Profil supprimé - 05/08/2011 à 22h01

Bonsoir, j'ai 37 ans, je m'appelle Sophie. Ça fait 7 ans que je suis avec mon ami. Lorsque je l'ai connu il se droguait déjà. Moi je ne connaissais rien à tout ça. Je pensais qu'il pouvait arrêter n'importe quand, mais j'ai vite compris que cela ne se passerais pas comme ça. Un jour j'ai pris la décision de contacter un centre qui m'a écoutée et aidée. Il a eu un traitement méthadone qu'il prenait régulièrement.

Ça a fonctionné correctement pendant 3 ans et un jour je me suis rendue compte que son comportement changeait à nouveau. Il était souvent absent, devenait méchant, violent. J'ai 3 enfants d'un premier mariage et il en souffre aussi. Il n'a jamais été violent avec les enfants mais c'est dur pour eux de le voir se détruire et nous ne savons plus quoi faire. Je suis toute seule, sa propre famille ne m'aide pas.

Le problème aujourd'hui c'est qu'il va jusqu'à se piquer. Il doit bientôt aller dans un centre, c'est notre dernière chance pour sauver notre couple. J'aurai tout essayé et j'ai accepté beaucoup de choses mais je suis à bout ! Pourtant je l'aime plus que tout et je ne comprends pas pourquoi il a commencé un jour à prendre cette merde. Vivre avec un toxicomane est très difficile. J'espère que la cure va l'aider sinon notre avenir ensemble se terminera.

Profil supprimé - 22/09/2011 à 11h49

Bonjour Sophie,

Je vois ma vie en te lisant, exactement le même scénario. Maman aussi de 3 ans (2 d'un premier mariage) et notre petit dernier de bientôt 4 ans. Par contre lui c'est Méthadone (quelques dérapages bien entendu ces dernières années en cachette) mais que j'ai tout de suite vu et qu'il a essayé de nier jusqu'au jour où je ne l'ai pas lâché et il a avoué en s'effondrant !! Par ailleurs, ce qui me met le plus en colère depuis cette dernière année, c'est que ne trouvant pas une personne forte sur qui je peux compter, qui est à 200% avec moi, avec les enfants, j'ai moi même commencer à boire... 1 puis 2 puis 3 verres puis 1 bouteille ou plus par soir. Je te rassure, nous avons une très bonne situation tous les deux, mais là n'est pas le problème, ou plutôt si... Nous sommes tous les deux perdus maintenant, nous ne savons plus communiquer, quoi nous dire, des disputes quasi quotidennes, violentes, insultes, c'est à celui qui blessera le plus l'autre nous sommes devenus comme des robots, on part travailler, les enfants à l'école, les activités, le ménage, les courses, nos vies sont d'une tristesse que tu ne peux même pas imaginer. Je sors de chez mon médecin aujourd"hui, je lui ai parlé de tout ça. Verdict: une semaine de repos pour moi histoire de dormir un peu (troubles profonds du sommeil et depression) Après cette semaine que va t'il se passer?????? je n'en sais rien, je baisse momentanément les bras, je me suis inscrite sur ce site ou j'espère trouver des réponses, de l'aide!! Je suis seule, sans famille ni amis à qui parler. Sa famille à lui est au courant mais à part des reproches (envers lui, à le traiter de tox) rien !!! Alors quelle est l'issue? continuer avec un homme que j'aime et qui malgré tout celà est un homme gentil, travailleur qui m'aide au quotidien dans les tâches courantes, ou quitter cet homme avec toute la souffrance et les dégats sur moi et les enfants sous pretexte qu'il se drogue (Métha et cannabis) et choisir la facilité??? tout se bouscule dans ma tête, je veux juste pouvoir m'endormir et me réveiller avec une nouvelle vie où nous serions tous les 5 enfin heureux. Grosses bises et au plaisr de te lire bientôt

Profil supprimé - 22/09/2011 à 15h45

Bonjour Calimero,

Je suis le modérateur de ces forums. Je suis triste à mon tour de voir la situation dans laquelle vous êtes et j'espère que d'autres Internautes vont pouvoir vous répondre (mais ce n'est pas facile de trouver votre message ici).

