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Fils de 25 ans qui prend beaucoup de cannabis.

Par Pepite

67 réponses


Miredo12 - 06/02/2022 à 18h30

"Cela ne m'empêche pas de lui faire une attention mais c'est moi qui décide"

Avec mon fils, J'ai peur de tomber dans des échanges purement intéressés de son côté. Peur qu'il me manipule. Peur qu'il soit sympa en ce moment car il attend des choses purement matérielles en retour. Je crois que je ne pourrais pas le supporter. Et en même temps il est gentil là, alors mon instinct maternel a repris le dessus et j'ai eu envie de lui apporter un peu de confort au foyer, en lui donnant une couette, du linge de maison, etc... Et j'en suis à me demander si j'ai bien fait et s'il ne va pas profiter de mon amour. Les rapports entre nous ne sont plus du tout naturels et je me demande s'ils le seront à nouveau un jour.

Pepite - 07/02/2022 à 10h27

Bonjour,

Je comprends votre peur liée à la manipulation. J'y suis confrontée aussi avec ma mère qui est paranoïaque. Je refuse de développer ce trouble.
Alors je m'actualise et je réponds en écoutant mon ressenti puis je mets une distance si besoin.
Je regarde ce qui est de mon ressort et je mets des limites lorsque la culpabilité pointe son nez ou que les émotions apparaissent.
Quoiqu'il se passe je reste sincère en essayant d'être bienveillante.

Là il vient de m'appeler ce qui m'a surprise puisqu'il est dans un moment où il a de l'argent. C'est donc venu du cœur. Je prends !
Il a trouvé un autre job suite à note conversation houleuse de 15 jours. Pour la 1ere fois mes arguments ont été soutenus par son père et par le travailleur social qui avait suffisamment de recul pour se positionner.
Je suis certaine que cela a eu un impact positif sur son mental.

La conversation était agréable. J'ai commandé une eau de toilette pour mes 2 fils.
Je suis heureuse de leur faire ce cadeau.
Maintenant il doit apprendre à gérer son fric, ce qu'il n'arrivait toujours pas à faite jusqu'au mois dernier.

Son patron est gentil et il conduit le véhicule de l'entreprise. Il sait qu'il est face au code de la route qui contredit l'usage de stupéfiants.
Il semble apprécier son nouveau poste.

Selon moi tout est dans l'art de la négociation. La manipulation en est une composante. Cependant elle demande une écoute attentive, les considérations de l'interlocuteur et la sienne ainsi qu'une une parole impeccable.

Tout cela je le travaille au quotidien même s'il m'arrive de "dégoupiller". Alors "je me fous la paix" à la F Midal. Un retour vers soi salutaire.

Belle journée à toutes et à tous,

Pépite

Pepite - 14/02/2022 à 19h19

Bonsoir,

1/2 journée avec mes 2 garçons tout en répondant de temps en temps sur yoyo émotionnel.

On a dégusté un "beau bar" puis on a visionné "tous en scène". On a passé un bon moment entre rires et commentaires.

Je viens de le ramener. Il a quitté son dernier job.
Ici c'est si facile de m'exprimer. Avec lui tout glisse, il est en mode imperméable.

Nos discussions sont toujours creuses de mon point de vue.

Je vous avoue que mon ventre a doublé de volume. Je m'aperçois que je fais de l'apnée en sa présence.
Je me sens mal.

La méditation m'attend ainsi que mes 2 autres hommes avec leurs sourires.
Que c'est doux et réconfortant de vivre simplement.

Belle soirée,

Pépite

Maximus - 15/02/2022 à 14h49

Bonjour Pépite,

Je découvre votre post sur ce fil.
J’y lis beaucoup de joie avec un beau moment partagé en famille et de la complicité.
Je lis que votre fils a quitté son job, comme le mien. Peut-être que cela ne lui convenait plus ? Cela peut sans doute lui ouvrir de nouvelles opportunités , dans un domaine où l’on embauche facilement. Il a réussi à décrocher des jobs et à s’acclimater dans un foyer…pas rien …
Je comprends ce malaise dont vous parlez quand la communication semble impossible , quand les niveaux de langage et de conscience sont tellement éloignés entre eux et nous.
Je ressens souvent cela aussi en sa présence et ça me mine , me raidit, me bloque…et finit par impacter mon corps. Je peux ressentir cela y compris en son absence. A tout moment de la journée, des pensées vont m’envahir et mon corps se crisper (souvent au niveau du ventre).

Dans ces moments, j’essaie de me focaliser sur la douleur pour la reconnaître et la démasquer. Et remonter dans le mental pour voir les pensées associées , les patterns automatiques, les ruminations.
Je n’y parviens pas toujours mais je m’exerce. La méditation m’aide beaucoup et j’ai des lectures inspirantes. Je suis très réceptif au langage d’Eckart Tollé . Je vous conseille notamment un passage sur le corps de souffrance :

https://www.youtube.com/watch?v=rgpXl2lVQII&t=183s

Plus récemment, j’ai découvert Colette Portelance qui parle du lâcher prise et de l’acceptation.

