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bsr à tous
Nous sommes parents d un fils de 20 ans qui fume du cannabis depuis au moins 4 ans..Je vous épargne les actes et conséquences. Impossible d aborder le sujet...il est dans le deni...il était très sportif désormais plus rien...aucunes envies d arrêter vraisemblablement.
Sa petite amie l a quitté...
Ses amis fument comme lui.
Jamais d attentions de lui.
La nous sommes impuissants avec le papa...nous venons encore de découvrir une belle dose de ce truc. Ce qui laisse imaginer aucune envie de s en sortir.
Je souhaiterai échanger vos expériences de parents, avez vous déjà été dans un groupe de parole dédié à l entourage. Et y a t il du mieux ?
Merci de vos retours et belle année 2022

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16 réponses


Pepite - 03/01/2022 à 12h01

Bonjour,

Bienvenue Dis parmi nous.

Vous faites bien de venir ici partager ce qui malheureusement nous unie.

Je comprends vos quelques mots mais je vous encourage à détailler votre récit qui est anonyme. Cela vous fera du bien, vous verrez.

Ensuite, j'ai écrit un post fils de 25 ans qui fume du cannabis. Si cela vous dit, lisez le.

Je vous encourage d'abord à prendre soin de vous, de votre couple. Recentrez vous sur vos valeurs, vos attentes.
Ensuite, je ne sais rien sur votre relationnel avec votre fils. Partagez vous ensemble des moments agréables ?

Il a l'âge de se confronter au monde mais pas n'importe comment.
Avez-vous la possibilité de l'orienter vers un cadre extérieur sécurisant ?

J'ai imposé à mon fils de travailler ou de se former, c'est à dire de donner du sens à sa vie. Lui aussi a cessé toutes ces activités.
Actuellement il vit dans un foyer jeune travailleur et je viens de le revoir après 5 mois de mise à distance.Je pense qu'il a un trouble type TDAH mais il est entouré par un travailleur social, une structure et désormais un psychologue.
La pression vient donc de l'extérieur.

Voilà ces quelques pistes.

Bien à vous,

Pépite

Dis - 04/01/2022 à 08h52

Merci Pepite pour ce retour.
Notre fils consomme depuis l entrée en secondes. A partir de là je ne fais que constater une envie de continuer et bien évidemment tout le negatif qui va avec. 1er echec bac..j ai fais pied et main pour qu il le repasse...et il l eu...puis bts qu il n a pas poursuivi..puis perte du permis...rv prochainement tribunal..puis perte de sa petite amie trop toxique à son goût...puis changement d ecole au profit d une structure payante grand ecole à 8500 euros la ere année..que nous financons sans merci....tout ca mis bout a bout nous usent.
Nous faisons pourtant tout pour qu il abandonne cette merde (excusez moi) une vraie cassure familiale.
Nous avons suivi une therapie ..avec lui et sans lui...je lui ai même proposé de l accompagner pour une aide..maus rien n y fait..il n y a que ses potes.
Depuis hier je ne sais même plus si il va en cours..plus de dialogue....de notre part apres avoir decouvert un pqt de cannabis dans sa chambre..qui entre autre est un vrai bazar.
A 2 reprises les gendarmes sont venus faire une perquisition avec chien...bjr le voisinage...et la j imagine le pire s il avait decouvert ceci. Donc vous comprendrez que nous sommes au bout...vidés..impuissants zt extrêmement malheureux.
Pas une attention une gentille parole..encore moins des vœux..
Enfin ceci est une partie ....
Donc ce pourquoi afin d avancer un peu plus sereinement et me détacher un peu je voulais savoir si il y avait des groupes de parole afin d échanger et aussi se comprendre.
Merci bcp....

Pepite - 04/01/2022 à 11h36

Dis,

Malheureusement je suis passée par tout ce que vous décrivez. J'ai perdu 16 ans d'épargne en une année pour finalement constater un échec.
Il n'a aucune gratitude, rien. Il aura 26 ans en mars et c'est toujours compliqué. Il a lui aussi commencé en 2nde avec un lycée complaisant...

J'ai laissé la santé, eu un cancer il y aura 4 ans dans quelques jours. Je suis en rémission et en invalidité en attendant de reprendre un meilleur "développement".

J'ai morflé comme vous et je n'ai pas le cul sorti des ronces comme on dit chez moi.

Pour les voisins, ils n'ont qu'à vous soutenir. Pareil pour les proches. Notre culture participe à pérenniser ce malheur qui touche beaucoup de familles. Le déni est la réponse principale comme il l'a été après 39-45. Une honte !

