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le déni des conséquences de l’héroïne

Par Profil supprimé

bonjour,
je suis amoureuse d'un homme depuis plusieurs années. celui ci est poly toxicomane : héroïne, coke, alcool, ...
je ne consomme rien .
nous avons vécu ensemble durant 1 ans 1/2. j'ai rompu car il m'amenait beaucoup de soucis (problème avec son ex : tox aussi, humeur changeante, plans de merde, jamais de fric, il disparaît pour 1 h ou 2 et réapparait le lendemain voir plus ...et j'en passe.
j'ai beaucoup souffert de cette rupture. il est revenu 6 mois après...et on a recommencé....là j'ai mis une certaines distance, j'ai 2 enfants (qui ne sont pas les siens) et nous avons une vie équilibrée. j'attendais un changement pour le refaire rentrer dans ma vie "officiellement" afin de ne pas perturber ma vie de maman.
bref...il ne veut pas arrêter. il est pleinement conscient de sa consommation quotidienne: 2g d'héro par jour voir plus , et plus de 1 l d 'alcool, joints...mais il pense que ça ne gène pas dans la vie de tout les jours : "c'est comme la cigarette ça ne concerne que lui"
il n'est pas dans le déni de sa consommation mais dans le déni des conséquences sur sa vie.
je n'arrive pas a lui faire comprendre que ses comportements sont complètements faussés, que il pourrait rentrer dans une démarche de soin pour qu'on arrive a vivre bien.
mais rien, ni psy (pour lui :ca sert a rien) ni substitut (c'est pire) il veut juste que j'accepte de vivre comme cà.
ça me detruit en fait. je me suis rendue malade (maladie qui s'accentue avec le stress).
il "me culpabilise car je ne "l'aime pas comme il est" et que je ne le fais plus rentrer dans ma vie. (je tiens bon pour mes enfants)
je ne sais plus quoi faire. je le quitte régulièrement parce que je n'en peux plus. et j'y retourne parce que je l'aime.
que me conseillez vous? comment l'aider? comment m'aider?

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9 réponses


Profil supprimé - 23/07/2019 à 14h36

Bonjour Soleilssoleil

Je suis exactement dans la même situation que la votre, j'ai un enfant qui n'est pas le sien, mon conjoint et également accro à l'héro le joint et la coke il y a quelques temps (plus toutes les autres drogues qu'il prenait en soirée) bref maintenant nous en sommes au stade ou le probléme qu'il nous reste à régler est l'héro ( 3 ans que ça dure) j'ai souvent eu envie de partir de le quitter mais l'amour aide parfois, et j'ai cette envie ou le besoin je ne sais pas de ne pas le laisser tomber je sais tres bien que si je pars c'est fini pour lui.
D'au autre côté nous ne pouvons vivre avec tout cela surtout pour les enfants.

Je vous conseil d'en discuter du mieux possible car c'est souvent plus que compliqué entre les mensonges le déni ect....

Pour nous c'est la der des der nous nous sommes donnée jusqu'a la fin de l'été si son pb n'est pas résolu nous nous séparons d'un commun accord car par moment notre relation nous tuerai littéralement.

En tout cas je te souhaite bien du courage dans toute cette épreuve.

Profil supprimé - 27/07/2019 à 08h07

Bonjour laraison, merci pour ta réponse.
J'espère pour toi que ça marchera. Moi je suis tout simplement très dépitée par tout ce qui se passe. L'amour malheureusement ne règle pas tout.
Nous avons eu tout un tas de discussions. Mais il n'a vraiment pas envie de voir les conséquences de sa vie sur la nôtre .
Je crois que je vais vraiment le lâcher cette fois.. je ne peux pas me battre pour deux.
Je te souhaite aussi beaucoup de courage à toi et la réussite.

Profil supprimé - 30/07/2019 à 12h15

Bonjour à vous !

Pour ma part mon conjoint est accro à la coke depuis plus de 2 ans...
Je compatis avec vous. Je sais ce que c'est de souffrir de cette situation... cette saloperie a prit ma place... elle nous détruit...
Les mensonges, les promesses, les illusions... un coup on essaye de soutenir et on essaye la manière douce et la fois d'après on pète un câble et on a envie de tout plaquer et de le quitter...