Continuons à prendre soin de nous Pépite !
Je vous transmets de bonnes vibrations pour cette journée

Pepite - 16/02/2022 à 16h37

Bonjour MAXIMUS,

Quel plaisir de vous lire.

Je vous remercie pour ce lien et cette auteure qui suscitent ma curiosité.

Comme vous je médite et je prends soin de moi.

Mon fils a besoin de grandir comme nous tous mais il nourrit une certaine nostalgie de son enfance.
Il n'est pas renfermé, bien au contraire, il va facilement vers les autres.
Je le trouve changé, plus soigné et désireux de bien faire quelque chose, ce qui est une nouveauté. Là il vient, à sa propre initiative, de réparer le vélo. Un exploit même si ses nerfs ont été mis à dure épreuve.

Selon lui, les séances avec le psy l'ont aidé.

Le fait qu'il soit chez lui est une véritable bouffée d'oxygène, pour lui, pour moi, pour nous.

Au plaisir de vous lire,

Belle fin d'après-midi,

Pépite



Miredo12 - 16/02/2022 à 20h55

Je ressens comme vous deux, Pepite et Maximus, de grosses difficultés à communiquer avec mon fils. Peur de dire ce qu'il ne faut pas, de le braquer, et qu'il s'éloigne à nouveau, que je le perde complètement de vue. Et de mon côté des difficultés encore à l'entendre parler de sa vie au foyer.. il nous faut du temps.

Maximus - 17/02/2022 à 00h20

Bonsoir Pépite

Il y a sur Paris des entreprises de réparation de vélos à domicile. La personne se déplace chez vous avec ses outils et répare votre vélo. Peut être une idée pour votre fils sil y a des besoins dans votre région.
Votre fils a franchi un pas énorme en vivant désormais seul et surtout en l'assumant. C'est clair que chacun va mieux respirer, puis mieux se supporter puis prendre du plaisir à se voir .
Je comprends votre soulagement , surtout en voyant les progrès récents de votre fils , le fait qu'il consulte et prenne soin de lui .


Pour mon fils, il y a l'opportunité de partir s'installer au Cameroun. Cet éloignement pourrait permettre de nouveaux équilibres. Lui pour s'exfiltrer d'un environnement hyper toxique à Paris . Sa mère pour reprendre son rôle qu'elle n'était pas en mesure d'assumer à certaines périodes de sa vie . Moi , pour sortir de la dépendance avec mon fils , me sentir libre et capable de réinvestir une vie d'adulte.
Mais je ne veux pas trop me projeter à ce stade , je reste prudent et je ne veux pas m'emballer . Je connais trop bien les affres du yo-yo émotionnel .

Alors restons dans l'instant qui est joyeux et rempli d'espoir , que je vous communique volontiers.



Pepite - 17/02/2022 à 09h34

Bonjour Maximus, Miredo12,

Merci pour le tuyau des vélos. On a lavé ma voiture voici 1 mois et il réfléchissait aussi à proposer ses services de nettoyage à domicile. Je vais lui lancer l'idée (jne de plus). Il existe une asso d'insertion qui pourrait le former.

Pour le moment il n'a pas intégré qu'il avait la possibilité de donner sens à sa vie. Une perte de temps qui me désole mais c'est ainsi. Il mûrit à son rythme et surtout avec un frein qui est le cannabis.

Je l'ai relancé pour pratiquer un sport ou un loisir en lui rappelant ses années de tennis, d'endurance et de développement corporel réussi. Je laisse mijoter.

Hier soir avec mon mari qui est une perle mais avec des valeurs inébranlables (que j'affronte en discutant) nous avons eu un vrai échange sur le yoyo émotionnel.
Il a été houleux, douloureux puis tempéré grâce au petit qui lui aussi s'est exprimé avec du coeur et non avec l'égo.

Mon mari nous protège, préserve sans doute (peurs) mais il reste figé sur le passé et il n'a pas confiance en mon fils, ce que je comprends.
Alors cela génère des tensions que tout le monde perçoit, ce qui ne favorise pas des relations sereines ni des bons moments sur l'instant présent.
En effet, je lui ai raconté notre belle journée et lui il y a répondu avec des pensées négatives.
Je l'ai invité à réfléchir sur notre posture.
A quel moment devons nous être en alerte ?
L'angoisse montre notre capacité d'anticipation qui fait partie de notre condition humaine.
Pour autant c'est elle que nous devons identifier et apprendre à gérer grâce aux émotions ressenties. Mon mari c'est surtout le dégoût. Moi c'est la peur.

Je lui au dit que la meilleure solution restait la prise de recul, la distance lorsque le contexte mettait les voyants au orange, voire au rouge. Mais lorsqu'ils n'y sont pas, il n'y a aucune raison de répondre à l'angoisse. On la remercie plutôt et on lui dit que là elle n'est pas d'actualité.

