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Tenter de rassurer, appel à la tolérance et la prudence

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J'ai 17 ans cette année, j'ai commencée à fumer des cigarettes à l'âge de 11 ans et demi ( je le regrette amèrement )sans avoir d'amis qui fumaient.

1 an après, je vivais des difficultés familiales, j'ai commencé à cotoyer des gens plus vieux que moi, au minimum 2 ans d'écarts, a fuir mon chez moi, plus que la clope ou n'importe quoi, je suis devenue accro à la sortie. Ces amis m'ont fait découvrir l'un des " petits " tabous qu'est le cannabis, j'avais environ 13 ans et je voyais ces amis soit boire des bières, soit fumer, mais surtout, "poker" des douilles à longueur de journée. J'ai rapidement pris conscience que le monde de la drogue n'était pas tout rose.

Quelques mois après je fume très occasionnellement, je passe un long moment sans n'avoir jamais été défoncée,de par ma rude crise d'ado et mon échec scolaire, je suis emmenée en Guyane chez mon père alors qu'il venait de s'y installer. Et là-bas, c'est un encore un autre monde, la première chose que j'ai vue est un crackman, j'ai connu un ex cocaïnoman et des gros fumeurs. Et sincèrement, ces fumeurs ne fumaient pas par besoin, c'étaient des adultes responsables, fonctionnaires, certains étaient profs, et ils vivent bien. ( remarquez que ce qu'ils fument est naturel )

Je reviens en métroppole au bout de 4 mois, je connais ma première défonce. Mon année de 3è se passe bien.
Je passe en seconde sans problème et me retrouve dans la classe de ma meilleure pote qui avait de la weed gratuitement. On a passée l'année défoncée, à sécher et en échec scolaire. Je me calma sur la défonce car être trop défoncée tout le temps m'ennuyait.J'ai un copain qui ne fume pas.
ma mère s'inquiète et m'envoie chez mon oncle. Là, je découvre encore un nouveau monde : les "prods" comme on dit. J'ai rencontré des "prodés", ça m'a choquée au début et je ne voulais pas être comme cela. Mais c'est là que je demande de la tolérance, dire que les gens sont "mals" parce qu'ils sont drogués, je trouve ça stupide, ces gens sont peut-être tristement drogués, peut-être que pour les parents ils sont "dangereux", peut-être que ce ne sont pas des amis, mais ce sont des gens d'une gentillesse que peu connaisse. Solidaires, partageurs, compréhensifs, à l'écoute, ce sont des gens qui sont magnifiques malgré leur drogue. Et je pense qu'il ne faut pas cacher cette face des "drogués". Je découvre les teufs. En soit, je pense que les teufs ne sont pas "mals" mais qu'il faut juste rester conscient de ce que c'est et éviter de trop idéaliser.

Je retourne chez mes parents, je fume régulièrement mais peu, ( 1 stick par jour quand je suis seule et que j'ai de quoi fumer )je profite quand je fais la fête, j'ai appris à "gérer" ma défonce, ( je suis capable de faire un plan détaillée en étant défoncée et de participer en cours, je suis en première L et j'ai une moyenne plutot convenable )avec le cannabis, je pense que le "truc" c'est de rester actif, de ne pas se reposer et de toujours faire quelque chose.

Et puis il y a peu, j'ai goûté au seul prod' qui me tentait, la MDMA. Ce fut agréable, tranquille, ce n'était pas violent, juste agréable. Et je me suis aperçue, que c'était juste une dose du bonheur, que même étant net, nous avons tous ressentis le même bonheur que lorsque j'ai pris cette drogue, ils y avaient certes des différences, mais dans la globalité, c'est comme lorsque nous sommes très heureux, que ce n'était pas grand chose. Je conçois que les parents s'inquiéteraient de voir leurs enfants en prendre, mais je pense qu'il faut aussi en parler sans pour autant condamner ça. Personnellement, ça ne me retente pas d'en prendre plus d'une fois tous les 1 mois et demi, je pars du principe ou je prends une drogue pour être bien, je n'ai pas envie que la descente me mette tellement mal que je ne peux plus profiter de la vie. Je reste modérée, j'apprécie, sans me créer de vrais problèmes. Un prodé qui a maintenant arrêté m'avait dit cela : "tu pense que c'est bien, et ce sera bien, et pour la descente, pense toujours que c'est bien, et ça ne sera pas une mauvaise descente ", je pense que pour prendre des prods, il faut être bien préparé pour ne pas sombrer.

Je ne regrette rien de ce que j'ai fait, à part avoir blessée ma mère, car ce sont des expériences qui t'ouvre sur une autre vision des choses, qui te fait aussi comprendre pourquoi des gens se droguent beaucoup. Je pense juste qu'il faut garder une distance qui fait que tu es juste bien, sans contrepartie. Certains me diront que la contrepartie, c'est la santé, mais tant que je n'ai pas mal, ce n'est pas grave. Car on a qu'une seule vie et qu'on mourra un jour, tôt ou tard, et quitte a mourir, autant avoir aimé sa vie.

J'ai toujours contact avec tous ceux qui m'ont fait découvrir la drogue, beaucoup étaient de passage et on quasiment arrêtés, d'autres ont simplement sombré, mais quand je vois que parmi ceux qui ont arrêté, ils vivent une vie riche et épanouis ( plus ou moins, mais peu de personne le sont vraiment )et qu'ils sont a mon sens toujours des gens géniaux, je voudrais dire aux parents qui s'inquiètent de faire confiance à votre enfant, de juste en parler de manière ouverte, sans tabous,car ma mère qui me met la pression sans vraiment savoir ce que je consomme ou en quelle quantité, m'a souvent donnée envie de la fuir justement dans cette triste réalité, et que certains ont sombré simplement de cette manière.

Je connais un garçon, qui va toutes les semaines en teuf, mais qui ne prend rien, ni alcool, ni drogues, ni cigarettes, rien. Tous les teufeurs ne sont pas forcément des "toxicos".

Aussi, je voudrais dire à ceux qui ne se modère pas de faire gaffe, qu'une tragédie a vite fait d'arriver, et que s'ils veulent juste être heureux, il suffit de se modérer et d'optimiser, même si on a une vie de merde, il y a toujours des choses qui te rendent malgré tout heureux, te font tenir le coups sans pourtant t'enfoncer encore plus dans la merde. Qu'il ne faut pas oublier que sans ce foutu para, sans ce foutu rail, vous ne valez plus rien, que des gens en meurent, ou se suicident ou encore reste bloqué dans un trip, et je pense qu'il n'y a rien de plus malheureux que d'être dépendant d'une foutu poudre chimique.

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