bonjour , mon neveu âgé de 17 ans se drogue , il fume des joints (et peut être autre drogue )il est violent avec ses parents sort un couteau et dit qu ils va les tuer ,les frappe quand ils ne veulent pas lui donner d argent. il enchaine bêtise sur bêtise déjà passer devant le juge pour mineur celui ne veut pas le placer . comment faire qu il fasse une cure de pour se désintoxiquer. mon frère est sa femme sont épuisés nerveusement .

Mise en ligne le 19/07/2011

Bonjour,

Avant de vous répondre nous tenons à vous dire qu'une telle situation mériterait qu'on en parle de vive voix. Il y a trop de choses que nous ignorons avec les seuls éléments que vous nous donnez. Nous vous encourageons, ainsi que ses parents, à nous appeler au 0 800 23 13 13 (de 8h à 2h, 7j/7, gratuit depuis un téléphone fixe).

Au risque de vous choquer et en l'absence d'autres informations sur votre neveu, nous pensons difficilement que le problème soit vraiment un problème de drogue. Votre neveu fait preuve d'une telle violence et d'un tel irrespect à l'égard de ses parents que nous pensons beaucoup plus que le dérèglement est familial et se joue dans la relation entre le père, la mère et le fils. Il y a manifestement un effondrement des valeurs familiales. Les parents doivent être aidés à reprendre pied.

Nous pensons pouvoir faire cette hypothèse parce que l'usage de cannabis ne justifie pas à lui seul un tel comportement à cet âge. Certes il peut être un déstabilisateur de l'humeur et favoriser la "perte de contrôle" de soi, mais pas au point de frapper et menacer ainsi ses parents. Même les usagers de drogues plus "dures" n'en viennent pas forcément à de telles extrémités. Non, le problème est vraisemblablement en grande partie ailleurs. Une "cure" ne changerait rien au problème. De plus, il n'en n'existe pas vraiment pour le cannabis (arrêter le cannabis se fait le plus souvent relativement facilement quand les conditions sont réunies) et il faudrait surtout que votre neveu y consente, ce qui nous paraît plutôt compromis en l'état actuel des choses.

Néanmoins, si vous pensez que c'est quand même ce qu'il faut faire, sachez alors que ce sont les Centres de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) qui traitent des problèmes d'addiction. Vous constaterez tout d'abord qu'il vous sera répondu qu'il faut que votre neveu veuille se faire soigner et que sans cela ils ne peuvent rien faire. Cependant ces centres reçoivent la plupart du temps l'entourage, y compris s'ils ne connaissent pas l'usager, et ses parents où vous-même pouvez vous y rendre pour y recevoir une aide. Vous trouverez ces centres en utilisant notre rubrique S'orienter. 

Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut laisser ces parents sans pistes pour trouver une solution.

Il y a quelques jours nous avons reçus une question extrêmement similaire venant de l'Ain. Nous ne savons pas s'il s'agit de la même histoire mais nous vous invitons à consulter la réponse : http://www.drogues-info-service.fr/spip.php?page=reponse&id_question=1374 (titre : "que dois-je faire ? pouvez-vous m'aider ?"). Nous y orientons les parents pour être soutenus et aidés soit par l'Ecole des Parents (www.ecoledesparents.org), soit par une "consultation jeunes consommateurs" dont on peut trouver les adresses en rentrant le département dans le champ de recherche de cette page de notre site : l'aide aux jeunes . Ces consultations sont gratuites. Il existe également dans la plupart des départements des "points accueil écoute parents", des centres de consultation conjugale et familiale, des lieux où des thérapies familiales peuvent être entreprises. De même les centres médico-psychologiques (CMP) et les psychologues en ville peuvent essayer d'aider votre frère et votre belle-soeur. Nous vous invitons, ou ses parents, à rechercher ce qui existe proche de chez vous. Pour ce faire vous pouvez par exemple tout simplement consulter l'annuaire, votre médecin, la mairie, l'hôpital local, etc.

A côté de ces aides aux parents, la violence et apparemment la dangerosité de votre neveu doivent faire aussi envisager l'existence éventuelle d'un trouble psychiatrique chez votre neveu. Dans un épisode de "crise" les parents peuvent appeler par exemple la gendarmerie qui peut demander une hospitalisation d'office en hôpital psychiatrique afin de protéger votre neveu contre lui-même ainsi que ses proches.

De même les parents ou vous-même en tant que membre de la famille pouvez demander une "hospitalisation à la demande d'un tiers" (HDT). Il s'agit d'une demande écrite à adresser dans un premier temps au médecin de famille (contactez-le pour savoir quoi faire dans le détail). Si la HDT est acceptée (il faut deux avis favorables pour cela), alors votre neveu peut être emmené de force en hôpital psychiatrique (pour une durée de temps limitée). Cette mesure d'HDT existe pour la maladie mentale, notamment dans les situations comme celle-ci où une personne met en danger la vie d'autrui.

Quelles autres solutions se présentent à vous ?

En fonction du contexte familial, est-il possible par exemple que vous hébergiez, ou une autre personne de la famille, votre neveu le temps que les parents reprennent leur souffle, réfléchissent et commencent à se faire aider/soutenir par l'une des structures que nous avons évoquées plus haut ? Est-il possible de l'envoyer en vacances quelque part loin de ses parents ? 

Est-il possible aussi que vous consultiez l'ensemble de votre famille et qu'au niveau familial une décision de soutien actif des parents soit décidée ? Gardez-vous d'attribuer la responsabilité de la situation à untel ou untel et cherchez à resserrer la famille autour des parents et à faire en sorte qu'ils soient re-légitimés par tous dans leur rôle parental. Il faut veiller notamment à ce que chacun n'y aille pas de sa petite explication et que la famille ne parle à votre neveu que d'une seule voix tout en s'assurant que plusieurs personnes viennent soutenir les parents.

Enfin y a-t-il des personnes que votre neveu écoute plus volontiers et avec lesquelles il se comporte à peu près normalement ? Il faut peut-être alors utiliser ces personnes comme médiateurs entre lui et ses parents...

Bon courage à tous, nous espérons que vous allez trouver des solutions. Encore une fois n'hésitez pas à appeler notre ligne pour pouvoir en discuter plus précisément. 

Cordialement.