix d’or, Alcool Assistance) qui consacrent un volet entourage dans leurs groupes de parole et d’entraide. Nous vous mettons ce lien pour les contacter : http://www.net1901.org/contact.html

Sachez que vous pouvez également joindre nos conseillers au 0980 980 930 (Ligne d’Alcool Info Service, coût d’une communication locale depuis un poste fixe, tous les jours entre 8h et 2h du matin) pour être ponctuellement écoutée, soutenue et, au besoin, réorientée.

 Bon courage et cordialement.