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Vos questions / nos réponsesBonjour,
(Je vous prie d'accepter d'avance mes excuses pour mes potentielles fautes d'orthographe et ma montagne d'écrit.)
Je ne sais pas si ma question à sa place ici mais voilà mon problème et je ne pourrais pas arrêter cette insomnie tant que mes questions n'auront pas été posées, sachant qu'il est 06h06 du matin, et que cela fait une semaine à m'interroger sur les questions suivantes, et donc, par conséquent à dormir très très peu depuis une semaine :
Je suis un lycéen de Terminale Scientifique et cela fait près de deux ans que je souffre de douleurs très fortes à l'épaule et du 29 Mars au 1er Avril, je vais dans un premier temps aller dans un centre anti-douleur pour me désintoxiquer des antalgiques et essayer de passer par un traitement antalgique non-narcotique, avec ensuite un suivi hebdomadaire ou bihebdomadaires.
Je prends actuellement l'équivalent de 480mg de morphine par jour via de l'Oxycodone et du Fentanyl et, ce qui me fait peur, c'est l'arrêt de ces traitements. Je prends également des anti-dépresseurs parce qu'au bout de deux ans de douleurs permanentes et infernales, c'est pas la joie.
Bref.
Je pense qu'au fond de moi, ces anti-douleurs, en plus de me soulager des douleurs, m'apaisent aussi "moralement", m'enlèvent mon anxiété mais sans atteindre une certaine "euphorie" ou "shoot" sans aucune hallucination.
Cependant, quand je m'endors ou lorsque je suis dans une phase entre le sommeil et l'éveil, je sens un bien-être, comme orgasmique, et même plus fort, qui dure jusqu'à ce que je me lève.
Voilà, c'est ici que le cas de conscience se pose: j'ai de gros doutes quand à ma volonté réelle de décrocher de ces antalgiques, par peur d'avoir mal évidemment, mais aussi de perdre ce petit quelque chose qui m'aidait à tenir tout les jours.
A cause de ça, je me sens de plus en plus coupable de prendre ces médicaments, jusqu'à arrêter ou très fortement diminué la morphine au point de vomir de douleur et de me tordre à cause du syndrome de sevrage.
De plus, les épreuves du Baccalauréat approchant à grande vitesse, je suis tirailler entre décaler la désintox à après les épreuves pour éviter d'être mal mais ne plus être, ou moins, fatigué ou alors continuer les opioïdes sans risque d'être anxieux mais en risquant d'être somnolent, donc pas disponible à 100%
Je n'arrive pas à en parler avec mes médecins (généralistes, psychiatres, etc) par peur qu'ils se méprennent sur ma douleur et sur les raisons de ma prise d'opiacés.
C'est pour cela que j'en appelle à votre aide, pour m'aider d'une part à la façon d'aborder le problème avec mes médecins, ou pour un du moins.
De plus, si vous aviez des conseils, numéros, adresses, grigris pour m'aider à aborder le problème d'une façon différente, de manière à ce que je cesse, ou que je diminue, de culpabiliser, et/ou d'avoir peur de tomber dans une
dépression encore plus forte.
Mais aussi, si vous pensez que j'ai raison ou tort d'avoir peur de la douleur, d'avoir peur du sevrage, peur d'être dans un état dépressif plus important que maintenant (alors qu'il est déjà important, les anti-dépresseurs ne sont plus efficaces à ce stade).
Je ne sais vraiment pas si mes questions sont pertinentes ou si elles correspondent à l'esprit du site mais je n'ai personne vers qui me tourner pour répondre à toutes mes interrogations.
J'ai autant écris non pas pour exposer mes problèmes médicaux (comme le font certaines personnes sur un site où en cas de maux de tête, on nous annonce que nous avons une rupture d'anévrisme), et ainsi attendre une réponse médicale (où d'autres personnes pensent également qu'un mal de ventre signifie une tumeur cérébrale),
mais pour que vous puissiez vous faire une idée précise de mes difficultés et m'aider à y palier.
Et j'aime écrire.
Je vous remercie d'avance pour l'attention particulière que vous porterez à mes questions, à mon
"cas de conscience", pour vos réponses/aides à mes questions.
Merci beaucoup d'avoir eu le (très grand) courage de lire ce pavé !
Lorenzo.
Bonjour Lorenzo,
cette réponse intervient alors que vous êtes sans doute hospitalisé pour le sevrage et la substitution de votre traitement. J'espère déjà que vous aurez pu aller jusqu'à ce processus sans trop de réticences tout de même.
Ce que vous éprouvez peut être résumé en un mot : ambivalence. L'ambivalence c'est penser ou ressentir en même temps deux choses contradictoires. C'est très humain et cela manifeste surtout dans les moments où justement on doit prendre une décision.
Vous savez, vous l'écrivez vous-même, que vous ne pouvez pas continuer comme cela. Vous n'avez pas d'avenir à continuer à prendre Oxycodone et Fentanyl parce qu'au fil du temps ils vont perdre leurs propriétés antalgiques et vous aurez besoin d'en prendre de plus en plus pour atténuer la douleur.
Cependant vous êtes aussi "accro", c'est-à-dire que le sevrage va créer un manque douloureux, et en plus vous n'êtes pas si insensible que vous le dites - même si ce n'est pas ce que vous recherchez en premier - aux effets positifs de ces opiacés. Que vous l'appeliez "euphorie", "bien être orgasmique" ou autre vous l'éprouvez et il vous est difficile d'y renoncer.
C'est normal d'éprouver cela et vous devriez pouvoir en parler sans honte à vos médecins. Oui la morphine est aussi une source de plaisir. Non ce n'est pas ce que vous cherchez à la base mais c'est, que vous le vouliez ou non, quelque chose que vous éprouvez aussi.
Le danger c'est que vous ne vouliez pas renoncer à ce plaisir et qu'il prenne le dessus, qu'il finisse par être l'objet de votre prise de médicament en lieu et place de la recherche de l'effet antalgique. Il est donc déjà utile que vous stoppiez-là ces traitements. Mais il est important aussi en effet que vous en parliez pour expulser ce problème de votre tête et que vos médecins puissent anticiper vos difficultés éventuelles à ne pas chercher à en reprendre après le sevrage. Car il va aussi y avoir un "après" sevrage, des moments où vous serez très attiré par la reprise d'opiacés. Ces moments vont être assez intenses mais de courte durée et s'estomper progressivement mais il faut que vous soyez prêt à les affronter, à dire "non". Alors parlez-en à vos médecins. Ils comprendront la situation, ils ont sans doute l'habitude.
Cordialement,
le modérateur.
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