Profil supprimé - 31/07/2019 à 08h14

Bonjour So6!

c'est exactement çà! je suis tombée de désillusions en désillusions...dès qu'il voit que je n'en peux plus, il me dit qu'il vit mal son addiction, et qu'il veut faire une cure ou qu'il est en "train d'arreter" lol....et dès que je me reprends a avoir espoir, il me dit que de toutes façon il est bien comme çà et qu'il ne voit pas comment vivre autrement....
je commence a bien comprendre que rien n'est possible.il n'en a pas envie. et même si je comprends que c'est trés compliqué d’arrêter, c'est dur pour moi de vivre comme çà.

Profil supprimé - 02/08/2019 à 19h18

Bonjour, je ne vous répond pas dans le cadre de l'héroine, car heureusement pour moi je me suis toujours interdit d'essayer cette "saloperie" (dixit un ancien camarade de classe hélas toxicomane), mais dans celui de la drogue en général.

Je suis un homme de 43 ans, et voici 15 ans j'ai fait subir ce que vous décrivez à une femme que j'aimais pourtant vraiment, pendant un an et demi et malgré une rupture.

Je ne voudrais pas influencer des vies avec mes propos, mais partager mon expérience. Aujourd'hui encore je pense que c'était la femme de ma vie, mais je ne concevais pas d'arrêter la drogue pour autant. Elle avait été très claire dès le début: elle ne voulait pas faire sa vie avec moi tant que je consommerais. J'étais donc dans un dilemme coincé entre la dépendance aux drogues et la perspective de perdre cette femme.

Avec le recul, j'ai compris qu'inconsciemment je provoquais des disputes pour pouvoir continuer de consommer pendant le temps de la réconciliation, et ainsi de suite. Je le vivais encore plus mal car je l'aimais et elle en souffrait.

Un matin j'ai carrément provoqué une dispute insensée jusqu'à ce qu'on rompe définitivement. Quand je l'ai recontactée elle m'a annoncé avoir tourné la page et que c'était vraiment terminé. J'aurais pu insister mais un éclair de lucidité m'a traversé l'esprit: "Laisse-lui une chance d'être heureuse, de trouver quelqu'un qui la mérite vraiment".

L'argument "il "me culpabilise car je ne "l'aime pas comme il est" et que je ne le fais plus rentrer dans ma vie. (je tiens bon pour mes enfants)" ne tient pas et est surtout très dangereux. En effet:
- quand on aime vraiment quelqu'un, on fait naturellement passer cette personne avant soi (sinon c'est de la passion, passion qui détruit soi-même et les autres)
- il n'est pas comme il est puisqu'il est sous l'effet de la drogue
- dangereux pour lui mais aussi pour vous (par exemple demandez-lui s'il préfèrerait que vous consommiez aussi)
- au fond il sait très bien qu'il se ment, mais l'idée d'arrêter l'effraie trop (et à un tel stade c'est tout-à-fait compréhensible: le cerveau est gravement perturbé au niveau chimique, ses ressources naturelles sont désactivées et dépendent donc de la prise de substance pour "retrouver" un état qui s'apparente à un équilibre, sauf que celui-ci s'estompe quand les effets se dissipent... Et donc il faut reconsommer, et ainsi de suite).

Les sentiments ont beau être là, les drogues peuvent avoir une telle emprise qu'on se ment à soi-même, on ne retient que le bon côté, etc... Ainsi tant qu'il n'aura pas un "déclic" à l'intérieur qui le conduira seul (ou pas) à arrêter, de lui-même, je crains que ce soit sans issue.


Arrêter la drogue par amour ça ne marche pas, ou plutôt ça ne marche pas longtemps, et après c'est encore pire.


Préservez-vous, vous et vos enfants qui s'attachent aussi à lui tant que vous maintenez cette relation. Si j'étais à sa place, je serais furieux qu'un inconnu se permettent d'écrire ce genre de message, mais honnêtement, je crois que c'est peut-être ce qui reste pour le "sauver". C'est à dire que rompre lui montrerait que vous l'aimez au point de ne plus supporter de le voir ainsi détruire sa vie, que vous n'avez plus le choix et qu'au contraire, si vous acceptiez de continuer ainsi cela signifierait que vos sentiments ne sont pas si forts en fait. Il faut une sorte d'électro-choc qui puisse le faire réagir. Si vous tenez vraiment à lui, vous pouvez lui expliquer et lui assurer que vous serez là pour l'aider dans les moments difficiles, mais aussi que le temps passe et que votre patience n'est pas infinie (ce qui est bien normal). Electro-choc: "Réagis et agis aujourd'hui, demain il sera vraiment trop tard et nous serons tous les deux malheureux, tout ça pour cette merde qui te fait croire que tout va bien!"

