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Vos questions / nos réponsesLes benzodiazépines sont des médicaments psychotropes principalement prescrits pour traiter l’anxiété et l’insomnie. Elles agissent toutes de la même façon, mais elles ont des propriétés différentes en fonction de leur structure chimique.
C’est pourquoi, certaines benzodiazépines ont des effets anxiolytiques (réduction de l’anxiété), d’autres ont des effets hypnotiques (réduction des troubles du sommeil), et certaines ont des effets antiépileptiques (réduction des convulsions).
Elles sont également prescrites dans le sevrage alcoolique, pour la prévention et le traitement du delirium tremens et des autres manifestations du sevrage.
Les benzodiazépines ne doivent pas être utilisées comme traitement de fond. Elles doivent être utilisées ponctuellement, sur une période la plus courte possible et à la dose minimum efficace. Il est très important de respecter les recommandations de prescription.
En effet, l’usage prolongé de benzodiazépines peut entraîner un risque de dépendance, et l’arrêt brutal entraîne un syndrome de sevrage.
Les benzodiazépines exposent également à des troubles de la mémoire et du comportement, ainsi qu’à des troubles de l’équilibre (risque de chute), en particulier chez les seniors.
Réglementé
NOM DES SPECIALITES | SUBSTANCE ACTIVE | FAMILLE | DEMIE-VIE* |
Buccolam® et génériques** | Midazolam | Antiépileptique | Courte <10h |
Havlane® | Loprazolam | Hypnotique | Intermédiaire 10-24h |
Imovane® et génériques | Zopiclone | Hypnotique apparenté aux BZD | Courte <10h |
Lexomil® et génériques | Bromazépam | Anxiolytique | Intermédiaire 10-24h |
Likozam® | Clobazam | Anxiolytique et antiépileptique | Longue > 24 h |
Lysanxia® et génériques | Prazépam | Anxiolytique | Longue > 24 h |
Midaject®, Ozalin® | Midazolam | Hypnotique | Courte <10h |
Mogadon® | Nitrazépam | Hypnotique | Intermédiaire 10-24h |
Noctamide® et génériques | Lormétazépam | Hypnotique | Intermédiaire 10-24h |
Nordaz® | Nordazépam | Anxiolytique | Intermédiaire 10-24h |
Nuctalon® | Estazolam | Hypnotique | Intermédiaire 10-24h |
Rivotril® | Clonazépam | Antiépileptique | Longue > 24 h |
Seresta® | Oxazépam | Anxiolytique | Intermédiaire 10-24h |
Stilnox®, Edluar® et génériques | Zolpidem | Hypnotique apparenté aux BZD | Courte <10h |
Temesta® et génériques | Lorazépam | Anxiolytique | Intermédiaire 10-24h |
Tranxene® | Clorazépate | Anxiolytique | Longue > 24 h |
Urbanyl® | Clobazam | Anxiolytique et antiépileptique | Intermédiaire 10-24h |
Valium® et génériques | Diazépam | Anxiolytique et antiépileptique | Longue > 24 h |
Veratran® | Clotiazépam | Anxiolytique | Courte <10h |
Victan® | Ethyl loflazépate | Anxiolytique | Longue > 24 h |
Xanax® et génériques | Alprazolam | Anxiolytique | Intermédiaire 10-24h |
* Demi-vie : temps mis par la substance pour perdre la moitié de son activité pharmacologique.
Les médicaments avec une demi-vie longue ont donc des effets qui se maintiennent durant une plus longue période ; à l’inverse des substances avec une demi-vie courte dont les effets s’atténuent plus rapidement.
** Médicaments génériques : Nom de la substance active + nom du laboratoire (Ex : Alprazolam Arrow, Alprazolam Biogaran… ; Prazepam EG, Prazepam Biogaran… ; Zolpidem Mylan, Zolpidem Sandoz…)
En France, les benzodiazépines sont disponibles uniquement sur ordonnance.
Certaines benzodiazépines sont classées parmi les stupéfiants et sont donc prescrites sur ordonnance sécurisée :
Cette mesure est prise pour limiter le risque d’abus et de détournement. Ces ordonnances ne sont pas falsifiables et ne peuvent pas être photocopiées grâce à des particularités techniques : papier filigrané blanc qui comporte les coordonnées pré-imprimées du prescripteur, encre bleue, numéro d’identification par lot d’ordonnance, carré préimprimé dans lequel le prescripteur indique le nombre de médicaments prescrits.