Dis, mettez lui un cadre et tenez vous y.
Faites le point sur vos valeurs et vos attentes et réunissez vous autour d'un moment agréable si possible.
Qu'est ce qu'il aime ?

Je vous invite à lui exprimer ce que vous ressentez en disant JE.
Mettez en place des échelons de progrès pour lui et des règles pour vivre ensemble et qu'il doit respecter.
S'il ne les respecte pas alors qu'il fasse le nécessaire pour répondre à son besoin d'autonomie.

Comment réagit votre famille ? Les proches ? L'entourage ?

Le mien est parti, il a erré pendant des années, mentant, volant, trichant, manipulant. Je ne sais pas qui il est mais je sauve ma peau en attendant qu'il change...éventuellement.

A vous lire,

Pépite


Dis - 04/01/2022 à 13h35

Merci pépite
Oui des similitudes....ce qui me fait un peu peur, car ma question est de dire ou penser
"Jusqu'à quand" et si j'en suis qu'au début.........
Et oui des comptes vidés en claquant des doigts.
Et puis les problèmes de santé, oui il faut vous préserver, d'ailleurs comment prend -il la situation au sujet de vos ennuis de santé ?qui j'espère ne serons qu'un lointain souvenir.
Comment peut-on tomber si ingrat ? les enfants n'ont pas été élevés ainsi ? en tout cas nous avons tous fait pour qu'il ai des bases. C'est mon seul enfant pour ma part, et j'ai tout misé depuis sa naissance, jamais nous n'avons pris un WE avec le père pour nous retrouver, toujours avec nous. Vacances à l'étranger tous les ans, ses colonies sportives à l'étranger, ses passions, ses cours particuliers......je m'y retrouve pas dans cette situation.
Irrespectueux avec nous, méchant dans ses paroles, et quelquefois dans les gestes.
Il n'y a que sa petite personne qui compte et ses potes bien sur.
Depuis le 31 décembre aucun échange, pas de bonjour, s'isole dans sa chambre sauf pour sortir le soir.

Pas toujours facile d'en parler autour, ses frères et soeurs, ont abandonné, ma famille (je pense qu'il ne réalise pas vraiment la situation, genre ca passera, il est jeune...) les amis me disent qu'il a été trop gâté...
Donc je n'arrive pas à parler du pb.
Bien evidemment les cadres ont été posés, avec des JE et des NOUS, mais rien n'y fait. la preuve vendredi dernier alors que les gendarmes sont passés à 2 reprises....donc QUID ?
IL était très sportif et tous les WE nous étions ses fervents supporters sur le terrain ...mais même ca, c'est du passé.
Voir son enfant ainsi ça fait mal, et que faire ? sinon laisser faire, lui seul aura un déclic peut être un jour.

Mais à cet instant je suis toujours en colère de ses mensonges, de ses soi disants, j'arrête, et autre, il nous prend pour des imbéciles, et ça je ne le supporte plus.

IL refuse toute aide extérieure de professionnel, il se dit normal sans problèmes. Il était si mignon, je le vois dépérir à vue d'oeil, et je reste impuissante.
Si je cède, le problème n'avancera pas, il aura l'impression d'avoir une fois encore gagné, et hélàs ne se rends pas compte du pb, car il ne cotoye que des personnes qui lui ressemble, en fait, et plus est je veux marquer le coup et mon ras le bol même si il n'y a pas eu d'echanges.....
Merci de cette ecoute, et je vous souhaite également bcp de courage, de compassion, et prenez soin de vous

Pepite - 04/01/2022 à 15h32

Dis,

Je suis certaine que vous avez fait tout ce qu'il fallait.

Mon fils pratiquait du tennis, s'est éclaté au hand-ball, il jouait du piano. Cependant il était incapable de se concentrer à l'école. Il a tenu jusqu'en 4ème avec ses acquis et sa bonne capacité de mémorisation visuelle et auditive. Lorsqu'il a fallu se concentrer, produire des efforts, les difficultés sont apparues. Je me demande s'il n'a pas un trouble type TDAH.

Je lis et j'écoute B Cyrulnik qui raconte qu'1 jeune sur 3 rencontrera des relations conflictuelles avec ses parents à cause de la puberté qui est un phénomène physiologique propre à tous les mammifères auxquels nous appartenons. Il la distingue de l'adolescence qui pour lui est un phénomène psychosocial qui caractérise la condition humaine.