La relation avec votre mari semble bien difficile, vous le constatez, même si vous lui reconnaissez par ailleurs certaines qualités. Ne serait-il pas temps d'aller faire une thérapie de couple, un bilan devant un tiers neutre et professionnel et qui vous aide à renouer le dialogue entre vous ?

Lui avez-vous parlé de votre ressenti actuel ? Des émotions que cette situation provoque en vous et des besoins non satisfaits que cela recouvre ? Parlez-lui de vous, demandez-lui qu'il vous aide à satisfaire vos besoins. Mais plutôt que de lui demander d'être là avec vous à "200%", ce qu'il ne peut faire, demandez des petites choses réalisables qui vous soulagent. Il a sans doute besoin de son côté de retrouver progressivement confiance en lui aussi, en ses capacités de père, qu'il a peut-être abandonnées par culpabilité de ce qu'il est et de ses faiblesses. Je crois que vous pouvez, par de petites choses, vous aider, vous épauler mutuellement.
En tout cas la "solution" n'est pas ni de ne plus rien se dire, ni que vous portiez tout toute seule, ni de tout "bazarder" parce que vous n'arrivez plus à communiquer. Il y a bien des solutions entre ces extrêmes mais je pense profondément qu'il faut que vous vous fassiez aider pour les découvrir. Tous les deux si c'est possible mais sinon au moins vous.
Votre médecin vous a déjà apporté une première aide. Reposez-vous donc mais aussi profitez-en pour proposer cette démarche de thérapie de couple (il existe des centres de consultation conjugale et familiale un peu partout) et pour essayer de discuter avec lui.

Allez, bon courage !

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 22/09/2011 à 23h19

Cher Modérateur,

Je suis contente que vous ayez pris la peine de me répondre. Votre message me touche profondément et me réconforte quelque peu. Ma vie est assez difficile je me l'avoue, échec avec un premier mari, violent (pas de drogue). Une relation familiale (parent et frère) assez douloureuse, je ne les voit plus.... Et pour finir, cet homme que j'aime, je ne le nie pas, qui ne veut ou qui ne peut pas se sortir de cet engrenage. Je m'en veut aussi d'avoir choisi cette issue destructrice pour moi, l'alcool. Mais je vous rassure, j'ai encore bien la tête sur les épaules et je VEUX m'en sortir, je veux que cette belle famille qui est la nôtre s'en sorte. Nous avons 3 beaux enfants de 12, 9 et 4 ans, brillants, avec d'excellent résultats scolaires. Mon concubin est Éducateur, il est lui même brillant dans ce domaine (adolescents en grande difficultés) C'est tout ça qui me rend triste et en colère, cher modérateur, nous ne méritons pas cette vie ! Mon soucis est que je ne parle plus lors de disputes, je l'ignore, je peux arriver à ne pas lui adresser la parole pendant plus de 15 jours, jusqu'à ce qu'il craque, et pas plus tard que ce matin par exemple, en arriver à des cas extrêmes où il va crier, frapper tout ce qui l'entoure (sauf moi) et pleurer, demander pardon aux enfants !!! J'ai l'impression d'être responsable de ceci, j'ai l'impression de ne pas savoir l'aider: c'est son principal reproche...
Comme je vous l'ai dit ce matin, j'ai vu mon médecin, je suis arrivée en pleurs chez lui après avoir déposé les enfants à l'école: bilan: forte dépression, sous Alprazolam ! Je ne veux pas de tout ceci, je veux juste une vie saine, pleine d'amour et de bonne humeur! Il m'a déjà demandé d'aller consulter, mais que dire à un étranger? Ecrire m'est plus facile. Pour en revenir à lui, quand je l'ai connu il y a 7 ans, il m'a tout avoué, être sous l'emprise d'héroïne et fumer du cannabis. Je suis tout de suite tombée amoureuse de lui malgré ses vis, parce que c'est un homme extraordinaire, gentil, aimant.... Ce sont toutes ces qualités chez lui que je ne retrouve plus, il est absent très souvent, nous ne dormons plus ensemble, il vieille tard le soir, se lève plusieurs fois dans la nuit, nous nous croisons en quelque sorte. J'ai besoin de plus de proximité je pense, comme je l'ai déjà dit, je n'ai plus aucun contact avec ma famille et mes proches, tout repose sur lui et lui seul, peut être est ce trop lui demander? Alors pour combler tout ce manque, je me suis mise à boire à mon tour, seul hic, je suis toujours fatiguée, irritée, lasse de tout, je n'ai plus rien envie de faire, plus besoin de sortir. Je suis de nature très coquette, mon travail exige de moi une certaine rigueur...etc.
Vous me dites ne pas trouver mon "message" dans mon precedent post. Le message est clair dans ma tête, c'est juste qu'effectivement il y a beaucoup de données que vous n'avez pas alors dur de cerner le problème. Le problème est COMMENT se sortir de cet engrenage? Son médecin à lui est juste bon à lui prescrire 40Mg par jour de méthadone sans suivi psy ni médical. Mon conjoint a beaucoup maigrit, il dort mal, il fume aussi du cannabis (3 à 4 joints par jour surtout le soir) pour se détendre dit il.... et moi dans tout ça, je suis la pauvre cloche qui boit du vin jusque m'endormir parfois... Je vous rassure, celà après avoir sécurisé le tout, à savoir, devoirs des enfants, bains, ménage, courses, endormissement....bla bla bla. Je ne sais pas si vous arrivez à mieux cerner ce que j'avance, mais nous pourrions en parler des jours durant, des semaines voire des mois, tellement notre situation est dure à vivre en conciliant bien entendu notre passé à tous les deux.
Merci en tout les cas de me lire et de prendre le temps de me répondre, ça me fait beaucoup de bien de savoir que tout de même des personnes sont là pour nous.
Bien à vous "Calimero"....

