Bonjour, mon compagnon de 46 ans, avec qui je vis depuis 13 ans, fume du cannabis quotidiennement (environ 5 joints le soir du lundi au vendredi et plus et plus tôt dans la journée les jours où il reste à la maison). Dès qu'il est en manque (régulièrement et quand le joint fumé ne fait plus effet !), il nous fait vivre un enfer avec notre fille de 5 ans. Il devient agressif verbalement envers nous (des paroles très blessantes), et peut l'être envers les personnes de l'extérieur. C'est une personne négative, anti-sociale, dépressive, rien ne l'intéresse à part la préparation et la consommation de ses joints de cannabis (même en vacances !). Je suis fatiguée de vivre cette vie, avec ma fille nous sommes toujours pratiquement seules... Je n'ai plus aucune confiance en moi, il arrive même parfois à retourner notre fille contre moi ! Par 2 ou 3 fois il a été à la limite de la violence physique à mon égard devant ma fille !Psychologiquement, elle est perturbée, elle voit une psy depuis septembre 2011.. Je ne le supporte plus, j'ai déjà pensé à le quitter mais devoir laisser ma fille passer des week ends avec lui en sachant ses réactions en cas de manque et surtout le matin au réveil m'angoisse ! Je lui ai imprimé des documents sur les dégâts du cannabis physiquement et psychologiquement, je ne suis pas sure qu'il les ai lus.. Je lui ai suggéré de consulter mais il ne m'écoute pas.. Je ne sais plus quoi faire !! Cette situation me stresse de plus en plus, me fait souffrir et je pense également qu'elle est une souffrance pour ma fille malgré qu'ils soient très proches tous les deux ! Merci de votre réponse. Cordialement.

Mise en ligne le 04/05/2012

Bonjour,

Nous comprenons que votre situation soit difficile à vivre au quotidien. Vous dites que votre vie de couple s’est détériorée (plus de partage, violence verbale voire physique) et que cela a des répercussions sur votre famille…

Votre compagnon ne veut pas pour l’instant rencontrer des professionnels en addictologie : c’est son choix. Il est peut-être en souffrance psychologique mais il trouve probablement un bénéfice, un apaisement avec le cannabis. L’arrêt ou la diminution de sa consommation ne peut venir que de lui car cela fait parti d’un cheminement personnel, d’une volonté de changement et la mise en place d’outils nouveaux pour y arriver. Sachez cependant que la violence qu’il vous montre n’est pas une conséquence d’un manque de cannabis mais plutôt la mise en lumière d’une colère qu’il ne peut apaiser par le produit.

Votre fille, quant à elle, voit un psychologue qui peut l’aider à mettre des mots ou à interpréter ce qu’elle voit et entend afin de les mettre à distance, c’est une bonne chose.

Mais pourquoi pas vous ? Qu’est-ce qui fait que vous restez seule avec vos difficultés ? A vous lire, vous n’allez pas très bien, « vivre un enfer » est destructeur. Il nous semble utile que vous vous fassiez aider et accompagner : avec un psychologue pour faire le point sur cette situation, où vous en êtes…, avec un juriste ou une assistante sociale si vous pensez à une séparation, avec un thérapeute de couple afin de voir ce qui se joue dans votre couple…

Nous vous conseillons d’en parler avec votre médecin traitant afin qu’il puisse vous orienter vers la ou les structures qui vous conviendront le mieux. Pour autant et pour une première approche, nous vous transmettons les coordonnées d’un centre de soins en addictologie où médecin, psychologue et travailleurs sociaux reçoivent l’entourage des usagers et peuvent vous aider à y voir plus clair. Les rendez-vous sont gratuits, confidentiels et en individuels.

Vous pouvez également nous appeler au 0800.23.13.13 (appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, 7j/7, de 8h à 2h) pour une écoute, un renseignement, une information…

Bien à vous.