J'ai eu un grave Avp en janvier 2017. Vélo sous 19 tonnes. J'ai une atteinte traumato de la jambe. Port de canne main droite. Mise sous tramadol lp 300mg/jour. Il y a deux semaines découverte bursite épaule droite. Douleurs intolérables. Prise d'ains impossible au vu du Covid. Donc arrêt total de mon (hallucinant..."mon". déjà tt est dit) tramadol. En remplacement morphine 15, 10 ou 5 mg en lp selon . Plus 5mg en direct pour la douleur. Et là c'est l'enfer. Effets du sevrage en place : Sueurs Palpitation Chair d ???? Nausées Pas faim Éternuements Nez et yeux qui coulent Tétanie Déprime .... Les médecins me suivent à distance. Ils m'ont assuré que la'morphine pallierait l'état du manque. On dirait que non. Ce qui m'inquiète c'est la durée de ces troubles handicapants qui me bloquent au lit. Qui me font lire dans les yeux de mon mari du dégoût et de la culpabilité. Qui laissent des idée noires prendre place. Une idée au vue des divers cas que vous rencontrez ? Ensuite une fois le tramadol expulsé, faudra t'il envisagé la même chose pour la morphine ? Merci pour votre retour, votre aide.

Mise en ligne le 30/04/2020

Bonjour,

Nous comprenons que la situation soit difficile à vivre pour vous, notamment avec l'accumulation des événements dont vous nous faites part.

Un dosage approprié de morphine, en remplacement du tramadol devrait effectivement pallier les effets du sevrage car ce sont tous les deux des médicaments opioïdes. Tous les médicaments de cette famille agissent en se liant aux récepteurs opioïdes de l'organisme, présents dans les zones du cerveau qui contrôlent la douleur et les émotions.

Les symptômes que vous nous décrivez sont en effet des signes de sevrage, peut-être que l'apport en morphine est plus bas que ce que vous aviez avec le tramadol, ce qui peut entraîner un manque de votre organisme. Nous vous suggérons d'en discuter avec les médecins qui vous suivent si les symptômes tentaient à perdurer dans le temps. Il est indispensable d'en parler avec eux avant tout changement car des doses trop élevées d'opioïdes peuvent provoquer une détresse respiratoire et entraîner la mort.

En moyenne, le syndrome de sevrage dure une semaine. Il débute en général 24 heures après l'arrêt de la consommation et atteint un pic entre 48 et 72 heures. Vous trouverez de plus amples informations dans la rubrique « dépendance » de la fiche informative sur les opioïdes, dont nous vous joignons un lien en fin de réponse.

Il est bien souvent conseiller de diminuer progressivement les doses afin de ne pas subir les effets indésirables du sevrage. Cependant nous comprenons bien qu'il était important de l'arrêter rapidement en raison des interactions entre inflammatoire non stéroïdien et COVID-19.

Le sevrage morphinique est similaire au sevrage du tramadol, cependant il vous sera possible, en accord avec les professionnels qui vous accompagnent de diminuer les doses de façon progressive afin de réduire l'intensité des symptômes et de les rendre beaucoup plus supportables.

Vous vivez une situation douloureuse physiquement et psychologiquement, vous nous dites avoir des idées noires. Il est important que vous ne restiez pas seule avec cela. Vous avez eu raison de venir nous en parler. Il existe par ailleurs des structures spécialisées en addictologie, ce sont les CSAPA (Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie) dans lesquelles il est possible d'être soutenu par des psychologues notamment. Ce sont des lieux d'accueil et d'écoute pour les personnes en difficulté avec des consommations. Les consultations y sont gratuites et confidentielles. De plus durant cette période de confinement, certaines structures proposent des consultations par téléphone. Nous vous mettons des adresses près de chez vous ci-dessous. N'hésitez pas à les contacter.

Enfin, dans l'attente d'un rendez-vous et pour bénéficier d'une écoute et d'un soutien ponctuel, vous pouvez également nous joindre si vous souhaitez échanger davantage avec un de nos écoutants. Nous sommes disponibles tous les jours de 8h à 2h du matin par téléphone au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit) et par Chat de 14h à minuit.

Avec tout notre soutien,

Bien à vous.