Bonjour,
J'ai 47 ans.
Suite à une intervention chirurgicale sur le pouce j'ai développé une neuro-algodystrophie.
On m'a prescrit du Neurontin (jusqu'à 2600 mg par jour) ainsi que de la morphine.
J'ai fait une dépression, parce que bien évidemment ces substances ont des effets secondaires, hormis la dépendance.
Je n'ai pas compris ce qu'il m'arrivait...
Et puis je suis allée voir une algologue. Elle était completement contre ce genre de traitement de la douleur.
Elle m'a engueulée, c'était pour elle inadmissible de prendre de telles doses de Neurontin. Elle m'a dit :"ça va être terrible, vous allez en chier, mais je vous laisse 3 chances. Si vous les laissez passer, ce n'est plus la peine de revenir me voir". Je suis ressortie de son bureau completement anéantie.
Elle m'a passé de 2600 mg à 1200 mg de Neurontin en 24 heures... Ce fut l'horreur.
J'ai connu la tétanisation des muscles, je prenais des bains très chauds pour essayer de me calmer... Je me frappais tellement mes membres me faisaient souffrir. Je me suis retrouvée en pleine nuit par terre, la tête dans les toilettes à vomir, en pleurant et en disant que j'allais mourir...
J'ai tenu bon et j'ai réussi le sevrage du Neurontin.
Lorsque mon généraliste a eu connaissance de la manière avec laquelle l'algologue m'avait sevrée, il était très en colère. Ayant des troubles du rythme cardiaque, j'aurais pu mourir...
Et puis il y a eu le sevrage de la morphine... de façon beaucoup plus "douce". Mais là encore ça n'a pas été une partie de plaisir.
Actuellement il me reste 2 x 5 mg d'oxynorm par jour. Ce n'est rien me direz-vous... Détrompez vous.
Ma dernière baisse remonte à septembre 2013... Depuis je n'y arrive plus... J'ai peur...
Il y a 3 ou 4 mois environ, j'ai oublié de prendre mes 5 mg d'oxynorm. Au lieu de commencer à ressentir les symptômes du manque au bout de 48 à 72 heures, ils se sont fait ressentir au bout de 4h - 4h30... Je ne comprenais pas pourquoi...
Alors maintenant je suis terrorisée à l'idée de baisser à nouveau...
Je suis toujours dépressive et sous traitement anti-depresseur... et lorsque je prends ces 5 mg de morphine et que 50 minutes plus tard environ je me sens zen, apaisée... quel bonheur...
Mais je ne peux pas rester ainsi...
Je ne suis plus moi...
Ma plus jeune fille a dit à ma mère qu'elle aimerait retrouver sa maman d'avant... lorsque je riais de bon coeur...