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Vivre avec un cocainomane, les montagnes russes.

Par Minimo92

Bonsoir à tous,

Tout est dans le titre... J’ai besoin de vider mon sac car ce soir je veux être égoïste et je veux penser enfin à moi.

Je suis en couple depuis 8 ans avec une personne qui consomme de la cocaine. Je le savais depuis le début mais j’avais sous estimé le situation de mon compagnon et ce dans quoi j’allais m’embarquer. Je ne boit que très rarement, je ne me drogue pas, je ne fume.pas et je connaissais l’existence de cette drogue que par les films, donc ça restait très abstrait.
Au début, j’étais convaincu que sa conso était seulement festive... Qu’il gardait la maitrise. Mais la drogue n'est pas festive bien au contraire. Elle l’est peut être au début mais très rapidement la personne perd pieds.

Lorsque je me suis rendu compte de la place que la drogue prenait dans sa vie et de ce fait dans la mienne. J’ai été d’abord choquée, je me suis sentie trahie, comment la drogue peut passer avant moi? Je me suis sétie idiote de n’avoir rien vu aussi.
Malgré tout j’ai eu de l’espoir, en me disant que l’on pourrait surmonter ça ensemble et j’ai voulu combattre cette vicieuse de cocaïne avec lui. Je me suis dit que je pourrais le sauver de cette bête noire...

Mais, il y a toujours un mais... Aussi forts que nous soyons, nous, conjoints, parents et proches d’un être cher qui s’est fait prendre par ce poison, nous sommes avant tout des humains et on mérite aussi que l’on prenne soin de nous.
Comme je l’ai beaucoup lu sur ce forum nous ne pouvons pas sauver une personne qui ne veut pas, ou qui ne peut pas. Nous ne pouvons pas combattre l’addiction nous, pour ce cas la, ce n’est pas notre combat à nous. Ce n’est pas nous qui sommes sous emprise, à part peut être sous l’emprise de notre proche...

Pendant presque 3 ans, j’ai essayé de mettre en place des techniques, par ex il me passe sa carte bleu,... mais qd la cocaine est plus forte, cela est un échec. Quand le craving survient, on peut tout faire, si le mental, n’est pas, la drgoue prend le dessus. Et malheureusement dans mon cas, chaque fois il me faisait croire qu’il avait réduit ou mm arrêté et la vérité venait tjrs par arriver.

J’ai tout essayé, de supplier, poser des ultimatums, tenter d’être dans la comprehension, proposer de l’accompagner au CSAPA, (j’y suis mm allée seule en tant que proche) En fait c’etait devenu une obsession pour moi, je me renseignai des heures et des heures, regardai des reportages, écoutais des podcast, lire des témoignages sur ce site, afin d’essayer de comprendre l’adduction et trouver une solution, mais j'étais seule, lui de son côté, é réfléchissant, je ne sais pas ce qu’il faisait pour surmonter ça... Mais j.ai aussi piqué des tres grosses crises de nerfs, mélangée a des crises d’angoisses. Un cocktail explosif qui n’arrangeait en rien la situation. Avec toute mon obstination et ma volonté je n’avais pas les outils pour ça. Et puis ce n’est pas à moi de faire le plus gros travail. Je ne suis pas addict. Mais j’ai créé de la codependance.
Et pendant 3 ans j’ai juste sombré avec lui.

J’ai développé de l’anxiété généralisée et la dépression s’installait peu à peu jusqu'à me mener à l’hôpital.
Et je suis partie de la maison... je suis retournée chez ma mere et apres 3 ans à essayer de m’occuper de lui, quelqu’un s’est enfin occupée de moi. J’ai essayé de me remettre sur pieds. Lui pendant ce temps il vivait de son côté, et me faisait une nouvelle fois croire qu’il faisait tout pour arrêter. Pendant presque 2 ans on s’est donné le temps, je reprenais des forces et confiance en nous. Notre relation s’améliorait, je n’avais plus la drogue au milieu de nous (mais je me suis rendue compte apres coup qu’elle etait toujours la), on bougeait beaucoup, j’ai vraiment eu un moment de repis et je croyais sincèrement que tout ça etait derrière nous.
Alors qd on a décidé que l’on pouvait revivre ensemble, je n’ai pas hésité... Enfin... Avec du recul j’avais tjrs une petite voix dans ma tête qui me disait attention!
Et j’ai très vite déchanté, cela fait 5 mois que nous vivons ensemble et ma vie est redevenue enfer. C’est pour ça que ce soir j’ai décidé de dire Stop!!! Après un énième mensonge, j’ai décidé de le mettre à la porte... je ne sais pas où il est, où il va dormir ce soir, mais peut être que cela va choquer, mais je ne veux pas le savoir, et je ne veux pas m’en inquiéter. Pas ce soir. Je me suis de trop nombreuse fois inquiétée de savoir où il était quand il disparaissaient des heures et des heures.
Et puis meme si je me sens très mal j’ai un peu de soulagement de me dire que j’ai repris le contrôle et j’ai enfin imposé mes limites.

