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Mon entourage et son rapport néfaste aux drogues

Par anonyme24

Bonjour,
J'ai 19ans et je suis du genre "un esprit sain dans un corps sain". Je n'avais jamais bu avant ces 8 derniers mois dans lesquels j'ai du boire 2 fois à en ressentir les effets, et 4 fois où j'ai gouté mon verre et je n'ai pas aimé donc je ne le finissais pas.
Je n'aime pas ce que ça fait au corps, et la notion de perte de contrôle.
Ces derniers temps je suis de plus en plus face à des situations où les gens fument des joints et d'autres substance. Et c'est vraiment obscure pour moi.

Mon copain fume depuis qu'il à 16/17ans de manière occasionnelle en soirée et parfois seul. Sauf que la je commence vraiment à avoir peur. Il va dans des soirées où il ne fait que ça. Il voit des potes des aprem pour le faire et il le fait seul dans sa chambre. Comme il me dit "ça le détend". Il dit qu'il fait vraiment attention à sa consommation et qu'il n'est pas accro. Mais ma question c'est quand est-ce qu'on dépasse la limite et qu'on tombe dans la dépendance ? Moi ça m'effraie j'ai peur des gens défoncés. J'ai peur des gens qui ne sont pas dans un état normal, je sais qu'il me frappera pas ni rien. Mais j'ai peur de la violence psychologique ou de la négligence, j'aurais peur qu'il sois méchant. Il n'a jamais fumé avec moi proche. Mais j'ai vraiment peur. On en a parlé ensemble et il met ça sur le fait que je n'ai pas connu des gens défoncés, alors que lui il en a vu souvent vu dés petit. J'essaye de lui faire confiance, mais j'ai peur pour lui malgré tout. Est ce que j'ai peur qu'il soit quelqu'un d'autre en étant dans cet état et que j'ai peur qu'il ne m'aime plus? C'est peut-être un problème de confiance en moi finalement ?


Ensuite, il y a mes meilleurs amis du lycée. On se côtoie depuis nos 16ans. Au début les soirées alcoolisées me dérangeaient, avec le temps, la consommation d'alcool autour de moi est devenue de plus en plus banale même si je pense que beaucoup de personnes ont des problèmes avec ça sans même le savoir à cause de la culture française. Néanmoins, ce groupe d'amis s'est intéressé de plus en plus aux drogues, et aujourd'hui c'est leur seul intérêt. Ils ne font des soirées que pour ça : c'est littéralement l'intitulé des soirées. Contrairement à mon copain pour qui la consommation de substance est tant banalisée dans son entourage qu'il trouve leur manière de faire absurde. Bref, cette semaine il y a une journée spacecake, et une autre pour prendre des champignons hallucinogène. Certains d'entre eux parle même de LSD pour plus tard. Pourquoi ont-il tant besoin de ça pour se sentir exister ? Est ce que c'est moi la conasse dans l'histoire à penser que ce qu'ils font c'est pour suivre des modes ? Est ce que je suis juste en décalage avec ma génération ?

Je me sens vraiment mal. Je sais que je ne veux pas essayer car c'est pas moi. Et je veux pas passer ce cape la. Je suis contente de pouvoir m'amuser sans tout ça (même sans alcool, car en plus je trouve le goût dégueulasse) Est ce que quelqu'un pourrait m'éclairer ? me rassurer ? Peu importe, j'ai juste besoin que quelqu'un comprenne ce que je ressens.
Je ne veux pas changer mes amis, ni mon copain, mais j'ai l'impression que toutes les consommations sont banalisées et que rencontrer des gens qui n'ont pas besoin de ça deviens compliqué. Et en plus je me sens mal d'être dans le jugement, et j'ai du mal à changer le fait que je me sente bien de ne pas avoir besoin de ça mais en même temps je me sens jugée, prise de haut et mise à l'écart car je ne suis pas "cool"; sur ce point je pense que c'est un problème avec ma confiance en moi
Est ce que le fait que ce soit illégal à forgé ma vision néfaste des joints et que ce n'est absolument pas le cas?
Merci d'avance à ceux qui prendront le temps de me répondre happy

