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Vos questions / nos réponsesJe suis tombée dans la drogue dure avec ma mère qui était elle ancienne toxicomane à l'héroïne en injection. Elle avait arrêté mais fréquentait toujours des potes à elle qui étaient toujours dedans. C'est comme ça un soir chez un de ces potes que j'ai rencontré ce qui sera le futur père de ma fille. Il m'a proposer ma première ligne de speedball (héroïne cocaïne mélangées en SNIF). J'ai accroché dès la première prise. Je suis devenue très vite dépendante. Ma mère me disait de faire attention mais dès qu'elle avait du cannabis à fumer il n'y avait plus personne. Cet homme qu'on appellera Alain venait donc chez ma mère dans ma chambre en faisant croire à ma mère, après lui avoir filé de quoi fumer, qu'on allait regarder un film. Elle ne se rendait compte de rien, enfin je crois. Elle nous apportait même le repas dans ma chambre alors même qu'on se défonçait à mort.
C'était devenu quotidien, j'ai fini par avoir une consommation élevée de 5 à 6 grammes par jour. Évidemment la question de l'argent je ne me la posais pas puisque Alain était aussi mon dealer. Je faisais même la tournée avec lui certains jours on allait chercher en gros sur une ville puis on redistribuait le tout à ses connaissances. On se servait dans leur Conso au passage et se faisait payer des traces. Un jour il devait revenir me voir après être parti de chez ma mère. Il n'est jamais revenu. Son pote qui était toujours fourré avec lui m'a appelée après des heures d'attente en manque car à ce moment là je pouvais pas passer deux heures sans avoir tapé une trace. Il me contacte donc - on l’appellera Émeric et me dit Alain s'est fait péter par les flics, il est au comico, il va passer en comparution immédiatement, il ressortira certainement pas tout de suite. Là merde quoi heureusement Émeric avait reçu un gros héritage de sa grand-mère du coup il m'a invité à le rejoindre chez lui mais fallait attendre que ça ce tasse avec les flics, ça sentait pas bon à ce moment-là.
J'étais en froid avec ma mère elle savait que je me défonçais ça la faisait péter des câbles. Elle m'a mise à la porte, je me suis retrouvée en manque. J'ai retrouvé à un café une connaissance d'Alain qui était aussi dealer. Il m'a invité chez lui en échange de la came je devais conditionner la drogue, faire le ménage, garder sa fille quand il l'avait et j'avais aussi des relation sexuelle avec. Un jour il s'est fait péter. Heureusement ce jour-là je n'étais pas dans l'appartement. Émeric m'a recontacté, je l'ai donc rejoint chez lui ou plutôt chez sa mère. On avait un gros sac de méthadone plein et 10 kg d'héroïne et de cocaïne.
On s'est dit qu'on allait se sevrer chez lui après avoir tout consommé mais on n'a pas tenu et en plus à ce moment-là j'ai appris que j'étais enceinte et Alain était en prison. J'ai décidé de le garder, j'ai consommé jusqu'à l'accouchement on s'est fait péter un jour après avoir été chercher. On s'est arrêtés pour taper et la bac nous a pété en flagrant délit avec 4g héroïne, 2 grammes de cocaïne et 50 balles de shit. On a fait de la garde à vue. J'ai été transférés dans un hôpital et Émeric a été relâché en liberté conditionnelle. Il venait me voir tous les jours à l'hôpital, ça nous avait pas servi de leçon. On continuait à se défoncer. J'ai accouché, déménagé, il m'a aidé à déménager puis on a fini par ce perdre de vue avec la distance.
J'ai continué mon substitut et là pour arrêter complètement ça a été la descente en enfer car c'est pas quand tu es dedans l'enfer mais c'est quand tu commences à arrêter que ça fait très mal. J'ai fait un sevrage en hôpital psychiatrique. Être enfermée au moins on ne peut pas courir chez le dealer et là on se bat contre ses démons. J'ai fait des rechutes : la tentation des fréquentations. Actuellement je ne prends plus rien il m'arrive de fumer du cana mai franchement à coté de ce que j'ai consommé ça va car en plus de ça j'ai consommé aussi du crack, de l ecstasy, de la MD presque pareille que l'ecsta. J'ai fait un trip à la datura (plante hallucinogène très puissante), touché aussi au Subutex et j'en passe. Je suis contente de m'en sortir car de là où je viens c'est un enfer. Ma mère d'ailleurs en est morte des suites de sa toxicomanie et encore ce n'est qu un tout petit bout de ma vie du haut de mes 23 ans. J'ai l'espoir de publier ma vie un jour, j'ai écrit depuis l'âge de 12 dans un journal que j'ai tenu jusqu'à mes 18 ans un peu comme l'herbe bleue sauf que cette autobiographie n'était pas vraiment l'histoire de la jeune fille mais plutôt plusieurs bouts d'histoire collés ensemble.
En vous souhaitant à tous de vous en sortir.
Bien amicalement entre personnes qui se comprennent.