Bonjour, Je suis tombée follement amoureuse d'un grand mec fragile aux allures de Bashung pour lequel j'ai quitté mon mari (de presque 30 ans). Très vite, j'ai réalisé qu'il consommait de l'alcool tous les jours et aussi du cannabis (cultivé illégalement depuis des années) qu'il roulait avec du tabac 15 à 20 fois par jour. N'ayant moi-même jamais consommé, je trouvais que ces pratiques me renvoyaient une mauvaise image de moi en tant que compagne éprise et attentionnée. Il m'a promis de faire des efforts, mais il piquait régulièrement de violentes crises de parano ou de jalousie que j'ai toujours pardonnées. Un jour, j'ai trouvé dans ses affaires 12 boîtes de Subutex avec ordonnance sécurisée et je me suis rendu compte qu'il m'avait menti de nombreuses fois au sujet de ses retards ou absences ... J'ai aussi remarqué chez lui des manifestations de type psychotique : manque d'ancrage dans la réalité, personnalité dissociée, rapport au temps distancié, qui m'ont amenée à prendre de la distance pour réfléchir à tout ce qu'il m'avait fait subir comme injures, relations sexuelles non consenties, ruptures à répétition. Aujourd'hui il m'affirme être passé de 6 à 4 mg de bubu, mais refuse toute aide d'un addictologue ou d'un psy et il est convaincu d'avoir tout arrêté dans 2 mois. Parallèlement, il me rend responsable de ses crises, me dit que je n'ai eu que de la haine pour lui depuis le premier jour et qu'il pense tous les jours à la mort à cause de moi. Je lui ai donné tout ce que je pouvais comme patience, tendresse, amour, et pour l'heure je n'y arrive plus, je ne suis pas Mère Térésa ! j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou afin de me protéger de cette relation destructrice qui risque de m'entraîner dans les abîmes de la folie. Y a-t-il encore quelque espoir de "rédemption" ou dois-je refermer le livre de cette histoire ? Merci de votre écoute (ou plutôt lecture) attentive et de votre réponse. Faby

Mise en ligne le 02/04/2013

Bonjour,

Nous comprenons votre désarroi et aussi votre espoir mais vous nous posez une question à laquelle nous ne saurions répondre à votre place. Il nous semble d'ailleurs repérer dans vos formulations des éléments de réponse puisque vous dites lui avoir donné tout ce que vous pouviez et ne plus y arriver.

Il semble important que vous vous écoutiez et que vous vous respectiez, l'idée de vous protéger d'une relation qui pourrait vous nuire est évidemment primordiale. Aider quelqu'un qui souffre ce n'est pas partir à la dérive avec lui et vous semblez très lucide sur vos propres limites et ce vers quoi vous pourriez vous risquer en les dépassant toujours un peu plus.

Il ne nous est pas possible non plus de prévoir comment les choses vont tourner pour cet homme. Quand il vous dit "être convaincu d'avoir tout arrêté dans deux mois", il est très probablement sincère mais peut-être n'a-t-il pas totalement conscience de ce qu'implique l'arrêt de l'ensemble de ses consommations. On consomme rarement sans raison et il est fort probable que tous ces produits remplissent une fonction importante pour votre ami.

Même si cela reste possible, nous comprenons que vous puissiez douter de l'issue d'un tel sevrage sans la mise en place d'un minimum d'accompagnement médical et/ou psychologique. Vous nous faites part d'observations quant à vos craintes concernant une fragilité psychique, un diagnostique ne pourrait être établi que par un professionnel rencontrant votre ami, mais si cela se confirmait, l'arrêt des produits pourrait s'avérer d'autant plus difficile sans prise en charge.

Notre service dispose également d'une ligne d'écoute et si vous souhaitez discuter plus avant de vos difficultés, de vos doutes, de vos craintes, n'hésitez pas à nous joindre au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, 7/7, de 8h à 2h).

Cordialement.