Je ne suis donc plus dans cet état d'esprit de subir. Certes la vigilance s'impose avec le cadre et des limites que je travaille avec mon psy.
Cependant je suis persuadée de ce que je lis avec B Cyrulnik. Le milieu sculpte le cerveau et il agit sur nous. Les preuves sont irréfutables.
Nous avons notre part à faire comme le raconte la part du colibri.
Nous avons le choix de faire une carrière de victime, de trouver un bouc émissaire à nos problemes ou d'éprouver ce que nous vivons.
Pour cela les blessures, les traumas, les chocs, les obstacles, les difficultés et autres peuvent être surmontées. On a tous la possibilité d'accéder à la résilience.

J'aime bien la fable suivante de B Cyrulnik (à peu près).

Elle raconte qu'un homme se ballade dans une rue parmi des casseurs de cailloux.

Il s'arrête devant un homme qui casse des cailloux en souffrant et il lui demande ce qu'il fait. L'homme lui répond :

" Je casse des cailloux, je suis fatiguée j'ai mal au dos, je trouve ce travail stupide".

L'homme continue son chemin et il s'arrête devant un 2ème homme qui casse aussi des cailloux mais avec entrain. Il lui demande ce qu'il fait. L'homme lui répond :

" Je casse des cailloux, je n'aime pas ce métier mais je nourris ma famille, j'ai une vie plutôt agreable".

Enfin l'homme reprend sa marche et il s'arrête devant un homme qui casse des cailloux avec un large sourire.
L'homme lui demande ce qu'il fait. Il lui répond :

"Je construits une cathédrale".

Cette fable raconte que la manière dont on éprouve les événements donne du sens à ce que nous faisons.

Je trouve que c'est une jolie philosophie de vie.

Merci pour le partage.

Prenons soin de nous,

Pépite

Pepite - 28/02/2022 à 08h56

Bonjour à vous,

Mon fils s'est exprimé. C'était vendredi soir, 10 jours. Nous étions dans la voiture, il en n'est pas descendu alors qu'il devait se rendre au cinéma.
Il a fait le film de ces 10 années, clairement, calmement et avec un certain désespoir.
Je l'ai écouté attentivement, juste écouté. Je n'ai pas tout retenu mais j'ai entendu l'essentiel : sa prise de conscience sur le retentissement de sa dépendance au cannabis.

Il a évoqué la honte qui a dicté ses comportements, le piège de la fumette festive, le désir maladroit d'être aimé, à ses 16 ans, en intégrant un groupe délétère mais qui donne un sentiment d'appartenance autour du joint.

Il a reconnu que mes jugements autour de ses copains étaient fondées. Des copains que je connaissais depuis la maternelle et qui ont connu les malheurs de l'existence.
Les 2 principaux, issues de milieux opposés, dealaient. Même chez moi. Le 1er avait perdu sa mère d'1 cancer à 13 ans, avec un père en grande difficulté sociale. Le 2nd avait un père consommateur d'alcool et de cannabis dans un milieu riche.

J'avais essayé de communiqué avec ce petit monde mais mon "isolation" renforçait les malheurs.

Il veut s'en sortir. Voilà, c'est son leitmotiv. Il prend soin de son apparence, il s'est redressé. Son visage est plus clair, son débit de paroles est fluide. Il ne bégaie plus.
Reste le chemin pour donner sens à sa vie.

Ma prise de recul, mon lâcher prise, l'environnement du FJT, les séances avec son psychologue, le soutien de son père, l'épuisement de son réseau et autres ont certainement favorisé ce nouvel état d'esprit.

26 ans dans 1 mois. Il termine aussi sa croissance...

Maintenant je me retrouve face à mon mari qui me met des entraves. Il refuse de le voir parce qu'il le dégoûte.
Il n'a pas de liens d'attachement avec lui, il est méfiant, défiant.

Cette confiance demande son temps de sa part, de la mienne aussi. Cependant étant en rémission d'1 cancer, le temps a pris une autre dimension pour moi. Il doit être mis à profit. Le perdre pour des histoires d'égo me dépassent.

Notre différent entre mon mari et moi est que j'aime mon fils d'un amour inconditionnel. Pas lui.
Je ne donne aucune importance aux vols que mon fils a fait. Pour moi c'est du matériel, je ne m'attache pas aux choses.
Je pardonne, c'est important pour moi.
Mon mari est blessé et je le comprends. Pour autant, on doit avancer et entourer mon fils. Le rejeter n'a pas de sens.

Nous en avons encore parlé hier soir. Nous avons eu des désaccords, je lui ai proposé une consultation familiale avec un professionnel. Il n'en veut pas.
Après réflexion, un argumentaire musclé, connaissant ses valeurs et son parcours, je lui ai demandé de développer de la compassion. Il a accepté.

Un autre chemin est à construire. Rien n'est simple. Mais aimons nous la facilité ?

Je vois bien tout ce que j'ai mis en place pour avancer personnellement depuis toujours.

Je viens aussi vous témoigner ma gratitude, vous amis de ce forum, vous Modérateur, qui me permetraient de progresser et de faire le récit de mon histoire.

Grâce à vous toutes et tous, je grandis.

Je vous souhaite une belle journée,

Pépite

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