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Vos questions / nos réponsesCest la question qui se pose aujourdhui à moi. Jai 22 ans, une tête denfant et toutes mes dents. Jai arrêté les études il y a 4 ans maintenant, après avoir passé un Bac littéraire. On va dire que la première drogue à laquelle jai touché était le shit ou cannabis. Je fumais pour faire comme les copains et parce que cétait rigolo. Mais loin dêtre mon dada. A 17 ans, jai rencontré mon ex. Au bout dun an, je ne fumais plus, ni même de clopes, je ne buvais quasiment jamais, même en soirée, cétait léger. Tout allait bien, je ne manquais de rien. Je minstallais avec ma copine, nous créions un groupe damis, je reprenais la cigarette, les petites soirées entre copains, tout ce quil y a de plus normal à 18 ans, jai envie de dire. Javais un petit boulot de merde, qui me permettait de vivre normalement, quelquun qui maimait à la maison, des parents et une famille acceptant mon homosexualité, je navais besoin de rien dautre. Juin 2011, choc : ma copine me quitte pour une amie à nous. Je prends sur moi mais dépérie intérieurement. Je perds une dizaine de kilos mais ce nest pas grave jen avais peut être besoin. En 1 an, rien ne se passe. Je suis triste, je ne fais pas de nouvelles rencontres, je vis à droite à gauche, sans boulot, sans envie, sans joie. Le tournant de cette misère a été ma saison dété trouvé à une quarantaine de kilomètre de Bordeaux. Poste logé, nourri, blanchi pour 5 mois. Je rencontre enfin des gens, je fais la fête, je bois, je fume, je suis contente. Même ravie. Fin de saison = dépression. Je pars vivre avec mon père 4 mois. Je suis seule, je suis triste, je suis perdue, je ne sais pas quoi faire. Je reviens sur Bordeaux un semaine pendant les vacances de la toussaint et retrouve une collègue de saison en soirée. On boit, comme on sait si bien le faire et je croise deux anciennes amies que jai arrêté de voir après avoir appris quelles se droguaient pas mal en soirée. Oui, je trouvais ça stupide, javais peur pour elles, elles ne mécoutaient pas et jétais contre tout ce qui était « drogue dure ». Je la voir filer un truc à un autre jeune discrètement contre de largent. Bizarrement ce jour là, cela ne ma pas énervé mais rendue curieuse. Je lui demande ce quelle vend, elle me répond MD. Elle me propose de moffrir le 1er « para ». Jaccepte mais ne le prend pas. Ma pote de saison (je ne savais pas), prenais souvent ce genre de trucs. Elle me rassure et me dit que je ne risque rien de bien méchant. Jaccepte, je le prends. La soirée se déroule de manière magique. Mes sens sont décuplés, je suis heureuse, mes potes me sourient et me disent « Enfin tu as lair heureuse » La soirée se termine dans un after, je suis contente. Je ne dors pas mais tout va bien. Jen reprendrais un par soirée les trois soirées daprès. Pas le même enthousiasme certes, mais de bonnes sensations. Ce nest quaujourdhui, un an après que je mettrais un réel mot sur ce bonheur. Un bonheur chimique. Après une autre saison, des joints, de la coke, de la MD, beaucoup dalcool et beaucoup de cul (et donc beaucoup dargent), je sais que jai peur. Mon ancien entourage ne voit rien. En journée je suis toujours la même. Je ne consomme pas régulièrement du tout mais parfois je me lâche. Je travaille pour mon beau père gratuitement parce quil est en galère. Jaime toujours être gentille et aider les gens. Je ne vais pas mal mais je ne vais pas bien. La journée, si je ne travaille pas, je mennuie. Quand vient le soir, jaime partager un verre avec mon ancienne collègue de saison qui est devenue mon amie. Elle, a un boulot fixe, de largent, un bel appart, un mec adorable, une famille aimante et aimée et pourtant se drogue régulièrement la nuit. Si on ne te dit pas, tu ne sais pas. Avec elle je suis bien, parce que je suis moi. Mais en fait, qui suis-je ? Parce quen réfléchissant bien, je ne suis bien que quand je bois, je sniffe ou prend des paras. Que faire ? Suis-je droguée ou paumée. Suis-je accro ? Je ne pense pas lêtre comme tout ce quon peut entendre sur les drogués. Mais une chose est certaine, je ne suis pas prête à arrêter.
Moi qui croyais que ces drogues étaient réservées à des stéréotypes du drogué, je voudrais quon en parle plus autour de nous. Il ny a pas de prévention efficace vis-à-vis de ce monde. Nimporte quelle personne croisée dans la rue peut être un consommateur. Des gens quon imagine complètement stables et épanouis. Et il ne faut pas croire. Pas besoin dêtre riches pour consommer. La drogue est accessible facilement. Jai des surs, et je ne souhaite pour rien au monde quelles découvrent ça. Ma grande sur, avec qui je vis, commence à y être confrontées à cause de mon entourage. Elle dit quelle nen a pas besoin mais pourvue quelle ne fasse pas mon erreur. Celle davoir été curieuse un jour. Parce qu'une chose est sûre, si l'on n'essaie pas, on en aura jamais besoin.
Essayer, c'est être piégé.