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Vos questions / nos réponsesBonjour,
J'ai 22 ans, j'aime beaucoup le cinéma mais je ne trouve plus le bonheur dans la vie, dans les films, dans la nourriture, ni dans rien.
Avant d'exposer mon problème en détail je vais faire une petite introduction.
J'ai commencé à fumer du cannabis de manière festive lors de mon adolescence ( une taff pendant les soirées et j'étais ailleurs ). J'étais à l'époque un enfant excité, drôle, vif d'esprit ..
Mais en été 2016 ( j'avais 19 ans ) je suis partis en vacances avec des amis et pendant 2 semaines on a fumé toute la journée, tous les jours. Et ça a été le début de ma relation amoureuse avec Dame Marijane.
Petit à petit mon tempérament est devenu plus calme, petit à petit ce qui faisait de moi ce que j'étais c'est effacé pour laisser place à une personne grise, terne, sans ce petit côté unique qui me différenciait de mes amis.
Mais en parallèle certains côtés de ma vie se sont embellis : je fumais surtout la nuit ( quand mes parents étaient couchés ) en regardant des films, et les films que je regardais reste aujourd'hui les films les plus géniaux que je n'ai jamais vu.
Toutes les œuvres, ou presque, que je regardais en fumant étaient à mes yeux magnifiques ( films Disney, séries, jeux vidéos ... ).
Je suis parfaitement conscient que cet effet magique est à 75% dû au cannabis.
Mois après mois le joins du soir est devenu indispensable, je fumais pour avoir mon shoot de dopamine de la journée.
Aujourd'hui ( octobre 2019 ) j'ai arrêté de fumer et ce depuis un peu plus d'un mois et un problème s'est imposé à moi : je ne suis plus heureux.
Je vis normalement, je rigole avec mes amis, je mange à ma faim, j'ai des sentiments plus ou moins normaux mais je n'arrive pas à être heureux, je ne connais plus le bonheur, je trouve la vie fade.
Je ne regarde même plus les films qui m’intéressent beaucoup par peur de les trouver moyen, sans qu'ils m'apportent ce sentiment profond que l'on peut trouver en regardant des chefs d'oeuvre comme Titanic ou un anime qui m'a beaucoup touché l'année dernière : Your Lie In April ( je conseille vraiment, laissez votre ego et regarder cet anime génial ).
Je me prive des bonnes choses car, depuis quelques mois, aucun film, aucun plat, aucune chose ne m'a rendu vraiment heureux et je vis dans une peur constante de gâcher une chose qui aurait pu me causer rires, larmes , qui pourrait me marquer le cœur comme ce que j'ai connu ces 3 dernières années.. et malheureusement je sais par expérience que si je cède à la tentation je n’apprécierais pas aucune choses à sa juste valeur.
Je crée cette discussion pour que quelqu'un me donne son avis, son expérience et peut être aider quelqu'un qui serait dans ma situation.
Vais-je un jour retrouver le bonheur de la vie que j'avais étant ado ?
Est ce que je vais pouvoir apprécier quelque chose autant que ce que je regardait en fumant ?
Est ce que je retrouverais une joie, un bonheur quotidien qu'ont les personnes qui n'ont jamais connu de dépendance ?
Aurais-je toujours une partie de moi qui me dira " ca aurait été mieux si tu avait fumé " ?
Je veux pouvoir aller au ciné et repartir bouleversé ou avec les abdos douloureux à cause des rires.
Merci pour la lecture ( désolé pour le temps que ça aura pris ^^ ) et pour les réponses que j'aurais.
Bonjour Kōsei,
Vous semblez être dans une phase de "dysphorie" ou peut-être êtes vous en dépression. Si je vous suis bien il semblerait que la perte de plaisir soit antérieure à l'arrêt du cannabis puisque vous dites que rien ne vous a rendu heureux depuis "quelques mois" alors que l'arrêt du cannabis ne date que d'un mois. Je ne pense donc pas que vous deviez réellement regretter le cannabis ni vous demander si cela aurait été mieux si vous aviez fumé : le problème date d'avant.
Cependant l'arrêt du cannabis peut effectivement provoquer ce genre de phase de dysphorie, surtout s'il s'accompagne d'un arrêt ou d'une diminution drastique du tabac sans gestion du manque de nicotine à l'aide de substituts nicotiniques. L'arrêt du tabac induit aussi en effet une phase de "moins bien" après 3 semaines-un mois d'abstinence.
"Dysphorie", "moins bien", "dépression" : est-ce que cela ne vaudrait pas le coup d'explorer ce que cela peut être avec un médecin ou un psychiatre ? Il existe des questionnaires diagnostiques de la dépression, des solutions médicamenteuses et différentes options de soutien psychologique pour essayer de retrouver du "mieux-être".
