Bonjour, J'ai 17 ans et je sors depuis peu avec un garçon qui va bientôt avoir 18 ans. Il m'a dit qu'il a commencé à se droguer il y a environ un an, à plus forte dose depuis environ six mois. De ce que je sais, il prend de l'ecstasy, de l'héroïne, des champignons hallucinogènes et du LSD au moins une fois tous les quinze jours mais à forte dose (il sort avec des potes et dépense environ 30 euros à chaque fois... je m'y connais pas je sais pas du tout à quelles quantités ça correspond). Sans parler du cannabis qu'il fume plusieurs fois par semaine. Il dit qu'il n'est pas dépendant et qu'il se drogue parce qu'il aime ça. Mais personnellement ça m'inquiète, surtout que depuis qu'on se connaît (deux mois seulement), sa santé s'est nettement dégradée. Il tousse, il tremble parfois, il a souvent la voix cassée et parfois des trous de mémoire et des troubles de la concentration. Mais surtout, il me raconte que quand il est défoncé, il a parfois des trous de mémoire de plusieurs heures... L'autre jour il s'est retrouvé à l'hôpital avec le visage en sang, et il a aucune idée de comment il s'est fait ça. Hier, quand on était ensemble, tout à coup il m'a dit qu'il se sentait très énervé mais sans raison. Apparemment ça lui arrive parfois, depuis peu, le plus souvent quand il est en redescente. Il est énervé, mais contre rien en particulier... Bref, tout ça pour dire que son état de santé m'inquiète beaucoup. Sur le plan social aussi c'est compliqué, parce qu'il me parle tout le temps de drogue comme s'il ne vivait que pour ça (d'ailleurs ses plans pour l'avenir se résument à ça), il claque tout son argent là-dedans, et quand on se voit ça arrive qu'il soit en redescente et donc incapable de tenir une vraie discussion. Étant donné qu'on n'est pas ensemble depuis longtemps, je sais que je ne suis pas en position de lui dire quoi que ce soit (en tout cas rien de très efficace). D'un côté je me dis que j'en fais trop, que je ne sors quand même pas avec lui pour le faire arrêter la drogue. Mais d'un autre côté je ne peux juste pas le laisser se détruire la santé comme ça, et je veux pouvoir profiter de sa vraie personnalité, pas du drogué perdu que je récupère à la petite cuillère une fois sur deux. Du coup je m'adresse à vous pour des conseils, des idées... Que devrais-je faire, ou ne pas faire, pour l'encourager à arrêter ? Sachant qu'il n'en a pas envie pour l'instant ? J'ai déjà survolé les rubriques de ce site et j'en ai un peu parlé à mes amies, mais j'aimerais entendre l'avis de personnes professionnelles et/ou totalement externes à ma situation. Un grand merci par avance !

Mise en ligne le 21/04/2016

Bonjour,

Nous comprenons que la situation dans laquelle vous vous trouvez soit difficile.

Pour répondre à votre question sur ce que vous pouvez faire pour l’encourager à arrêter, vous avez un élément de réponse très important, à savoir qu’il n’en a pas envie pour l’instant. Par conséquent, vous pourrez le soutenir dans une démarche d’arrêt lorsqu’il sera prêt mais vous ne pourrez pas vraiment l’aider en ce sens tant qu’il sera dans cet état d’esprit. En ce qui concerne ce que vous ne "devriez pas faire", c’est peut-être focaliser sur ses consommations mais plutôt essayer de vous attacher aux côtés positifs de la relation, même si cela vous semble difficile au vu de ce que vous dites des discussions qui tournent autour du produit essentiellement.

Concernant votre position, bien que vous ne soyez pas ensemble depuis longtemps, vous êtes tout à fait en droit de lui dire ce que vous ressentez, vos inquiétudes, votre souhait de vivre autre chose, de profiter de sa "vraie" personnalité, celle qui vous a attirée vers lui.

S’il évoquait à un moment donné être conscient que sa consommation augmente et qu’il souhaite y réfléchir, il est important de savoir qu’il existe des Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) dans lesquelles se tiennent des Consultations Jeunes Consommateurs (CJC), ces consultations sont anonymes et gratuites. Les équipes sont constituées de professionnels de santé (médecins addictologue, psychologues et travailleurs sociaux). Il existe des CSAPA dans tous les départements et les coordonnées peuvent se retrouver sur le site "Drogue Info Service" à la rubrique "Adresses utiles". 

Si vous souhaitez en parler de vive voix, vous pouvez également nous contacter au 0 800 23 13 13 de 8h à 2h (appel anonyme et gratuit) ou par chat de 14h à 2h.

Bien cordialement