Dans tous les cas ne lui demandez pas d'arrêter pour vous, mais pour lui. Mieux, ne lui demandez rien (à cause du réflexe de contradiction il pourrait seulement se braquer au lieu de réfléchir pour de bon) mais expliquez-lui où vous en êtes, de façon non pas à lui imposer un choix, mais à lui faire comprendre qu'honnêtement, il va bien falloir en faire un.

Et j'insiste, préservez-vous car s'il ne réagit pas sérieusement, il finira probablement par vous rendre encore plus malheureuse, et ce même malgré lui.

Profil supprimé - 08/08/2019 à 10h29

merci pour votre réponse Alex1976.
votre réponse éclaire un peu plus mon chemin. je vais réfléchir à tout çà. encore merci

Profil supprimé - 08/08/2019 à 16h20

Bon courage et n'hésitez pas si vous avez des questions, je tâcherais d'y répondre dans la mesure de mes moyens.

Après m'être relu, j'ai relevé une ambiguïté que je corrige ici:

"Ainsi tant qu'il n'aura pas un "déclic" à l'intérieur qui le conduira seul (ou pas) à arrêter, de lui-même, je crains que ce soit sans issue. "

Il faut comprendre "Ainsi tant qu'il n'aura pas un "déclic" à l'intérieur qui le conduira seul à arrêter (ou pas), je crains que ce soit sans issue."

Un arrêt réellement définitif d'une drogue (quelle qu'elle soit) ne pourra pas se faire sans une prise de conscience émanant du consommateur lui-même, ce qu'à mon avis le schéma de votre relation empêche car régulièrement vous recommencez à tenir bon après avoir "craqué", il n'a donc qu'à attendre en fait (je ne dis pas ça pour vous faire culpabiliser, c'est une réaction bien normale quand on aime). Au contraire il faut qu'il puisse prendre du recul pour être en position de commencer à se poser les bonnes questions et à en accepter ou non les réponses.

C'est d'ailleurs une des méthodes employées pour les adeptes de sectes reconnues dangereuses: tenter de leur expliquer pourquoi leur communauté est nuisible n'aboutit qu'à plus de renfermement derrière des arguments intérieurs conditionnés par le guru, qui emploie justement des techniques subtiles de suggestions successives. Au contraire, quand on isole (raisonnablement) un adepte et qu'on le laisse confronté à lui-même, en lui montrant une autre image que celle à laquelle il s'attendait, en faisant semblant d'accepter qu'il fasse ce qu'il veut, on peut parfois faire renaître ses propres pensées (celles qu'il s'était habitué à filtrer pour qu'elles correspondent à ses choix), car il se retrouve face à la réalité même sous l'effet d'une drogue prise quotidiennement. Le guru étant donc ici l'héroïne.

J'ajoute aussi que s'il arrêtait uniquement par amour, il finirait probablement par vous en vouloir, ou vous le faire payer d'une façon ou d'une autre, car ce serait pour lui une privation injustifiée. Ce n'est pas une réaction systématique mais relativement courante.

Profil supprimé - 11/08/2019 à 22h13

c'est exactement ce qui se passe . il me dit qu'il attends/espère que je revienne à chaque fois.
j'ai coupé là. il m'envoie des messages blessants. auxquels j'essaie de ne pas répondre. pour ne pas maintenir une communication.
mon choix est fait. il ne me reste plus qu'à tenir....
c'est bizarre comme ce type de relation peut nous rendre à l'image de ceux qu'on aime. des "accros". pas de la drogue, mais d'eux .

Profil supprimé - 12/08/2019 à 13h39

Il faut dire aussi que la drogue modifie l'état d'esprit au point qu'on a affaire à deux personnes différentes, comme un couple à trois dont un est de trop. De son côté c'est comme s'il avait eu un choix à faire entre vous et la drogue, et qu'il avait "préféré" la drogue. Quand on se sent rejeté(e) ou dévalorisé(e), on a tendance à s'accrocher d'autant plus, c'est humain.

Le plus important à retenir c'est que malheureusement la drogue perturbe trop les pensées et biaise le discernement de façon insidieuse, c'est pourquoi vous ne devez pas vous en vouloir, ni penser que vous n'avez pas été à la hauteur. Personne n'est parfait, mais dans cette histoire même si vous avez été "parfaite" à ses yeux, la drogue a une telle emprise qu'elle régit ses décisions (qui ne sont même plus ses propres choix), or la drogue n'envisage de partager son hôte (ou plutôt son esclave) qu'avec ceux et celles qui en consomment aussi.

Bon courage, à mon avis vous avez pris la bonne décision, pour vous comme pour lui.

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