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Vos questions / nos réponsesBonjour, mon fils (21 ans depuis septembre) est addict au cannabis depuis environ deux ans. Je m’étais aperçue qu’il fumait et je le lui avais dit mais je restais impuissante face à son malaise. En avril, il a été pris d’un coup d’une peur panique et m’a appelé à l’aide. Il m’a beaucoup parlé il m’a expliqué certaines choses, il était très lucide et c’était vraiment un soulagement pour moi et pour lui. Nous sommes immédiatement allé voir notre médecin. Il a consulter un psychiatre Dans la foulée. Il a été mis sous antidépresseurs à petite dose. Cette période a été une renaissance. Il était hyper agréable. Il a repris du poids, il avait des projets avec inscription à une formation à distance, on pouvait communiquer, on s’est remis à manger ensemble, à faire des choses ensemble… Mon fil quoi !
Malheureusement il a rechuter pendant l’été. Il est parti chez sa grand-mère dans une autre région. Il a trouvé un boulot d’agrément. Il a pas mal de copains à la base depuis l’enfance. Ils sont beaucoup sorti et il a replongé dans l’été. J’ai voulu qu’il rentre mais il n’a pas accepté. Aujourd’hui il ne va pas bien du tout. Il ne suit pas sa formation, ne travaille pas. Nous sommes quasi quotidiennement en conflit parce qu’évidemment il a besoin d’argent pour sortir et pour acheter son cannabis (même s’il me dit que c’est pour autre chose), des cigarettes et je n’accepte plus de lui donner cet argent. Je ne sais plus comment agir. Je sais qu’il traverse une dépression mais malheureusement il ne veut plus consulter un spécialiste, Psychiatre ou addictologue. Il me dit qu’il va bien mais il est dans un total déni. Tout ceci m’a également plongé dans une dépression et je vais me faire aider de mon côté parce que là ce n’est plus possible.
Peut-être trouverais-je ici quelques conseils pour me guider.
Je vous envoie par avance tous mes remerciements.
Commentaire du modérateur
Bonjour Loba,
La rubrique des témoignages ne permet pas aux internautes de vous répondre mais j'ai vu que vous aviez publié un court message dans les forums (https://www.drogues-info-service.fr/Les-Forums-de-discussion/Forums-pour-l-entourage/Mon-fils-se-drogue-depuis-l-adolescence2). Je vous invite à publier aussi votre texte ci-dessus, sous forme d'un nouveau fil de discussion, dans le forum pour l'entourage.
Votre fils est actuellement dans une mauvaise phase et cela vous affecte et c'est normal. Vous souffrez de votre impuissance à l'aider parce que la volonté de s'en sortir ne peut pas être décrétée par les proches, elle doit venir de la personne concernée. Et lorsqu'on souffre c'est difficile de demander de l'aide. On a l'impression que rien n'ira et même parfois de "déranger". On s'enfonce, on se laisse aller, on déprime...
Vous n'avez pas de baguette magique pour cela mais en fait je tiens à vous rassurer parce que vous faites beaucoup de ce qui peut être fait dans cette situation. Vous verrez que le jour où votre fils s'en sera sorti il vous remerciera d'avoir été là dans ces moments difficiles. Car oui, vous êtes là, vous essayez de dialoguer avec lui, vos posez votre cadre et c'est un repère pour lui (même s'il n'es pas d'accord). En d'autres termes vous ne le laissez pas tomber. Vous avez l'impression qu'il ne vous écoute pas (c'est difficile pour un fils jeune adulte de se soumettre aux injonctions de sa mère) mais néanmoins vous avez un effet, vous l'empêchez de se sentir seul et abandonné et il sait qu'il pourra compter sur vous le jour où il retrouvera l'énergie de vouloir aller dans la bonne direction pour lui.
Votre fils suit un parcours assez classique de personne dépendante au cannabis. Il a des phases de prise de conscience où il se montre capable d'arrêter et des phases de rechute où c'est "pire que tout". La rechute, en matière d'addiction, est considérée comme une étape normale du processus de guérison. La rechute, si elle est bien questionnée, est un apprentissage qui aide à trouver les modalités qui feront que la personne arrivera à arrêter durablement. En effet, on ne peut pas connaître du premier coup les "pièges" que l'on doit éviter pour ne pas rechuter et on ne se connaît pas tout à fait bien soi-même sans cannabis. Il faut un temps d'adaptation pendant lequel les chances de rechute sont élevées. Les rechutes c'est l'occasion d'en apprendre long sur soi-même et sur ce à quoi on est sensible. Ce n'est pas que quelque chose de négatif.
Votre fils traine aussi probablement un mal-être plus profond qu'il conviendrait de creuser et qui peut alimenter sa consommation. Ce n'est pas forcément à creuser avec vous car vous êtes sa mère, mais votre écoute à ce sujet peut être utile.
Je vous invite peut-être à rediscuter avec lui de cette période où il est venu vous voir pour vous en parler et où il a arrêté. Faites remonter à sa mémoire les bons moments qu'il a vécu alors. Faites la comparaison avec aujourd'hui. Essayez de requestionner sa motivation d'alors et encouragez-le à réessayer. Je dis bien "encouragez-le" et non de lui imposer. Il est nécessaire qu'il fasse son cheminement. En l'aidant à se remémorer le positif de sa phase d'arrêt vous remplissez sa boîte à motivations, même s'il peut manifester de la résistance à ce sujet.
Enfin et surtout, malgré vos conflits appuyez sur sa valeur et ses capacités, essayez de le rendre responsable de lui-même sans que cela devienne un fardeau. Rassurez-le notamment sur le fait que ses proches sont là pour l'aider si besoin (il n'est pas seul). Il peut arrêter - il l'a déjà démontré - ce n'est donc pas une question de "capacité". Mais arrêter a un coût pour lui (peut-être de se couper de certains "copains", peut-être de se retrouver très angoissé, etc.) qui est pour l'instant plus important que celui de continuer à consommer. En l'aidant à se remémorer les bons moments sans cannabis, sa première victoire contre le cannabis il y a quelques mois, et en lui parlant des nouvelles opportunités qu'il obtiendra en arrêtant, vous l'aiderez à prendre de bonnes décisions.
Votre fils peut être aidé par des professionnels des addictions en prenant rendez-vous dans un CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie). Les consultations y sont gratuites et il aura affaire à des personnes qui connaissent bien les problèmes qu'il rencontre. Il peut les rencontrer même s'il n'est pas encore bien décidé à arrêter.
Les professionnels de ces CSAPA reçoivent également les proches, les parents. Vous pouvez vous adresser à eux pour vous-même. Pour y prendre conseil.
Notre ligne d'écoute Drogues info service est à votre disposition pour en parler et pour vous donner les coordonnées du CSAPA le plus proche de chez vous ou de chez lui : 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit, 7j/7 de 8h à 2h) mais attention il peut y avoir de l'attente, il faudra peut-être s'y reprendre à plusieurs fois avant d'avoir l'un de nos écoutants.
Cordialement,
le modérateur.