Profil supprimé - 23/09/2011 à 16h37

Bonjour Calimero,

Avez-vous l'impression qu'un mur se dresse entre vous et le monde ? Prenez-vous de l'alcool parce qu'il vous sert de refuge et vous transporte dans un monde intérieur où les autres n'ont pas accès ?
En tout cas l'alcool n'est certes pas une solution vous le savez. C'est aussi un problème dans la mesure où justement il peut couper cette communication que vous appelez de vos vœux.

Je vous sens réticente à l'idée de vous faire aider, {"que dire à un étranger ?"}, dites-vous. Vous préférez écrire. Soit mais c'est tout d'abord une manière de dire des choses à des étrangers (ce n'est donc pas là le problème) et c'est donc peut-être pour vous surtout un moyen de rester à distance des autres, de ne pas vous impliquer tant que ça. L'alcool peut contribuer à ce phénomène. Pensez-vous que les autres ne peuvent pas vous comprendre ? Pensez-vous qu'ils ne peuvent pas vous aider ? Êtes-vous réellement prête à agir ?

Il ne suffit pas d'appeler de ses vœux un changement pour que ce changement ait lieu. Il ne suffit pas de juste "vouloir" s'en sortir pour s'en sortir (même si c'est important aussi). Il faut agir.
L'une des actions que vous pouvez/devez faire c'est, à la fois chacun de son côté et ensemble, rechercher un soutien psychologique. Je renouvelle mon conseil de thérapie de couple et de thérapie individuelle.

Enfin, s'il est tout à fait compréhensible que vous ne vouliez pas vous disputer et lui répondre lors d'une dispute, ne pas lui adresser la parole, parfois pendant 15 jours, est quelque chose qui est extrêmement violent pour lui et n'arrangera aucunement son problème. Je vous conseillerais si possible d'essayer au moins de discuter de ce qui ne va pas dès que les choses sont redevenues un peu plus calmes(le lendemain par exemple).

Bon courage,

Le modérateur.