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Mon conjoint a un problème d'addiction

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Bonjour, Je viens vers vous car je ne sais plus a qui parler. Cela fait 2ans que je suis avec mon copain, marocain/algerien donc il ne boit pas ou tres occasionellement. Il a commence a fumer a cause d'un mauvais entourage qui l'a entraine qui maintenant n'est plus present pour les soucis mais l'était uniquement pour "rigoler" de ce qui est devenu un problème. puis de son boulot qui était tres stressant. C'était au depart pour "l'aider a s'endormir",il m'a dit qu'il ne tomberait jamais dans cette dependance mais moi je savais déjà que c'était trop tard.Il a admis recemment mais l'a nie pendant longtemps. C'est déjà une etape.. Ayant bien connu cette dependance au canabis auparavant dans mon entourage,je connais parfaitement le chemin d'un fumeur du debut a la fin de la dependance (perte de son travail, relation gachee, disputes avec l'entourage etc)ainsi que ses effets et consequences (pour un gros fumeur dont la journee est regie par cela, je ne parles pas des fumeurs occasionnels). Je lui ai dit il y a quelques mois comment ca allait evoluer et ca se passe exactement comme je l'avais dit, la consommation augmente, lorsqu'il est en manque il ne pense plus qu'a ca et peut etre tres agressif. Il ne peut plus s'en passer, c'est quotidien, ca gache nos soirees, nos repas, tout en fait. La sensation de faim lui a également fait prendre pas mal de poids. Plein de repercussions donc. Mensonges, perte de memoire, flemme de sortir,de faire du sport etc. Les disputes et les cris n'arrangent rien,mais que faire d'autre lorsque l'on perd patience? On en vient a la violence,verbale et physique. On s'aime beaucoup on a des projets,mais qui me semblent de plus en plus irrealisables dans ce contexte. Je m'inquiete beaucoup pour l'avenir mais je veux tout faire pour que ca marche et pour l'aider. J'ai passe des années a chercher le pourquoi du comment de cette merde qui gache nos vies a nous l'entourage proche et j'en suis arrivee a la conclusion qu'il y a toujours une raison,une excuse de se droguer donc rien a faire pour empecher ca. Moralement ca me fatigue et m'angoisse beaucoup. Fumer, conduire en fumant, devenir dependant, ca fait rire presque tout le monde, ses amis en tout ca, il ne voit plus le danger. Et moi je ne vois plus d'issue. Merci pour votre reponse

Mise en ligne le 02/02/2014

Bonjour,

Si votre ami a commencé à consommer et est devenu dépendant c’est sans doute parce qu’il avait des prédispositions à le faire. Par exemple, par un manque de conscience de l’aspect destructeur de la dépendance, un rapport à la prise de risque, un besoin de fuir le quotidien en recherchant des états seconds à l’aide de produits psycho-actifs. Ses fréquentations ont sans doute favorisé ses consommations, mais elles n’expliquent pas, en tous cas pas à elles seules, qu’il en soit arrivé à ce degré de dépendance. Inversement, il se peut que sa prédisposition à être dépendant et à consommer du cannabis l’ont amené à fréquenter des personnes qui en consommaient régulièrement.

C’est peut-être en envisageant ce rapport à la consommation et aux fréquentations que vous pourrez voir la situation sous un autre angle et que vous pourrez commencer à trouver des solutions à la problématique que vous exposez.

Vous évoquez en effet votre problème de couple, mais aussi plus largement le fait que cette question de la dépendance et de sa banalisation soient présentes dans votre entourage depuis longtemps. Vous semblez malgré tout maintenir un esprit critique et une remise en question de ces conduites. Peut-être à votre tour, pourriez-vous vous demander pourquoi vous êtes entourée de personnes qui ne partagent pas votre point de vue et qui ont une fragilité qui les amène à la dépendance. Si ces dépendances et conduites à risque sont vécues comme une fatalité ou banalisées dans certains milieux, sachez que cette vision n’est pas partagée par tout le monde. Peut-être que jusqu’à présent, vous n’avez pas trouvé l’entourage de personnes qui vous conviendraient.

Votre message laisse apparaître votre souffrance, votre angoisse, et un certain désarroi. Sachez que vous avez la possibilité d’être aidée. En effet, les CSAPA centres d’addictologie, accueillent anonymement et gratuitement les proches de personnes dépendantes et proposent un soutien concernant cette question. Nous vous proposons ci-dessous deux adresses qui pourraient vous intéresser. Elles proposent toutes deux, un groupe d’entraide et de parole de personnes de l’entourage d’une personne consommant des drogues. Le CSAPA Monceau propose en plus, un soutien individuel ou en couple (si votre conjoint est intéressé par la démarche). Vous avez encore la possibilité de demander une thérapie auprès d’un CMP (Centre Médico-Psychologique) qui propose également ce service anonymement et gratuitement.

Votre conjoint s’il le souhaite, pourra également trouver une aide, un soutien médical et psychologique dans un CSAPA.

Enfin, sachez que quelques soient les difficultés et les souffrances de votre conjoint, elles ne doivent pas justifier que vous subissiez une maltraitance de sa part, psychologiquement (menace, dévalorisation, manipulation, pression etc) ou physiquement (violences physiques). Il vous est possible de faire intervenir la police en cas d’urgence et sinon de faire constater les violences et de déposer une main courante ou une plainte. Nous vous indiquons les coordonnées de la ligne « violence conjugale » qui pourra vous écouter et vous conseiller à ce sujet. Leur service est également anonyme et gratuit depuis un poste fixe; ces professionnels sont joignables de 8h à 22h du lundi au samedi au numéro 3919.

Bien cordialement. 

Pour obtenir plus d'informations, n'hésitez pas à prendre contact avec les structures suivantes :


CSAPA SOS 75 Site : Monceau

7 rue Albert Samain
75017 PARIS

Tél : 01 53 20 11 50
Site web : www.groupe-sos.org/structure/csapa-monceau/
Secrétariat : Du lundi au vendredi de 9h30 à 12H00 et de 13h00 à 17h15
Accueil du public : Du lundi au vendredi de 9h30 à 12H00 et de 13h00 à 20h00 (sauf les 1ers et 3emes jeudi du mois, le matin). Ne pas hésiter à renouveler l’appel en cas de non réponse.
Consultat° jeunes consommateurs : Sur rendez-vous pour les jeunes à partir de 11 ans jusqu'à 25 ans avec ou sans entourage.

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