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Relations sexuelles avec quelqu'un qui sniffe de la cocaïne : quels risques ?

Par Nayabe

Bonjour, Si je devais résumer mes interrogations en une question, ce serait : qu'est-ce que je risque en tant que partenaire sexuelle de quelqu'un qui prend de la drogue, en particulier de la cocaïne (sniffée) ? Pour vous détailler un peu le contexte : Je fais des rencontres via un site libertin, en veillant toujours à sélectionner les personnes que je rencontre, chez qui je sens un réel respect, une bonne communication, une forte attention au consentement, et évidemment un bon feeling entre nous. Il y a quelques jours, j'ai rencontré un jeune homme de mon âge : comme je le fais toujours je lui ai donné rdv dans un lieu neutre et public pour discuter dans un premier temps. Il m'a ensuite proposé de boire un verre chez lui, ce que j'ai accepté volontiers. Arrivé chez lui, on a continué de discuter, il s'est servi un petit verre de vin et a commencé à fumer des clopes, puis un peu après du cannabis. Il était très doux et attentif, il en était même mignon à me demander s'il pouvait m'embrasser avant de tenter un geste. Ça m'a beaucoup plu qu'il soit très câlin, on en est venus à avoir un rapport sexuel, évidemment protégé (il n'y avait pas de quiproquo là-dessus). Et ensuite... À un moment il m'a demandé si j'avais quelque chose contre les "drogués". Puis il ajoute "genre si je prends de la cocaïne...". Je ne m'attendais pas à ça du tout, j'ai cru à une blague sur le coup. Mais non. Donc on en a un peu discuté (pas énormément non-plus), à partir de là je me suis dit que je devais rester très attentive car même si je le sentais très gentil, j'avais peur de ce que ça risquait de changer dans ses comportements... Donc je suis restée, mais je me suis dit : au moindre souci ou geste déplacé de sa part je me barre direct. Pour la première fois de ma vie j'ai vu quelqu'un sniffer de la cocaïne, ça m'a un peu perturbée (personnellement je ne fume pas, ne bois pas...). À mes questions avant qu'il en prenne, il m'a dit que ça n'allait pas le transformer, que non ça ne l'avait jamais rendu violent ni provoqué des embrouilles avec ses amis. Il m'a dit que généralement ça le rendait plus bavard, qu'il parlait un peu plus (il ne m'avait pourtant à aucun moment paru ultra inhibé, il papotait bien depuis le début). Pour ce que j'en ai observé, il a pourtant été beaucoup moins bavard après. Ces derniers jours j'ai lu quelques infos sur la cocaïne, comme quoi c'est plutôt un stimulant, énergisant, mais moi j'ai eu l'impression que ça faisait l'inverse sur lui. En effet nous avons eu ensuite de longs moments câlins mais il n'était pas trop en forme pour "repartir" sexuellement même si on en avait un peu envie tous les deux. Il a fumé d'autres joints dans la soirée, et il a sniffé de la cocaïne une seconde fois (mais pas rebu d'alcool a priori). Mais il est resté très doux, attentionné, à gestes lents. Quand je lui ai dit que j'allais partir (je bossais tôt le lendemain et j'avais de la route), il m'a dit "oh, j'aimerais bien que tu restes encore un peu... mais je comprends", et il m'a raccompagnée tranquillement. Donc voilà, j'ai beaucoup apprécié cet homme et ça me plairait beaucoup de le revoir, mais d'un autre côté... je ne connais pas bien les drogues, leurs effets, et j'ai très peur de ce que je peux risquer en ayant des rapports sexuels avec quelqu'un qui prend de la cocaïne en même temps (avec d'autres : tabac, cannabis, voire peut-être alcool). J'ai lu que la cocaïne pouvait susciter des délires paranoïdes, ou encore rendre négligent sur la protection lors de rapports sexuels. J'ai peur de le voir devenir violent ou qu'il ait des gestes déplacés envers moi, et surtout que cela mette en péril mon consentement. Ce n'est pas ce que j'ai observé de ma soirée passé avec lui, factuellement ça s'est très bien passé... mais c'est quelque chose qui m'inquiète, je ne le connais pas vraiment, et encore moins ce que ces drogues peuvent faire ou non. Je me dis aussi que si je le revoyais, il vaudrait peut-être mieux que là encore je ne reste pas dormir la nuit chez lui, pour éviter de vivre comment il pourrait être dans son moment de "redescente"/ craving. Ou bien que j'essaie de négocier, de demander à ne le revoir qu'à condition qu'il ne prenne pas de cocaïne la soirée où on se reverrait, mais j'ai peur que ça le blesse ou qu'il le prenne mal. Dans tous les cas, je me dis que c'est pas en le stigmatisant parce qu'il prend de la drogue que ça va l'aider, je ne compte pas le juger ni lui "faire la morale"... je suis juste triste de voir ça, des conséquences que ça peut avoir sur sa santé, mais surtout en priorité je m'inquiète de ce que moi je risque en continuant de le fréquenter. Voilà, désolée pour mon long récit mais je préférais détailler un peu le contexte pour peut-être avoir des conseils les plus précis possibles. Merci d'avance, bonne journée à vous