Il dit que pendant cette période, le cerveau fonctionne moins que le cerveau des bébés car il y a un élagage des synapses. Le cerveau fonctionne à l'économie et qu'il apprend à apprendre. Malheureusement le contexte sanitaire retarde ce virage d'apprentissage et le milieu qu'il perçoit sculpte le cerveau de l'ado.

Il raconte que certains jeunes ont acquis des facteurs de vulnérabilité lorsqu'il étaient enfants (précarité sociale, malheur et/ou stress de la mère, pauvreté, violence...) et que pour 12% d'entre eux la résilience sera difficile. Mon fils est concerné et j'en parle avec lui pour qu'il entende que la résilience est possible.

La juvénilisation est prolongée puisque les jeunes font des études plus longues mais la culture ne permet pas à ces jeunes de se développer favorablement puisque leur désir d'autonomie et d'indépendance est retardé.

La fonction de l'adolescence est de quitter sa famille à cause du surgissement des désirs sexuels, à cause du besoin de la fierté de devenir indépendant. Le scoutisme ou structure dédiée est délaissé et la carence institutionnelle sociale n'offre donc pas au jeune la possibilité de se mettre à l'épreuve.

En Europe du Nord, on propose 1 année sabbatique après le bac où le jeune part dans un projet à l'étranger, encadré et il revient fier de lui, mûri. Ensuite on constate que ces jeunes réussissent mieux leurs études parce qu'ils ont développé leur estime.

Tout cela pour vous dire que ni vous ni moi ne pouvons aller à l'encontre de ce processus qui est périlleux pour le jeune. Encore plus dans un milieu délétère comme avec la drogue.

L'an dernier, j'ai orienté mon fils vers un foyer jeune travailleur pour qu'il soit sécurisé et qu'il se confronte (enfin) à la société.
Je viens de passer une heure avec lui et nous arrivons mieux à communiquer. Je lui parle de ce que je ressens et de mon anxiété face à ces choix qui n'ont pas de sens à mes yeux. Je lui demande ce qu'il aimerait faire. Il n'a ni vision ni capacité d'anticipation. Mais ce n'est plus de ma responsabilité. Je lui mets des limites dans ses demandes et je lui parle de ce qui m'anime car finalement il ne me connait pas en tant que femme. Il ne voit qu'une mère.

Je ne connais pas votre champ d'actions mais sortez votre fils de ce milieu. Il est capable d'affronter des épreuves et il doit l'entendre. Pourriez-vous faire appel à un Erasmus ou une association avec projet ?

Il y a 20 ans, j'étais restauratrice et j'employais des jeunes pour les dégourdir parce que certains à 18 ans n'avaient jamais lavé leur bol de petit déjeuner.
Cela a fonctionné pour la majorité mais ceux avec qui c'était compliqué, c'était avec les junkies. Ils ont besoin d'une structure solide et capable de rebondir face à leurs états d'âmes et crises de craving.
Si vous saviez par quoi je suis passée, vous seriez surprise. J'ai même lié une amitié avec un dealer qui manageait une équipe de 20 vendeurs. Un monde parallèle sans pitié où l'argent décide, pas l'humain.

Mon voisin de commerce, de conviction catholique, avait 8 enfants dont un qui s'égarait. Il l'a envoyé 1 mois au Burkina Fasso en voyage solidaire. A son retour, le jeune était transformé.

Lorsque je repense à mon vécu, j'en garde un bon souvenir. Pour moi il n'y a pas de gens de qualités. Il y a juste des égarements, des chemins sombres. Certes ils ne sont pas sans dommages mais il y a toujours une lueur d'espoir dans le coeur de chacun.

Je vous raconte tout cela pour que vous compreniez que votre rôle est fait et que c'est à l'environnement extérieur de le sculpter. Votre fils choisit ses expériences même si celles-ci sont sombres ou dangereuses.
Qu'est ce qui le pousse à fonctionner ainsi ? seul un professionnel peut le découvrir avec lui.

En attendant prenez soin de vous, faites vous aider moralement.

Avec toute ma sollicitude,

Pépite

Dis - 04/01/2022 à 17h55

Merci Pepite
J ai eu l impression de faire un come back concernant nos enfats..tres doué dans le sport, 9 ans de piano...bcp de facilités jusqu en 3ème et là boum...
Enfant tres vif...il a meme fait des tests a savoir si il etait precoce....mais non. et il est vrai que rester concentré etait difficile.....
Enfin ma colère toujours présente et ma deception gont qu a ce jour he n ai plus envie d échanger avec lui.
Merci de tous ces conseils.
Bonne continuation à vous et j espère qu jour la vie nous sourira à nouveau.
Belle soirée

Dis - 04/01/2022 à 18h31

Pépite

Je suis allée voir les troubles TDAH, et bien je retrouve totalement mon fils dans la description de ce trouble, je ne suis bien evidemment médecin.