En vrai, j’aurais tellement voulu écrire un message positif. J’aurais aimé que la fin soit une autre.
Mais ce tres long message est pour vous dire, à vous, qui vivez la même chose, de ne pas vous perdre. Ne perdez pas de nombreuses années. Vous êtes trop precieuses-eux pour ça. N’ayez pas peur, parce que vous êtes des personnes fortes. Votre force vient de votre bon cœur d’endurer une situation difficile par amour. Alors ne le brisez pas, gardez cette force pour vous et ne la perdez pas dans des combats qui ne vous appartiennent malheureusement pas. Surtout quand vos limites ne sont pas respectées.

Désolée si ce message va paraître tellement negatif et pessimiste pour ceux qui cherche du réconfort.
Et jspr très fort que d’autres connaîtront une finalité à l’addiction meilleure que mon expérience. Car personne ne mérite de vivre ce que l’on vit, autant en tant que proches mais surtout en tant qu’addict. Car je ne nie pas que la situation pour la personne touchée de l’addiction est plus dure que la notre et je ne veux faire aucunement passer pour une personne mauvaise.
Bien au contraire elle est malade.
Mais parfois comme pour d'autre maladie celle ci est plus forte.
Et si pour notre propre santé il faut lâcher prise. Ayant la force de le faire...
Après tout nous avons eu la force pour subir des choses difficiles donc nous aurons la force pour accomplir bien d’autres choses!

Merci de m’avoir lue. J’espere que je n’ai pas perdu trop de monde. Et merci d’avoir eu le courage de lire tout ça.

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3 réponses


sorchanuala - 07/05/2025 à 09h34

Bonjour,

J'ose enfin sauter le pas et raconter mon histoire ici. Je suis dans la même situation. Lundi, j'ai mis fin à ma relation de bientôt 3 ans avec mon compagnon cocaïnomane. J'ai appris qu'il prenait de la coke après 6 mois de relations. A l'époque, nous ne vivions pas ensemble, donc je ne voyais rien.

En septembre, son ex a repris la maison et il est retourné vivre chez ses parents. Du coup, il vivait pratiquement chez moi. Et c'est là que j'ai vu que sa consommation n'était pas que festive, mais quotidienne. Et c'est là que j'ai compris qu'il était plus qu'accro, car il prend juste pour regarder la télévision. Il passe toute la nuit sans dormir et il boit de l'alcool pour gérer sa descente je suppose. Ne parlons pas de ses finances, il n'a plus rien dès le milieu du mois alors qu'il ne paie ni loyer, ni charge, ni voiture (il n'en a pas). Tout son salaire part dans la cocaïne.

Nos sorties (resto, boire un verre en terrasse, balade) étaient très rares puisqu'il n'avait jamais d'argent. Je l'aime tellement que j'ai accepté sa consommation tellement j'avais peur de le perdre.

Lorsque je lui en parle, il me dit que oui il doit arrêter, mais il ne fait rien pour. Il ne veut pas aller voir quelqu'un, car pour lui il saurait arrêter seul. Malheureusement, ce n'est pas vrai. Il n'essaie même pas. Il rentre, me dit "j'ai pris" et moi, je le regarde se détruire sans rien faire. Mais, il est impossible de faire quoi que ce soit pour eux s'ils ne le décident pas eux-mêmes.

Soit dimanche soir, c'est la goutte qui a fait déborder le vase. Il a pris. A 5h du matin, il ne dormait toujours pas et était toujours en train de fumer et boire de l'alcool. Lundi, j'ai pris mon courage et je lui ai dit qu'on n'arrêtait tout. J'ai décidé de me sauver moi et de penser à moi. Je suis complètement anéantie, car je l'aime et ça fait tellement mal de voir qu'il ne veut même pas essayer d'arrêter pour moi. Comme tu dis Minimo92, c'est une maladie. Je dirai même que la cocaïne est sa vie, sa femme, sa maîtresse. Elle est plus forte que tout.