Sécurité routière :
Toutes les benzodiazépines sont classées en « niveau trois » de danger, ce qui signifie qu’il existe une incompatibilité majeure avec la conduite automobile.
La consommation de benzodiazépines expose en effet à une augmentation du risque d’accidents de la route (entre 60% et 80% de risque en plus, multiplié par 8 en cas de consommation avec de l’alcool).
Toutefois, il n’est pas interdit par la loi de conduire en ayant pris des benzodiazépines.
Les médicaments dits de niveau 3 sont signalés par un pictogramme sur fond rouge, avec les mentions « Niveau 3 », et « Attention, danger : ne pas conduire. Pour la reprise de la conduite, demandez l’avis d’un médecin. »
Les durées de positivité indiquées ci-dessous sont indicatives. Il n’existe aucun moyen de connaître précisément la durée de positivité car de nombreux facteurs peuvent la faire varier.
Les benzodiazépines peuvent être dépistées par une analyse toxicologique en laboratoire, aussi bien sur des prélèvements de salive, d’urine, de sang ou de cheveux. L’analyse toxicologique peut par exemple être demandée :
- en sublingual (sous la langue) pour obtenir des effets plus rapides,
- en auto-injection,
- ou en plug (insérées dans le rectum).
Selon les recommandations de prescription, les benzodiazépines ne doivent pas être utilisées comme traitement de fond. Elles doivent être utilisées ponctuellement sur une période la plus courte possible et à la dose minimum efficace.
Les durées maximales de prescription recommandées sont différentes en fonction de l’indication.
Elles sont de :
Ces durées incluent toujours la diminution progressive des doses.
En effet, l’arrêt brutal entraîne un syndrome de sevrage (insomnie et/ou anxiété importante, douleurs et tensions musculaires, irritabilité...), c’est pourquoi il est recommandé de diminuer progressivement les doses.
Au-delà de 12 semaines, les benzodiazépines ne sont plus efficaces alors que les effets secondaires persistent. De plus, l’usage prolongé de benzodiazépines augmente le risque de dépendance.
USAGE THERAPEUTIQUE SUR PRESCRIPTION MEDICALE
Anxiolytiques
Hypnotiques
Traitement des troubles du sommeil dans le cas d’insomnie occasionnelle ou de courte durée :
.
Antiépileptiques
Elles empêchent l’apparition des convulsions ou diminuent la fréquence d’apparition des crises convulsives.
.
Sevrage alcoolique
Les benzodiazépines réduisent la fréquence d’apparition des symptômes de manque, la sévérité et les complications du syndrome de sevrage.
Le delirium tremens est la conséquence la plus grave du syndrome de manque d’alcool. Il peut être mortel. Il survient chez certains consommateurs chroniques d’alcool quand ils arrêtent brusquement de boire ou quand ils réduisent beaucoup leur consommation. Il se manifeste par un état de grande confusion, des hallucinations et des idées délirantes.
.
Sevrage d’autres drogues
Les benzodiazépines sont fréquemment prescrites pour calmer l’anxiété liée à l’arrêt de substances psychoactives (cannabis et autres drogues).
USAGE DÉTOURNÉ
Lorsqu’elles sont détournées de leur usage thérapeutique, les benzodiazépines sont consommées :
DUREE DES EFFETS
On distingue les benzodiazépines à leur demi-vie, c’est-à-dire au temps mis par la substance pour perdre la moitié de son activité pharmacologique.
Les benzodiazépines avec une demi-vie courte agissent rapidement mais leurs effets s’atténuent également rapidement, en moins de 10h.
Les benzodiazépines avec une demi-vie longue ont des effets qui apparaissent moins rapidement, mais qui se maintiennent durant une plus longue période, au-delà de 24h.
Les benzodiazépines à durée d’action intermédiaire se situent entre les deux, avec des effets qui durent entre 10 et 24h.
Les effets indésirables sont communs à l’ensemble des benzodiazépines :
Les risques liés à l’utilisation des benzodiazépines dépendent de la dose ingérée et de la sensibilité individuelle du patient.
Elle peut se produire aux doses prescrites. Plus la dose est élevée, plus le risque augmente.
Ils peuvent survenir dans les heures suivant la prise.
Ce syndrome peut se manifester par une aggravation de l’insomnie, des cauchemars, de l’agitation, de la nervosité, des idées délirantes, des hallucinations, de la confusion mentale, une euphorie, de l’irritabilité, des troubles de la mémoire...
Il peut être accompagné d’un comportement inhabituel ou violent potentiellement dangereux pour autrui et pour soi-même, et qui nécessite l’arrêt du traitement.
