Par chat

Chattez avec
Drogues Info Service

Par téléphone

Drogues Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Témoignages de l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Proche d'un consommateur de cocaïne

Par Profil supprimé

Bonjour
J'ai vécu 21 ans avec le père de mes enfants, qui pendant les dernières années consommer régulièrement de la cocaïne ainsi que de l alcool. Après avoir vécu la violence mentale la violence physique sa parano ses hallucinations, j'ai mis fin à notre relation pour le bien de mes enfants ainsi que du mien.

A 40 ans il vit maintenant chez ses parents après avoir vécu 4 mois avec une autre femme qui consommer de la cocaïne avec lui, il continue à consommer régulièrement de la cocaïne minimise le fait d'avoir mis sa vie en l'air c'est toujours la faute des autres, il se positionne en permanence en victime.

Je suis toujours en contact avec lui car nous avons 3 enfants ensemble donc la dernière qui a 2 ans.

Au début de notre rupture la discussion était quasi impossible il disait que j'étais la source de son problème, maintenant notre relation est un peu plus apaisée.

Du coup sa parano les hallucinations sa violence il l'a transféré sur sa nouvelle compagne.

Il se confie régulièrement à moi mais quand je lui explique que sa consommation a détruit notre relation, il me dit qu il connait ses limites ,ce qui n'est absolument pas le cas.

Ses parents ne savent pas comment l'aider et moi j'ai abandonné car j'ai bien compris qu'on ne peut pas aider quelqu'un qui ne souhaite pas se faire aider.

Nous sommes donc tous observateurs de sa lente destruction.

Comment l'aider, quelle approche devons-nous avoir avec lui ?

Commentaire du modérateur

Bonjour Sand,

Merci pour votre témoignage. Cette rubrique ne permet pas aux autres internautes de vous répondre. Je vous encourage à écrire également votre histoire dans le forum pour l'entourage si vous souhaitez en discuter aussi avec d'autres personnes dans la même situation que vous. L'entraide peut être un levier puissant pour avancer.

Je retiens deux choses de votre récit. Votre ex-conjoint est dans le déni de ses problèmes mais votre séparation permet un meilleur dialogue entre vous. Ce dialogue est peut-être l'opportunité de lui faire entendre quelque chose et votre question est "comment s'y prendre ?".

Je crois que vous l'avez déjà constaté : parler de sa consommation, y relier tous ses problèmes, ne fonctionne pas. Il est "addict", c'est-à-dire qu'il manque totalement d'objectivité sur ce qu'il fait et les conséquences que cela a. Cela peut être parce qu'il ne peut pas se permettre de "voir la réalité en face", c'est trop déprimant pour lui. Cela peut être aussi parce qu'il aime toujours bien prendre de la cocaïne, éprouver un sentiment de "puissance". Cela peut être enfin parce qu'il est tellement dépendant qu'il ne peut plus fonctionner sans cocaïne, qu'il a besoin d'elle pour être un tant soit peu "normal" (à ses yeux).

Quelle qu'en soit la raison il lui est toujours possible de s'en sortir et d'être aidé. Mais il faut qu'il fasse le chemin pour accepter cette idée. Ce n'est pas la consommation elle-même qui convainc quelqu'un d'arrêter la drogue, ce sont ses conséquences. Ce point où la personne juge que les effets négatifs sont supérieurs aux effet positifs et entravent ce qu'elle veut être ou faire pour l'avenir. Pour faire ce cheminement il faut notamment avoir un peu confiance en soi, se dire qu'on peut arriver à s'en sortir, et se sentir soutenu. Vous êtes très certainement l'un de ses soutiens mais évidemment vous ne pouvez pas le soutenir, l'aider, tant qu'il n'aura pas, donc, décidé d'arrêter.

Donc, en attendant, ce que vous pouvez faire c'est d'un côté le ramener à la réalité, de l'autre ne pas cesser de maintenir le dialogue avec lui et lui offrir votre affection ou bienveillance. Même s'il ne réagit pas positivement à vos initiatives aujourd'hui il entend parfaitement que vous êtes là. C'est quelque chose qui l'aide.

Quant à la première partie - le ramener à la réalité - il ne s'agit pas de lui parler de sa consommation ou de relier tous ses problèmes à sa consommation car il est en "défense" là-dessus, dans le déni. Il s'agit plutôt de mettre systématiquement en valeur les incidents et problèmes de sa vie. Un rendez-vous qu'il loupe avec ses enfants ? Un comportement déplacé ? Des raisonnements infondés ? Des problèmes financiers ? Soulignez tout cela (en évitant de trop le juger, en restant le plus neutre possible) tout en questionnant auprès de lui la cause : à quoi penses-tu que cela est dû ? pourquoi ? Mais aussi questionnez-le sur qu'est-ce qu'il compte changer pour que cela ne recommence pas (essayez de la projeter dans l'avenir). Il va bien sûr "rationaliser" et éviter de tout relier à sa consommation de cocaïne. Il va aussi nier certaines réalités. Laissez-le faire, ne vous battez pas contre cela mais ne reculez pas pour autant sur les faits concrets, même s'il a l'air de les nier. Pariez sur le fait qu'à l'intérieur de lui il y a une petite voix qui vous donne raison ou du moins qu'il entend quelque chose de ce que vous lui dites. Enfin - c'est important - établissez aussi vos limites (énoncez-les !) quand ce qui se passe vous concerne directement. N'acceptez pas qu'il franchisse vos limites, ne le laissez pas faire. Sa consommation de cocaïne n'est pas une excuse pour les franchir. Même s'il ne sera pas d'accord au début le fait de vous faire entendre et de ne pas vous laisser faire sur ce qui vous concerne l'aidera.

Tout ceci reste bien théorique, aussi, pour être dans le concret des choses, le conseil que je peux vous donner c'est d'entrer dans un cycle de consultations (gratuites) avec un professionnel des addictions. Vous pouvez prendre contact pour vous avec un CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) pour y rencontrer un tel professionnel. Cela vous permettra de parler du quotidien, du positionnement que vous pouvez avoir en fonction des situations. Cela vous permettre aussi d'obtenir des informations sur l'addiction à la cocaïne, qui a ses particularités. Enfin cela sera un moment pour vous, pour faire le point et prendre du recul sur la situation. De ces consultations ressortiront, je l'espère pour vous, des pistes d'action pour vous et une aide plus efficace, respectueuse de vos limites.

Pour trouver le CSAPA le plus proche de chez vous consultez notre rubrique d'adresses utiles ou appelez nous au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit, 7j/7 de 8h à 2h).

Cordialement,

le modérateur.

Déposez votre témoignage

Retour à la liste