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Vos questions / nos réponsesBonjour, Je vous écris car cela fait 3 ans que je suis avec un addict à la cocaine. Quand nous nous sommes mis ensemble j'avais espoir qu'il s'arrête, mais cela s'est empiré particulièrement l'année dernière. Nous nous aimions beaucoup, c'est ce qui a sauvé mon couple. Mais les mensonges n'ont causé que des disputes. C'est quelqu'un d'intelligent, généreux et très charismatique. Il se détruit avec la C et efface toutes ces qualités. Il a malheureusement choisi la cocaine à moi, s'éloignant et s'enfermant dans une bulle dans laquelle personne peut rentrer. Il a monté son entreprise qui marche très très bien, mais heureusement ses associés sont là pour faire tourner également la boîte. Je l'ai fait voir plusieurs addictologue, mais il ne les apprécié jamais (il me mentait en prenant de fausses photos de salle d'attente me faisant croire qu''il continuait à consulter). Finalement j'ai appris qu'il n'y allait plus. Il n'a pas envi d'arrêter, c'est bien ça le problème. Il n'y arrive pas, mais je pense qu'avant tout il n'a pas envi. Il se conforte avec cette substance, se sent bien et s'en sert comme béquille. Je pense qu'au fond cela vient d'un trouble psychologique peut-être lié à l'enfance...Il est issu d'une famille aisée qui ferme les yeux (j'ai prévenu sa mère qui est dans le déni et qui ne veut rien entendre). Quant à ses amis les plus proches, ils en prennent tous, mais moins ! Ils sont tous prévenus mais ne font rien. J'ai tout essayé, même à lui faire des tests, qu'il plongeait dans les toilettes pour les rendre négatifs. Il m'aimait et donc ne voulait pas se séparer. Mais moi c'était trop difficile. J'ai accumulé une fatigue et un désespoir immense. Je suis partie au mois de mars, puis suis revenue vivre à l'étage du dessus (nous avions un studio au dessus de chez nous). Il a encore plus plongé dans la drogue en prenant tous les soirs, seul devant la tv. Les quantités ont augmenté. Il s'est fait arrêté par la police et a été positif à un test salivaire, il avait trois grammes sur lui (prévus pour une semaine de déplacement). Il n'a plus de permis pendant 6 mois. A ce moment là il m'a envoyé "je t'aime, je veux être avec toi, j'arrête cette merde, ça m'a pourri la vie". Finalement la semaine d'après il a repris. J'ai demandé ma mutation dans une autre ville car me séparer de lui en étant dans la même ville est trop difficile. Il est dans le déni, ne pense pas que je vais partir, mais j'ai commencé mes recherches d'appartement. Je suis redescendue, nous revivons quasiment ensemble, mais quand il reçoit ses copains, je dois remonter. Cela me fait tellement de peine. A côté il me dit qu'il m'aime et qu'il a besoin de ses moments à lui. Bref, si je pars, je l'abandonne et je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose de grave. Il est évidemment fermé à toutes discussions et semble ne pas avoir le même cerveau qu'avant. De toute évidence, il n'est plus l'homme que j'ai connu. Mais c'est quelqu'un de bien.. Avez-vous connu ce type d'histoire? Qu'en pensez-vous ? Merci pour vos messages
Mise en ligne le 26/10/2023
Bonjour,
A la lecture de votre message, nous nous interrogeons sur le fait que vous souhaitiez le partager avec d’autres personnes qui auraient peut-être connu une situation similaire à la vôtre, aussi nous vous joignons le lien ci-dessous de nos espaces « Forum de discussions » et « Témoignages » de notre site.
Nous comprenons bien votre inquiétude et votre désarroi et c’est en tant que professionnels que nous vous répondons.
Afin de vous aider à comprendre ce que peut ressentir un consommateur de cocaïne et qui peut rendre l’arrêt difficile, il est utile de connaître les effets produits par la cocaïne.
Les effets positifs à la prise de cocaïne sont intenses et de courte durée, ils se caractérisent par une amélioration ponctuelle et artificielle de toutes les fonctions cognitives au moment de la consommation. Cependant, ces effets disparaissent rapidement pour laisser place à une phase de descente prononcée et désagréable qui se traduit par une sensation de fatigue, d’abattement ; l’état dépressif succède à la stimulation, l’anxiété et l’irritabilité succèdent à la confiance en soi et à l’euphorie. Ces phases de descente sont souvent très éprouvantes pour le consommateur ce qui le conduit fréquemment à renouveler les prises pour s’apaiser. Cela permet d'envisager qu’au-delà de l’envie, il peut y avoir une réelle difficulté à se libérer du produit.
Nous vous joignons ci-dessous la fiche « cocaïne » extraite de notre « dico des drogues ». Aux rubriques « effets recherchés » vous trouverez ce que procure la cocaïne, à la rubrique « dépendance », ce que les usagers peuvent ressentir à l’arrêt.
Par ailleurs, nous vous rejoignons sur l’éventualité que cette consommation puisse venir en réponse à un mal-être, des souffrances, un besoin de se sentir mieux ou moins mal. Une dépendance est rarement le fruit du hasard.
Afin d’aider un proche, il est souvent nécessaire de le rassurer sur le fait que vous ne le jugez pas et de lui demander ce que vous pouvez faire pour l’aider à aller mieux. Cela permet d’une part d’avoir une réponse adaptée à ses besoins et ses attentes vis-à-vis de vous, d’autre part, d’écarter ce sentiment « d’abandon ». Vous ne pourrez aider votre compagnon qu’à la hauteur de ce qu’il voudra bien vous laisser comme place sans oublier de prendre en compte vos propres limites. Si nous comprenons bien votre « peur qu’il lui arrive quelque chose », vous ne pouvez vous tenir pour responsable de sa consommation.
Si l’entourage peut aider, encourager, soutenir un proche dans une démarche vers l’arrêt ou une meilleure gestion de sa consommation, il a toutefois ses propres limites. Il reste essentiel que l’usager lui-même trouve du sens à se libérer de sa consommation et qu’il se rapproche d’un professionnel s’il n’y parvient pas seul.
Si vous pensez que cela peut l’aider, vous pouvez également lui faire part de notre numéro sur lequel il trouvera une écoute, un soutien, une aide à la réflexion sur les difficultés qu’il rencontre pour arrêter, des pistes pour y parvenir, …. C’est un numéro anonyme et gratuit accessible tous les jours de 8h à 2h au 0800 23 13 13. Il peut également nous contacter par chat via notre site de 14h à minuit la semaine, de 14h à 20h le samedi et le dimanche.
Bien sûr, si vous souhaitez évoquer la situation sous forme d’échanges et être aidée et soutenue dans cette situation difficile, de la même façon vous avez toute votre place sur notre ligne.
Bien cordialement
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