Attention aussi à vos pensées par anticipation qui peuvent tout de même vous priver de certains "plaisirs". Vous semblez avoir deux attentes : retrouver le "bonheur de la vie" de votre adolescence (j'appellerais cela votre "insouciance heureuse" et ne pas ressentir de plaisir aux choses. Cette dernière semble vous empêcher d'essayer de vous faire plaisir et c'est bien dommage. Vous semblez, si j'ose dire, "crispé" et tiraillé entre la recherche d'un état perdu et la certitude que tout ce que ferez n'aura pas de goût ou aussi bon goût que souhaité. Dans les deux aspects ne vous placez-vous pas la barre un peu trop haut ?
Votre adolescence est derrière vous, vous avez évolué, vécu des expériences et certainement vous ne pouvez pas être aussi "insouciant". Ce n'est peut-être pas l'image du "même" (même chose qu'avant) qu'il faut rechercher mais plutôt les moyens de vous assurer une manière différente d'être heureux, sans joints et dans une existence plus consciente de soi et de ce qui se passe autour de soi.
La "voie du bonheur" peut notamment passer par un certain "lâcher prise", par la suspension des jugements "a priori" (des attentes) pour essayer de vivre dans l'instant présent, l'ici et maintenant comme on dit souvent aussi. Peut-être que la méditation de pleine conscience dont on parle beaucoup en ce moment pourrait vous aider à laisser couler les pensées négatives et à mieux prendre conscience de l'instant présent. Cela ne vous procurera pas un "shoot de bonheur" mais cela pourra peut-être vous apporter une plus grande sérénité. Une sérénité qui pourrait, pourquoi pas, devenir une manifestation à bas bruit d'un certain état de bonheur. Il n'y a pas qu'une voie pour (re)devenir heureux
Le modérateur.
Bonjour,
Merci pour votre réponse.
Je ne pense réellement pas être en dépression : je sors, je rigole avec mes amis, je mange ma faim etc..
Je peux apprécier des choses mais je sais qu'elles ont un + que je n'arrive pas à atteindre comme les personnes qui n'ont jamais consommé de drogues le font.
En comparaison, dans le film Limitless avec Bradley Cooper ( oui j'aime beaucoup les films ^^ ), il joue un personnage dont la vie terne et sans réel joie : les couleurs utilisées se confondent et ont comme un teinte grise. Mais quand il prend une pilule de NZT ( drogue boostant les neurones et l'activité mentale ) les couleurs deviennent bien plus forte : le soleil brille d'un jaune éclatant, l'herbe est très verte, ses yeux d'un bleu profond etc.. et c'est un peu ce que je ressent aujourd'hui.
Par exemple, l'an dernier je jouais à Red Dead Redemption 2 en fumant et je ne faisais pas que contrôler un personnage, j'étais ce personnage. J'étais complètement dans l'ambiance du jeu et la petite voix dans ma tête me répétait sans cesse "c'est vraiment trop bien".
Pareil pour les films : j'étais plongé dans l'univers que je regardais et partageais les émotions des personnages : joie, tristesse, peur etc..
Est ce du au fait que je ne fume absolument plus (ni drogues ni tabac) et ne me supplémente pas de patchs, bonbons à la nicotine ou autre ?
Je veux juste pouvoir replonger entièrement dans les choses que je fais, que je vois, que je mange.
L'hiver arrive et c'est d'autant plus inquiétant car c'est une saison "dépressive" : beaucoup de couple n'y survivent pas, les décès y sont plus fréquents, et le froid.. oh le froid..
J'ai peut être été un peu fort et confus dans mes propos, d'une part le "depuis quelques mois" est à cause de mon habitude au cannabis, mon organisme c'était habitué et si je voulais être dans le meme état d'esprit qu'à mes débuts de consommation il aurait fallu que je fume beaucoup plus ( ce que je ne voulais pas ) et cette habitude date d'un peu plus tôt que mon début de sevrage.
Et d'autre part ce n'est pas réellement mon moi d'il y a 4 ans que je veux retrouver mais les sensations que je pouvais ressentir : avoir une bonne journée juste grâce à un steak bien juteux, regarder un film et avoir les larmes aux yeux en ressentant les émotions des personnages ..
Est ce que je suis dans une période où mon corps doit "remettre à niveau la barre" des hormones positives et repasser à un seuil normal ?
J'ai vraiment l'impression que mon problème est plus physiologique que psychologique mais le temps ne passe pas assez vite pour que je puisse comparer mon ressentis juste au moment où j'ai stoppé de fumer à maintenant.
Merci de votre réponse et de votre soutien
Bonsoir,
Je me retrouve beaucoup dans ton témoignage, je n'ai malheureusement pas de conseils car je n'ai pas le courage d'arrêter contrairement à toi, et bravo à toi pour ça déjà. Malgré tout je peux te partager brièvement mon expérience car tu n'es pas seul dans ton cas, je ressens aussi ces choses là dans le sens où je ne sais pas apprécier la vie sans un pétard.
