Profil supprimé - 17/07/2014 à 13h25

Bonjour tony59,

Vous n'avez pas encore eu de réponse alors je me permets quelques remarques.

Il y a d'abord des remarques d'ordre général qui ne vous satisferont sans doute pas mais qui peuvent vous donner une idée de ce que seraient de bonnes conditions pour que vous réussissiez à arrêter.
Entrer en cure "du jour au lendemain" ce n'est pas tellement possible car il y a en général des listes d'attente. De plus ce n'est pas souhaitable parce que c'est très "pulsionnel" alors que la réussite de l'arrêt passe par l'apprentissage du contraire : différer le plaisir et la récompense.
Vous êtes suivi déjà par un CSAPA et en théorie toute inscription en cure devrait se faire avec leur aide et leur appui, en accord avec eux.

J'aurais ensuite quelques remarques plus particulières, à la fois pour vous suggérer une marche à suivre mais aussi pour essayer de mieux comprendre votre situation car vous ne dites pas grand chose non plus.
Dans le même ordre d'idée du " je veux tout ici et maintenant", ce n'est pas parce que vous n'y arrivez pas là maintenant que vous n'y arriverez pas demain. Il faut peut-être que vous soyez patient et en tout cas que vous ne perdiez pas de vue votre objectif final et que vous vous y teniez avec conviction. Pouvez-vous identifier ce qui contribue à votre échec actuellement ?
Je crois comprendre que vous prenez un produit de substitution de l'héroïne. Arrivez-vous à le prendre conformément à votre prescription ? Est-il sous-dosé ? En parlez-vous avec le CSAPA ?
Traitez-vous (et votre CSAPA aussi) la question de l'injection comme un problème à part entière ? En effet on est parfois tout aussi accro à l'injection qu'au produit qu'on s'injecte. Parfois cette compulsion à l'injection est très difficile à stopper. Mais ça peut se travailler.
La prise de cocaïne et d'héroïne en même temps c'est un "speedball", cela aide à compenser les effets de l'une et l'autre drogue. Pour vous quelle est la drogue principale ? Connaissez-vous les dangers d'overdose à retardement que cela peut impliquer ? En parlez-vous avec le Csapa ?
Avez-vous pu/su remettre en question vos fréquentations en même temps que vous avez entamé une démarche de soin ? Les fréquentations habituelles s'ingénient souvent à faire replonger celui qui veut arrêter, plus ou moins consciemment. Arrêter signifie donc aussi pouvoir se mettre à l'écart de certaines personnes et de certains lieux.
Recevez-vous une aide psychologique en plus de votre traitement pour construire votre arrêt et votre "après" ? Car après tout arrêter bouleverse beaucoup de choses et crée une certaine peur du vide. Il faut être solide et aidé pour y arriver.
Pourquoi voulez-vous arrêter ? Est-ce clair dans votre tête ? Et en complément de cela quels projets avez-vous ? Car les projets c'est l'autre chose, avec le soutien psychologique, qui permet de sortir la tête de l'eau et d'aller de l'avant.
Qui vous soutien ? Avez-vous un entourage favorable à votre arrêt ou au contraire qui vous tire vers le bas ? Sur qui pouvez-vous compter autour de vous pour arrêter ?

Cela fait beaucoup de questions mais je crois qu'elles reflètent aussi ce qui se cache derrière votre intervention dans nos forums : un besoin de faire le point. Qu'est-ce qui pourrait utilement vous faire avancer sans que cela consiste à céder à la pulsion urgente d'arrêter, qui ne marche généralement pas par manque d'étayage et qui est dangereuse par la rechute qui s'ensuit ?

Bon courage Tony !

Cordialement,

le modérateur.