Les benzodiazépines (surtout celles à demi-vie longue) peuvent entraîner des troubles de l’équilibre responsables de chutes et de fractures, en particulier chez les personnes âgées.
La prise de benzodiazépines entraîne une somnolence, une baisse des réflexes et des troubles de la vue. Le risque d’accident de la route est donc élevé sous benzodiazépines, encore plus lorsqu’elles sont prises en association avec de l’alcool.
Les benzodiazépines sont impliquées dans la majorité des cas de soumission chimique. La soumission chimique est l’administration d’un médicament ou d’une drogue à l’insu d’une personne ou sous la menace, à des fins criminelles ou délictuelles (viol, agression, vol…).
Le zolpidem (Stilnox®) est la benzodiazépine la plus utilisée, suivi par le diazépam (Valium®), le bromazépam (Lexomil®) et la zopiclone (Imovane®).
Une consommation importante de benzodiazépines en une seule prise peut entrainer une surdose.
Ce risque est plus important avec les benzodiazépines à demi-vie longue car elles entraînent un risque d’accumulation dans l’organisme en particulier chez les personnes âgées (les molécules actives s’accumulent et restent dans l’organisme plus longtemps que chez une personne jeune).
La surdose se manifeste par une perte de conscience pouvant aller jusqu'au coma et à la mort par dépression respiratoire.
Elle nécessite une prise en charge hospitalière rapide pour injecter un antidote : le Flumazenil (Anexate®).
- INTERACTIONS -
- une augmentation de l’effet sédatif des benzodiazépines (somnolence). Le risque d’accident de la route est ainsi multiplié par 8 en cas de prise de benzodiazépines en association avec de l’alcool.
- une augmentation du risque de surdose, pouvant entraîner la mort par dépression respiratoire
Il est nécessaire de consulter son médecin avant de consommer d’autres médicaments en association avec les benzodiazépines.
Il existe en effet de nombreuses interactions avec des médicaments, par exemple :
- augmentation des effets indésirables des benzodiazépines
- diminution ou annulation de l’efficacité des benzodiazépines
- augmentation de la somnolence
- augmentation de la somnolence,
- sommeil profond, sans réaction aux stimulations extérieures
- augmentation du risque de surdose, pouvant entraîner la mort par dépression respiratoire.
Atténuation des effets de la cocaïne/crack
.
- Augmentation de la somnolence,
- Sommeil profond, sans réaction aux stimuli extérieurs (léthargie)
- Augmentation du risque de surdose pouvant entraîner la mort par dépression respiratoire.
Augmentation du risque de surdose pouvant entraîner la mort par dépression respiratoire.
Atténuation des effets du LSD.
Une tolérance (nécessité d’augmenter les doses pour ressentir les effets) et une dépendance peuvent se développer.
Elles surviennent surtout en cas de consommation prolongée, mais elles peuvent aussi se développer aux doses prescrites/ou chez des patients sans facteur de risque particulier.
Divers facteurs semblent favoriser la survenue d’une dépendance :
Un arrêt brutal, accidentel ou non (oubli, hospitalisation, etc.), expose à un syndrome de sevrage, un risque de rebond (voir ci-dessous), ou à une reconsommation.
SYNDROME DE SEVRAGE
Un syndrome de sevrage peut apparaître dans les jours qui suivent l'arrêt de la consommation :
Les symptômes de sevrage les plus fréquents sont :
Ces symptômes s’atténuent progressivement. Ils disparaissent généralement au bout de 2 mois, mais ils peuvent persister entre 6 et 12 mois chez certaines personnes.
La sévérité et la durée du syndrome de sevrage varient en fonction de la personne, du type de benzodiazépines et de la vitesse de diminution de la posologie.
D’autres symptômes sont plus rares :
EFFET REBOND
On appelle effet rebond la réapparition plus intense de symptômes présents avant le traitement.
Il s’agit le plus souvent d’un retour de l’anxiété et de l’insomnie, mais plus fortes qu’avant le traitement.
Il peut apparaître quelques heures à quelques jours après la dernière prise (en cas d'arrêt brutal), et s’atténue progressivement en 1 à 3 semaines.
L’utilisation des benzodiazépines est déconseillée tout au long de la grossesse, et pendant la période d’allaitement.
Syndrome de sevrage du nouveau-né
En cas d'usage détourné :
- réduire les quantités par rapport à un usage oral
- utiliser du matériel stérile à usage unique
- utiliser un filtre toupie ou un steriflit