Je fume depuis au moins 6 ans et ma vie tourne autour de ça, je ne fais que ça et rester sur mon PC. J'ai moi aussi changé au fil du temps et suis devenu de plus en plus sombre, effacé, renfermé sur moi même, depuis que j'ai rencontré moi aussi cette fameuse Marijane. Alors oui moi aussi je ressens cette "effet magique" quand je joue, ou regarde des séries/films etc, et je me demande comment ça pourrait être aussi bien sans fumer ? Sauf que j'ai remarqué un effet moins magique, quand par exemple tu regardes une série le soir en fumant pas mal et que tu vas te coucher au milieu de l'épisode (ou une vidéo n'importe), le lendemain (sans être autant défoncé) si tu remets au début tu verras que t'as même pas mémorisé la moitié, tu découvres certains passages/dialogues alors que tu les avais déjà vu la veille mais t'étais trop défoncé pour les mémoriser. Alors peut-être ça ne t'arrives pas mais perso ça m'arrive fréquemment et je me dis que ça aurait été mieux sans fumer au final.
En tout cas je te rejoins sur les questions que tu te poses à la fin, comment être heureux comme quand on était plus jeune avant de commencer à fumer, et comment continuer de faire ce qu'on faisait en fumant mais sans fumer ? Je pense que c'est une question d'habitude, et j'ai justement moi-même peur d'affronter mon quotidien sans pétards et c'est ce qui me bloque entre autre pour pouvoir arrêter, mais j'essaye justement de changer mon quotidien et mon environnement petit à petit pour ne pas à me retrouver dans les mêmes situations où je dois "fumer pour kiffer ma vie" et qui me rappellent mon passé (et mon présent pour l'instant mais pas mon futur).
Bref j'ai beaucoup de choses en tête, c'est dur de les exprimer comme ça mais saches que je comprends à peu près ta situation, c'est pas facile, mais c'est possible de s'en sortir même si je ne suis pas le bon exemple pour l'instant !
Courage
Salut kosei effectivement on est beaucoup dans le même cas une profonde remise en question suit l'arrêt du cannabis on redescend sur terre... Je n'ai vraiment qu'un conseil à te donner pense à tout ceux que tu aimes à tes projets à l'avenir tu as la chance d'avoir la santé pense à ceux ont tout perdu moi je n'y vois plus grand chose ma vision est floue malgré des nouvelles lunettes les rendez-vous à l'ophtalmo l'orthophoptiste... Donc plus de jeux vidéo de films de série et le pire pour moi la lecture... Pense à tout ce que tu pourrais perdre on a vraiment de la chance de pouvoir profiter de la vie c'est juste qu'on ne s'en rendait pas conte. Un long travail psychologique t'attends mais tu sais on est tous avec toi courage et prends soin de toi
Bonjour,
Merci pour vos deux commentaires, ca me fait plaisir de savoir que je suis pas le seul dans mon cas et que certaines personnes prennent le temps de donner un témoignage et du soutien. Merci beaucoup.
Louveteau, pour ma part arrêté n'a pas été très dure parce que j'avais une raison qui ne me laissant pas le choix : j'ai commencé un cursus dans une licence de sport et fumer aurait été fatal à ma réussite. Les premiers soirs étaient durs parce que mon frère, lui, fume depuis des années et quand on sent l'odeur arriver dans sa chambre l'envie arrive avec et elle est tenace. Il faut s'accrocher la première semaine et ds qu'on la passé ça devient beaucoup plus simple : le corps ne veux plus autant ravoir la sensation de poumons qui brûlent et le mental nous pousse à ne pas gâcher les efforts fait. C'est vrai que le tentation reste là, j'ai des amis dans ma résidence qui voulait aller pécho et rien que l'idée de re fumer m'a apporté un petit plaisir, mais au final ça ne s'est pas fait et j'en étais très content.
Nono, ton conseil est avisé et j'en ai fait l'expérience ce weekend. Une amie est venue dormir à la maison et j'ai ressenti des émotions fortes : joie, jalousie, un peu d'amour mais voila quoi mdr..
Je pense que les deux seules choses qu'il me faut sont du courage et du temps, ne pas lâcher et peut être que dans quelques mois ca ira mieux, j'apprendrais à ressentir les choses comme avant. Je suis surement dans une période de rééducation au bonheur je sais pas..
En tout cas une chose me fait tenir fort : je sais que je m'offrirais un petit plaisir à Noël. Je prendrais peu et je verrais si ma détermination est assez forte pour ne pas replonger ( c'est comme reprendre un apéritif en étant un ancien alcoolique, savoir modérer ).
Dans tous les cas merci à vous deux et un gros courage pour ceux qui se reconnaîtront dans cette publication.
Force & honneur !
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