Mise en ligne le 24/06/2024

Bonjour,

Nous comprenons vos interrogations concernant les consommations de cocaïne de votre partenaire. Nous soutenons votre approche bienveillante à son égard, tout en restant vigilante à votre sentiment de sûreté.

A ce jour, il n'existe pas de risque physiologique à avoir des rapports sexuels protégés avec une personne consommatrice de cocaïne.

Toutefois, en fonction de la quantité consommée et de la fréquence, il existe un risque de transmission d'infimes particules de cocaïne en raison des contacts prolongés et des échanges de fluides (sueur, salive, sperme sur la peau ou les muqueuses), ce qui peut entraîner une positivité à la cocaïne pour vous (sans pour autant ressentir d'effets). Il s'agit-là d'événements rares, mais possibles.

La phase de déscente qui suit une prise peut générer un syndrome dépressif, mais ce n'est que temporaire, le temps que l'organisme récupère. Cette phase peut être très difficile à traverser, et est liée à un déséquilibre dans la chimie du cerveau (la cocaïne vient épuiser le stock de dopamine, il est donc nécessaire d'attendre un peu que le corps en reconstitue).

Il est vrai qu'une consommation chronique et intense de cocaïne peut entraîner des troubles de l'humeur, voire psychiatriques. Cependant, ce genre de comportements se perçoit par des signes ou des symptômes (paranoïa, persécution, idées délirantes, changements d'humeur soudains...). Cela ne semble pas être le cas de votre ami.

Comme vous l'avez très bien évoqué au cours de votre message, le fait de consommer des drogues ne disqualifie pas une personne. Il est possible d'avoir des conduites addictives tout en étant une personne pleine de qualités.

Néanmoins, vous avez tout à fait raison de vous questionner par rapport à cette toute nouvelle relation. La cocaïne est une substance de plus en plus répandue, de plus en plus accessible, mais qui reste 'vicieuse'. Elle peut donner l'impression d'avoir davantage confiance en soi, et de lutter contre la fatigue ou le stress, mais elle reste imprévisible (parfois, on ressent peu ou pas d'effet, ou alors des effets indésirables). Sa consommation régulière peut entraîner des risques de développer une dépendance, ou des problèmes de santé (surtout au niveau cardio-vasculaire).

Vous avez aussi  tout à fait raison de ne pas stigmatiser votre ami, sans pour autant banaliser sa consommation. D'autant plus qu'il semble consommer également du cannabis et de l'alcool. Il peut être intéressant de comprendre les raisons de ces consommations: pour se détendre, se booster, vaincre sa timidité..? Il y a tout autant de raisons de consommer que de personnes consommatrices. C'est la raison pour laquelle chercher à comprendre le besoin qui se cache derrière ces consommations, pourrait vous aider à mieux cerner votre partenaire. Cela vous permettrait également de savoir où sont vos limites, ce que vous êtes prête à accepter, et ce à quoi vous ne souhaitez pas être confrontée.

Nous ne pouvons évidemment pas vous dire quoi faire: poursuivre cette relation ou y mettre un terme. Nous tenons à vous encourager dans le fait de privilégier votre bien-être et votre sécurité physique et émotionnelle. Cela n'est pas incompatible avec le fait de fréquenter ce partenaire, ou de donner une chance à cette relation. Cela demande juste d'être vigilante à ce que vous ressentez, et de pouvoir communiquer avec lui en cas de besoin.

En ce sens, il est légitime de discuter de la faisabilité de passer des moments à deux sans consommer, par exemple. Votre posture à la fois non-jugeante et délicate est un outil fondamental pour des échanges conciliants. Nous espérons que vous pourrez vous sentir assez en confiance pour ouvrir le dialogue avec lui sur ce sujet.

Nous restons disponible pour poursuivre la réfléxion si nécessaire. Notre ligne d'écoute est ouverte tous les jours sans exception, entre 8h et 2h par téléphone (au 0 800 23 13 13, appel anonyme et gratuit).

Bien cordialement.

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