Que faire ? quand un jeune adulte refuse de se voir ainsi et est refractaire à l'aide extérieure qui selon lui ne sert absolument à rien.

Merci bcp et belle soirée

Selko - 04/01/2022 à 19h39

Bonjour à vous Dis.
Tout d'abord je suis ni parent d'un enfant ni consommateur donc mon aide sera peut-etre moin utile que je le pense à vos yeux.
Mon père est consommateur depuis 30 ans,il a même pris des drogues plus "dure" aujourd'hui il essaye d'arrêter petit à petit.
Par rapport à mon père net votre fils j'ai remarquer beaucoup de choses en "commun" déni,ami qui le tire vers le bas,pas de contact social.
Pour mon père nous (sa copine et moi) lui avons déjà interdit de voir ces amis et forcer à les bloquer des réseaux sociaux,ensuite il n'avait plus aucune intégration avec le monde extérieur donc il avait ni objectif que ce soit personnel ou professionnel la aussi nous l'avons obliger à travailler en intérim. Il a ensuite accepter de voir un médecin,puis de prendre des médicaments pour arrêter il essaye encore aujourd'hui d'arrêter le cannabis après + de 8 mois avec traitement. Ne laissez pas de choix à votre fils,essayer de contacter un médecin,mais avant tout préserver vous. Mon père a détruit ma famille et mon enfance entière à cause de sa merde (pardonner moi) donc faites attentions à vous. (Excusez-moi pour les fautes d'orthographe j'ai 17 ans donc pas forcément un niveau élever en français!)

Pepite - 05/01/2022 à 09h08

Bonjour Selko,

Quelle joie de vous lire. Vous avez 17 ans et suffisamment d'assurance pour nous répondre.

Vous n'êtes pas là par hasard, vous êtes préoccupé par votre père et votre récit est juste et touchant.

A votre âge je rêvais de m'enfuir de chez mes parents, mon père était limite ivrogne avec une ambiance familiale stressante et violente verbalement.

Selko, votre sensibilité que je perçois est le fruit de ce que vous éprouvez. Je suis hypersensible parce que j'ai baigné dans la violence ordinaire et que j'ai été en carence affective.

A votre âge, comme je l'ai écrit plus haut avec les propos de B Cyrulnik, on apprend à apprendre. Ne passez pas à côté de votre développement. Vous n'avez pas à prendre en charge vos parents. C'est à eux de s'occuper de leurs enfants. S'ils ne le font pas, c'est qu'ils en sont incapables. Trouvez d'autres figures d'attachement.

Avec le recul et le parcours que je viens de faire, pensez à vous, prenez soin de vous.
Un des livres de B Cyrulnik s'appelle : "sauve toi, la vie t'appelle".
Faites cela, trouvez un chemin ou une structure dans lequel vous vous épanouirez.
N'attendez rien aujourd'hui de votre père. Peut-être qu'un jour il viendra à vous, ou pas.

Je suis bouleversée par ce que je vous écris parce que je me rends compte à quel point j'ai œuvré jusqu'ici à cause de mes attentes.
Je ne leur en veux (plus) à mes parents parce que je me suis construite sur un champ de ruines inconscient. J'ai monté pierre par pierre ma vie et j'ai affronté, surmonté les épreuves en cherchant toujours à comprendre.
Les forces que j'ai développées, je les ai gagnées en souffrant, en m'accrochant, en ne lâchant rien et en acceptant les échecs. Je me suis autorisée à vivre mes expériences. J'ai rencontré des gens formidables qui ont cru en moi et qui m'ont soutenu.

Tout ça finalement je le suis grâce à la souffrance éprouvée. Aurais je été la même personne, combative, compatissante, aimante sans ce champ de ruines ?
Aurais je explorer le monde de la même façon ?
Je ne le sais pas. Je sais aussi que depuis que je suis née, des personnes m'ont transmises des valeurs. Des proches, des amis, l'école...

Prenez soin de vous Selko, croyez en vous, en vos pouvoirs. Ne laissez personne interférer votre développement.
Les blessures de la vie sont inévitables, nos faiblesses nous rappellent notre humanité. Mais la vie est belle pour celui qui sait regarder le monde.

Bien à vous,

Pépite

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