Voilà j'avais juste envie de vous écrire, car je ne suis pas bien du tout. Cela ne fait que deux jours, mais il me manque. J'essaie de me dire que le meilleur arrive, mais...

Cette drogue est une vraie saloperie...

Merci de m'avoir lue.

Profil supprimé - 07/05/2025 à 23h01

Je voudrais dire bonjour nos deux protagonistes qui sont au bout du rouleau et cela va sans dire, complétement compréhensible. au vu de ce que les personnes nous font part.

Je voudrais déjà saluer votre courage pour commencer, car cela étant déjà une preuve extreme d'amour et de compassion même si par la suite cela viendrait à se terminer pour x raisons. On est pas la pour juger mais pour accompagner déjà de une. donc aucunement pour envenimer les choses ou les abaisser de quelque maniere que ce soit. ce que vous vivez au jour le jour.

Tout cela étant clair je vais me permettre de réagir à vos questions surtout sans offenses à minimo92.

De ce que j"ai lu déjà bravo à toi, car malgré les embuches, mensonges et j'en passe tu demandes encore une fois même résignée ce qui est ton droit et tout le monde le comprend, tu demandes dans un dernier espoir de l'aide et surtout de comprendre peut etre ce comportement. Ce qui est loin d'être négatif et de l'aide donc on ne peut que te féliciter et te dire que si l'amour porte bien son nom, soit en fière.

Maintenant rentrons dans le vif du sujet, étant moi même un addict à la cocaine mais avec parcimonie si l'on veut, je ne boit pas, je ne me prends pas pour le maître du monde qui va revolutionner celui-ci en gros ça ne se voit pas. Mais ce n'est pas pour autant que cela ne détruit pas mes relations familliales, professionalles , financières et j'en passe car tout se rejoint, juste parfois à chacun sa personnalité. Moi je ne ments plus, mais 99,99 % des gens qui prennent mentent à leur entourage malheureusement et en même temps cela est tellement mal vu encore de nos jours bien que gentiment ça rentre dans les moeurs avec un regret et en même temps une moindre hypocrisie si l'on pourrait qualifier cette addiction comme tel.

Alors oui c'est moche de porter une personne avec cette adicction, oui il faut voir la réelle motivalition de celle-ci a vouloir arreter, oui il faut faire face aux recfhutes et surtout pour la personne si elle est vraie envers elle même la réelle raison de cette addiction et comment y remedier. Parfois c'est triste mais l"amour ne suffit pas, ou autre et parfois malgré les rechutes etc eh bien le mode et la frequence de consommation change malgré tout. une personne qui ne change pas ne veut pas signifier qu'elle ne vous aime pas, cela n'a rien à voir mais chacun est différent et parfois arrivent a vraiment se réconcilier peut etre avec un passé ou je ne sais quoi.

J'écris cela en étant moi même addict; par contre par exemple, je ne bois pas, ou rarement mais jamais îvre, je ne suis pas aggressif, j'ai un travail qui demande beaucoup, en clair ca ne se voit pas et pourtant j'ai 32 ans et je consomme depuis mes 18 ans. J'ai fait des vertes et des moins mures lol j'ai un gros casier judiciaire mais je n'en suis pas fière et à aucun moments. Ma vraie raison d'écrire à ce jour c'est l'appel au secour et/ou aussi une prise de position car cela détruit on ne peut pas l'enlever ce coté la même si la personne est bien.

En tout état de cause si tu veux échanger avec moi ce sera avec plaisir, que ce soit pour déverser ton énervement ou autre cela est le bienvenue, sincèrement.

Je synthéthise lol en clair j'ai un bon vécu sur la drogue sur les méfaits et aussi les beinfaits qui pousse un concommateur si l'on peut dire ça comme ca. Je t"invite à échanger avec moi si tu le souhaites. Ou qui le souhaite bien entendu.

Bien à vous.

Kampass - 09/05/2025 à 03h32

Bonsoir ????

Je suis ému par ton histoire et la justesse de tes paroles ????

Tu cherches clairement la limite ou sacrifiée 8ans de relation, sur l’autel de l’addiction.
T’es bienveillante et t’as pas craqué en le suivant depuis tout ce temps…
Il faut partir…
Part ma belle, c’est pas une vie à partager avec quelqu’un de non dépendant.
T’as fait des efforts, en vain.

Les enfants et la stabilité financière ne viendront jamais…

T’as l’ère d’une fille bien élevé, profite de ta vie et essaye pas de sauver tout le monde sur ton passage ❤️

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