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Alcoolique ou pas alcoolique ?

Par Alcool Info Service

Bonsoir, Je vous écrit à propos de mon conjoint âgé de 45 ans. Nous sommes depuis 10 ans ensemble et il a toujours aimé l'alcool. Au début de notre relation, nous avons partagé de très bons moments où ce produit était omniprésent. J'aimais boire moi aussi mais sans que cela soit une addiction. Une fois devenue mère, l'alcool ne m'a plus intéressé et aujourd'hui, boire me donne des maux de tête terribles. En revanche, mon conjoint prend toujours le même plaisir à boire mais premièrement, il "tient" moins l'alcool qu'avant et deuxièmement, il a beaucoup de mal à contrôler sa consommation. Dernièrement, l'alcool le transforme. Il devient méchant, cynique, il perd ses moyens. Il n'arrive pas à s'arrêter de boire: un verre en appelle un autre.... Il se cache et cache aussi des bouteilles. Il s'excuse très souvent et me promet de s'améliorer pour recommencer exactement la même chose. Il m'arrive de vivre des situations très désagréables où il peut me gêner ou pire me faire honte. Parfois notre fils est présent ce qui me pousse à vous écrire aujourd'hui. J'ai appris que le père de mon conjoint était alcoolique. Il est décédé et j'ai l'impression que ce n'est pas anodin, la consommation d'alcool le rapprochant peut-être de son père défunt. Il y a une semaine, il a enfin accepté d'en parler à notre médecin traitant qui lui a prescrit des médicaments. Il m'a avoué que cela n'avait rien changé et que l'envie de boire est toujours très forte. Existe t-il des formes d'alcoolisme moins grave que d'autres ? Que pensez-vous de mon témoignage? Je vous remercie de m'avoir lu.

Mise en ligne le 21/06/2024

Bonjour,

Nous sommes sensibles à votre témoignage car il décrit bien votre inquiétude de voir votre conjoint changer du fait de sa dépendance à l’alcool.

En ce qui concerne les niveaux de dépendance à l’alcool, bien que chaque individu ait un rapport particulier à la substance, l’on peut dire qu’il y en a 2.

Le premier niveau de dépendance est psychologique. C’est-à-dire qu’en l’absence d’alcool la personne va ressentir une tension interne se traduisant par de l’anxiété, agitation, irritabilité et angoisse. Cet état pousse la personne à consommer pour apaiser ses manifestations. Dans ce contexte, il est possible d’envisager un sevrage sans aide extérieure.

Le deuxième niveau de dépendance est physique et s’installe après plusieurs années de consommations chroniques et régulières. Les symptômes, en plus de ceux cités précédemment, se manifestent par des tremblements, sueurs, tachycardie, malaise, etc. Ce niveau de dépendance nécessite un accompagnement médical et un traitement médicamenteux adapté pour éviter toute complication de santé.

Le fait que votre conjoint ait accepté de consulter le médecin est très positif. Le traitement est récent, peut-être faut-il envisager un peu plus de temps pour faire le point.

Néanmoins, s’il a le sentiment que ça ne fonctionne pas, il serait opportun qu’il en rediscute avec le médecin pour réajuster le traitement. Il est important qu’il ne se décourage pas, d’autres solutions peuvent lui être proposées.

Par ailleurs, certains facteurs peuvent freiner ou mettre à mal une démarche de sevrage. Avant tout, il est important que cette décision vienne de lui. Parfois les personnes dépendantes décident d’arrêter pour rassurer l’entourage, mais cela ne coïncide pas toujours avec leur réalité.

Un autre élément à prendre en compte est la fonction du produit dans sa vie. Le produit est souvent envisagé comme une béquille qui apaise, réconforte, etc. Il est important que votre conjoint réfléchisse à ces dimensions. Car, outre les efforts qu’implique un sevrage, il est important qu'il envisage de nouvelles activités pour se détourner des envies de consommer. Trouver d’autres « béquilles » en vue de pallier le manque et les frustrations.

Une addiction cache souvent des difficultés plus ancrées, d’ordre psychologique, émotionnel, relationnel, affectif, etc.

Ainsi, envisager un sevrage uniquement avec une aide médicamenteuse peut s’avérer très insuffisant. Le soutien psychologique est important car l’addiction est une problématique complexe qui impacte la santé physique et psychologique. Ainsi, le soutien psychologique permet une compréhension plus fine du rapport à l’alcool et de ce qui est sous-jacent. Enfin, ce soutien permet de déployer des stratégies nouvelles qui compenseront l’absence d’alcool pour sécuriser sa démarche de sevrage.

Pour plus d’informations, nous vous transmettons en bas de page plusieurs liens concernant l’addiction, l’aide spécialisée et les conseils à l’entourage.

Si votre conjoint le souhaite, en plus du médecin traitant, il peut également solliciter un dispositif spécialisé. Il s’agit des Centres de Soins d’Accompagnement, de Prévention en Addictologie (CSAPA). Une équipe pluridisciplinaire composée de médecin addictologue, psychologue, travailleurs sociaux et infirmier propose un accompagnement et un soutien individualisé en vue de diminuer, gérer ou cesser les conduites addictives. L’accueil y individuel, confidentiel et gratuit.

Ces services accueillent également l’entourage. Indépendamment de votre conjoint, vous pouvez également les solliciter si cette situation suscite souffrances et préoccupations. Les professionnels sauront vous soutenir et vous conseiller dans ce contexte.

Si cela vous intéresse, nous vous joignons 2 orientations possibles vers des CSAPA de votre ville. Il vous suffira de les joindre par téléphone pour obtenir un rendez-vous.

En espérant avoir pu vous apporter quelques pistes de réflexion.

En attendant, si vous souhaitez évoquer votre situation plus en détail et échanger avec un professionnel, nos écoutants sont joignables tous les jours au 0980 980 930 (appel anonyme et non surtaxé) de 8h à 2h. Également par tchat via notre site internet de 14h à minuit du lundi au vendredi et de 14h à 20h le week-end.

Votre conjoint peut également se saisir de notre aide à distance s’il en ressent le besoin.

Bien à vous

Pour obtenir plus d'informations, n'hésitez pas à prendre contact avec les structures suiv


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