Bonjour, J'aimerais quelques conseils, cela concerne mon père, ça ne va pas être évident de décrire en quelques lignes la situation, mais nous vivons une situation difficile et commençons à comprendre que nous avons besoin d'aide... Mon père est une personne fragile, à tendance dépressive, depuis toujours, il avait il y a longtemps une forte addiction à l'alcool, très jeune il a consommé beaucoup de drogues, dont de l'héroïne. Aujourd'hui il ne boit plus une goutte d'alcool, mais il s'est rabattu sur les médicaments, et ce depuis au moins 5 ans. Au départ, il consommait beaucoup de paracétamol codéïné, puis nous avons découvert qu'il est sous traitement de subutex 16mg, depuis quelques années aussi, il consulte quelqu'un dans un CSAPA, et a aussi des médicaments type Xanax et somnifères avec son médecin traitant... Il consulte également, assez régulièrement le psychiatre de mon grand frère, schizophrène, ce dernier ne voulant pas s'y rendre, mon père y va à sa place et aurait avec lui une autre ordonnance de médicaments... Il nous semble aussi qu'il prenne dans la réserve des médicaments de mon grand frère (nous n'en sommes pas sûres)... Et il consommerait aussi peut-être d'autres drogues, avec des connaissances à lui qui en consomment.... Et dès qu'il reçoit un de ces médicaments (ma mère peut voir les dates de remboursement de ses frais médicaux), il consomme un traitement d'un mois en quelques jours, il prend le subutex par voie nasale.... Et se retrouve dans des états graves, il chute, s'endort constamment, et est complètement désorienté, parfois à peu de choses de perdre conscience... Il a déjà eu un accident de voiture car il était sous effet de ses médicaments... a été hospitalisé après avoir avaler une boite de somnifères... Et nous en arrivons à un point que je trouve critique, toute la famille en souffre. Je ne vis plus vraiment chez eux mais j'y suis souvent, c'est un poids énorme pour ma mère, et mon grand frère, schizophrène, semble beaucoup plus délirant et angoissé lorsque mon père est dans ces états, moi même, je souffre de cette situation, j'ai des conduites alimentaires compliquées, et je me sens parfois très déprimée, il en va de même pour ma mère... notre maison ressemble à un accueil d'hopital psy parfois, et je crains qu'un drame ne se produise dans les temps à venir.... Nous avons déjà rencontré l'infirmière psy du CSAPA auquel il se rend, nous lui avions expliqué les faits, mais je pense qu'à ce moment là nous avions tendance à minimiser les faits... Avec un peu de distance aujourd'hui il me semble que c'est grave... Cette infirmière nous avais déconseillée de ne pas trop secoué mon père, il lui paraissait qu'il était en dépression suicidaire, elle était restée à notre écoute mais cet entretien était resté sans suite... J'envisage de retourner dans ce CSAPA avec ma mère pour rencontrer un médecin addicto, peut être un psychologue, et peut être aussi me rendre au centre d'addictologie qui prend en charge les familles aussi... Je commence par cette prise de contact car j'ai besoin d'aide pour me lancer, et de conseils avisés. Je vous remercie d'avance de temps que vous prendrez à me lire et me répondre, Bien cordialement, M.

Mise en ligne le 15/09/2016

Bonjour,

La situation que vous décrivez est préoccupante et nous comprenons vos craintes quant à l’évolution de celle-ci ainsi que votre désarroi. Vous évoquez les consommations multiples de votre père, installées de longue date ainsi que la question d’une dépression suicidaire qui nous laissent penser à un profond et ancien mal-être qui dépasse le cadre des addictions pour lesquelles il bénéficie de plusieurs prises en charge et face auquel vous ne pouvez probablement pas faire plus que ce que vous avez pu faire jusque-là.

Par conséquent, il nous semble important d’insister sur la nécessité de vous préserver et de prendre du recul sur la situation. Pour cela nous ne pouvons que vous encourager dans votre décision de reprendre un suivi au CSAPA avec un professionnel de santé spécialisé auprès duquel vous trouverez du soutien ainsi que les éléments nécessaires pour mener une réflexion "détachée". Ceci pourra vous permettre de vous ressourcer car nous savons l’énergie que demande ce genre de situation.

Si vous souhaitez évoquer cette situation sous forme d’échanges, vous pouvez également nous contacter par téléphone au 0 800 23 13 13 de 8h à 2h ou par chat de 14h à 2h (contacts anonymes et gratuits).

Bien cordialement