Par chat

Chattez avec
Drogues Info Service

Par téléphone

Drogues Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Témoignages de l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Immergée dans l'alcoolisme de mes proches

Par Profil supprimé

Aussi loin que je me souviennes, l'alcool a toujours détruit dans ma famille. Mon père a été un alcoolique à haut niveau, allant jusqu'à voler de l'alcool et à boire du parfum... J'ai eu la chance de ne pas en pâtir, car j'étais trop jeune, mais cela a détruit le mariage de mes parents, ma mère décidant de le quitter par sécurité pour moi. Que je m'explique ; mon père n'a jamais été violent, mais il a failli me "blesser" à plusieurs reprises par négligence ; en voiture il a battu un triste record de taux d'alcool dans le sang le jour ou il nous a envoyé dans le décor lui et moi. Je devais avoir 8 ans, je n'ai pas beaucoup de souvenirs de l'accident en lui même, mais je me souviens de l'hôpital, et du visage de ma mère lorsqu'elle arrivait à l'hôpital pour voir si mon père allait bien et qu'elle découvrait que je n'étais pas chez mes grands parents, mais bien avec mon père lors de l'accident. J'avais le visage défiguré d'hématomes, rien de grave, mais assez pour revoir ma mère passer la porte, virer au blanc, vomir et se jeter sur mon lit en pleurant. Cela doit être la première histoire concernant l'alcool qui me revienne en mémoire.

Mon père n'a toujours pas récupéré son permis depuis. Mais il a tenu 15 ans sans reboire. Et cela a toujours été une fierté pour moi de le voir faire front. Malheureusement, A 14 ans j'ai du appeler les urgences car il faisait un infarctus, apparemment dû au trop grand nombre de saloperies qu'il prenait pour pallier à l'alcool. Mais suite à cela, il a arrêté ces merdes également. Hourra !

A mes 17 ans ce fut ma grand mère qui tomba méchamment dans l'alcool. Elle qui a toujours été là pour moi, qui s'occupait de moi quand ma mère allait au travail, je la retrouvais sur le sol, complètement alcoolisée, à ne plus reconnaître sa propre famille. J'ai même pu voir mon beau père la trimbaler sur son dos tellement elle était incapable de marcher d'elle même. Après quelques années de galère, elle a réussi à décrocher. Encore une fierté de la voir combattre cela.

J'ai eu une période où je sortais très souvent, je buvais beaucoup ; l'éternelle période adolescente où l'alcool ça rend cool... Mais sans jamais tomber dans une dépendance, heureusement !

Aujourd'hui, j'ai 25 ans, et le constat est douloureux ; même en soirée avec des amis, je ne bois plus, si ce n'est un verre de cidre ou une bière. Et encore ! Non pas que j'ai peur de tomber dedans, mais tout simplement l'alcool me dégoûte par lui même ; depuis un an et demi je suis en couple avec un jeune homme formidable mais également... alcoolique et accroc au cannabis.

J'ai beaucoup réfléchi sur cette situation ; ça paraîtrait presque oedipien tant cela sonne comme un écho du passé. Je l'aime, il me rend heureuse et a de très nombreuses qualités... Seulement voilà, nous vivons loin l'un de l'autre, et quand nous nous voyons, j'ai le sentiment de n'être à ses côtés que 5 ou 10 minutes par jour ; au réveil, une douille. Puis la matinée au travail. Puis le midi, une ou deux douilles. Puis l'après midi au travail. Puis le soir, deux ou trois douilles accompagnées de trois ou quatre bières, ces immondes saloperies à 1€ la canette. Cela me déprime de constater qu'il ne vit sa vit que par procuration ; il doit passer 5 minutes par jour sans rien avoir dans le sang. C'est dur à vivre, pour lui, pour sa famille, pour moi. Malgré ses efforts pour tenter de s'en sortir, il n'est pas évident de se lever le matin en sachant que la journée va être atroce car il n'a plus de quoi fumer. A l'heure où j'écris ce témoignage, cela fait 3 heures qu'il est parti dans sa piaule, et qu'il ne me parle pas, car il n'a plus à fumer depuis 3 jours et que j'ai eu le malheur de lui dire que me parler comme à un chien et se montrer agressif à taper dans les portes et à jeter tout ce qui l'emmerde sur le sol, ce n'était pas évident pour moi et ça n'allait pas l'aider. Car c'est ainsi qu'il me parle dès que le manque est là. Malgré des efforts sincères de supporter ce genre de moment, de tenter de trouver de quoi lui changer les idées, des petites attentions, des propositions de projet... Rien n'y fait. Et pourtant que je l'aime, cet homme génial qui peut devenir le pire des cons dès que l'une de ses deux maîtresses lui manquent. Car c'est ainsi ; je partage sa vie et son bien-être avec une bouteille d'alcool et un bang. S'il a les deux, je suis la plus belle chose qui soit au monde, il me traite comme une princesse. Mais si l'un des deux lui manque, je ne suis plus rien.

Je ne sais pas si ce type de témoignage est ce qui est attendu ici, mais je voulais juste témoigner de mon soutien le plus complet et le plus sincère à tous les proches d'alcooliques et de toxico-dépendants, ainsi que mes pleins encouragements aux personnes qui souffrent de ces dépendances.

Aujourd'hui mon père et ma grand mère ont réussi à dépasser leur addiction ; et j'ai l'espoir qu'il en sera de même pour mon compagnon. Ne perdons pas espoir et ne nous laissons jamais, JAMAIS abattre par nos dépendances ou celles de notre entourage. Courage à vous tous !

Déposez votre témoignage

Retour à la liste