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1 réponse


Moderateur - 23/02/2021 à 11h33

Bonjour anonyme24,

Je peux vous dire que vous n'êtes pas dans le jugement. Ne serait-ce que parce que vous doutez de vous. Vous ne dites pas que vous détenez la "vérité", simplement vous savez que ce n'est pas pour vous et que cela ne vous intéresse pas et c'est très clair. Vous laissez aussi aux autres le droit d'être différents. Je vous trouve très lucide et je vous encourage à poursuivre dans VOTRE voie.

Il existe dans certains milieux une forte banalisation de l'usage de drogues. Cependant les jeunes ne consomment pas tous, loin de là. Il y a beaucoup de gens comme vous aussi ! Simplement c'est plus difficile d'en parler ou de s'affirmer en tant que personne sobre ou n'aimant pas cela parce que l'on a très vite fait de passer pour "rabat-joie" dans les moments et lieux de convivialité. Cela change un peu avec l'âge dans la mesure où à un moment donné, à l'âge adulte, celui qui consomme toujours autant est beaucoup plus susceptible d'avoir en fait un problème d'addiction.

Le fait de se réunir autour de la drogue, de se créer des événements exprès pour cela est plutôt inquiétant. Au début on comprend bien que c'est pour la convivialité mais à un moment donné cela devient l'objectif en soi et cela se substitue à cette convivialité. Le lien entre les uns et les autres finit par se réduire à l'activité de consommation de drogues. D'ailleurs, dans les parcours de consommation il y a des usagers qui finissent soit par faire le vide autour d'eux soit pas ne plus fréquenter que des personnes comme eux. Ils s'en aperçoivent le jour où ils décident d'arrêter et cela ajoute une difficulté à leur arrêt : ils sont bien seuls ou doivent se couper de leurs derniers "copains", qui consomment tous, s'ils veulent y arriver.

Si au début, quand on est jeune, le cannabis peut être un liant (il peut être un vecteur d'appartenance à un groupe, il détend, fait rire...), à la longue, c'est-à-dire au fur et à mesure qu'il devient essentiel au fumeur, il devient souvent au contraire un "isolant". Cela n'arrive pas à tous les consommateurs réguliers de cannabis - certains sans sortent très bien avec une vie affective, sociale et professionnelles épanouie - mais à beaucoup quand même.

Concernant votre copain il est peut-être dans un certain contrôle mais ne le croyez pas trop lorsqu'il affirme qu'il n'est pas accro. Je ne sais pas s'il l'est ou pas mais les consommateurs sont les derniers au courant qu'ils sont accro. Parce qu'ils se font beaucoup d'illusions à se sujet. Par exemple ils disent très souvent "j'arrête quand je veux" sans réellement jamais essayer ou le souhaiter. Devenir dépendant est quelque chose de progressif - il n'y a pas un événement particulier pour marquer le franchissement de la ligne - et donc on ne sait pas avant longtemps si on l'est ou pas. Cependant pour être complet "être accro" n'est pas forcément un problème. Cela le devient surtout quand on veut arrêter ou que l'on a des difficultés pour s'approvisionner. On peut même être, dans certains cas, "accro et heureux". Le "vrai" problème c'est plutôt l'impact de la consommation sur le comportement du fumeur et sur ses relations sociales et affectives. L'irritabilité, le repli sur soi, la paranoïa, manquer des événements importants de sa vie, oublier beaucoup de choses, être "absent" sont quelques-unes des conséquences possibles d'un usage régulier du cannabis. C'est peut-être ce qu'il faut lui rapper et, de votre côté peut-être devez-vous évaluer ce que sa consommation enlève à votre relation, si vous l'acceptez ou non, où sont vos limites... Cela ça dépend de vous, contrairement à ses réactions ou à ses prises de conscience. Continuez à en parler avec lui. Le fait que vous ayez un dialogue sur ces sujets est une force.

Cordialement,

le modérateur.

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