Moderateur - 20/04/2020 à 16h43

Bonjour,

Il est tout à fait normal d'être inquiète alors que vous n'avez pas de nouvelles ou très peu et que vous vivez à distance. Nous ne sommes cependant pas persuadés que votre présence changerait forcément quelque chose dans ses consommations. Beaucoup de proches vivent avec des usagers et se sentent tout aussi impuissants !

La MDMA est une drogue euphorisante dont la prise est suivie, les jours suivants, d'une descente qui peut s'apparenter à une dépression chez certaines personnes. Si votre frère était d'humeur dépressive avant de découvrir cette drogue cela peut être particulièrement le cas. Tout comme le fait que la MDMA puisse lui "correspondre" particulièrement par l'euphorie qu'elle lui apporte.

La MDMA est aussi une drogue festive, c'est-à-dire le plus souvent consommée en contexte festif. Bien souvent sur les lieux des fêtes il y a des associations de réduction des risques en milieu festif qui sont présentes et qui vont au-devant des personnes pour faire de la prévention et en parler. Si c'est bien le contexte de consommation de votre frère alors il est possible qu'il ait déjà eu ce genre de contact. Néanmoins il ne s'agit pas, pour ces associations, d'empêcher ces consommations mais d'en réduire les risques et d'informer sur les risques pris.

Si votre question concerne l'idée de lui venir en aide pour le soigner sachez que l'aide existe bien mais que les centres de soins ne vont pas au devant des usagers, sauf justement à travers les actions de réduction des risques qu'elles peuvent piloter et dont nous venons de vous parler. Pour tout soin il faut que cela soit la personne concernée qui le demande. C'est une condition essentielle pour que cela puisse marcher. Donc il n'y aura pas d'association qui le contacteront directement pour l'aider s'il ne demande pas lui-même de l'aide.

Dans ce contexte ce que vous pouvez faire c'est tout d'abord de continuer à essayer d'avoir un contact régulier avec lui car le lien avec les proches c'est quelque chose d'important. Cependant pour que cela fonctionne et tant qu'il ne sera pas plus ouvert pour vous en parler, essayez de ne pas faire de ses problèmes l'unique sujet de vos conversations. Il faudrait que votre frère se sente aussi inclus dans votre vie de famille (au sens large). Cela l'aidera à se raccrocher à quelque chose dans les moments difficiles.

Ensuite, avez-vous de la famille ou des amis géographiquement proches de chez lui et qui pourraient aller le voir ? Ces relais vous permettraient d'avoir plus d'informations et seraient une manière de répondre à votre demande qu'on aille le voir. Cela vous permettrait aussi de ne pas être la seule à essayer de l'aider. Il est important que vous puissiez en parler à des tiers de confiance notamment.

En espérant avoir répondu à certaines de vos questions.

Le modérateur.